jeudi 14 avril 2022

Album- Demons – Violet Blend

 Album-  DemonsViolet Blend 


Eclipse Records


NoPo

VIOLET BLEND Demons 2022

Né à Florence en 2014, le groupe publie le nerveux 'White Mask' en 2018 et cette année 2022, encore plus démonté, il passe aux démons, une progression palpable à l'oreille.
Les compositions et l'interprétation ont muri, tendant vers leur couleur sang fétiche, en particulier, les vocaux(agulent), gorgés d'assurance.
Violet (comme Benjamin), le couvre disque fait un espèce d'inventaire, bien aligné, des masques de démons issus de nombreuses cultures (mythologie grecque, empire aztèque, Inde...).
13 masques, un par chanson plus le loup vénitien rappelant 'White Mask'! VIOLET BLEND' signe en blanc en bas à droite.


Dès les premières secondes, on se dit qu'on ne va pas s'ennuyer. Le riff de guitare acéré déchire la chemise et la fait tomber en lambeaux.
La batterie, aussitôt explosive, ne perd pas de temps et la voix de Giada s'impose par sa grande puissance. 'All that I want is just Rock&Roll' qu'elle dit.
Le morceau, en effet, frappe tout autant qu'un certain 'I love R&R', tube en son temps. 'Rock DJ' emporte tout sur son bref passage (2'20) offrant même un solo laser... un futur classique!.
Ce 1er titre correspond à Bes, l'égyptien, protecteur des foyers (devenu symbole des plaisirs de la vie).
Le clip présente les musiciens dans leur couleur (le pourpre cardinalice) jouant de leurs instruments et passant, comme par magie, d'une pièce à l'autre (même exigües).

Yeah, encore un riff tranchant de Daniele, simple et terriblement efficace! Michel cogne rudement mais que dire des gifles distribuées par le chant tonitruant de la blonde?
Tout comme le premier titre, le morceau joue sur des alternances entre orchestration sèche et brute puis reprises tous instruments chargés, baïonnette au canon.
'He Said He Was Pregnant', il a un problème le gars, les Italiens vont le régler...

'Among All These Fools' met en avant la basse vrombissante et épatante de Ferruccio, en osmose avec Michel et ses baguettes virevoltantes. Des touches au piano parsèment et aèrent un magma épais.
Un synthé donne cette fois plus d'emphase à la composition qu'on pourrait prêter à Within Temptation. Le refrain met en avant une mélodie si séduisante qu'on y retourne avec facilité.
Le démon? Le féroce japonais Oni (soit qui mal y pense évidemment!).
Angelo Mura met en scène, dans le clip, le déroulement d'une enquête d'experts sur un crime dont Giada est la victime.

Le piano en dentelles de 'I’m Only Happy When I’m Drunk' (impossible de na pas penser au film danois réduit au dernier adjectif!) déverse sa mélancolie sur une brume synthétique.
L'enchainement sur des claquements électroniques et la montée prennent la direction d'Evanescence.
La voix se dédouble par instants et l'énergie qu'elle dégage ne faiblit jamais. Pourtant le sombre l'emporte... sans la fermer 'And I fall down I fall down... I just need to slow down'.

Voici l'entrebaillement, les paroles le confirment 'Never gonna drink again' mais c'est difficile de s'en sortir.
'Need', aussi vicieux que les serpent de Médusa (la gorgone grecque), développe des accords maussades à la guitare. La frappe lourde et la basse des bas-fonds semblent là pour un enterrement.
Chant puissant et gratte incisive secouent le refrain fiévreux mais le morceau reste globalement dramatique.
Le film (Angelo Mura), tourné dans la superbe Biblioteca Riccardiana (Florence), montre la chanteuse (en robe... pourpre), les yeux révulsés, comme possédée.

'Morning' prolonge une ambiance triste, présente dans les paroles 'Born alone and left to die', augmentée par un balancement pesant avec une basse très enveloppante.
Lorsque les choeurs viennent prêter corde forte au chant de Giada, proche d'Amy Lee, et que d'autres cordes viennent se mêler aux douleurs de l'âme, le morceau devient prenant, plus encore au final en piano/voix.

Ouh, cette intro, quasi tragique, à la basse rebondissante sous les frappes sèches de la caisse claire!
La guitare ponctue le timbre solennel de la chanteuse. Sur le refrain épique, aux multiples voix, ça s'agite avant la conclusion dans un seul mot a capella 'Pray'.

'La Donna Mobile' (lié à l'hindou Kali) reprend Verdi (là où il en était resté?). J'avoue que ça surprend et ne ressemble absolument pas aux covers classiques démonstratifs de Yngwie Malmsteen ou Ritchie Blackmore.
Le clip est filmé au très beau théâtre de Verdi à Florence et le groupe dirigé par maestra Gianna Fratta, alignée aux couleurs du groupe pour l'occasion, et dans un but louable "La Donna Mobile - Campaign against gender discrimination and violence”.

'Earth' bien que lourd, n'en fait pas des tonnes sauf, la batterie qui tonne (sans sourire bien sûr!), extrêmement prolixe.
Les arrangements sonnent modernes prenant des teintes Amaranthe et la guitare plie sous des effets électroniques.

Une ballade fluide en italien, 'Muoio in un Bicchiere', arrive à point nommé pour reprendre son souffle. L'instrumentation comporte un piano omniprésent et une guitare acoustique.
La rythmique n'insiste pas. L'accent transalpin trouble plaisamment et nous emmène vers un coucher de soleil...

'Smell Like The Hospitals' ne peut que rappeler des esprits adolescents dans le texte.
L'intro grand piano/voix, saupoudrée de choeurs, repousse la guitare agressive un moment. Elle finit par prendre sa place à mi-morceau dans l'alternance.

Des notes de piano, cachées derrière une instrumentation musclée... 'A part of me' joue sur l'explosivité. La batterie tempétueuse roule portée par les sinusoïdes à la basse.
Vivacité dans les textes en boucle 'You want a part of me'! La composition entre dans le crâne, accrocheuse en diable, et n'en sort plus!

'In Mezzo ai Folli' correspond à la version italienne de 'Among these Fools'. La langue italienne adoucit cette fois l'orchestration massive.



L'album file en un clin d'oeil avec des plages allant de 2'20 à 3'34 (un vrai désert!).
Un excellent dopage si vous êtes (comme moi) sous l'emprise du virus. Un jus délicieux de violettes italiennes épicées qui contient sa dose de vitamines!


1. Rock DJ
2. He Said He Was Pregnant
3. Among All These Fools
4. I’m Only Happy When I’m Drunk
5. Need
6. Morning
7. Pray
8. La Donna Mobile
9. Earth
10. Muoio in un Bicchiere
11. Smell Like The Hospitals
12. A Part of Me
13. In Mezzo ai Folli
Violet Blend is Giada Celeste Chelli (vocals and piano), Michel Agostini (drums), Ferruccio Baroni (bass) and Daniele Cristellon (guitar). Demons was recorded by Alessandro Del Vecchio (L.A. Guns, Quiet Riot)