Album - LUX the band - Gravity
Inouïe Distribution
NoPo
LUX THE BAND Gravity 2022
Angela et Sylvain se rencontrent dans un magasin de guitares, un bon signe et ils commencent à entendre une petite musique.
En duo à partir de 2014 puis sous le nom de LUX, ils sortent "Super 8" en 2017.
Leur style? Ils le nomment le velvet rock, plus pour l'aspect chatoyant que pour l'underground.
Un
mélange folk rock avec une pointe de pop dans une ambiance rappelant
certains quartiers de New-York, ville d'origine de la chanteuse Angela
Randall (rien à voir avec Josh 'Au nom de la loi'-'Wanted: Dead or
Alive'-) et aussi Paris où ils se sont installés avec Sylvain Laforge,
le guitariste (rien à voir avec le métal).
Et Gravity, what else?
Angela : "Il y a la force qui nous lie au sol et la gravité car cet album n’est pas constitué de chansons pour la plage."
Les
musiciens disposaient d'une liste élargie de morceaux, un luxe! Le
parti pris a été d'éviter de se répéter et d'être trop long.
Pour compléter le band :
Amaury Blanchard (le 'charbonneux') à la batterie (De Palmas et Renaud),
Julien Boisseau (le fidèle) à la basse (Jesus Volt et Kaz Hawkins).
La
pochette, au grain épais noir et blanc, met à l'honneur un toutou aux
mêmes teintes (baignant tranquillement ses pattes dans l'océan à peine
ridé), sa tête tournée vers le large.
Quelques nuages blancs
inoffensifs au fond, soulignent le titre de l'album. La signature 'LUX'
'The band' se case dans le coin bas gauche.
On pique une tête?
Elliott
Smith écrit "Son Of Sam"(surnom célèbre tueur en série David Berkowitz à
New York dans les années 70), Angela y ajoute un "A", ah?
Oui, pour dénoncer le risque de répétition de ce drame.
L'entrée en matière accroche aussitôt dans un bon vieux rock à l'américaine.
Sur
des guitares nerveuses, le chant s'élève, impétueux, insistant sur le
fait que vie et mort s'entrelacent. 2 guitares mènent, l'une étant plus
branchée que l'autre.
La batterie distribue des baffes aux cymbales, la basse roulante enveloppe les grattes.
Place à 'The actor' au bel arpège acoustique sur une cadence régulière.
On pense à R.E.M, en remplaçant Michael Stipe par une voix haute et sereine (ne vois-tu rien venir? Non, c'est calme!).
Les
instruments jouent dans une belle entente mais les guitares règnent sur
cet album, le solo saignant le confirme spontanément.
'Instant karma’s letting you down' annoncerait l'arrivée prochaine de l'esprit d'un Beatles?
Combien
de guitares sur 'Gravity'. L'harmonie des 2 voix continuellement
ensemble (Sylvain pour la mâle) emporte une mélodie rêveuse et flottante
ancrée dans les 60's 70's.
On peut y entendre du Fleetwood Mac. Aucune fioriture même dans le solo ultra court, que du raffiné enveloppant!
Un
riff discret pose des bases rectilignes sur cette composition sans
heurt. 'The Ballad Of John' (pour Yoko, on repassera) remonte la vie
(l'instant karma) de l'ex. Beatles, si important pour la chanteuse.
Par
instants, la voix de Sylvain vient se joindre à celle d'Angela, d'une
implication aussi intense que Grace Slick (Jefferson Airplane).
Après
celle de John, ils balancent une ballade, une vraie. Oui, 'Jailor'
possède des faux airs de Tom Petty avec ses guitares multiples et
gracieuses sur lesquelles dansent les textes en valse hésitation.
"I
don’t know, which way to go Don’t yet know, the better way I just know
that life is getting small The feathers in my wings instead of flying
make me fall"
Les 6 cordes de la sèche, folky, mouillent le maillot
du duvet. La voix d'Angela, angélique, se dédouble, fricotant parfois
avec celle de Sylvain dans de superbes harmonies.
Un rythme cogné soutient le riff accrocheur à la guitare arachnéenne.
On
a l'impression de déjà connaitre 'Chemical Love' tellement ancré dans
les classiques américains qu'on peut le chanter à tue-tête.
Angela
s'y applique d'ailleurs, avec vigueur et épaisseur rejointe par des
chœurs émoustillés. Le solo de guitare frise le hard rock, aux racines
blues cependant.
On bascule du gros rock au doux folk d''Around
the sun' aux accents 60's incroyables avec, parfois, 2 voix mêlées
magnifiquement aux senteurs Laurel Canyon (havre de musique pour hippies
à Los Angeles).
Les harmonies pénètrent aussi les accords de
guitares qu'on ne compte plus (4 instruments il parait!). Lorsqu'elle
intervient seule, Angela le fait avec légèreté et retenue.
N'oublions pas le contenu des textes d'une belle poésie :
"As the sea would be sad without the shore
As the North needs the South to stay on course
All I need is the murmur, the whispered words
As I turn around the sun"
La
marque d'Amaury, ce sont ses coups profonds et d'une régularité
structurante. La basse vient lui apporter main forte. Une rythmique
distinguée si rassurante que les guitares viennent broder!
'Lullaby' peut s'envoler dans la voix d'Angela et le groove de Sylvain. Le solo, bref, glisse entre puissance et brillance.
Ouverture
de 'The score' un rock stonien au possible! Le riff, aussi sobre que
sidérant, emporte tout avec lui, d'autant que les cymbales viennent y
poser des accents circonflexes.
La grande classe jusqu'au solo d'une
finesse maitrisée du bout des doigts. La voix d'Angela possède un grain
particulier, vibrant et attachant.
Les chœurs pléthoriques, au bout
du compte, finissent en beauté. Des paroles sur les conseils de famille
(la faamille, avec l'accent de banlieue), des leçons à suivre ... ou
pas.
Un constat plus qu'une question :'Did You Hear They're
Talking About the End of the World Again' (d'ailleurs, il n'y a pas de
point d'interrogation).
Ecrite dès 2019, cette chanson tristounette
nous incite à suivre un cortège pas très rassuré mais la guitare
électrique, lumineuse, lance une pluie d'étoiles filantes.
Les lignes vocales, fragiles, poétiques, pleines de relief en présence des chœurs, font monter cette douce mélopée.
Grâce,
finesse, élégance décrivent la musicalité naturelle (et intérieure) de
LUX. On ne se lasse pas de tourner leurs chansons en boucle.
L'association
de la voix expressive, à forte personnalité, et des guitares, pleines
de variété, impriment un sentiment de plénitude.
Idéal à tout moment de la journée ou de la nuit!
Tracklisting
1.A Son of Sam 03:29
2.The Actor 04:22
3.Gravity 05:40
4.The Ballad of John 04:10
5.Jailor 03:43
6.Chemical Love 03:58
7.Around the Sun 03:34
8.Lullaby 03:58
9.The Score 04:40
10.Did You Hear They're Talking About the End of the World Again 05:18
mixé et masterisé par Peter Deimel au studio Black Box