EP - No Man Isle – Haunted By Silhouettes
NoPo
Eclipse Records
HAUNTED BY SILHOUETTES No man Isle EP 2022
Le tronc (trio de racines à l'origine) se développe à Trondheim (Norvège), en 2013.
Le recrutement du guitariste Per Kristian Grimsland impacte positivement
la troupe en 2017. Il devient leur engrais puis leur producteur/mixeur.
La parution du clip 'Iskalde Blikk', en Octobre de cette même année,
leur donne plus de visibilité et leur apporte leur 1er contrat
d'enregistrement (avec le petit label indépendant Rob Mules Records).
Les silhouettes ont bien poussé et ne restent plus dans l'ombre.
Discographie
The Final Mind Plague EP 2014
Wrath of Kharon EP 2017
Shortcuts to Dead Ends LP 2018
The Last Day on Earth LP 2019
No man Isle EP 2022
Les voilà, 5 velus à présent, prêts à briller chez Eclipse Records :
Mathias Jamtli Rye (Vocals) ; Stian Hoel Fossen (Guitar) ; Per Kristian
Grimsland (Guitar) ; Ola Nilsen Kjøren (Bass) ; Håvard Bustad (Drums)
Mathias explique que le disque raconte l'histoire d'un homme divorcé,
quittant les siens pour vivre sur une île déserte, où se produisent des
choses mystérieuses, semblant liées à la disparition de son oncle au
même endroit 40 ans plus tôt.
La pochette pourrait bien représenter ce lieu sur le ciel rougeoyant du
soleil couchant, sauf que le personnage au premier plan, perché sur une
tête en pierre, ressemble plus à une naïade à peau de bête qu'à un homme
velu.
A ses pieds git un poisson. Sa main droite tient une bouteille, brisée
en 2, et on peut compter 7 autres bouteilles à la mer (mais que fait la
Police?).
La marque blanche (nom + intitulé), s'équilibre en bas au centre de l'image.
Niklas Sundin de Dark Tranquillity (concepteur de design pour son propre
groupe ainsi que pour Arch Enemy et In Flames notamment) signe ce
dessin.
Les présentations étant faites, la musique collerait-elle aussi bien au métal traditionnel scandinave?
Oui, il peut le dire! Entre In Flames et Soilwork, il reste encore de la place.
Les sillons :
1-Departure
2-Flock
3-Icon
4-Selkie
5-No Man Isle
25 secondes suffisent pour l'intro futuriste avec des bruits de pales
d'hélico, un synthé en geyser rectiligne et un battement de monitoring
cardiaque ou pas...
L'enchainement vers 'Flock' explose, sans surprise, dans des hurlements à
gorge déployée mais abrasive, on a mal pour Mathias. Le riff,
tournoyant, décape et la basse canonne.
Le rythme, à double pédale, s'installe confortablement. Les claviers
viennent mettre du baume au coeur (mais pas à la gorge) sur le refrain
et entonnent une mélodie séduisante.
Tout au bout, le feu s'éteint lentement dans la désolation au milieu de
craquements et sursaut de corde à l'agonie (vidéo du titre directed by
Stian Hoel Fossen & Mathias Jamtli Rye).
'Icon' remet le couvert sur un magma sombre et heurté, éclaboussé de
frappes enroulées et coups de pieds, sans frein, sur double grosse
caisse.
Le ton agressif des guitares, élevé en parpaing, impressionne le pavillon qu'il faudra baisser.
A nouveau le clavier adoucit les moeurs et conduit une mélodie mélancolique, sous le chant growlé d'un gros chat fâché.
A mi-morceau, un enchevêtrement clavier guitare, sur bip électronique de
moniteur, retient son souffle avant de le recracher comme une nuée
brûlante.
Ouverture au piano clinquant puis synthé et grunt en grande pompe, pour accueillir, mesdames et mesdames... Bjoooooorn Strid!
Le suédois m'a toujours convaincu, que ce soit dans son style death avec
Soilwork ou AOR avec The Nighflight Orchestra, et je ne suis pas le
seul dixit Mathias "To have one of your teenage idol vocalists sing your
lyrics was very big for me".
Les soldats prennent le temps de faire un 'Selkie' avec la vedette scandinave.
Le morceau s'engouffre sur de nombreux chemins différents.
On s'enfonce d'abord dans un death caverneux dominé par le chant
guttural, alterné au refrain melodic death et l'union remarquable des 2
voix, en harmonie, aussi puissantes qu'opposées, Bjorn n'hésitant pas à
monter très haut.
Après 2 minutes un couloir psychédélique conduit à un passage sombre qui
finit par déboucher sur la lumière du refrain accrocheur à plusieurs
voix dynamiques et s'arrêtant sèchement. Un hit forcément!
For whom the bell tolls? La cloche, le vent et la pluie accompagnent le
début de la procession avec un psaume à plusieurs voix claires puis
rapidement le chant déchiré gémit, consolé par les choeurs.
Guitare et synthé se mélangent et forment la mélodie tristement assombrie par une basse profonde et une grosse caisse lourde.
Saccadé, 'No man isle' avance comme un ermite en quête de répit. Une belle guitare, sûre d'elle, le guide.
Au milieu, un pont, à guitares délicates, illumine le morceau surtout
lorsque le solo intervient. La composition part alors dans une ambiance
psychédélique à souhait, délicieusement bercée à l'accordéon celtique.
Une longue et belle conclusion alambiquée dont on peut se délecter sans modération.
Non, le Death Metal de Göteborg n'a pas coulé, ou alors seulement, un peu, sur le superbe buvard de HBS.
Leur death mélodique épique ne demande qu'à ressusciter les morts vivants (ou inversément) et tous les autres 'die hard'.
Après cet apéritif vénéneux, leur prochain Full Length devrait certainement y parvenir!