mardi 31 mai 2022

Brussels Jazz Weekend- Muriel d'Ailleurs, Place Sainte-Catherine, Bruxelles, le 28 mai 2022

Brussels Jazz Weekend- Muriel d'Ailleurs, Place Sainte-Catherine, Bruxelles, le 28 mai 2022

 

Michel.

A 18h sur la Place-Sainte-Catherine on attend  Muriel d'Ailleurs, que ses potes facebook connaissent sous le sigle Mumu Pop.

Cette souriante fille arpente les scènes, d'abord du côté de Havelange puis overal, depuis près de dix ans.

Elle participe à The Voice Belgenland en 2019, fait du swing avec son Swing Band , reprend des standards swing ou manouche, s'attaque à Gloria Gaynor ou Edith Piaf, tourne avec Super Ska, émigre vers Les Vosges, revient par chez nous, enregistre quelques titres en français et tourne inlassablement, sauf pendant la Covid comédie.

Ce soir, Mumu, son chemisier printanier, ses lunettes de soleil et sa guitare,  sont accompagnés par Felix Heymans à la contrebasse ( Coconut Orchestra, Irene Miranda quartet etc...)  et par Jerôme Baudart à la batterie ( un professeur de percussions), un gars qui a travaillé, e a ,avec Fanny Bériaux ou Natasha Wuyts. 

 

Hello Bruxelles, je ne suis pas d'ici, suis venue avec papa et maman, qui m'ont poussée à faire de la musique, ce soir le répertoire est constitué de compositions personnelles.

Allez on se tire au soleil  sur un îlot idyllique, ' Comme une île' swingue en douceur à la manière des chansons lumineuses d'Henri Salvador.

La voix est limpide, l'accompagnement sonore, acoustique,  soigné.

C'est frais, sans huile de palme et digeste. 

'Tranquille, peinard' qui suit est tout aussi relax et fait dire à une voisine, c'est du Thomas Dutronc au féminin.

Dis, toi, t'as jamais rêvé de te baigner à poil dans une piscine remplie de billets de banque?

Euh, faut prendre une douche avant?

A chacun ses rêves Euromillions,  pour connaître ceux de Mumu tu écoutes ' Si j'étais riche'  concocté sur fond manouche festif.

Pas de prise de tête aujourd'hui, le syndicat a décrété une grève pour mardi, en attendant on prend du bon temps. 

Muriel a lu Françoise Sagan, la vie n'est pas toujours rose, Edith, voici ' Tristesse' , aussi cafardeux que le 'Sorrow' de Mort Shuman, et pour accentuer le côté plaintif Felix a sorti un archet avec lequel il fait pleurer la contrebasse. 

A l'arrière les percussions s'agitent, du coup les Gypsy Kings frétillent.

Un clin d'oeil en direction de papa avant la suivante, une chanson d'amour fleur bleue, ah, si tu m'aimais, je te ferais des crêpes...

Non pas au sarrazin, t'es pas en Bretagne, Firmin.

Ce swing intellectuel amuse le public, une poignée d'auditeurs s'essayent à un pas de danse peu académique,l a contagion ( oublie les singes)  gagne d'autres clients, ils sont une petite dizaine à se trémousser face à la scène.

Le manouche vire zouk, tu enfiles une chemise à fleurs, un bermuda rose et des tongs couleur au choix, on se tire pour aller voir s'il fait beau ailleurs.

Après cette séquence d'escapism, elle nous promet de l'effrayant avec 'La chanson maudite', une fable  manouche rythmée dont la fausse fin en a surpris plus d'un.

Muriel n'est pas BCBG elle est Bon Chic mais pas Cher, elle aime les bonnes affaires, le homard ne l'intéresse pas, les grands voyages, elle s'en fout...

Elle nous chante tout ça en souriant, sa bonne humeur est communicative.

Du coup le public passe un bon moment.

Voici une chanson d'amour destinée aux voyous.

On a déjà cité Edith Piaf qui, elle aussi ,avait un faible pour les vauriens, les apaches, les faux durs.

Les voyous accompagnant mademoiselle, par contre, ne sont pas du genre glandeurs, leur travail est soigné.

La valse ' C'est un piège'  explique aux minettes qu'il faut se méfier des beaux gars accoudés au comptoir.

Elle enchaîne sur une phase participative, avec elle nous chantons sa vie virtuelle, en passant, elle lance quelques piques adressées aux écolos sectaires.

C'est en solitaire que Murielle achève ce plaisant concert  avec une dernière invitation au  voyage,  ' Lit Bateau'.

Et voilà, l'embarcation a regagné le port, le mousse a attaché les amarres et  se paye une mousse  

 

lundi 30 mai 2022

Brussels Jazz Weekend- Jazz Station Big Band - Grand - Place , Bruxelles, le 28 mai 2022

Brussels Jazz Weekend- Jazz Station Big Band - Grand - Place , Bruxelles, le 28 mai 2022

 

michel

 

Pour la seconde journée du parcours jazz, tu as pointé le  Jazz Station Big Band  à la Grand - Place.

Une Grand-Place où l'on dénombre autant de touristes que d'amateurs de jazz.

Tout le week-end les groupes programmés sur le site,   classé au  patrimoine mondial de l'UNESCO en 1998, le sont dans le cadre du centième anniversaire d'une gloire nationale, Jean-Baptiste Frédéric Isidore, baron Thielemans dit Toots Thielemans, un des kets de Bruxelles les plus célèbres.

 Le  Jazz Station Big Band, le house band de la Jazz Station de Saint-Josse, existe depuis 2006, il a eu l'occasion d'accompagner quelques pointures de la scène jazz.

Tous les mois, les quatorze éléments constituant le B B  jamment dans l'antre jazz, ayant trouvé refuge dans l'ancienne gare de la commune dont un des bourgmestres les plus médiatisés  a défrayé les chroniques en 1984 lors de son enlèvement, accompagné d'une demande de rançon faramineuse.

Un de ses collègues, Monsieur VDB a connu la même mésaventure ce qui avait inspiré le Brussels Sound Revolution qui a fait un tabac avec le titre parodique ' Qui'.

Revenons à nos moutons ou plutôt aux protagonistes de ce soir, menés par Stéphane Mercier ( sax alto).

Ils se nomment   Daniel Stokart - saxophone soprano/ alto & flûte traversière/  Steven Delannoye - saxophone ténor / Vincent Brijs - saxophone baryton / Loïc Dumoulin -  trompette & bugle /Jean-Paul Estiévenart est remplacé par Thomas Mayade( trompette) / Pauline Leblond - trompette & bugle/  Quinten De Craecker - trombone/ Peter Delannoye - trombone / Bart Delausnay - trombone basse/  François Decamps - guitare/ Vincent Bruyninckx - piano / Boris Schmidt - Contrebasse et Toon Van Dionant - batterie.

Toute l'équipe à l'oeuvre pour amorcer, en force, ' The Jazz Studio', une composition que tu peux entendre sur l'album 'Live in Dinant' , sur lequel la troupe est accompagnée par Grégoire Maret à  l'harmonica. Les cuivres au repos, le piano s'active, il est soutenu par la contrebasse de Boris et les drums qui impriment un rythme soutenu.

D'un signe de la main, Stéphane Mercier indique aux trompettes, saxophones et trombones que la sieste est terminée et qu'il est temps d'entrer en action.

Du coup la température monte de plusieurs degrés.

Le public, conquis, applaudit bruyamment , le leader s'empare du micro pour annoncé une ' Bluesette' arrangée façon Dubaï, où ils ont  joué récemment.

Le soprano de Daniell Stokart passe à l'avant-plan, il est relayé par un tenor tout aussi soyeux, là-haut Toots a demandé aux gardiens du Paradis s'il pouvait redescendre, on lui a répondu que l'engin d'Elon Musk venait de décoller, qu'il lui faudrait patienter quelques années lumières avant de regagner le globe terrestre.

'Too cool for school', qui suit,  présente de chaleureuses sonorités caribéennes , le groove dégouline de partout, Daniel Stokart a saisi sa flûte, Pauline Leblond quitte son coin  caché pour nous balancer un solo de mute trumpet vachement fiévreux, Peter Delannoye prend la relève, ça suinte de partout.

  François Decamps, relativement discret jusqu'ici, a composé la romance  ' My number one' qui peut facilement rivaliser avec le standard ' My funny Valentine'.

La palette est large, on passe du swing, au latino, du  hard bop à la ballade sans faillir.

'A Mood' est de la plume de Steven Delannoye, cette pièce,  singulièrement plus nerveus, se rapproche  d'un phrasé tendance bebop  à la Charlie Parker. Après un soliloque musclé du sax tenor, le piano, fébrile, s'aventure sur une piste escarpée, la guitare en place une petite en cachette, à l'arrière un coulis de cuivres surchauffés drape la toile, tu parviens à les suivre jusqu'au final, mais tu termines exténué.

'Pink Legged Tourist' évoque les grands moments de Dizzy Gillespie.

On suppose que le touriste en question se baladait à dos de dromadaire quelque part en Tunisie, en tout cas, on a transpiré, peut-être pas autant que Vincent Brijs  qui nous a offert un solo de baryton pas mollasson.

Un nouvel hommage à Toots pour suivre, François Decamps  a confectionné un meddley pour répondre à une demande de nos altesses royales et du Cheikh Mohammed ben Rachid Al Maktoum .

On a reconnu ' Ne me quitte pas' et quelques autres standards émouvants,  interprétés par Toots, Loïc Dumoulin, le fantaisiste, y ajoutant une Brabançonne' toute personnelle.

Toutes les bonnes choses ont une fin et pour terminer ce concert juteux qui  est déjà dans ton top cinq de l'année, Stéphane Mercier propose ' Don't butt in Line' , une nouvelle pièce dans laquelle le groove se ramasse à la pelle. Un aparté de Quinten De Craecker , suivi par une intervention de Daniel Stokart,  précède un solo de batterie, à l'arrière les trompettes ont décidé de se dégourdir les jambes, elles prennent la tangente avant de revenir en file indienne pour placer un concerto New -Orleans à faire frémir tous les gens de chez Tower of Power et c'est ainsi que s'achève un récital donné par une équipe de foot ( en comptant les réservistes et l'entraineur)  dont la cohésion et le team spirit sont exemplaires.

 





Brussels Jazz Weekend - Esinam, place de la Bourse, Bruxelles, le 27 mai 2022

 Brussels Jazz Weekend - Esinam, place de la Bourse, Bruxelles, le 27 mai 2022

michel

 

250 mètres à faire pour gagner La Bourse, toujours défigurée, un kiosque trône au milieu de la place, un DJ s'affaire, tu n'en as rien à cirer, détour par le Plattesteen, pour avaler une bière.

