lundi 2 mai 2022

Fête de la Coquille Saint-Jacques 2022 - Wolfoni sur la petite scène - Saint-Quay-Portrieux sur le Port d’Armor- le 30 avril 2022

 Fête de la Coquille Saint-Jacques 2022 - Wolfoni sur la petite scène - Saint-Quay-Portrieux sur le Port d’Armor- le 30 avril 2022 


michel

Après les comptines pas trop enfantines de Sidi Wacho, tu enfiles tes bottes de sept lieues pour parcourir les 79 mètres ( je sais on avait dit  75 mais le soir tombant, la distance s'allonge) te séparant de la petite scène où on attend Wolfoni.

Il est 20h, la fraîcheur est tombée, tu traduis: ça caille, t'as déjà dans l'idée que tu ne vas pas assister aux derniers concerts, en attendant, ceux qui se sont inspirés des  Tontons Flingueurs de Georges Lautner  pratiquent le fastidieux exercice de la balance.

Sur scène, un crâne connu, sous un galurin emprunté à Jules Bonnot,  Clément Palant, chanteur/batteur au sein de Broken Waltz, boum, boum et  crrr , crrr, (c'est quand il gratte les cymbales),  il est rejoint par Gil Riot, qu'on ne te présente plus ( si, deux ou trois noms, alors: Crocodile Boogie,  Orville Brody & Goodfellas , Casse Pipe, Swing Bazar, Rio Cinema Orchestra....) et Mr Tof, que sa maman connaît sous le nom de  Christophe Rehault, un contrebassiste qui depuis plus de 20 ans s'ébat dans les troquets les plus infâmes en terre bretonne, seul ou chez les Rednecks, Orville Brody, Earthmen, Hudson Maker,  Sleeper Bill & Mr Tof , The Big Sailor....,  on en a probablement oublié, mais on ajoute toutefois que ce n'est pas lui qui a accompagné Mireille Mathieu.

20;10', Wolfoni is ready, rock'n'roll, lâche Gil qui ne vient pas de Retz.

Avant de décrire leur office, on te signale qu'ils ont deux albums dans leur valise: 'Letter from Lucifer', pas timbrée, et 'North Coast Killers', l'affiche dit wanted dead or alive, pas vu le montant de la prime!

'I Won't Cry over It  ' avec lequel ils entament le bal sonne plus Johnny Cash que Hervé Vilard, une guitare métallique, une contrebasse galopante et un jeu de batterie rodéo, plus un  chant adulte ( Gil) ...  excellent début!

Quelques ajustages sonores sont réalisés avant ' Ice Cold' , c'est comme ça que les cowboys aiment leur Budweiser. Comme Josette et Louis aiment le rockabilly pur jus, ils ont entamé un pas de danse coquin.

Deux minutes, les gars, un de mes micros flanche, je le remplace, signale Clément, puis Mr Tof se colle aux vocaux pour 'Primitive' à l'intro pompée sur Suzie Q.

Effets vibrato garantis d'origine et voix rustique, ça fait du bien d'avoir sur scène un groupe authentique qui ne paye pas ses consommations avec un  smartphone.

'Lonely Weekends' de Charlie Rich doit dater de 1959, Wolfoni n'a pas pris la peine de le dépoussiérer, tant mieux!

Toujours en mode vintage rockabilly, voici ' I don't care' dans lequel, pour rire, on insère un hey ho, let's go, piqué au Blitzkrieg pop.

Le 'Lonesome train' de  Johnny Burnette s'amène mollo, la vieille locomotive est essoufflée, pas la guitare, ni la contrebasse elles impriment un rythme d'enfer, Clément, à l'arrière,  se méfie, la SNCF  n'a plus entretenu cette ligne depuis plus d'un demi-siècle.

Encore du Burnette, 'Blues stay away from me' .

Tu dis, Eddie, c'est un morceau des Delmore Brothers.

C'est noté, t'es une encyclopédie, mec.

Le vent se lève, faut calfeutrer les fenêtres there's a  ' Tornado' ..... rockabilly et garage font bon ménage.

A toi, Clément,  'Riot in Cell Block #9', que font  les surveillants pénitentiaires,  Mélenchon va encore critiquer Darmanin.

Allez, on vous emmène à Chinatown avec ' Brorther Twang', Duane Eddy rôde dans le coin.

Une once de country  avec 'Little Bit Lonesome' de Charles Ross , et si t'as le blues, bois un coup ( ou deux).

Parenthèse, le gars vient de Paris, mais pas sur la Seine, Paris, Tennessee.

Tu connais ' Rawhide',  tu vas y penser en entendant 'The Devil and Miss Jones'  avec sa guitare métallique, ses chevaux trottant à la manière de  Zorro, sans se presser,  et la  voix fatiguée du pauvre cowboy

' Steady Drivin' Man' te ramène vers le regretté Willy DeVille , le titre précède l'instrumental surf magique  ' Mandrake'.

Sérieuse accélération avec ' Please don't touch' , une pépite que les Stray Cats, Motorhead +   Girlschool, Johnny Kidd et ses pirates ou Matchbox ont tous inclus dans leur répertoire.

These boots are made for walking chantait Nancy, Wolfoni chante ses godasses, ' My shoes and Me',  ces pompes galopent!

Un rire sardonique, digne de Screaming Jay Hawkins introduit la dernière, un rockabilly / punk baptisé 'Makin Monsters for My Friends'.

Voilà, les enfants, on a des CD's à vendre, on descend pour les dédicacer. 


Et le bis, allez, en piste, les affreux!

Un dernier rock énergique achève une prestation  électrique ayant ravi tous les rebelles des années 60, désormais grands-parents fringants.


Le froid, tenace, t'a amené à renoncer à la suite du programme, t'as jeté l'éponge pour t'enfiler un remontant de Charente chez toi.