dimanche 4 septembre 2022

EP - Divine Decadence - Divine Decadence

 EP - Divine Decadence  - Divine Decadence

 

auto produit

NoPo


DIVINE DECADENCE EP 2022

Ça se passe où? 
Ah Nice! Avec ses compositions à la Bauhaus, l'Astrolab, à l'origine, dépeint le côté crépusculaire du ciel.
Depuis plus de 15 ans, Sabrina y joue l'astrophysicienne avec sa gratte et en 2018, Tatiana vient synthétiser le résultat.
Ça ne leur suffit plus, les nanas (oui, les deux 'na') ajoutent ce DD, Divine Decadence, en 2020, pour se sortir de l'enfermement particulièrement perceptible dans leur musique.

Les références vont chercher la fin des 70's et le début des 80's avec des formations telles que Kas Product, End of Data ou Fad Gadget. On peut aussi citer le pendant le plus déprimant de The Cure ou Siouxie and the Banshees.
La pochette du 5 titres, récent, montre un aspect de papier usé et corné aux angles.
La photo, tout aussi défraichie, présente les musiciennes, à l'horizontale, amputées par le cadrage et tête bêche. Bien qu'en couleurs (bavantes), le noir et blanc (robe, chemisier, bas, colliers...) domine.
Tranchante, la police kitsch peint en vert leur dénomination au dessus d'un symbole blanc de démarquage. Tout pour diviser la joie!

On lit sur leur site internet "Il faut porter en soi un chaos pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante" dont acte.

'Chaos In My Head' sort, pour preuve, en juin cette année. J'en connais qui préféraient chanter 'Harmony in my head' chacun son truc! Attention! Le clip ne conviendra pas aux épileptiques.
Triste à pleurer, le morceau se traine très froid et synthétique. Sombre, la rythmique se morfond au fond du trou, le synthé perd la tête une touche à l'envers une touche à l'endroit 'It's a mess'.
La guitare crisse et fait mal aux dents puis dissone à la Joy Division. Les vocaux, qui avaient démarré détraqués et inquiétants, souvent à double voix, se meurent ensuite en chuchotements ou en moments de folie.
Excellente BO pour un film d'épouvante!

'Purple dress', sorti un peu avant, ne rassure pas plus. Les premiers accords à la guitare sonnent tragiquement. Le cheminement lointain du clavier enterre ses notes, la rythmique mélange tremblements et coups à la cave.
Le chant psalmodie au fil d'une espèce de procession païenne 'My time to come' où l'on s'attend à apercevoir des vêtements pourpres... raté!
Lorsque la guitare intervient dans un sursaut, c'est une explosion, cordes tendues qui écorchent les doigts. La frappe enfonce le clou bien profond dans les mains et pieds, crucifie, crucifie!!
Filmée au  musée des Beaux Arts à Nice, la vidéo dérange avec ses images déformées des 2 femmes en robes noires ou rouges et coiffées hauts de forme ou autres couvre- chefs étranges.
Elles finissent enfermées dans des cases étroites. David Lynch aurait apprécié...

'Farwest walk'  Quelle est cette secte très très étrange grand maitre? Celle de ceux qui ont la démarche de cowboys?
On se souvient de la chanson 'Walk like an Egyptian' mais pas de 'walk like John Wayne'... fallait l'inventer!
Le morceau entame une mélopée cafardeuse à la guitare déchirante dans l'écho comme au bon temps du mouvement gothique.
La batterie vient s'y ajouter, languissante, puis la voix de Tatiana réveille les amateurs de Siouxsie Sioux. AAh Sioux, serait-ce la piste vers la Far West walk?
Quelques accords caverneux enterrent encore plus la trame pesante alors que la basse résonne et que la guitare se lamente. Raaah Lovely!

'Into your skin', par son chant répétitif aux choeurs fantomatiques et son clavier évanescent, fait froid dans le dos.
Les frappes roulent et la guitare, effleurée, pleure de désespoir.

La batterie de 'Falling apart' avance en marche funèbre accompagnée par une guitare et une basse graves et mélancoliques. Un clavier désaccordé fuit dans les ténèbres.
Des voix de sorcières se désagrègent. Dans un second temps, la guitare crache son vitriol et les voix se renforcent par une puissance démoniaque.
La rythmique martiale martèle puis un synthé agonise et tout disparait.


En mars 2022, Chris (Corpus Delicti) à la basse et Fabrice (Deviate) à la batterie viennent prêter main forte aux filles pour la scène.
Les filles continuent d'exprimer leur spleen dans un son darkwave noisy.
De nouvelles couleurs sur le feu et peut-être sur les robes, 'Green' le prochain EP et 'Blue' le single doivent paraitre ce mois.
Prêts pour la cérémonie? Yes N[aï]ice!



1-Purple dress
2-Chaos in my head
3-Farwest walk
4-Into your skin
5-Falling apart
Musique, paroles, arrangements, production, conception sonore par Divine Decadence
Sabrina T. : guitare, basse, synthés, informatique musicale
Tatiana S. : chant, synthé