T'as traîné, à ton retour Esinam a déjà entamé son trip. 

Esinam: quel parcours....

Tu te souviens l'avoir vue chez Cassandre, aux côtés de Teme Tan, au sein des Elements ou  lors de Focus Amazigh pour fêter le Nouvel An berbère, et plusieurs fois sous son nom. Esinam Dogbatse est devenue incontournable, on la croise lors de tous les festivals, elle sera au Middelheim cet été, à Paris, Munich, Amsterdam, Copenhague, Hannovre, Tilburg, mais ce soir c'est at home qu'elle présente son album  'Shapes in Twilights of Infinity'.

La séduisante flûtiste ( multi-instrumentiste, en fait)  est entourée de cracks locaux , Pablo Casella à la guitare ( Little Dots ou Mocambo e a ), Axel Gilain à la basse et aux keys (  Kangling, Yôkaï ) et Martin Méreau aux drums et vibraphone  ( ECHT, Glü, La Chiva Gantiva).

' New Dawn' la première plage de l'album ouvre le set et d'emblée te voilà transporter loin de Bruxelles pour voir l'aube se lever sur le désert. La flûte, libérée, gambade sur fond d'ethno groove entêtant, fait de loops, de beats noirs et de lignes de guitare pimentées ethnic jazz.

Ensuite on se perd dans les ' Lost Dimensions', emportés par un courant soul jazz ondoyant.

La flûte prend des intonations Herbie Mann, la guitare renvoie vers Cornell Dupree, Axel et Martin se chargeant de la touche rythmique.

Une traversière dépaysante amorce  'Birds Fly '. Ce ne sont pas des mouettes que tu vois mais des grues couronnées, des bruants, des ibis et quelques flamants roses, la guitare de Pablo ajoutant des touches latino, proches du jeu de Carlos Santana,  à ce ballet aérien. Martin enchaîne par un petit solo de batterie devant introduire ' Run Run', une plage bourrée d'effets  electro aussi captivants que déconcertants.

Axel ramasse sa basse, la setlist indique ' SQ ST 21' ,un sigle que l'on ne retrouve ni sur le premier EP, ni sur l'album de la flûtiste.

Comme une voisine, qui tangue paupières closes aux sonorités de ce groove enivrant, tu te laisses entraîner pour voltiger  sans contraintes dans un ether pur .

La playlist mentionne ' Deep in my soul', malheureusement on ne croit pas avoir entendu  cette superbe plage.

Par contre 'Infinity' construit sur un dialogue flûte/guitare, reposant sur des percussions répétitives, a séduit tous les amateurs d'ambient aux couleurs world.

C'est une chorale africaine pré-enregistrée qui introduit le chaloupé  ' Gavoé' , Esinam a abandonné la flûte pour tabasser un drumpad avant de psalmodier l'obsédante  mélodie, répétant à l'infini ....don't be afraid ..I'm not afraid ... accompagnée par le choeur de la tribu noire.

Pour "STE 008" , Esinam a agrippé un tama qu'elle bat en mesure, ses acolytes confectionnant un groove infectieux qu'elle accompagne en chantonnant une comptine africaine transformant la composition en African trance track proche du rituel  gnawa.

Bruxelles, on achève le set avec ' Electric Lady'.

Une dernière composition envoûtante invitant à la danse.

 

L'univers hybride d'Esinam, musique traditionnelle africaine et éléments avant-gardistes, est plus fiable que tous les véhicules portant la même étiquette, un machin, taxé écolo,  que tous les constructeurs essaient de nous fourguer à grand renfort de publicité.

 

Esinam sera à  Braine-le-Comte pour la Fête de la Musique le 19 juin

 


dimanche 29 mai 2022

Brussels Jazz Weekend - Steven Troch Band, place Sainte-Catherine, Bruxelles, le 27 mai 2022

Brussels Jazz Weekend - Steven Troch Band, place Sainte-Catherine, Bruxelles, le 27 mai 2022

 

Michel 


Il ne te faut pas plus de 10 ' de la rue Rollebeek pour gagner la Place Sainte- Catherine, t'as le temps d'en écluser une au Roskam, que tu n'avais plus fréquenté depuis des lustres.

Après avoir assisté à la fin du soundcheck de Steven and Co et après avoir salué de vieilles connaissances: Michel V R, en madam, ils tiennent la forme, merci, Jacqueline, qui t'en veut un peu de ne pas encore avoir vu ' Un Monde', le long-métrage, primé, réalisé par sa fille, Roland C, toujours aussi fringant, et Patrick Ouchène , moins wild qu'il y a cinq ans, tu écoutes le sermon bilingue d'une souriante jeune personne qui présente le Steven Troch Band.

 

Steven Troch, que tu as connu Fried Bourbon, que tu as croisé aux côtés du regretté Tiny Legs Tim, que tu as vu en Flandre, en Wallonie, à Jette, à Laeken, mais pas à Kaboul, est, sans conteste, un des meilleurs harmonicistes ( non, Geneviève, on ne t'oublie pas), du plat pays. 

Avec son Steven Troch Band, il a sorti un troisième album studio ' The Call' en ce beau printemps post-covid, pre-planète des singes avec des cloques.

Walter, un autre monkey,  a refilé un 8,5 sur 10 à cette plaque tout  en  souhaitant du succès au band pour le   European Blues Challenge in Malmoë, le 3 juin.

 

Line-up: Steven  et ses 46 harmonicas, il chante quand il ne souffle pas/ Liesbeth Sprangers, mooie zonnebril, à la basse/ Matt T Mahonny ( Mattias De Rijcke) à la guitare, un  gars doué qui a joué avec Tiny Legs Tim ou Guy Verlinde/ par contre le drummer ne ressemblait pas à Bernd Coene, annoncé, on a vu Dennis de Gier  qui n'a rien d'un vautour mais tout du mec compétent.

Mise à feu avec  un instrumental cinématographique  aux touches vaudou , tu peux aussi penser à du Morricone, ' Call Of Cornholio'.

T'es pas obligé de hurler Olé car il y a un fond hispanisant, et si tu crois apercevoir un crotale, arrête la picole.

La clique enchaîne sur ' So much to do'  un shuffle bouillant  qui sent bon les swamps et le manque de temps, ce qui est un comble, car dans les marais faut pas s'énerver.

L'harmonica nous fait voir toutes les couleurs de l'arc, la guitare balance ses piques mordantes et la rythmique, bien graveleuse, cimente le tout.

Que viennent faire Jack and Jill dans la suivante, baptisée ' Slow' , un titre que tu peux entendre sur l'album 'Nice 'n' Greasy'?

Le mouth harp de Steven prend des couleurs Charlie Musselwite, le groove dégouline de la guitare, mais à l'aise, car le type dont il est question is a slow motion man.

 Chi va piano va sano e va lontano.

Encore plus lent, voici le slow tango blues ' Bad Taste' et là, c'est à Blue Blot que tu penses.

Tu verses une larme pour  Luke Walter jr. et puis tu fermes les yeux pour écouter religieusement.

On va pas lui dire, mais Lose your head est plus juste que 'Loose your head', encore un extrait de 'Nice 'n' Greasy'.

C'est du funky blues, baby, du qui colle et si tu aimes les duels, tu écoutes Steven se quereller avec la guitare de Matt, du grand art!

Merde, Steven, tu me refiles une setlist mentionnant 'Long long beard'  et puis vous jouer un truc sans barbe , tu rends visite à une gitane qui lit les lignes de la main et ne promet rien de bon, tout ça sur un fond reggae. ( 'The Jinx is on Me')

Il répond: ' That's life' , qu'il habille d'un costume cabaret /mambo bondissant.

Tom Waits a souri.

' The one you can rely on' donne l'occasion à Matt T Mahonny de placer une ligne juteuse tandis que Liesbeth et Dennis tricotent sans relâche.

Steven, à la cool,  is hanging around, tu sais où le trouver.

A cause du covid, on a attendu, attendu et encore attendu avant de monter sur scène, on était comme les Kinks, tired of waiting,  maintenant on est là, on vous joue 'Waiting' , un reggae  aux coloris pop, que Steven pourrait offrir à Boy George.

'Extra, extra', read all about it, have you heard the news , this one is for the dancing people.

En te retournant t'as vu deux nanas se trémousser tandis que Matt nous balance quelques riffs sentant bon le western swing.

Toujours dans le moule rock'n'roll , le groupe propose 'Easier to be myself' au choeur collant , ooh la la la. ...

Tu dis, Steven?

The more you drink the better we play.

On nous l'a déjà faite, celle - là!

Du coup il nous place 'Ghetto Gap' , un downtempo blues sentant fort la fin de nuit dans un bar douteux ,peuplé de gens louches.  Comme un client, bourré, a brisé sa bouteille de Budweiser, Matt saisit le goulot pour nous envoyer une coulée de slide poisseuse.

L'harmonica le relaye, l'ambiance est de plus en plus visqueuse, une fille, perdue dans le coin, te souffle, ça ne sent pas le Chanel 5 dans ce bouge.

T'as vidé ton Bourbon, tu l'as laissée à ses méditations.

Steven déclare let's pretend it's 'Saturday Night' et l'harmonica  démarre en force , car le samedi il touche sa paye pour se payer la tournée des grands ducs, dimanche il ira se confesser.

Ambiance sur la place.

Après nous, il y aura des tas de bons groupes, on arrive à la dernière ligne droite, voici 'Mister Jones'.

Méfie-toi du Jones en question “His soul was leakin’ outta his nose”, tout ça  sur un rythme saccadé et un chant récitatif.


Steven Troch n'a jamais donné un mauvais concert, il n'allait pas commencer un vendredi 27 mai.

 

 

 

 


 




Brussels Jazz Weekend - Mona Mio Swing Trio ' The Gypsy and the Moon' @Le Strof, Bruxelles, le 27 mai 2022

Brussels Jazz Weekend - Mona Mio Swing Trio ' The Gypsy and the Moon' @Le Strof, Bruxelles, le 27 mai 2022

 

michel

On a connu les aventures Jazz Rallye, puis Jazz Marathon,  depuis Bruxelles vibre aux sonorités de la note bleue sous l'étiquette Brussels Jazz Weekend.

L' ample entreprise en est à  sa sixième édition, du 27 ou 29 mai pas moins de 150 concerts gratuits se déroulent sur diverses places et dans divers bistrots de Bruxelles.

