Status Quo à l' Ancienne Belgique de Bruxelles, le 20 septembre 2022
Mitch ZoSo Duterck
STATUS QUO – 2022.09.20 L’Ancienne Belgique, Bruxelles (BEL)
Line up :
Andy BOWN: vocals, guitar, keyboards, harmonica. (depuis 1976)
Leon CAVE: drums. (depuis 2013)
Richie MALONE : vocal & guitar. (depuis 2016)
Francis ROSSI : vocals & guitars. (depuis 1962)
Set list :
01.Caroline.
02.Rain.
03.Little Lady.
04.Softer Ride.
05.Hold You Back.
06.What You're Proposing (Medley incl. Down the Dustpipe / Wild Side of Life / Railroad / Again and Again).
07.Mystery Song.
08.The Oriental.
09.Cut Me Some Slack.
10.Liberty Lane.
11.In the Army Now.
12.Roll Over Lay Down.
13.Down Down.
14.Whatever You Want.
15.Rockin' All Over the World.
16.Don't Waste My Time.
Départ de mon foyer, doux foyer vers 17.15, comme ça, le cas échéant, mon pote Carlo et moi aurons de la marge. Bien nous en a pris car avec tous ces foutus travaux et chantiers qui grèvent nos autoroutes-camembert nous en aurons bien besoin. Notre capital bonus temps s’épuise très vite, trop vite et l’optimisme qui nous portait à croire que nous serions sur place pour l’ouverture des portes va devoir revoir ses prétentions à la baisse. Pas de panique, sinon que dans la salle, on se presse déjà sur quatre rangs face à la scène tandis qu’un rapide coup d’œil à la dérobée vers les places assises au balcon me fait constater avec horreur et stupéfaction que tout est déjà occupé, rempli, recouvert, envahi par autant de postérieurs, liserons avides de picotements douillets dans leur zone d’escarres en devenir.
Ma chère place # 26, située en plein centre du troisième rang est squattée par un quidam qui n’est même pas à mille lieues de soupçonner tout le vécu qu’il est occupé à écrabouiller avec un manque de respect à faire vomir. De toutes façons, on sait tous (sauf les utopistes dont je fais partie) que rien ne dure jamais. On croît posséder le temps, le maîtriser et rester le roi du monde pour toujours. Et puis, quand on s’y attend le moins, la faucheuse étend son ombre sans crier gare et tout s’écroule d’un coup, paf ! Tout est éparpillé, écrasé, dispersé, perdu, comme ça, sur un claquement de doigts. Ta couronne de roi viking fanée, en berne, tu fonces vers la gare Centrale mais en ton fors intérieur, tu sais déjà que le train est parti sans toi, à jamais. Tu tournes sur toi-même, comme une girouette folle. Tous les endroits qui t’étaient tellement familiers ne peuvent plus rien pour toi, sinon te rappeler que ta chance est passée. Gallia, Citadines, même la porte à tambour du Warwick ne tourne plus, il te reste en mémoire des bribes de chansons et l’écho d’un rire cristallin. C’est à cet instant précis que tu donnerais tout ce que tu as de précieux pour n’être qu’un simple personnage en Lego car lui, au moins il se relève toujours, s’accroche au moindre plot d’une base de construction, peu importe sa couleur, et poursuit sa tâche aveugle, sans états d’âme.
En fait, tout ça pour te dire que qui que tu sois, quels que soient tes bobos, il y a un remède à la morosité et au désespoir et ce truc miracle s’appelle… STATUS…QUOOOOOO ! Gueule ça une bonne fois comme l’introduction de la plupart de leurs concerts de 1975-1976 et tu verras, ça va tout de suite aller bien mieux, sauf pour tes cordes vocales ! C’est comme je te dis, quand ça ne va pas : Status Quo pour les Européens, John Fogerty pour les Américains. Ou alors les deux si t’es vraiment pas bien, mais alors à ce niveau-là, il vaut peut-être mieux consulter. Oui, ces artistes-là devraient être décorés pour bienfaits envers l’humanité et remboursés par la mutuelle, du moins celle de la SNCB, surtout que le Quo leur fait de la pub gratos à chaque fois qu’ils chantent « Railroad », c’est-à-dire, à peu près à chaque concert.
Fondé dans la banlieue de Londres en 1962, on trouve déjà un certain Francis Rossi, le seul membre fondateur encore en activité, au sein du groupe qui perdra très vite son nom de The Palladins au profit de The Spectres avant de muter définitivement pour Status Quo en 1966. Comme j’ai déjà dû te le dire, lecteur assidu et (in)conditionnel plus-que-parfait, « encore eut-il fallu que je le lusse », place ça dans un dîner de famille tu vas voir l’effet). Mis à part les 5 albums studios sortis entre 1972 pour « Piledriver » et 1976 pour « Blue for You » qui représentent l’époque où le Quo est à son apogée, plus jamais par la suite, la bande à Rossi n’arrivera à écrire des albums d’une telle qualité musicale. Bien sûr, ils continueront à pondre un ou deux hits sur chaque album mais le reste du contenu sera tout de même un cran ou deux en-dessous au point de vue de la qualité des compos.
En 1976, le quatuor s’adjoint les services du multi-instrumentiste et compositeur Andy Bown dont l’instrument de prédilection est la basse et qui officia avec l’étoile montante Peter Frampton au sein de The Herd.
Status Quo c’est plus de 100 singles officiels au cours de leur carrière, tu vois un peu le truc !
Bref, ce soir ils sont revenus une énième fois nous apporter leur joie de vivre communicative et leur blues-boogie en 12 mesures et trois accords dont les snobs de la six cordes d’élite se moquent tant et plus, mais que personne ne joue comme eux. Une heure trente-huit de pur bonheur et une place au premier rang pour tout oublier et faire la fête, ça ne se refuse pas. Et il y a toujours cet humour propre à Francis « The Boss » Rossi. Si tu as pris la peine de lire la liste des plats servis au menu, il n’y a pas photo, tu as compris que ce soir, une fois encore, c’était la fête à l’Ancienne Belgique, et moi j’étais parmi les privilégiés qui ont pris part au festin sonore. Merci Status Quo, may you live and play… Again & Again.
Mitch « ZoSo » Duterck