Le Tremplin Musical de la Régate des IUT, Quai Armez au Port du Légué, Saint-Brieuc, le 16 avril 2022
michel
18ème sortie de La Régate des IUT Ouest-France avec, le samedi, une arrivée au Légué, à Saint-Brieuc, pour les 25 équipages participant à la course navale.
Diverses animations sont prévues sur le Quai Armez, dont un tremplin musical, qui en est à sa septième édition.
Trois groupes ont survécu aux sélections dirigées par le comité d'organisation de la Régate des IUT Ouest-France, ATM Communication et Bonjour Minuit: Smiling Soldiers, Randy et Kosko.
Le communiqué prévoyait 18h pour le début des mini-concerts.
A 18:10', deux ou trois gars se promènent sur le podium, sinon le Quai baigne dans un climat de léthargie printanière.
Sur place aucune trace d'un quelconque timing, un léger parfum de parfait amateurisme embaume l'air.
Le public, pas encore nombreux, semble résigné et patiente sans ronchonner.
18:20', un trio monte sur la balance, la séance d'essayage s'avère harassante, très vite le bricolage et l' excès de méticulosité finissent par exaspérer, après plus de 50' de tripatouillages divers les Smiling Soldiers semblent, enfin, plus ou moins satisfaits du son produit.
Oui, mais, il faut encore synchroniser le live et la diffusion en direct sur facebook, on n'est plus à 10' près ...
Smiling Soldiers, de souriants troufions originaires de Rennes, passés par Bonjour Minuit lors d'une Session Live de Radio Activ' début mars ( cf article élogieux de No Po - http://www.concertmonkey.be/reports/session-live-radio-activ-smiling-soldiers-%C3%A0-bonjour-minuit-saint-brieuc-le-3-mars-2022).
Line-up: Samuel Lothon : batterie ( également actif chez Keep Off The Grass) / Roman Gervaise : basse, synthé Nord & laptop et Mathieu Michel aux vocaux ( normal pour un prof de chant ) et métronome.
Le trio ouvre le bal avec ' An old friend' qui démarre en facture nu soul élégant, la voix veloutée de Mathieu Michel se prêtant à merveille au style, seulement après 80 secondes la plage prend une autre direction, la voix soyeuse vire flow hip hop, le morceau s'affole, le public décolle, une fois l'élément de surprise digéré.
Petite confidence, réflexion sur mes origines... je me suis souvent demandé ce qui n'allait pas chez moi, oui, je viens du Nil ... il poursuit en français en utilisant un flow rap hyper speedé tandis que l'équipe l'accompagne dans son trip à la basse et aux drums, tout en faisant défiler une bande pré-enregistrée habillant la mélodie, ce qui donne l'impression de se trouver face à une équipe comptant au moins une demi-douzaine de musiciens.
Super efficace!
' Change has come' a été composé avec le Black Lives Matter en mémoire.
Après une amorce atmosphérique, façonnée à l'aide de nappes de synthé, tandis que le drummer, méthodique, bat la mesure, vient la voix, caressante. Soudain, le rythme change, la plage prend des intonations tribales,le chanteur, poing levé à la manière de Tommie Smith et John Carlos à Munich en 1968, crie sa rage et conduit le chant, révolutionnaire à son terme.
Déjà on arrive au terme du concert avec 'Only God can judge me' , un titre emprunté à 2Pac, présentant de sérieux relents Beastie Boys ou RATM, les soldats rennais ont décidé de nous secouer sérieusement avant de céder la place aux suivants.
Une présence scénique déjà souveraine pour un groupe n'ayant pas atteint une année d'existence, un bémol, moins de 20' de concert pour 50' de préparatifs... assez frustrant!
Le 22 juin à l'Antipode à Rennes.
Le 8 avril, Randy participait à la finale régionale Bretagne de Buzz Booster à Bonjour Minuit.
S'il n'a pas remporté la palme, le rappeur de Rennes a toutefois fait grosse impression, effet confirmé en ce début de soirée sur les bords du Légué.
Randy et ses copains ont littéralement embrasé le site.
Au départ, la scène est occupée par le deejay ( brillant) qui envoie ses beats, tandis qu'une voix s'élève de derrière le podium, Funky Randy balance son texte en flow magique tout en se posant des questions...est-ce que c'est moi l'élu... est-ce que je dois sauver la terre... (' L'Elu') il se pointe et déambule à la façon d'un rappeur heureux, pas de gestuelle agressive façon Kaaris, Booba ou Migos, Randy est cool , il se revendique du mouvement feel good rap.
Apparition d'un backer qui n'est autre que Dynjah,, de Brest, qui a remporté le Buzz Booster à Saint-Brieuc.
Du coup, leur hip hop prend une dimension supplémentaire, sur le podium ça bouge dans tous les sens pendant que le duo propose une peu de douceur dans un monde de haters.
Positivisme et rap, tout est possible!
Après deux titres très physiques, le premier décrivant un sniper et le second encore plus percutant, Randy & co proposent un virage chill avec ' Fame' puis le duo invite le Kid, un gamin de 14 ans, à rocker avec eux pour terminer leur trip sur le monstrueux 'Tempête de snow'.
Même si le rap n'est pas ta tasse de thé, tu ne peux que craquer pour Randy, son humour, sa bonne humeur, son énergie et son efficacité.
Un set imparable!
Kosko, from Saint-Malo, est le dernier groupe à entrer en piste.
Ils sont trois: Cloé Leservoisier, au chant et les frangins Arthur ( basse /claviers) et Victor Boquet ( guitare/claviers), ce dernier sévissant encore au sein de Brise Lame.
Kosko pratique un trip hop, teinté de RnB propre et planant, porté par la voix brumeuse de la séduisante chanteuse.
Une bande est lancée pour amorcer le set, ambiance cotonneuse , voix éthérée, backings sobres, ' Giving up on earth' nous propose un voyage cosmique en apesanteur.
Avec le midtempo 'Aquarium' tu te sens comme un poisson dans l'eau.
Médusé, tu contemples Cloé, la sirène, évoluer élégamment dans cette humeur aqueuse où les seuls remous sont produits par le fond sonore minimaliste créé par Victor et Arthur.
'Wait for me' suggère-t-elle.
Jusqu'au but de la nuit, car ta voix, à la sensualité approchant celle de Sade, ensorcelle.
Sur fond jazzy 'Rain' t'invite à regarder par la fenêtre pour contempler ces petites gouttes d'eau qui perlent et permettent à tes pensées de divaguer sans pression.
Ce set onirique s'achève avec la plage ' Let me come' chargée d'un élan mélancolique d'inspiration romantique.
Après le rap fougueux de Randy, Kosko nous a proposé un set tout en douceur, mariant évanescence et apaisement, un peu comme le faisait Zero 7.