En ce vendredi où la ville héberge également un nouveau festival qui voit les choses en grand, le Core Festival, tu as opté pour le Strof pour entamer ton circuit.

Le Strof  est situé downtown Brussels,au coin de la rue de Rollebeek et de la rue Haute, ce zinc branché est fréquenté par les amateurs d'échecs, de cocktails et de musique, plusieurs concerts y sont programmés chaque semaine.

A l'affiche, à 16h, Mona Mio Swing Trio ' The Gypsy and the Moon'!

 Mona Sarah Miodezky a  commencé la musique à l'âge de 21 ans à la Rimon School en Israel, à Bruxelles elle poursuit son apprentissage au Conservatoire tout en se produisant dans les clubs de jazz sous l'identité Mona Mio.

Le Music Village ou  l'Ultieme Hallucinatie  l'ont vue défiler, elle s'est également  tapé The Voice Belgium il y a quelques années. Pendant la journée elle donne des cours de chant au Music Shop Cavell à Uccle.

En formule trio, baptisée The Gypsy and The Moon, elle est accompagnée par le jeune contrebassiste Antoine Maes et l'expérimenté Romain Verwilghen ( vu aux côtés de Jelena Stupaka), deux musiciens talentueux et souriants.

Au menu du jour: des standards, du swing, du manouche, du Yiddish.

Un beau sourire et les présentations, we are The Gypsy and The Moon, le troisième larron n'a pas de nom.

'I've found a new baby' ouvre le bal, la voix est suave, l'accompagnement est à la hauteur, Romain a probablement entendu la version de Charlie Christian, son jeu souple et racé s'approche de celui du maître.

Mona a la bonne idée de laisser les boys vagabonder, ils en profitent, avant de la laisser batifoler avec son très handsome nouveau petit ami.

Dehors l'astre brille, inside Mona Mio sings ' Shine' , comme Louis Armstrong n'était pas disponible, le solo de trompette buccale est pour madame.

Ella, qui passait par là, lui a fait un clin d'oeil.

Cheers, everybody, enfin pour ceux qui ont un verre, voici ' Blue Skies' , toujours pour faire plaisir à Ella et éventuellement aux piafs picorant des restes de French fries, fabriquées à Bruxelles.

Un petit coup de scat avant d'attaquer ' Honeysuckle Rose', en mode bluesy mais sans effrayer les abeilles.

La voix légèrement rocailleuse de Mona, le jeu limpide de Romain et la sobriété ( musicale) d'Antoine, rendent justice à la composition de Fats Waller.

'Some of These Days' , you're gonna miss me, baby.

Tu t'en vas, c'est con, je comptais t'offrir un verre, honey!

Le trio enchaîne sur une version de ' Sweet Georgia Brown' qui ne manque ni de sel, ni d'allant, elle permet à Romain de dérouler en finesse.

Toujours au rayon grands standards, voici ' All of Me' qui précède l'ultime pièce du premier set, le superbe ' Joseph, Joseph', un traditionnel yiddish des années 20, repris en son temps par les irrésistibles Andrews Sisters.

Tous les manouches du coin, Joseph y compris, ont entamé un Lindy Hop pas piqué des hannetons et c'est sous des applaudissements nourris que Mona annonce la pause boisson.

Don't leave, kids, on revient.


Comme tu n'es plus un kid, tu as repris ton bâton de Saint-Jacques pour rejoindre Sainte-Catherine, où tu es attendu avant 18h.

 

 

  

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mercredi 25 mai 2022

Album - Jani Liimatainen – My Father's Son

 Album - Jani LiimatainenMy Father's Son

Frontiers Records

NoPo

 

JANI LIIMATAINEN My Father's Son 2022


Jani possède un CV long comme le bras, un bras robuste et agile.
Le finlandais fonde son 1er band métal dans Sonata Artica, mine qu'il exploite jusqu'en 2007.
On le retrouve aussi dans Altaria, Graveyard Shift avec Henrik Klingenberg (claviériste de Sonata Arctica), Dream Asylum, Sydänpuu, Cain's Offering avec Timo Kotipelto (Stratovarius) et Mikko Harkin (ancien clavieriste de Sonata Arctica), Insomnium et The Dark Element où chante Anette Olzon (ex : Nightwish).

Je n'ai pas l'habitude de chroniquer des pointures référencées dans 'Rock Hard' mais l'occasion passait par là...
Mon plaisir proustien de la toute fin des 90's, avec la découverte du power-métal, refait de suite surface.
Fer de lance? Stratovarius et Sonata Artica avalaient le laser de ma platine, couleur qu'auraient pu prendre leurs disques aux pochettes magnifiquement chatoyantes.
Ne cherchez pas la surprise (il y en a une quand même) mais tout reste soigné et efficace. Si vous aimez le genre, cette oeuvre est faite pour vous (pour moi en tous cas!).

Les pochettes de ces disques de référence ont toujours été très belles et raffinées, on retrouve aujourd'hui ce style un peu héroïc fantasy (typé millénium).
Un personnage aux ailes abimées, pris en plein saut périlleux, torse nu et tête en bas, semble propulsé par une explosion rougeoyante venant de la gauche.
Ses mains lâchent une torche tournoyant dans la poussière devant un bâtiment en bois, genre western. L'annonce d'un album éclatant?

D'abord une oeuvre solo? A peine! Plutôt une collaboration, colonie de vacances avec des potes! J'ai compté plus de 15 musiciens et vocalistes comme aux plus grandes heures d'Avantasia.

Parcourons les dix sillons :

Le mid-tempo 'Breathing Divinity' offre toute latitude à Björn “Speed” Strid d'exprimer sa voix claire. Un grand classique accroché aux années 2000 avec emphase et brio!
Pas de révolution, cependant, un 'je ne sais quoi' d'entêtant. La conclusion s'enfonce dans un drame ('theatre') prenant.

Au sein de 'All Dreams Are Born To Die', on retrouve la vitesse de l'éclair de Stratovarius et Sonata Artica à leurs plus belles heures, sentiment, grandement confirmé, par la présence de Tony Kakko au chant toujours impétueux.
La mélodie, enlevée, coule de source par une interprétation brillante et qui semble facile. Le solo grandiloquent au clavier joue des airs prog.
La rythmique basse/batterie agit en rouleau compresseur. A la fin, on se sent incroyablement transporté par une réelle euphorie!

Dans 'What do you want', les vocaux, criés d'emblée, de Renan Zonta m'évoquent ceux de Tobias Sammet (Avantasia, Edguy) aux longs phrasés et vibrato sans faille.
Et que dire des choeurs épiques et chiadés? Le rythme, en saccades, toutefois peu rapide, embarque sans mal de mer. La gratte plaintive zèbre les couches de synthé.
Limite poppy, cette chanson, punchy, grise (pas grease!) sans effort.

Après 3 compositions vives, une pause s'impose. Chez Stratovarius, on se posait la question philosophique 'Why Are We Here?'.
Ici, un piano mélancolique, très poignant, ponctue avec un point d'interrogation 'Who Are We?' et d'emblée Timo Kotipelto imprime sa réponse de son style marquant.
On pense immanquablement à 'What can I say' 'Winter' 'Eternity' ou 'Years go by' des stratosphériques. Les claviers enveloppants mènent la danse, par la suite, dans une orchestration très solidaire.
Un passage plus lent et planant intervient, à mi-piste, avant un retour, tous instruments dehors, puis, un petit solo de guitare sur roulements de batterie ponctue la balade.

Oui, l'intro de 'Side by side' clinquante en met aussitôt plein les ouïs! La voix, à la fois plus ardente et plus fragile, de Pekka Heino tranche avec celles de ses prédécesseurs contenues et maitrisées.
L'originalité vient d'un magnifique solo de saxophone du jazzeux Janne Huttunen auquel s'enchaine un clavier fringant. Achevé dans un rire retentissant, voici un titre impétueux, un poil commercial et 80's, mais très convaincant.

Evidemment, un bruit de boite à musique démarre 'The Music Box' où Renan Zonta exploite sa voix de crooner. Portée par une rivière instrumentale sereine, elle joue les premiers rôles.
La cadence s'élève allègrement à mi-temps, d'abord à la batterie, puis des choeurs emphatiques réveillent l'ambiance. Cette piste agréable, mais un peu mièvre, se termine en symphonie.

Un deux, un deux trois balance, avec vigueur, 'Into The Fray' en single, la double-pédale pilonnant par moments. On y retrouve Timo Kotipelto dans sa zone de confort.
Lorsque que les choeurs lui prêtent voix forte, l'énergie vitale dégagée nous régale. La mélodie fluide et délicieuse rappelle la grande époque du power-speed-métal.

Voici la surprise! 'I Could Stop Now' ressemble à un folk poppy (ou le contraire) transcendé par la magnifique voix ornementée d'Anette Olzon. La guitare acoustique, guillerette, lance le train sur de bons rails.
La caisse claire roule en toute discrétion et la basse joue la contrebasse dum, dum, dum, dum. Le piano laisse s'envoler des notes enivrantes. La ritournelle, inoubliable, tournoie joyeusement en tête.
Ce titre décalé, constitue une sacrée réussite!

'Haunted House' permet à Jari de montrer qu'il possède une voix très agréable. Toutefois, la plage, un peu alanguie sous clavier (surtout) et guitare (discrète), déroule sans beaucoup de contraste.
Seule la dernière minute apporte un peu plus de passion.

Le titre pavé (pas dans la mare!) ouvre sous de bons auspices. La force dégagée capte l'attention. La voix puissante d' Antti Railio, quoique moins grave, prend des airs de Jorn Lande.
Les arrangements, brillants, impressionnent toujours autant. C'est bien cette ambiance qu'on attend du musicien avec de longs développements changeants, passant du drame à la joie, où l'on ne s'ennuie jamais.
Une partie finale, triste à pleurer, combine violon, piano et voix avant de s'éclaircir sur un ciel symphonique... à clochettes.
Jari conserve le bon goût de ne placer que ce seul titre progressif d'une durée aussi longue.


Bien sûr Jani ne réinvente pas la roue (qui tourne) mais, jamais démonstratif, ne la fait pas non plus, pourtant ses compositions font pan(!) dans le mille.
Mille feuilles dans l'instrumentation précise au millimètre, millésimé dans le style, mille plaisirs par sa variété.
Plaisir que j'ai ressenti et j'espère ne pas être le seul. Power is not dead!


