Album - Jani Liimatainen – My Father's Son
Frontiers Records
NoPo
JANI LIIMATAINEN My Father's Son 2022
Jani possède un CV long comme le bras, un bras robuste et agile.
Le finlandais fonde son 1er band métal dans Sonata Artica, mine qu'il exploite jusqu'en 2007.
On le retrouve aussi dans Altaria, Graveyard Shift avec Henrik Klingenberg (claviériste de Sonata Arctica), Dream Asylum, Sydänpuu, Cain's Offering avec Timo Kotipelto (Stratovarius) et Mikko Harkin (ancien clavieriste de Sonata Arctica), Insomnium et The Dark Element où chante Anette Olzon (ex : Nightwish).
Je n'ai pas l'habitude de chroniquer des pointures référencées dans 'Rock Hard' mais l'occasion passait par là...
Mon plaisir proustien de la toute fin des 90's, avec la découverte du power-métal, refait de suite surface.
Fer de lance? Stratovarius et Sonata Artica avalaient le laser de ma platine, couleur qu'auraient pu prendre leurs disques aux pochettes magnifiquement chatoyantes.
Ne cherchez pas la surprise (il y en a une quand même) mais tout reste soigné et efficace. Si vous aimez le genre, cette oeuvre est faite pour vous (pour moi en tous cas!).
Les pochettes de ces disques de référence ont toujours été très belles et raffinées, on retrouve aujourd'hui ce style un peu héroïc fantasy (typé millénium).
Un personnage aux ailes abimées, pris en plein saut périlleux, torse nu et tête en bas, semble propulsé par une explosion rougeoyante venant de la gauche.
Ses mains lâchent une torche tournoyant dans la poussière devant un bâtiment en bois, genre western. L'annonce d'un album éclatant?
D'abord une oeuvre solo? A peine! Plutôt une collaboration, colonie de vacances avec des potes! J'ai compté plus de 15 musiciens et vocalistes comme aux plus grandes heures d'Avantasia.
Parcourons les dix sillons :
Le mid-tempo 'Breathing Divinity' offre toute latitude à Björn “Speed” Strid d'exprimer sa voix claire. Un grand classique accroché aux années 2000 avec emphase et brio!
Pas de révolution, cependant, un 'je ne sais quoi' d'entêtant. La conclusion s'enfonce dans un drame ('theatre') prenant.
Au sein de 'All Dreams Are Born To Die', on retrouve la vitesse de l'éclair de Stratovarius et Sonata Artica à leurs plus belles heures, sentiment, grandement confirmé, par la présence de Tony Kakko au chant toujours impétueux.
La mélodie, enlevée, coule de source par une interprétation brillante et qui semble facile. Le solo grandiloquent au clavier joue des airs prog.
La rythmique basse/batterie agit en rouleau compresseur. A la fin, on se sent incroyablement transporté par une réelle euphorie!
Dans 'What do you want', les vocaux, criés d'emblée, de Renan Zonta m'évoquent ceux de Tobias Sammet (Avantasia, Edguy) aux longs phrasés et vibrato sans faille.
Et que dire des choeurs épiques et chiadés? Le rythme, en saccades, toutefois peu rapide, embarque sans mal de mer. La gratte plaintive zèbre les couches de synthé.
Limite poppy, cette chanson, punchy, grise (pas grease!) sans effort.
Après 3 compositions vives, une pause s'impose. Chez Stratovarius, on se posait la question philosophique 'Why Are We Here?'.
Ici, un piano mélancolique, très poignant, ponctue avec un point d'interrogation 'Who Are We?' et d'emblée Timo Kotipelto imprime sa réponse de son style marquant.
On pense immanquablement à 'What can I say' 'Winter' 'Eternity' ou 'Years go by' des stratosphériques. Les claviers enveloppants mènent la danse, par la suite, dans une orchestration très solidaire.
Un passage plus lent et planant intervient, à mi-piste, avant un retour, tous instruments dehors, puis, un petit solo de guitare sur roulements de batterie ponctue la balade.
Oui, l'intro de 'Side by side' clinquante en met aussitôt plein les ouïs! La voix, à la fois plus ardente et plus fragile, de Pekka Heino tranche avec celles de ses prédécesseurs contenues et maitrisées.
