lundi 4 avril 2022

Les Hoboes au Mar'mousse Kav&Bar, Plérin, le 2 avril 2022

 Les Hoboes au Mar'mousse Kav&Bar, Plérin, le 2 avril 2022 


michel

Il neige sur le Lac Majeur... mais, non, Mort, il neige sur le Légué, en avril.

Ce qui n'a pas empêché les Briochins de se déplacer en masse vers le Mar'mousse qui, en ce samedi frileux, programmait Les Hoboes, ni des copains de Charlie Winston , ni des vagabonds sillonnant les States pendant the Great Depression, en sautant dans des wagons  car dans l'impossibilité de se payer un titre de transport.

Félicie Garric ( Mary) et Jean-Luc Brosse, déjà rencontrés au sein de Mary-Lou Folk à Trémuson, ont opté pour la dénomination Hoboes en pensant à ces misérables hères ayant inspiré Jack Kerouac.

Ils ne sont que deux mais ont trimballé une boutique entière d'instruments de musique: trois guitares acoustiques, une électrique, un dobro, des kazoos, une flopée d'harmonicas, un violon, un washboard et des grelots, sans oublier les gadgets à vendre: albums, clés USB, casquettes, le tout fabriqué en France, sans huile de palme, et traité contre le/la ( au choix) Covid.

Mary au chant et à l'acoustique, Jean-Luc qui ne porte pas de cravate rouge mais un chapeau yankee  a opté pour l'électricité, le duo  entame son périple américain par ' King of the Road' de Roger Miller, devenu Queen of the Road pour ne pas vexer Sandrine Rousseau .

En se souvenant que Hugues Aufrey a fait connaître Dylan aux Français mais aussi d'autres folk singers de là-bas, le duo achève le skiffle in French, ' On est les rois'.

' Back Home Again' le country track traînant de John Denver est pour Jean-Luc, Mary se charge des backings.

Une pensée émue en pensant à ta belle-soeur partie là-haut, qui avait un faible pour le singer-songwriter, qualifié en son temps de one of the  the most beloved entertainers of his era.

Son  "Take Me Home, Country Roads" s'est vendu à des millions d'exemplaires.

Nous sommes une bonne vingtaine à prêter attention aux efforts du duo, les autres clients du troquet palabrent sans pudeur tout en éclusant leur cervoise.

Apparition du dobro pour ' Freight Train Blues', un folk/blues  nerveux  de Bob Dylan.

Avec 'Coney Island Washboard' on se tape un plongeon dans les thirties, époque où les lingères utilisaient une planche pour laver les caleçons longs de leur conjoint, tandis que les gosses accompagnaient leur chant plaintif en soufflant dans un kazoo.

Si une des premières versions de 'Love Hurts' est celle des Everly Brothers, ce sont les Anglais de Nazareth qui ont relancé leur carrière avec cette romance intemporelle.

The Stones on the country tour, ça donne ' Dead Flowers' , des tonalités honky tonk  et des allusions explicites à l'usage de l'héroïne.

Un morceau immense, rendu décemment.

Mary et Jean-Luc, un jour, ont rencontré Michael Martin Murphey, l'auteur de ' Cherokee Fiddle', ils lui ont dit que son titre-phare était un familier de leur répertoire, bien avant que la version de Johnny Lee ne cartonne dans le soundtrack de "Urban Cowboy".


Le violon caracole, les Indiens, comme les Bretons, picolent, le duo enchaîne sur 'I Can't Help but Wonder Where I'm Bound' du pionnier folk  Tom Paxton.

Leur répertoire inclut un titre plus étonnant,  ' Strawberry Jam' de Michelle Shocked , une fille que tu avais appris à apprécier grâce au titre 'Anchorage'.

Direction le Midwest, pour randonner dans les ' Oklahoma Hills' de Woody Guthrie.

Attention, les bisons, pas toujours futés, sont aujourd'hui protégés, évite de sortir ta Winchester .

Choisir entre la peste et le choléra en 1931, aux States, c'était  ' Between The Devil & The Deep Blue Sea' , un titre devenu un standard aussi bien dans le milieu jazz que rock.

Une petite valse philosophique , Johan?

' Hobo's Meditation' , le morceau  de Jimmie Rodgers a été repris par tout ce que la country compte comme stars, Dolly Parton, Emmylou Harris et Linda Ronstadt s'y sont mis à trois, Michael Chapman, comme Jean-Luc a hanté la slide, Merle Haggard et Hank Snow l'ont jouée plaintive, Ernest Tubb a essayé d'être encore plus gémissant, il a réussi.

La suivante, ' New Roads' de Sue Foley est nettement moins archaïque,  la blues lady joue la carte folk, c'est concluant.

Rien à dire quant au choix du répertoire, que du bon,' Angel from Montgomery' du regretté John Prine reste un morceau percutant.

Jimmie Rodgers a droit à un second morceau, 'Peach pickin' time in Georgia', sans le yodeling , car faut  pas confondre la cueillette des pêches avec  les vendanges dans le Beaujolais.

'Darling You And I Are Through' du  Hot Club Of Cowtown termine ce premier set en format western swing virevoltant, harmonica, kazoo et washboard à la fête.


Après cette restitution fidèle d'une partie du Great American Songbook, le duo propose une courte pause ( sans pub)  avant d'entamer une seconde mi-temps, c'est là que madame, qui a daigné t'accompagner, lâche...on met les voiles?...

Ce que madame veut , Dieu le veut, dit le dicton!