Vocalistes:
Pekka Heino
Tony Kakko
Timo Kotipelto
Jani Liimatainen
Anette Olzon
Antti Railio
Björn Strid
Renan Zonta

Musiciens:
Jani Liimatainen - Guitares, claviers, programmation
Jonas Kuhlberg - Basse (One desire)
Rolf Pilve - Batterie (Stratovarius, The dark element)
Jarkko Lahti - Piano
Jens Johansson - Clavier invité Solo (Malsteen, Stratovarius, Cain'soffering, Rainbow)
Janne Huttunen - Solo de saxophone invité

Choeurs :
Petri Aho
JC Halttunen
Tony Kakko
Jani Liimatainen
Anette Olzon
Antti Railio
Björn Strid
Lassi Vääränen
Renan Zonta

Tracklist :

01. Breathing Divinity (avec Björn “Speed” Strid)
02. All Dreams Are Born To Die (avec Tony Kakko)
03. What Do You Want (avec Renan Zonta)
04. Who Are We (avec Timo Kotipelto)
05. Side By Side (avec Pekka Heino)
06. The Music Box (avec Renan Zonta)
07. Into The Fray (avec Timo Kotipelto)
08. I Could Stop Now (avec Anette Olzon)
09. Haunted House (avec Jani Liimatainen)
10. My Father’s Son (avec Antti Railio)








lundi 23 mai 2022

Nuitarie - EP ‘Ghost Love Stories’.

Nuitarie - EP ‘Ghost Love Stories’.

Epictronic

 

NoPo

 NUITARIE EP Ghost Love Stories 2022

Isabel Lopez ne mène pas une carrière classique, même si son précédent disque de 2020 explore la musique de chambre contemporaine.
Installée dans le sud de l’Alsace, elle dirige le chœur d’homme Concordia de Blotzheim et l’orchestre d’harmonie de la ville de Hirsingue.
Elle débute, pour de bon en 2011, avec le groupe vocal a cappella Negitachi et reste pendant 8 ans dans cette chorale parisienne de référence pour quelques sons branchés jeux vidéo japonais.
Pourtant prof de chant, elle enchaine 3 Eps instrumentaux depuis 2016, comme si elle avait perdu sa voie.
Précisons qu'elle cumule les rôles d' auteur-compositeur-interprète, soliste, cheffe de chœur et arrangeur.
Eclectique dans ses inspirations allant jusqu'au métal symphonique, la voici aujourd'hui habitée par un rêve mélancolique imagé sur la pochette.
Dans un coin sombre entre 2 immeubles éclairés, un gentil fantôme, en costume traditionnel de drap blanc avec 2 trous pour les yeux, semble apeuré.
Au milieu, un cadre signé 'Nuitarie' et traversé par le titre de l'oeuvre, abrite une hirondelle (plus belle que l'oiseau de Twitter!), éléments ivoire, eux aussi.

1. Left-turn on Spirit Drive
2. Marlene
3. Uninvited Muses
4. Settlin' on (Liquor for Breakfast)
5. Wicked Remains


Fin 2021, un japanime présente le single initial "Left-turn on Spirit Drive" (composé par Nuitarie et Evi Ciglia).
Les premières notes, égrenées au piano par le même Evi, diffusent une ambiance de recueillement. Un aigle noir fait passer des frissons.
'A black hawk flies by on the edge of sunset
The undertaker’s van drove by like a threat'
Le synthé, au chaud son de mellotron, monte un souvenir blafard. L'instrumentation légère et d'une grande finesse force le respect.
Quand vient le thérémine, des fantômes surgissent. Me reviennent des chansons de Cascadeur aux sentiments similaires.
Un arrière plan violoné fait tomber les sanglots. 'Beau' reste le seul adjectif qui picote mes lèvres.

Isabel chante, avec beaucoup d'émotions, 'Marlene' dont les larmes coulent dans le piano. Cette fois, une batterie marque la cadence, d'une danse triste.
Une 2è voix fait l'écho-nomie d'un choeur. Une guitare frémissante perle sa passion.
Roulement de caisse claire et guitare rythmée annoncent un final revanchard.
Ce second single, composé par Nuitarie et Sebastian Garcia Gonzalez, fait l'objet d'un clip inquiétant de Mikhail Nilov.
Le personnage féminin, maquillé et coiffé comme un chat badant, illumine les images de son spectre.
'There's a hole in my chest, a heart-shaped void,
The thunder has struck, I can tell.
There's a hole in my chest, a bleeding one,
The wound is yours, can't you tell?'

Intermède : 'Uninvited Muses'
Une porte qui grince, une pendule qui sonne, le temps s'arrête, la caravane passe, les muses s'amusent sur la balançoire au son d'un piano qui ne les a pas invitées.

Un synthé, bordé de percussions électroniques, laisse un espace à des vocaux embrumés.
Le rythme s'élève, bien frappé comme un expresso italien. La mélodie se dévoile, si belle au fil de l'eau, jusqu'aux clochettes oniriques.
Settlin' on (Liquor for Breakfast) se hisse sur le pavillon et tapisse le tympan de son venin addictif.

L'ambiance, hispanisante à la pointe andalouse, accueille la guitare flamenco de Sebastián González García.
Le chant expressif de Nuitarie fait vibrer les cordes : 'Where do ghosts linger...'
'Wicked Remains' Encore une histoire d'esprit laissant ses traces un peu partout. '


Nuit tarie? Certainement pas! Elle vient abreuver nos sentiments d'une délicieuse amertume et de souvenirs vivaces...
Cet EP transporte une douceur poétique jusqu'à nos oreilles et notre coeur qui se sent concerné. Instant bref mais terriblement plaisant!

mercredi 18 mai 2022

Suzi Moon- EP - Animal

 Suzi Moon- EP - Animal

Pirates Press Records

 

michel

Non Suzi, n'est pas la nièce de Keith Moon , ni l'arrière petite-fille de  Sun Myung Moon, fondateur de l'Église de l'Unification .

  Suzi Moon, aussi connue sous le patronyme Suzi Homewrecker, ou encore sous le nom de Suzi Carmichael , ébranle la scène rock californienne depuis pas mal de temps.

Elle avait à peine 15 ans lorsqu'elle rejoint le groupe de sa soeur Liza Graves, Civet, a self-described "femme fatale punk rock" band qui, de 2000 à 2011, a enregistré quelques plaques dans le style des Runaways, Bikini Kill ou Hole.

Ensuite on la retrouve chez Turbulent Hearts, un groupe aussi turbulent que la civette, qui lui aussi a signé quelques disques furieux.

Son nom est aussi cité chez  Bullet Treatment, Rejected Mother Fuckers, Total Chaos, Hollywood Hate ou The Masons..

Après un passage chez L A Machina ( avec e a Rikki Styxx  des Death Valley Girls), elle lance un projet sous son nom: Suzi Moon!

Un premier EP ' Call the Shots' paraît en 2021, suivi par un second shoot , le récent 'Animals'.

Trois titres ( seulement)

 1  Sonic Attraction 2  Animal  3  Gold Record Autograph

Line-up:

 Suzi Moon: on guitar and vocals,- Drew Champion (The Split Seconds/Glitter Trash) on lead guitar -  Patti Bo on bass -  Sean Peterson (The Split Seconds) on drums.

 Un oeil sur la pochette: Suzi allongée, lascivement, semble dire, je t'emmerde. Elle porte une   petite robe moulante, des gants passe-coudes en latex, d'un mauve criant, ce  qui doit faire plaisir à Prince. Ces mitaines très kitsch laissent entrevoir le bout des doigts et surtout de magnifiques faux ongles jaune canari,  pas le même style qu'Audrey Hepburn, mais un chic urbain évident.

You sexy thing, a ajouté Errol Brown, en sifflant.

 Impossible d' éviter le piège sonique 'Sonic Attraction' qui ouvre la rondelle, sur un rythme ultra rapide, la clique balance son punk rock aux fortes saveurs Joan Jett, tout en nous rappelant une autre petite Suzy, de cuir vêtue, qui sous la houlette de Mike Chapman and Nicky Chinn a fait vibrer toute la planète avec son ' Can the Can'. C'était une ère où le terme streaming n'était utilisé que  dans les écoles au UK pour départager les élèves selon leurs aptitudes.

 It makes the brightest children brighter, paraît-il...

Mr Bean et  Benny Hill  étaient dans la même classe.

Les vocaux de Suzi sont plus cool que le ton utilisé par le président de la République lors de ses allocutions télévisées, tu n'as qu'une envie, c'est d'accompagner la chorale gueulant ...yeah yeah yeah, ooh, ooh, ooh..  et de frapper le sol durant le solo de guitare.

Pas besoin de boisson énergisante pour retrouver la forme, tu écoutes ' Sonic Attraction' en montant le volume juste sous le point de saturation.

Sean bastonne méthodiquement pour introduire 'Animal', la basse sort de sa cage et miss Moon explique... I'm an animal, a fucking animal... et à première vue, il ne s'agit pas d'un petit caniche à sa mémère. Tout en pensant au film Catwoman, tu vois une tigresse indomptable.

Elle rugit d'une voix râpeuse, les guitares aussi,  tandis que le drummer maintient la pression.

Il y a longtemps que l'expression "faible femme" a perdu toute actualité.

Dorénavant tu peux inclure ' Animal' dans ta playlist Girl Power, aux côtés de 'Rebel Girl' de Bikini Kill, de 'Standing In The Way Of Control' de Gossip   ou de toute la discographie de Witch Fever. 

Aucun fléchissement en vue sur  “Gold Record Autograph” au texte qui décrédite le concept de la rock star sur fond power pop speedé .

Ce dernier titre évoque les productions de chez Stiff dans les seventies, les premiers Elvis Costello, les Stiffs, Wreckless Eric  ou  les sulfureux Plasmatics de  Wendy O. Williams.

L'EP fait  à peine dix minutes, elles sont réconfortantes.

 

Suzi Moon est annoncée en Europe cet été, elle prévoit également l'enregistrement d'un premier full LP, qui doit voir le jour dans le courant de l'année.

 


 















                  

 

mardi 17 mai 2022

KAMI NO IKARI EP " Hakai "

 KAMI NO IKARI  EP " Hakai " 


NoPo

KAMI NO IKARI EP Hakai 2022

Inaugurée dans des conditions optimales au niveau du millésime 20/20, la formation commence d'abord par s'enfermer (et le monde entier avec eux).
Cette situation les a-t-elle énervés? En tous cas, les musiciens de la Capitale donnent dans le deathcore (et âme, pas aux pieds).
On dit mélodique... ça dépend pour qui (ma mère aurait du mal)... Leur CV mentionne leurs origines : Unscarred, du trash, Tiwaz, du heavy metal et Searchlights (inconnu au bataillon).
Toujours est-il qu'on peut les installer parmi les Avatar, After the Burial, Whitechapel et Betraying the Martyrs...