L'originalité vient d'un magnifique solo de saxophone du jazzeux Janne Huttunen auquel s'enchaine un clavier fringant. Achevé dans un rire retentissant, voici un titre impétueux, un poil commercial et 80's, mais très convaincant.
Evidemment, un bruit de boite à musique démarre 'The Music Box' où Renan Zonta exploite sa voix de crooner. Portée par une rivière instrumentale sereine, elle joue les premiers rôles.
La cadence s'élève allègrement à mi-temps, d'abord à la batterie, puis des choeurs emphatiques réveillent l'ambiance. Cette piste agréable, mais un peu mièvre, se termine en symphonie.
Un deux, un deux trois balance, avec vigueur, 'Into The Fray' en single, la double-pédale pilonnant par moments. On y retrouve Timo Kotipelto dans sa zone de confort.
Lorsque que les choeurs lui prêtent voix forte, l'énergie vitale dégagée nous régale. La mélodie fluide et délicieuse rappelle la grande époque du power-speed-métal.
Voici la surprise! 'I Could Stop Now' ressemble à un folk poppy (ou le contraire) transcendé par la magnifique voix ornementée d'Anette Olzon. La guitare acoustique, guillerette, lance le train sur de bons rails.
La caisse claire roule en toute discrétion et la basse joue la contrebasse dum, dum, dum, dum. Le piano laisse s'envoler des notes enivrantes. La ritournelle, inoubliable, tournoie joyeusement en tête.
Ce titre décalé, constitue une sacrée réussite!
'Haunted House' permet à Jari de montrer qu'il possède une voix très agréable. Toutefois, la plage, un peu alanguie sous clavier (surtout) et guitare (discrète), déroule sans beaucoup de contraste.
Seule la dernière minute apporte un peu plus de passion.
Le titre pavé (pas dans la mare!) ouvre sous de bons auspices. La force dégagée capte l'attention. La voix puissante d' Antti Railio, quoique moins grave, prend des airs de Jorn Lande.
Les arrangements, brillants, impressionnent toujours autant. C'est bien cette ambiance qu'on attend du musicien avec de longs développements changeants, passant du drame à la joie, où l'on ne s'ennuie jamais.
Une partie finale, triste à pleurer, combine violon, piano et voix avant de s'éclaircir sur un ciel symphonique... à clochettes.
Jari conserve le bon goût de ne placer que ce seul titre progressif d'une durée aussi longue.
Bien sûr Jani ne réinvente pas la roue (qui tourne) mais, jamais démonstratif, ne la fait pas non plus, pourtant ses compositions font pan(!) dans le mille.
Mille feuilles dans l'instrumentation précise au millimètre, millésimé dans le style, mille plaisirs par sa variété.
Plaisir que j'ai ressenti et j'espère ne pas être le seul. Power is not dead!
Vocalistes:
Pekka Heino
Tony Kakko
Timo Kotipelto
Jani Liimatainen
Anette Olzon
Antti Railio
Björn Strid
Renan Zonta
Musiciens:
Jani Liimatainen - Guitares, claviers, programmation
Jonas Kuhlberg - Basse (One desire)
Rolf Pilve - Batterie (Stratovarius, The dark element)
Jarkko Lahti - Piano
Jens Johansson - Clavier invité Solo (Malsteen, Stratovarius, Cain'soffering, Rainbow)
Janne Huttunen - Solo de saxophone invité
Choeurs :
Petri Aho
JC Halttunen
Tony Kakko
Jani Liimatainen
Anette Olzon
Antti Railio
Björn Strid
Lassi Vääränen
Renan Zonta
Tracklist :
01. Breathing Divinity (avec Björn “Speed” Strid)
02. All Dreams Are Born To Die (avec Tony Kakko)
03. What Do You Want (avec Renan Zonta)
04. Who Are We (avec Timo Kotipelto)
05. Side By Side (avec Pekka Heino)
06. The Music Box (avec Renan Zonta)
07. Into The Fray (avec Timo Kotipelto)
08. I Could Stop Now (avec Anette Olzon)
09. Haunted House (avec Jani Liimatainen)
10. My Father’s Son (avec Antti Railio)
Jani possède un CV long comme le bras, un bras robuste et agile.
