Album - Philosophobia - Philosophobia
label SENSORY
NoPo
PHILOSOPHOBIA 2022
C'est vu la belle pochette! Ah tiens, un nouvel album de (au choix) :
- Dream Theatre (possible),
- Pendragon (si, si c'est possible!)
- Rush (c'est mort là!)?
Négatif!
CV de l'équipe?
Kamelot, Pain Of Salvation, Wastefall, Mekong Delta, Axxis, Threshold, Powerwolf, Fates Warning, Redemption...
Du prog metal? Affirmatif!
Les allemands Andreas Ballnus (Perzonal war, Agrypnie) et Alex
Landenburg (Kamelot, Cyrha, Mekong Delta, Axxis, At Vance, Luca
Turilli’s Rhapsody, 21Octayne, Angels Cry, Systopia!!), potes,
aimeraient comp(l)oter ensemble en 2007.
Ils composent mais pas le temps d'aller plus loin! Alex va cogner chez
Annihilator et Andreas gratter avec Paul Di'Anno (premier chanteur d'Iron
Maiden).
Puis, Andreas rencontre le suédois Kristoffer Gildenlöw (ex bassiste de
Pain of Salvation, le frère de Daniel, leader) en 2018 sur un projet de
bouquin et finalement, le déclic, ça claque musicalement en 2020.
FORMATION:
Alexander Landenburg: Batterie
Andreas Ballnus: Guitares
Domenik Papaemmanouil: Chant
Kristoffer Gildenlöw: Basse
Tobias Weißgerber: Claviers
2022, ils concrétisent cet album éponyme, 8 titres avec Tobias Weißgerber
au clavier et Domenik Papaemmanouil au chant, issus du groupe grec
Wastefall. 6 morceaux étaient déjà écrits en 2007.
Track List
1. Thorn In Your Pride
2. I Am
3. Time To Breathe
4. Between The Pines
5. As Light Ceased To Exist
6. Thirteen Years Of Silence
7. Voices Unheard
8. Within My Open Eyes
Guest vocals by Damian Wilson (Threshold, Headspace)
Mixed by Phil Hillen (Powerwolf and Kamelot)
Mastered by Alan Douches (Fates Warning, Redemption)
C'est parti...
Démarrage solennel et profond, voix posée sur clavier. La basse tringle
vers la batterie qui fait une entrée en force. ça sent le Dream
Theatre...
La guitare montre alors de sacrés dispositions, aériennes ou
souterraines. Le clavier 'rudessien' (Jordan Dream T.) vient enrichir le
tout.
Tardif, le chant délicat me rappelle Nick Barrett de Pendragon.
A mi-morceau, il voit double puis prend des intonations irritées,
toujours à 2 voix comme des échanges agacés, avant de terminer avec une
version plus apaisée.
'There's hope and believe Haunted in your dreams Where demons creep'.
Une navigation au long cours se développe avec des paysages variés et
passionnants. Le clavier flotte entre piano et synthé et accueille des
choeurs sur une superbe mélodie.
'Thorn In Your Pride' nous fait voyager durant 9 minutes sur des rouleaux de montagnes russes.
Une guitare bassement accordée et une cymbale font tomber une pluie
radioactive. La guitare illumine d'arcs électriques le ciel orageux qui
finit par gronder.
Otez-moi d'un doute 'So I pretend to be living But I'm not'. Pourtant 'I am' je veux bien le croire car eux croient en eux.
Ce second sillon prolonge une longue chevauchée inspirée. Dominik
d'abord, puis 2 voix s'entremêlent, Damian Wilson de Threshold amène son
organe aérien.
La batterie ne rechigne pas sur la double-pédale appréciée par la basse
(é)tonnante de virtuosité pendant que la guitare feule avec impétuosité.
L'ensemble instrumental fait preuve d'un brio technique jamais saoulant. Un clin d'oeil raffiné de 8 minutes!
'Time to breathe' tombe à pic pour reprendre son souffle... ah ben non
pas complètement! Le clip se promène dans des endroits favorisant la
respiration mer, montagne, forêt.