Influencés par le pays du soleil levant, ils appellent leur nouveau groupe Kami No Ikari ou 'la colère des dieux' (ça sent pas vraiment le paradis).

Line-up :
Chant - Yumi Kami ユミ神
Guitare rythmique - Rod ロッド
Guitare-lead - Silvère シルヴェル
Basse - Oni no Jim 鬼のジッム
Batterie - Yohann Dieu ヨハン ヂオー

Quant à 'Hakai' rien à voir avec le froid puisqu'il s'agit de destruction (et ça va s'entendre!).
Au contraire, d'ailleurs sur la pochette rougeoyante (by Benoit Borelli aka @MillyTattoo), des âmes (sensibles s'abstenir!), semblent brûler sur un magma infernal.

Accrochez-vous, c'est parti pour un grand 8!

Une intro cinématique déroule un tapis orchestral avant les explosions.
La rythmique incluant batterie, basse et guitare ensemble, frôle les excès de vitesse.
Rupture, pas forcément conventionnelle, une première guitare entre dans une furie désolante, une seconde gémit (voir le duo de 'guitar playthrough' sur youtube).
Plus loin, un riff interpelle pendant que Rod monte les moellons, puis un solo accablant prouve l'étendue technique de Silvère.
L'instrumental 'Sacrifice' annonce la(es) couleur(s) noir néant... et rouge sang.

Une espèce de boucle enlevée, au violon, guide 'The Apocalypse Now, Not Later'. L'accélération de la double grosse caisse (feat. Krzysztof Klingbein) atteint son maximum, plus vite, on ne distinguera plus rien.
La voix aime les sons caverneux et l'éructation. Les artistes ne nous prennent pas en traitres, l'apocalypse c'est pour maintenant!
Pourtant quelques touches légères au piano surprennent. Une guitare atmosphérique accueille un passage pour faire valser les têtes.
Les cris aigus et graves s'entremêlent réussissant à charmer l'oreille sous les leitmotivs au son de piano et violon. Etonnant autant que décoiffant!

Laisse aller c'est une valse! 'Confession', sorti en vidéo, traine sa désolation sur des cordes désespérées et suicidaires.
La voix démoniaque écorche, parfois en gargouillis. Entre 2 hurlements, la texture mélodique prend aux tripes.

Une guitare atmosphérique se pose sur des frappes lourdes et martiales, accompagnées à la basse et grattes orageuses.
La principale enchaine un riff terrifiant sur un vacarme digne d'un tremblement de terre à la cadence propice au headbang.
Avec 2 hurleurs, Asmo Hunter et Yumi Kami, le chant alterne scream et growl poussés au bord de la déchirure.
La double pédale s'en donne à coeur joie et la lead plombe ses accords. Des choeurs viennent alléger les vocaux sur une trame plus mélodique, presqu'un refrain (!).
A 4'20, Silvère démontre toute sa maitrise par un solo époustouflant. Leur vision guerrière de la 'Human nature' fait peur à entendre.

"Wrath of the Gods" imagé par un clip, démarre en saccades rapprochées sur une batterie apocalyptique. Une voix scandée et criée crache son venin.
Elle hésite et finit par passer au timbre bestial de porc égorgé (merci Ryu Miura of Divinitist!); au milieu de tout ça, la guitare arrache une mélodie sur un riff presque posé.
A mi chemin, des choeurs ouvrent la porte à la lumière dans une douce ambiance japonisante mais c'est pour mieux sombrer dans les ténèbres.
Des frappes mitraillette hachent soudain les vocaux d'outre-tombe et les parpaings de guitare. Le refrain (ben si y'en a un!) essaie de calmer les esprits par un guitar solo de folie djent.


Nul doute que ce son va accrocher les aficionados du métal extrême (déjà 3000 abonnés sur leur FB).
Les musiciens jouent remarquablement bien et produisent des effets telluriques impressionnants.
Si tu aimes l'activité volcanique, cet EP est fait pour toi!


01. Sacrifice
02. The Apocalypse Now, Not Later (feat. Krzysztof Klingbein on drum)
03. Confession
04. Human Nature  (feat Asmo Hunter of Solar Eruption)
05.  Wrath Of The Gods (feat Ryu Miura of Divinitist)
Auto-production, mix Alex Luri

lundi 16 mai 2022

Bonham - Bullick band au CLUB (de Jazz) - OPEN-MUSIC, Comines- Warneton, le 13 mai 2022

 Bonham - Bullick band au CLUB (de Jazz) - OPEN-MUSIC,  Comines- Warneton, le 13 mai 2022

 

Mitch ZoSo Duterck

 

BONHAM-BULLICK: Le Club de Jazz – Comines-Warneton (BEL) – 2022.05.13
Setlist:
01.See You Again. (new album track)
02.I Had A Dream. (new album track)
03.Feel So Alive.
04.I Need Love.
05.Can You See What You’re Doing To Me. (new album track)
06.Bleeding Muddy Water. (new album track)
07.Take Me Down.
08.Fly.
09.Painbirds.
10.What Did I Do Wrong. (new album track)
11.Grace.
12.Jack Past 8.
13.No Angel.
14.The Hunter. (Albert King cover)
15.Devil In New Orleans.
16.Rock And Roll. (Led Zeppelin cover)
Vendredi 13! Un signe de chance pour les uns, de malchance pour les autres, en tout cas, un jour qui ne laisse jamais indifférent. Pour être franc, en ce qui me concerne, je ne suis pas superstitieux, ça porte malheur! Quoiqu’il en soit, c’est bien le 13 que nous retrouvons enfin nos amis britanniques après une séparation de deux ans due au COVID. Cette soirée est donc chargée en émotions car, en plus des retrouvailles, c’est le tout premier concert en « Europe » depuis le Brexit et le groupe nous revient avec un album flambant neuf dont j’ai déjà fait la revue pour ceux qui me suivent encore.
L’endroit est cosy et charmant, c’est en fait un ancien dancing reconverti à grands frais, en lieu de concert. En configuration « assise », Le Club affiche une capacité de 120 personnes, un peu plus ce soir, mais n’ébruitons pas trop la chose, on ne sait jamais. L’endroit est charmant, le personnel est très accueillant, même si vous ne souscrivez à la demande d’abonnement qui vous est proposée à l’entrée. L’avantage d’arriver tôt, c’est qu’on peut choisir sa place. Nous voilà donc Marc, Cedric et moi, installés au premier rang. On a même la chance d’assister au sound-check et de se congratuler avec le band.
Superbe concert en deux parties qui nous permettra de découvrir en exclusivité live cinq des treize titres que comporte l’excellent nouvel album. Le public est non seulement connaisseur mais aussi très respectueux du groupe surtout lors des parties musicales plus confidentielles qui recommandent une oreille attentive et une respiration au débit contrôlé. Vous savez, ces moments où d’habitude on entend des idiots imbibés beugler au bar et des matrones en mal d’émotions glousser comme gallinacés en goguette. Ça fait du bien de pouvoir écouter dans de telles conditions, bravo chers auditeurs.
Un concert très bien équilibré au niveau du choix des chansons et un rendu toujours aussi bon. N’oublions que les musiciens qui composent le band sont également ceux qui ont accompagné Paul Rogers (ex. Free, Bad Company, Queen) lors de sa dernière tournée mondiale. Deux reprises, et non des moindres, viendront mettre le feu aux rappels. La sœur de John Bonham (défunt batteur de Led Zeppelin) sait y faire en matière scénique et c’est sous une ovation triomphale que le groupe se retire.
Comme promis on boit un pot ensemble, on plaisante et on se raconte les derniers potins (il y en a pas mal en deux ans) avec promesse faite de se revoir bien vite. J’ai hâte.
Mitch « ZoSo » Duterck

dimanche 15 mai 2022

Chester Remington et Ottis Coeur à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 13 mai 2022

 Chester Remington et Ottis Coeur  à Bonjour Minuit • musiques actuelles à Saint-Brieuc, le 13 mai 2022

 

michel 

Le vendredi 13 , Robinson mange des fraises.

Le  13 mai  1917, la Vierge Marie apparaît à Fatima.

Le 13 mai 2022, tu te rends à Bonjour Minuit ( près de 90 pèlerins sur place )  pour le concert de  Chester Remington et Ottis Coeur, deux fleurons de la nouvelle scène rock cocorico.

Ottis Coeur, naît en 2020,  Camille Luca, la grande bassiste, et Margaux J. Rose ((Margaux Jaudinaud), la petite rigolote à la  guitare, se sont rencontrées, sont sorties en boîte et ont décidé de former un groupe de rock dans lequel  leurs voix se mélangeront .

Elles ont été programmées sur de belles scènes: Les Transmusicales, le Printemps de Bourges, une première partie à l'Olympia, e a . Elles ont enregistré un EP ( « Juste derrière toi ».) et préparent une suite.

Sur scène, la blonde et la brune sont assistées par une troisième fille, douée, à la batterie, sans doute Amélie Le Roux, une demoiselle qui accompagne aussi Ysé et Pierre de Maere.

De là à parler d'un power trio féminin, il y a un pied que nous hésitons à poser.

C'est rock , OK, mais dans le genre DIY, garage et même yéyé, l'énergie et l'humour en prime!

La batterie attaque 'Il est déjà trop tard', Margaux embraye, puis arrive Camille qui entame le chant avant d'entendre celle qui ne boit pas de Médoc l'assister.

C'est du rock radieux et frais au refrain accrocheur, que les filles balancent en souriant.

Margaux, légèrement fofolle, se tape d'emblée une incursion dans la fosse pour prendre un spectateur timide par la main et l'inviter à s'approcher de la scène.

Elles enchaînent sur un titre, canin, aux odeurs sixties,  'Labrador' est prévu pour le prochain disque

Tandis que Margaux accorde son jouet, basse et batterie lancent  l'agressif  'Coeur à corps' que la guitariste habille de riffs mordants avant d'entendre  les filles  le scander à l'unisson pour terminer en répétant à l'infini ...tu ne m'aimes pas...

Mais si, on vous aime, beaucoup, mesdemoiselles. 

La Bretagne , on vous caresse dans le sens du poil, Saint-Brieuc ce n'est pas Paris, c'est vachement plus sympa,  voici ' Dernière Fois' , un morceau de notre EP.

Ensuite, la basse s'emballe pour envoyer un titre dépeignant l'orgasme ( ou l'absence de) féminin, ' Jamais je ne viens'.