Le finlandais fonde son 1er band métal dans Sonata Artica, mine qu'il exploite jusqu'en 2007.
On le retrouve aussi dans Altaria, Graveyard Shift avec Henrik Klingenberg (claviériste de Sonata Arctica), Dream Asylum, Sydänpuu, Cain's Offering avec Timo Kotipelto (Stratovarius) et Mikko Harkin (ancien clavieriste de Sonata Arctica), Insomnium et The Dark Element où chante Anette Olzon (ex : Nightwish).
Je n'ai pas l'habitude de chroniquer des pointures référencées dans 'Rock Hard' mais l'occasion passait par là...
Mon plaisir proustien de la toute fin des 90's, avec la découverte du power-métal, refait de suite surface.
Fer de lance? Stratovarius et Sonata Artica avalaient le laser de ma platine, couleur qu'auraient pu prendre leurs disques aux pochettes magnifiquement chatoyantes.
Ne cherchez pas la surprise (il y en a une quand même) mais tout reste soigné et efficace. Si vous aimez le genre, cette oeuvre est faite pour vous (pour moi en tous cas!).
Les pochettes de ces disques de référence ont toujours été très belles et raffinées, on retrouve aujourd'hui ce style un peu héroïc fantasy (typé millénium).
Un personnage aux ailes abimées, pris en plein saut périlleux, torse nu et tête en bas, semble propulsé par une explosion rougeoyante venant de la gauche.
Ses mains lâchent une torche tournoyant dans la poussière devant un bâtiment en bois, genre western. L'annonce d'un album éclatant?
D'abord une oeuvre solo? A peine! Plutôt une collaboration, colonie de vacances avec des potes! J'ai compté plus de 15 musiciens et vocalistes comme aux plus grandes heures d'Avantasia.
Parcourons les dix sillons :
Le mid-tempo 'Breathing Divinity' offre toute latitude à Björn “Speed” Strid d'exprimer sa voix claire. Un grand classique accroché aux années 2000 avec emphase et brio!
Pas de révolution, cependant, un 'je ne sais quoi' d'entêtant. La conclusion s'enfonce dans un drame ('theatre') prenant.
Au sein de 'All Dreams Are Born To Die', on retrouve la vitesse de l'éclair de Stratovarius et Sonata Artica à leurs plus belles heures, sentiment, grandement confirmé, par la présence de Tony Kakko au chant toujours impétueux.
La mélodie, enlevée, coule de source par une interprétation brillante et qui semble facile. Le solo grandiloquent au clavier joue des airs prog.
La rythmique basse/batterie agit en rouleau compresseur. A la fin, on se sent incroyablement transporté par une réelle euphorie!
Dans 'What do you want', les vocaux, criés d'emblée, de Renan Zonta m'évoquent ceux de Tobias Sammet (Avantasia, Edguy) aux longs phrasés et vibrato sans faille.
Et que dire des choeurs épiques et chiadés? Le rythme, en saccades, toutefois peu rapide, embarque sans mal de mer. La gratte plaintive zèbre les couches de synthé.
Limite poppy, cette chanson, punchy, grise (pas grease!) sans effort.
Après 3 compositions vives, une pause s'impose. Chez Stratovarius, on se posait la question philosophique 'Why Are We Here?'.
Ici, un piano mélancolique, très poignant, ponctue avec un point d'interrogation 'Who Are We?' et d'emblée Timo Kotipelto imprime sa réponse de son style marquant.
On pense immanquablement à 'What can I say' 'Winter' 'Eternity' ou 'Years go by' des stratosphériques. Les claviers enveloppants mènent la danse, par la suite, dans une orchestration très solidaire.
Un passage plus lent et planant intervient, à mi-piste, avant un retour, tous instruments dehors, puis, un petit solo de guitare sur roulements de batterie ponctue la balade.
Oui, l'intro de 'Side by side' clinquante en met aussitôt plein les ouïs! La voix, à la fois plus ardente et plus fragile, de Pekka Heino tranche avec celles de ses prédécesseurs contenues et maitrisées.