Derrière un arpège doux accompagnant 2 voix croisées, tout en retenue
d'abord, la plage invite la marée et l'écume. Fish (ancien chanteur de
Marillion) y nagerait comme un poisson dans l'eau...
Plein centre, un duel fougueux clavier guitare, rempli d'éclats et sous
les jets rythmiques, érupte tel un geyser brûlant coulant jusqu'au
ravin. La respiration, on la retient!
'Between The Pines' sème ses effleurements de touches au piano qui nous
touchent. A la fin de l'envoi, la voix, presque chuchotée puis
plaintive, touche tout autant.
La gratte électrique pleure au risque de tout faire disjoncter.
Le clip évoque une errance à travers les bois tout au fond d'un esprit
torturé 'Deep inside Of your mind You will find A place Between the
pines If you fall If you crawl Lose control I will carry you'.
'As Light Ceased To Exist' ressemble à une réponse à 'Light Fuse and Get Away' (Dream Theatre encore).
La trame mélodique chemine magnifiquement au départ, en piano
violoncelle, avant qu'un rythme saccadé ne vienne déséquilibrer cette
belle harmonie et libérer une voix écorchée.
L'éclaircie revient au milieu du morceau mais ne reprend jamais
totalement le dessus. A la surface, vient une effervescence clavier
guitare, pulsée par une rythmique puissante vers un couloir heurté.
Après la dernière reprise du refrain, final a capella sur la mélodie première.
Un rythme, couvert ou amorti, inaugure 'Thirteen Years Of Silence', un instrumental plutôt éloquent.
Il s'éclaircit bien rapidement pour dynamiser un superbe développement prog vintage au clavier flutiste.
Plus loin, émiettement de grand piano exalté parfois en pluie sous les
roulements tempétueux de la batterie et les rayons de guitare.
La composition entre alors dans sa partie la plus sombre, convulsive
d'abord avant d'enchainer, après une rupture, vers un magma ardent de
guitares échangeant avec le clavier sur des acrobaties à la batterie.
'Voices Unheard' se présente derrière un riff métallique frénétique puis
un clavier emphatique. Chant âpre, au début, sur une plage hyper
efficace!
Il s'agit d'un mouvement alternant noirceur à voix grasse et luminosité
mélodique aux voix claires, à son summum sous les paroles 'Brothers and
sisters, will you mourn for me? God is my witness, lay your wrath upon
thee'.
Au milieu coule une rivière avec piano et guitare d'une finesse infinie.
Carrément émouvant ce passage avant le retour du canevas principal
tellement stimulant.
On entend piano et violoncelle, en accords mineurs, plomber
l'atmosphère. Les vocaux plaintifs susurrent jusqu'à la première frappe,
par surprise, violente et sèche!
'Within My Open Eyes' hésite entre moments tendus et passages
mélancoliques. Esseulé, un solo de guitare, arachnéen et prenant, nous
happe. Sape le moral, un battement de coeur fait croire à la fin.
Mais la dernière montée progressive et fébrile, multiplie les couches vocales courageuses et s'arrête abruptement dans le vide.
L'emballage esthétique?
Un personnage au look John Steed (Chapeau melon et bottes de cuir- The Avengers-, mais avec une plume sur le melon) de dos, avance, au milieu
de papillons, vers une ville fantomatique, tout en marchant sur des
cadres anciens, au sol.
L'un de ces cadres, à riches enluminures, ouvre un passage souterrain
avec une échelle dont semble provenir le bonhomme et les insectes. Les
lettres 'Philosophobia', noirâtres, se reflètent en haut à droite.
Voici bien l'ambiance de ce disque entre espoir et cataclysme, entre métal en fusion et délicatesse progressive.
Le groupe possède beaucoup d'atouts dans son jeu, du chant bien armé et nuancé à l'instrumentation élégante et maitrisée.
Morceaux travaillés et sans fausse note que l'on peut attribuer très haute.
Sédatif? Négatif! Séduit? Affirmatif! Un régal!