Derrière toi,  Rocco Siffredi déclare ' j'arrive'.

Margaux l'a repéré et s'allonge à ses pieds, ça l'a intimidé, il s'est dirigé vers le bar pour se commander une citronnade.

'Le son de ta voix' a une histoire, pas une histoire d'amour, nous étions dans la voiture avec un individu qu'on n'aimait pas,  on a fini par détester le son de sa voix . 

Après avoir craché leur haine sur riffs tendus, elles proposent le downtempo minimaliste  ' Léon' , une guitare à la Scout Niblett, deux voix et une description pas tendre de ' Léon' , le ton monte quand la batterie puis la basse  interviennent, Léon, vieux, tu resteras seul, tu l'as cherché!

Le titre ' Je marche derrière toi' monte en puissance  et vient se coller dans ton crâne tandis qu'un pied bat la mesure.

 Margaux, échauffée, se tape une nouvelle balade dans la salle, histoire d'encourager les plus craintifs, qui n'étaient guère nombreux,  une grande partie du public reprenant le refrain en choeur.

Après avoir mis ' Le cercle' sur orbite, Ottis Coeur  lâche  une dernière salve démarrant par une ligne de guitare élégante, mais lors d'un second mouvement  ' Devinez la fin' vient éclater à nos pieds pour nous éclabousser de notes salement  rock.

Rock, elles le sont, les filles, qui élèvent leurs instruments bien haut au dessus de leur tête, elles les retournent, tu lis "More women on stage"!

We agree!


Chester Remington.

Le groupe n'est pas originaire du Cheshire, c'est là , on ne t'apprend pas grand chose, qu' on fabrique le Chester, il vient de Reims,  où très peu de gens consomment du saké.

Ces gamins ont-ils vu un cliché représentant Chester Himes attelé à sa table de travail sur laquelle repose une Remington?

No idea...

Un petit malin évoque feu Chester Bennington, lead vocalist chez Linkin Park, c'est du domaine du possible.

Quoi qu'il en soit, cinq individus, presque aussi beaux qu'Adonis, rappliquent vers 22:15',    le fondateur du combo, Odilon Horman, une grande bringue arborant une casquette de base-ball ( lead vocals, guitar)/ l'énervé Olivier Leclerc ( drums)/ Renaud Drapier ( seconde voix) , caché, mais pas derrière un drap, derrière ses claviers/ Paul Villars ( vise mon T-shirt Idles) , le peroxydé fébrile à la lead guitar / Thomas Gosselin, en apparence le plus calme, à la basse.  

On leur connaît deux enregistrements: 'Nobody Cares About My 4 Tracks Record ' et 'Doldrums' .

En survolant quelques critiques,  on a relevé une  description musicale; du rock psyché, du garage, du stoner,  la plus correcte étant du rock kaléidoscopique!

Quelqu'un a actionné la sirène anti-intrusion, à moins qu'il ne s'agisse d'un vol de voiture, dans la salle, personne ne panique, Olivier agite ses baguettes, c'est parti, 'If he answers' est sur la voie ferrée.

Ce truc, fiévreux, déménage sérieusement, si les gars de Champagne avaient ajouté une touche électronique à leur cocktail, t'aurais pu penser à  !!! ( Chk Chk Chk) , d'autres avancent  Thee Oh Sees , la fureur y est, les riffs cinglants, le drumming échevelé et le chant saccadé,  tout contribue  à te signifier que tu as eu une bonne idée en laissant madame seule face à Mask Singer.

Il n'y a pas que les touristes visitant la Bretagne a enfilé un ciré jaune, Chester et sa machine à écrire nous balancent un 'Yellow Coat', bourré d'onomatopées ( merci les  Rivingtons - Papa Oom Mow Mow), de rythmes syncopés, et d'arrangements chaotiques, c'est vachement délirant et hautement jouissif.

Pas  d'assagissement en vue avec le sautillant et élastique  'Nobody Cares About My 4 Tracks Record' au chant blasé  et au final truffé  d'effets larsen décapants.

Avec ' Out There' ils optent pour une plage de 'Doldrums', si le refrain enfantin prête à sourire, il n'en va pas de même du fond sonore, les mecs enfoncent le champignon à fond, d'ailleurs on se demande ce qu'ils ont fumé, ça cavale dans tous les sens. T'es submergé par des vagues à faire frémir le plus hardi des surfeurs, avant d'avaler la tasse,  tu parviens à te relever pour regagner le rivage, l'eau atteignait à peine tes talons, mais, bordel, une nouvelle baïne te déséquilibre et tu te retrouves sous l'eau.

Perchés sur leur chaise haute, les sauveteurs  côtiers se marrent.

Crapules!

Si la prof de musique nous faisait chanter 'Santiano' de Hugues Aufray, elle n'aurait jamais osé proposer  l'anarchique ' Singing in Class' de Chester Remington, un nouveau pétard sonore mixant chant choral, guitares débridées, drumming bouillonnant  et claviers déboussolés.

Comme si les élèves de 2022 n'étaient déjà pas assez indisciplinés, soyons sérieux, Messieurs...

Oublie le ' Jimmy' de Moriarty, il ne s'agit pas de folk, même si cette plage est plus calme que les précédentes.

 Elle inclut même une séquence valse farfelue sur un texte chanté d'un timbre caverneux.

Avec Chester Remington, nous ne sommes pas loin de tenir le Frank Zappa du 21è siècle.

Pas trouvé de trace discographique pour la suivante ' Call 911', puis on a lu...   in an emergency, dial 911 or your local emergency number immediately....

On a fait ce numéro, on est tombé sur une nana qui pratique le massage Nuru chez elle, un hic, elle réside à Mayotte.

Et sinon, ce ' Call 911' est aussi déjanté que les morceaux précédents.

Virage punk avec ' Don't say Shit' qui fait passer Johnny Rotten pour un moine cistercien, le meilleur endroit pour apprécier cette plage affolante est le rollercoaster , on évite le terme  montagnes russes pour ne froisser personne.

Tu montes, tu descends, tu remontes, tu vomis, tu redescends, t'es tout blême, tu te dis, plus jamais!

Le titre ' Two to Two' est aussi saugrenu que toute la discographie du groupe belge BRNS et pour rester au nord de Lille, on te propose aussi Mountain Bike , The Guru Guru ou Gruppo di Pawlowski, de Mauro Pawlowski.

Saint- Brieuc, on approche du terme, on a besoin de ton aide pour la dernière ariette, tu peux faire le cri des mouettes à mon signal?

La rieuse ou la tridactyle?

Au choix, voici 'Beach' , un twist/surf pompé sur les Trashmen.

Le spécialiste des oiseaux, Hitchcock, Alfred, pas Robyn, qui passait dans le coin a ajouté, ils sont fous ces Champenois, puis il est retourné sur le dancefloor pour twister avec Kim Novak.

 

Le 28 mai à Strasbourg. 

 

 

 

 


 

 







 

Anniversaire Brasserie Distoufer WAR RAOK'N ROLL avec SBRBS à Guingamp, le 7 mai 2022

 Anniversaire Brasserie Distoufer WAR RAOK'N ROLL avec SBRBS à Guingamp, le 7 mai 2022 


NoPo

WAR RAOK’N ROLL Brasserie Distoufer Guingamp - Samedi 7 Mai 2022 - groupe SBRBS

Rappel des épisodes précédents :
http://www.concertmonkey.be/reports/anniversaire-brasserie-distoufer-war-raokn-roll-avec-night-fuss-%C3%A0-guingamp-le-6-mai-2022
http://www.concertmonkey.be/reports/anniversaire-brasserie-distoufer-war-raokn-roll-avec-vertical-%C3%A0-guingamp-le-6-mai-2022
http://www.concertmonkey.be/reports/anniversaire-brasserie-distoufer-war-raokn-roll-avec-chapas-%C3%A0-guingamp-le-7-mai-2022

WAR RAOK’N ROLL, en fête pendant 2 jours, tout semble prévu y compris la météo et 4 groupes, rayonnants évidemment :
Pour le dernier, now ladies and ladies... ok and gentlemen aussi, SUUUBURBS (en donnant de la voix) SBRBS (en l'écrivant) des rennais, un peu (beaucoup) briochins quand même.


SBRBS descend directement des faubourgs du 1969 Club qui nous avait bien secoués entre 2012 et 2016.
Dans un style rock brut sur la route du stoner, ils se posaient là.
Marie Herbault (alias Hermann Lopez, la grrrl), et Hadrien Benazet (alias Charlie B., the bbboy), abandonnent le nom mais continuent ensemble.
Ils en profitent pour un changement de couleur avec relooking pileux. SBRBS conserve des muscles mais montre plus de rondeurs.
Des nouveaux titres, dès fin 2017, figurent sur un 1er EP 'By Lust & gone' édité Octobre 2019.
Palindrome mais finalement si, avec le 'R' qui griffe au milieu, je les rapprocherai de Band of Skulls (apprécié par Marie), voir de Royal Blood. On cite aussi The Kills, autre couple électrique, autres tueurs.
La tendance britannique (dont se réclament les 2 compositeurs), à 2 voix mixtes inséparables, se confirme.
Franck Richard (Yelle, Octave Noire, Dewaere) les rejoint en cours de route.

Sérieux, j'avais préparé une chronique sur ces premiers titres qui commencent à dater mais j'avais oublié qu'en Mars, après 4 jours de résidence à Bonjour Minuit, SBRBS avait rôdé ses nouveaux titres pour un album fin 2022.
En même temps, en Mai, fais ce qu'il te plait. Et ce 7 Mai, place aux nouveautés (même si on préfère le café! Ououh nom de Zeus, mes cheveux ont repoussé et mes jeux de mots avec!)
Bon, ben me vlà bien! j'suis piégé mais faut pas gâcher!! Voici une courte review en forme de retour vers le futur et on revient au live de suite après.


'I know you lie' Ment-il s'il te dit qu'il ment? On s'en fout, la musique, elle, ne ment pas.
Le riff bégaie en saccades et l'ondulation provoquée régale. Riche idée que ces deux voix ensemble, elles se Marie(nt) et Hadrien superbement!

Le titre suivant 'Life, shapes, now' frappe à la porte des hits indie. La mélodie vocale sinueuse nous emmène sur une plage au sable blanc où l'on peut dessiner des coeurs.
Après roulements en caisse claire et rebonds fréquents, la reprise de la trame principale opère un effet euphorique au point d'espérer que jamais ne se termine. Atterrissage abrupt! 