L'originalité vient d'un magnifique solo de saxophone du jazzeux Janne Huttunen auquel s'enchaine un clavier fringant. Achevé dans un rire retentissant, voici un titre impétueux, un poil commercial et 80's, mais très convaincant.
Evidemment, un bruit de boite à musique démarre 'The Music Box' où Renan Zonta exploite sa voix de crooner. Portée par une rivière instrumentale sereine, elle joue les premiers rôles.
La cadence s'élève allègrement à mi-temps, d'abord à la batterie, puis des choeurs emphatiques réveillent l'ambiance. Cette piste agréable, mais un peu mièvre, se termine en symphonie.
Un deux, un deux trois balance, avec vigueur, 'Into The Fray' en single, la double-pédale pilonnant par moments. On y retrouve Timo Kotipelto dans sa zone de confort.
Lorsque que les choeurs lui prêtent voix forte, l'énergie vitale dégagée nous régale. La mélodie fluide et délicieuse rappelle la grande époque du power-speed-métal.
Voici la surprise! 'I Could Stop Now' ressemble à un folk poppy (ou le contraire) transcendé par la magnifique voix ornementée d'Anette Olzon. La guitare acoustique, guillerette, lance le train sur de bons rails.
La caisse claire roule en toute discrétion et la basse joue la contrebasse dum, dum, dum, dum. Le piano laisse s'envoler des notes enivrantes. La ritournelle, inoubliable, tournoie joyeusement en tête.
Ce titre décalé, constitue une sacrée réussite!
'Haunted House' permet à Jari de montrer qu'il possède une voix très agréable. Toutefois, la plage, un peu alanguie sous clavier (surtout) et guitare (discrète), déroule sans beaucoup de contraste.
Seule la dernière minute apporte un peu plus de passion.
Le titre pavé (pas dans la mare!) ouvre sous de bons auspices. La force dégagée capte l'attention. La voix puissante d' Antti Railio, quoique moins grave, prend des airs de Jorn Lande.
Les arrangements, brillants, impressionnent toujours autant. C'est bien cette ambiance qu'on attend du musicien avec de longs développements changeants, passant du drame à la joie, où l'on ne s'ennuie jamais.
Une partie finale, triste à pleurer, combine violon, piano et voix avant de s'éclaircir sur un ciel symphonique... à clochettes.
Jari conserve le bon goût de ne placer que ce seul titre progressif d'une durée aussi longue.
Bien sûr Jani ne réinvente pas la roue (qui tourne) mais, jamais démonstratif, ne la fait pas non plus, pourtant ses compositions font pan(!) dans le mille.
Mille feuilles dans l'instrumentation précise au millimètre, millésimé dans le style, mille plaisirs par sa variété.
Plaisir que j'ai ressenti et j'espère ne pas être le seul. Power is not dead!
Vocalistes:
Pekka Heino
Tony Kakko
Timo Kotipelto
Jani Liimatainen
Anette Olzon
Antti Railio
Björn Strid
Renan Zonta
Musiciens:
Jani Liimatainen - Guitares, claviers, programmation
Jonas Kuhlberg - Basse (One desire)
Rolf Pilve - Batterie (Stratovarius, The dark element)
Jarkko Lahti - Piano
Jens Johansson - Clavier invité Solo (Malsteen, Stratovarius, Cain'soffering, Rainbow)
Janne Huttunen - Solo de saxophone invité
Choeurs :
Petri Aho
JC Halttunen
Tony Kakko
Jani Liimatainen
Anette Olzon
Antti Railio
Björn Strid
Lassi Vääränen
Renan Zonta
Tracklist :
01. Breathing Divinity (avec Björn “Speed” Strid)
02. All Dreams Are Born To Die (avec Tony Kakko)
03. What Do You Want (avec Renan Zonta)
04. Who Are We (avec Timo Kotipelto)
05. Side By Side (avec Pekka Heino)
06. The Music Box (avec Renan Zonta)
07. Into The Fray (avec Timo Kotipelto)
08. I Could Stop Now (avec Anette Olzon)
09. Haunted House (avec Jani Liimatainen)
10. My Father’s Son (avec Antti Railio)