lundi 4 avril 2022

Album - Cosmic Bullshit - Volcanova

 Album -  Cosmic Bullshit  -  Volcanova

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VOLCANOVA Cosmic Bullshit 2022

Formé en 2014 et après quelques changements de musiciens, Volcanova fait paraitre son premier album 'Radical Waves' en Août 2020.
3 Islandais (pas trop influencés par Björk) qu'on retrouve sur cet EP pour foutre le bordel :
Samúel Ásgeirsson à la guitare et au chant
Thorsteinn Árnason (Rock Paper Sisters) à la basse et au chant
Dagur Atlason (Churchhouse Creepers) à la batterie et au chant.
Ils font du desert rock, ou stoner sur glace, ça glisse mieux, se rapprochant de leurs voisins norvégiens de Slomosa ( http://www.concertmonkey.be/albumreviews/album-slomosa-slomosa ).
Ils tournent beaucoup dans leur pays et en Ecosse, notamment avec Vintage Caravan.
Ce début d'année déclenche leur seconde éruption.

La couverture, attrayante, prend des airs de Surfer d'argent sauf que c'est un squelette casqué qui chevauche sa planche en passant devant un satellite.
Quel sens de l'humour! Le sac d'os porte un surprenant short rouge (avec le feu aux fesses) et le sportif réussit un magnifique revers de sa raquette qui laisse des traces enflammées vers une canette.
La balle semble filer telle une étoile dans un éclair. Les textes orangés continuent de développer cet aspect de flammes.
Un tourbillon violet complète le paysage cosmique qui correspond tout à fait au ressenti pendant l'écoute du disque : un barouf flamboyant!


Ouverture au doom écrasant! C'est pas sorcier, les riffs de 'Salem', fuzzy à la ceinture, incendient carrément le moindre centimètre carré et ça tourne bien rond!
La voix lead (ça veut dire plombée non?) possède juste le grain qui va bien et derrière, ils s'y mettent à trois bien souvent.
Dagur, le batteur, pas en reste, fracasse la peau de sa caisse claire au bord de la rupture et se tape la cloche.
Le truc fait penser aux grandes heures de Black Sabbath, en ayant The Sword à l'esprit.

Putain que ça cogne! Et vla les guitares bien grasses, c'est ça la 'Gold Coast'? Du désert rock qui dessèche le gosier par la poussière dégagée.
La basse gronde sacrément et le batteur se gave encore de cloche, stylée Fu Manchu.
Ásgeirsson crache ses textes avec des 'yeah' faits pour être repris en choeur, dont acte, les deux autres ne s'en privent pas.
Les grattes, en furie les dernières secondes, décollent sévèrement les tympans.

Du stoner en veux-tu en voilà, 'Desolation' fait dans le brut de décoffrage! Le carrosse de batterie roule comme sur des pavés.
Les guitares, reines, rugissantes et tournoyantes s'en donnent à coeur joie jusqu'à la basse de Thorsteinn, au gros son vibrant ou retentissant par instants.

'End of time' s'installe en pause délicate aux émanations d'Orchid (Black Sabbath) pendant la 1ère minute; fausse piste, ça s'engouffre ensuite sur un terrain beaucoup plus chaotique.
Les riffs tonitruent toujours autant. Le chant harmonieux n'intervient qu'au bout de 2 minutes, les choeurs le soutiennent avec conviction.
La fuzz monte une mayonnaise psyché dans le long solo à 3'30 qui laisse filer le riff majeur jusqu'au bout.

Après la cloche, au rythme vif, pour marquer un démarrage sec, les moteurs tournent à plein régime. Pourtant ça crie (lège? non, lourd!) 'No wheels'.
Le riff saccadé vient créneler le rempart à la basse. A mi morceau, un ralentissement ouvre la voie à un bref solo lumineux.
Un tir à boulets rouges d'à peine 3 minutes mais tellement efficace!

La guitare démarre seule en éclair(eur) zigzagant vers un "Lost Spot". La batterie claquante vient à sa rescousse rapidement, puis la voix, un peu ozzyiesque, s'insère au milieu des déboulés telluriques.
Les 2 autres musiciens interviennent à bon escient pour gonfler les vocaux. A 2'45, la basse tonne, isolée, ou presque dans un délire psyché à peine soutenu par la batterie puis la guitare dégoulinante de réverb.
Le morceau s'allonge tout près des 7 minutes s'achevant dans des coups de sang épiques avant le néant.


Outre les bases sabbathiennes (à la vôtre!), on pense à John Garcia, en solo ou dans Unida, Hermano, Vista Chino pour la matière et le gros sable, mais il ne faut pas oublier 'The Sword' pour l'épaisseur des riffs, avec un air de famille au niveau des voix.
L'expression 'power trio' leur va comme un gant enfilé dans un char d'assaut et les casqués y croient dur comme fer (métal!). Ça tabasse avec classe et on aime ça!

1. Salem
2. Gold Coast
3. Desolation
4. End of Time
5. No Wheels
6. Lost Spot
recorded at Studio Helviti in Reykjavík
produced and mixed by Helgi Durhuus (of Studio Helviti in Reykjavík).
Mastered by Esben Willems of Studio Berserk in Gothenburg.
Album artwork by Skadvaldur