'Pretty steady pale' mélange guitare grattée et saturée (rappelant 1969) et douce mélopée d'un nouveau genre.
La basse rebondit alors que la gratte bastonne. Les vocaux proposent une belle dose de sensualité.

'Ivy' délivre une grosse basse, ça balance pas mal à Guingamp! La cloche vient accompagner une guitare vibrante. Les voix croisées glissent sereinement.
La guitare, diablement expressive, vient esquisser des zébrures et, vibrante, monte en puissance.

'Holding everything that went wrong' se déroule sur un tempo chaloupant et enveloppant. Ce morceau dévoile une autre facette du groupe et montre que Marie possède des intonations soul.
Par instants, l'accompagnement du chant, touchant, se dépouille et à d'autres, la guitare déchire le ciel. Un solo couleur électronique s'échappe avant que les 3 instruments ne se mettent à bouillonner ensemble.

Bar en transes, Art rock, I'm from Rennes etc, j'en passe et des murailles, les musiciens ont déjà bien roulé leur bosse du rock.
Je vous assure que les nouveaux morceaux complètent le puzzle avec une maturité remarquable.

Dès l'entame, on sent la tension, en accordéon, comme un jeune groupe en ouverture d'André Verchuren.
Pourtant, ce sont les musiciens qui nous bénissent d'emblée et 'Blessings' nous plonge dans la transe, pire, ça dégouline déjà.
'Heavy Hearted' gonfle nos coeurs à vif et 'Common Lightning' éblouit évidemment.

Les plages suivantes ne seront pas là pour s'allonger. Aucun temps mort!
Le grand Franck, casquette à l'envers et en short, impressionne de maitrise dernières ses fûts (pour la bière, c'est en face).
Même Charley en pause, son pied, en rythme, toujours remue.
Les 2, en façade, ne font qu'un, par instants près de l'os, tellement l'osmose.
Impossible de tout décrire, j'avais oublié de mettre mon cerveau sur 'REC'.

Marie interpelle ceux de la buvette toujours à la trinquette : 'En même temps, on est à Guingamp!'
Elle invite ensuite le public à pêcho avec une chanson aux voix mêlées sur une mélodie plus fragile, un délice!

'This is gonna suck' un ancien titre retrouve les essences stoner. La batterie bombe le torse.
Le riff, hypnotique, zigzague allègrement et les voix s'entrecroisent.
Un passage pesant précède la progression rythmique basse batterie bien costaud, puis la guitare, du tac au tac, attaque et ne lâche rien jusqu'au bout.
This is the end my friend...


Finir avec le power trio dans cette belle lumière et sous les étoiles, quoi demander de mieux? La bière est bonne, le rock aussi, on oublie tout!
'On a vraiment apprécié le moment, les lieux, les gens' (sic).
Merci les artistes et merci Fabien!

SETLIST
Blessings
Heavy Hearted
Common Lightning
Meet Your Maker
The Devil You Know
Be Brave
How to trick someone into loving you
UU
In Control
Bélize
Life, Shapes, Now
This is gonna suck

jeudi 12 mai 2022

Album - Baby Fire – Grace

 Album - Baby FireGrace 

michel

Off Records/Broken Silence

Il a été enfanté dans la douleur, le dernier album de Baby Fire.

D'abord annoncée en mars, la sortie du disque a été postposée au 6 mai , il aura fallu une césarienne, douloureuse, mais réussie.

Baby Fire avait fêté la sortie de 'Grace'  prématurément lors d'une release party au Brass, le 18 mars, le public s'était déplacé en masse  et à l'issue des différents concerts, de l'expo, ou de la séance de live painting  (Nicole Boitos), une épithète revenait constamment: fantastic!

 

Baby Fire , l'enfant  de  Dominique Van Cappellen-Waldock est en passe de quitter l'école primaire pour entrer au collège, à l'athénée ou au lycée, tu ne te souviens plus de son sexe, ce qui en ces temps de transidentité n'a aucune importance.

On lui compte cinq  avatars désormais: 'No Fear', ' The Red Robe' , ' Gold' , l'extended play 'Searching fior Grace' et enfin' Grace', un titre qui n'a probablement pas été  choisi pour rendre hommage à Grace Kelly.

Dominique a-t-elle la foi?

Croit-elle en l' aide surnaturelle accordée par un Dieu aux hommes pour leur salut, qui doit leur  permettre d'échapper à la damnation.

A-t-elle lu Pascal,  Jansénius ou Heidegger, who knows, anyway the album is called ' Grace'.

 La grâce, c’est la quantité de lumière dans l’âme,  disait un pape, on t'avait dit que Miss Van Cappellen-Waldock  était mystique.


Le line-up s'inscrit au féminin: Lucile Beauvais ( aka Lux Montes)  (Guitars,  Synths, Harmonica, Backing Vocals) -  Cécile Gonay (Bass, Violin , Backing Vocals , programming) et Dominique Van Cappellen-Waldock (Guitars, Loops, Theremin, lead vocals).

+ guests: among them: Laetitia Sheriff (‘Eternal’), Mike Moya from Godspeed You! Black Emperor (‘Grace’), and on  'Love',  Eve Libertine (Crass...) and G.W. Sok (ex-The Ex, Oiseaux-Tempête). 

 

Parenthèse, depuis l'enregistrement de l'album, Cécile Gonay ( Seesayle) a quitté ses copines, en bons termes , lors des derniers concerts, elle a été remplacée par Fabian Hidalgo aux drums.

 Tracks - 1. A Spell.  2. Fleur de feu.  3. Love. feat Eve Libertine and G W Sok . 4. This Is a Love Song. 5. Grace feat. Mike Moya  6. Dance! feat. Déhà 7. Prayer 8. Sing in Brightness 9. Like William Blake 10. Eternal feat. Laetitia Sheriff 


L' artwork  est toujours signé Alice Smith. 

Une fois n'est pas coutume, l'oeuvre, austère, interpelle à la manière des gravures sur bois de Frans Masereel ou des dessins anatomiques d'  André Vésale.

 

Le recueil commence par ' The Spell' dont les premiers vers   sonnent

... I call thee beloved one to love me more than anyone

 Seven times I pierce thy heart

 Tonight the magic of venus starts...

Dominique reprend presque mot par mot un extrait des Asil Chronicles de Lisa Graziano

I call to thee , unknown beloved 

To love me more than life above 

Seven times tonight I pierce thy heart 

Tonight our souls shall never part...

Imagerie mystique, puisque le coeur de l'immaculée a été transpercé par sept lames, la voix hallucinée de la grande druidesse bruxelloise est bardée d'un choeur féminin hanté, musicalement on ne s'éloigne guère de l'univers post punk angoissé  auquel Baby Fire nous a habitués,  la guitare lacère ton cerveau, tandis qu'un gimmick, train progressant au ralenti pour sortir du tunnel et écraser la pauvre créature, (devenue folle) , vêtue d'une chemise de nuit blanche  qui court en gesticulant, les yeux hagards,   sur les rails  sans se rendre compte que la locomotive maudite approche.

T'as pas vu le film, o k, on ne te narre pas le dénouement.

Les projets imaginés par Dominique sont multiples, on n'en cite que quelques uns Keiki, Naifu, Von Stroheim, Las Vegas, Nutshell, Déhà  + Dominique  Van Cappellen-Waldock ... et récemment Fleur de Feu.

Le concept floral  lui est cher, la seconde plage de l'album a été baptisée ' Fleur de feu ', et voit la Bruxelloise transformée en chaman, elle guérira tes blessures, et tes troubles divers,  par le feu.

Sur percussions entêtantes, la guitare vient te fouetter et les voix blanches vont t'amener à l'autoflagellation, car tu dois expier pour tes innombrables fautes. 

Souvent un parallèle est tracé entre l' univers de Baby Fire et le terrain de jeu d'artistes singuliers, qui ne font aucune concession commerciale,  comme Shannon Wright, P J Harvey, Carla Bozulich, Jarboe,  Jenny Hval, Esmerine ou  Chelsea Wolfe, ' Love',  pour lequel le groupe a fait appel aux voix du néerlandais G W Sok ( The Ex) et de Eve Libertine ( de Crass), qui avait déjà collaboré avec Baby Fire dans le passé, ne démentira pas ces rapprochements. 

La courte et matte  intro  à la guitare  annonce un chant dramatique, à l'arrière percussions indus et harmonica voyageur, accompagnent la prière, puis vient G W Sok   et son couplet narratif, Cécile fait vibrer son violon, Dominique reprend sa litanie, le choeur des damnées l'accompagne, Eve sort des ténèbres pour placer une tirade lyrique, ce mini-opéra te tiendra en haleine pendant quatre minutes.

En réponse à Public Image Limited voici ' This is a love song' ,  ses sonorités stridentes et ses cris étouffés.

Tu dis, William?

Juliette apparut à la fenêtre et Roméo lui déclara sa flamme.

D'accord, c'est peut-être légèrement moins romantique, ici!

Le titletrack ' Grace' ne  renvoie pas vers Jeff Buckley, par contre  Mike Moya manie la lead guitar, le violon de Seesayle lui donne la réplique tandis que Dominique s'épanche sans retenue.

Cette lente marche, tourmentée, va conduire tes pas vers le champ des morts où tu pourras te recueillir sur les tombes de John Keats et  de Lord Byron. 

Pas besoin d'enfiler  tes red shoes to  dance the blues pour te déhancher sur le névrosé et tribal  ' Dance'  qui voit Déhà malmener les percussions.

Une longue amorce caoutchouteuse  ébauche ' Prayer' , une imploration frémissante qui s'achève en spoken word réverbéré.

T'as fermé les yeux, t'as vu comme un fantôme, c'était pas Patrick Swayze, ni la Vierge, t'as pensé à Mike Brant, c'est ma prière, t'as eu peur,  t'as commencé à transpirer, merde, t'avais  bu que trois Scotch, la voix a dit un truc qui ressemblait à peace in ourselves, tu t'es calmé et tu t'es resservi  un pure malt.

 Démarrage grinçant pour ' Sing in Brightness' , suivi par un riff de guitare obsédant, couché sur un coulis de violon spartiate et des voix blêmes, t'as téléphoné à Ernest, tu lui as demandé For Whom the Bell Tolls?

 Pour nous tous, il a répondu.

Comment réagir?

Sing in brightness, il a dit.

T'as pas un air un peu  moins sinistre, t'as demandé, il avait raccroché!

La suite, ' Like William Blake', William était jaloux car t'avais mentionné Keats et Byron.

Et?

Comme lui, je périrai en chantant, pas peur des flammes.

Elle est allumée, te souffle ta compagne.

Tu ne crois pas si bien dire, Jeanne!

Pour le dernier titre de l'album, ' Eternal',  Baby Fire a invité  Laetitia Sheriff.

Vocalises et texte récité, ' Eternal' va te conduire droit vers le royaume  des ensorceleuses maudites, et si Ulysse a pu échapper à l'appel des sirènes, tu ne parviendras pas à te libérer de l'emprise de Baby Fire.  


' Grace' , un album incandescent qui doit te permettre te voir la lumière briller du sein des ténèbres.

 Fais gaffe, protège tes yeux!

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 



 

 



Anniversaire Brasserie Distoufer WAR RAOK'N ROLL avec The Chapas à Guingamp, le 7 mai 2022

 Anniversaire Brasserie Distoufer WAR RAOK'N ROLL avec The Chapas  à Guingamp, le 7 mai 2022 


NoPo


WAR RAOK’N ROLL Brasserie Distoufer Guingamp - Samedi 7 Mai 2022 - groupe The CHAPAS

Rappel des épisodes précédents :
http://www.concertmonkey.be/reports/anniversaire-brasserie-distoufer-war-raokn-roll-avec-night-fuss-%C3%A0-guingamp-le-6-mai-2022
http://www.concertmonkey.be/reports/anniversaire-brasserie-distoufer-war-raokn-roll-avec-vertical-%C3%A0-guingamp-le-6-mai-2022


WAR RAOK’N ROLL, la fête pendant 2 jours, tout semble prévu y compris la météo et 4 groupes rayonnants évidemment :
2è jour
les Chapas du Trégor (tout de suite là maintenant)
les rennais (un peu briochins aussi) SBRBS (tout à l'heure un peu après)


On avait laissé Iolo et Swann en sortie de confinement à Lannion : http://www.concertmonkey.be/reports/chapas-au-pixie-lannion-le-6-novembre-2021
Les voici sur scène à Guingamp (Trégor mi amor). 19h30, le public arrive tout juste et va affluer pendant la prestation.

L'habituelle super coupe de cheveux de Swann se remarque, sûr, (je peux le taquiner, cheveux,  dire ici que je connais cette problématique capillaire) et un beau dessin scotché sur un tom en représente la belle forme arrondie (voir photos).
Petit joueur, il a déjà fait plus extravagant pendant le confinement...
Comme Samson, tire-t-il sa force de sa chevelure? En tous cas, il déborde d'énergie et de puissance vocale.

L'inévitable 'Call me up' lance la chevauchée fantastique, toute en secousses. Un riff filandreux déroule la pelote sur laquelle tricote la batterie.
Après s'être tendues, les peaux se taisent et seules les cymbales sonnent pour laisser la place entière à la gratte qui tremble comme le sol et toute sa clé.

'Hello' intervient après 'Call me up'... normal ils auraient même pu dire 'Allo' quoi! L'intensité ne baisse pas d'un iota et Swann, très poli, s'entête à répéter des 'Hello hello' fébriles.
Iolo se cabre et malmène ses cordes.

Une voix plus rauque souffle 'I will leave you man' devenu classique. La guitare gratte du gros grain rouillé à la ZZ Top. La rupture sentimentale pèse dans une progression heurtée et plaintive.

On commence à sentir la 'Pressure' qui alourdit l'atmosphère et dans une suite cohérente, Iolo annonce un enchainement stoner avec 'Old world' et 'I need a nurse'.
On apprécie le voyage difficile dans la poussière et les pierres, ça donne soif. Des morceaux lourds de vie qu'on aimerait trouver sur un nouveau disque.

C'est Iolo qui s'y colle pour le public relation : 'Quand c'est gratuit, faut avoir un verre à la main!' 
Autrement aussi mais pas pratique pour applaudir!! Pas de problème, le gobelet dans la poche va se remplir rapidement et on commence même à avoir un petit creux, ça sent la grosse galette...

'Jungle road' blouse les spectateurs, c'en est un vrai qui pourrait sortir des 70's. Les riffs de Iolo invitent au raid mais en mouvements.
La voix de Swann pleure sur la route, sa baguette fait de la magie. Le titre finit, à bout de force, dans un étouffement.

'Lookin at my face' oui, parfois les deux musiciens se regardent, complices, et semblent même se défier. Zyva, je te suis! Toute la clique claque, pas l'heure de dormir!

'99 lives' jamais ne ralentit. Les coups, en pluie sur le cercle de la caisse, amorcent un rythme soutenu jusqu'au bout 'Come on babe gonna live so fast'.
La gratte riffe à répétition, en dérapage contrôlé. Swann hurle de douleur mais ne faiblit pas. Ils peuvent tenir 99 vies trépidantes.
Encore un incontournable de leur répertoire!

'The boy' ferme la marche espérée plus longue.


Un chaud set d'une heure qui sent bon le blues rock moite dont l'impact aurait pu être supérieur au coeur de la nuit avec le pic d'affluence.
7 titres ne figurent pas sur l'unique disque des Chapas mais mériteraient d'être enregistrés pour la postérité et même plus...
Le duo a tant donné (comme toujours), des types tellement attachants! Ohla vat, comment tu t'enflammes!
En vrai, quelle chance de voir ce duo d'un niveau de composition et d'interprétation digne d'une audience internationale!


SET LIST
Call Me Up
Hello
I will leave you man
Pressure
Old World
I Need a Nurse
Where are you going?
Jungle Road
Lookin at my face
99 Lives
The Boy


Line up
Swann YDE voix, batterie
Iolo GURREY Guitare, choeurs

Jean-Luc Le Meur au son

mardi 10 mai 2022

EP - Palm Tree on the Drywall - Heidi Serwer

 EP -    Palm Tree on the Drywall  -  Heidi Serwer

 Self Release

michel

Heidi Serwer ... on s'en doutait; le prénom Heidi t'envoie des images d'un mannequin célèbre pour avoir porté de la lingerie finie, aucun rapport.... et puis tu oublies  la petite Heidi, l'héroïne  de Johanna Spyri, pour laquelle tu as versé des larmes à l'époque où tu jouais aux billes.

Heidi Serwer, nous vient de Chicago , singer-songwriter, elle pratique un indie rock mélodieux,  quand elle ne boulotte pas dans l'univers software.

Quelque part on a lu; Serwer has been an active part of the Chicago music scene for over 20 years as a collaborator and performer playing on various venues. 

Il a fallu attendre l'an 2014 , année où les Chicago Bulls ont vu les Cleveland Cavaliers trôner en tête de la Central Division, pour voir Heidi sortir un premier EP ,' Stranger' , après quelques singles, elle lâche 'Let's talk awhile' en 2018, et en 2022 paraît un troisième EP qu'elle a baptisé  'Palm Tree on the Drywall'.

It was inspired by Heidi's deep ties to community music school, The Old Town School of Folk Music, and favorite Chicago band, Wilco, dit la notice qu'on t'a envoyée.

Les titres de cet ouvrage ont été conçus pendant la quarantaine imposée par le covid.

Pour enregistrer l'extended play elle a fait appel à Steve Dawson, qui a produit l'objet et joué de plusieurs instruments ( guitar, bass, percussion, keyboard).

Ce musicien membre de Dolly Varden et de Funeral Bonsai Wedding, a sorti plusieurs albums sous son nom, le dernier, 'At the Bottom of a Canyon in the Branches of a Tree', en 2021.

Les crédits indiquent encore:  Heidi Serwer: vocals, guitar!

Tracks -  Anything Else, But 2:05 

2 Pine Needles 2:57 

3 Paper Flowers 2:27

 4 Palm Tree on the Drywall 4:16 

5 Configurable 3:22 

6 Vitamin D 4:23

 

L'album est glissé dans une pochette  colorée, dominée par un rouge vif,  représentant  des éléments d'un manège, t'as cherché en vain le palmier et le mur, mais t'as lu le titre de l'album et le nom de l'artiste en plein milieu du cadre.

Comme artwork représentant une fête foraine, ' Strange Days' des Doors t'as impressionné davantage. 

“Anything Else, But” démarre, tout en douceur, par quelques notes de piano, une guitare acoustique se fait entendre, puis vient  la voix caressante de Heidi.

Le piano gouverne la composition qui prend de l'ampleur lorsque des cordes habillent gracieusement la mélodie.

Grâce et vulnérabilité sont les premières impressions se dégageant à l'écoute de cette plage intimiste.

'Pine Needles' , qui suit,  est nettement plus musclé, malgré un chant tout en retenue, la guitare jouée en piqué et les percussions simples, mais denses, donnent un caractère rootsy  à un  morceau décoré de délicats atours électroniques et d'un solo de gratte court mais lumineux.

Un titre grisant qui se colle à ton cortex pour ne plus te lâcher.

Des images de Duinbergen, la petite station balnéaire faisant désormais partie de Knokke - le - Zoute, traversent ton cerveau à l'écoute de ' Paper Flowers'. Comme tous les gosses à l'époque, fillettes et garçonnets, tu fabriquais des fleurs en papier que tu marchandais contre de beaux coquillages ( des tellines),.

Le morceau, tendre et fragile,  s'harmonise parfaitement avec ces souvenirs d'enfance, une époque insouciante où notre candeur était synonyme de bonheur et où tu ne savais pas que ' Jolie, petite Sheila' était une cover d'un tube de  Tommy Roe.

Une guitare délicatement pincée accompagne le chant vaporeux,  qui semble  flotter comme un nuage au dessus de l'accompagnement musical, le titletrack du recueil, ' Palm tree on the drywall'  respire la béatitude.

A l'arrière-plan, un coulis de clavier  finit par enrober la plage,  lui donnant la saveur d'un fondant  moelleux et  léger qui ne risque pas d'agresser les foies fragiles.

Oui, tu peux te permettre d'accompagner le gâteau d'un Rivesaltes hors d'âge, ou d'un Moscatel, si tu es Lusitanien.

Toujours en mode dream pop, la jeune maman propose 'Configurable'   à paramétrer selon tes envies.

Le duo hante à nouveau les guitares acoustiques vagabondant sur un fond électronique discret et un drumming délicat, les vocaux, murmurés, intensifient la  touche éthérée de la composition .

 

Au sortir de la pandémie, l' homo sapiens a ressenti un besoin pressant de liberté, le confinement forcé l'a amené à rechercher le soleil, qui procure des ' Vitamin D', c'est par ce titre thérapeutique,  porté par une guitare électrique aux saines saveurs americana  que s'achève un essai louable et esthétique.


Heidi Serwer, une artiste à découvrir sans délai.