Little Odetta - CD - Little Odetta
No Need Name
NoPo
LITTLE ODETTA 2021
Leur bosse, les Parisiens ont déjà roulé et ça s'entend. Tombés dans la
musique à la naissance, ils brassent leurs influences diverses, soul,
funk, jazz, blues (et même le reggae auparavant, 3 d'entre ayant joué
dans 'GREZOU'), et montent en neige leur rock groovy.
A vos intuitions vous fier, il faut! Dont acte...
En 2019, on se rassemble :
Audrey LURIE chant, textes
Lucas ITIE guitare, musique
Aurélien HERSON-MACAREL basse
Florian CHIGNON claviers
Fabien RAULT batterie
Après patinage du ramage et du plumage instrumental sur les planches, ça
commence à envoyer du bois vernis sur un disque cette année! Pour le
présenter, quoi de mieux que de l'intituler par son nom? Ben ouais,
évident!
La pochette magnifique brille d'un psychédélisme exacerbé par
d'innombrables fleurs entrelacées (flower power?), en tons bleus à
rouges, en passant pas les dégradés et débordant dans les cheveux noirs
du personnage central.
La 'Little Odetta', assise sur un divan orangé, porte robe rouge (reflet
sur les joues et les lèvres) et caresse une panthère noire (à qui elle
se confie, l'effet du divan sans doute...).
Quelques arabesques de la tapisserie fleurie cache des yeux et têtes d'animaux étranges.
Un ciel de nuit dessine un arc noir en pointe sur le pelage de l'animal
(on devinerait presque la coiffure de Odetta Holmes, chanteuse folk
américaine décédée... hommage ou mon délire à moi?).
Illustration : Daria Hlazatova
Photos : Clément Caudal
Artwork : Louise Sordoillet
'Make up your mind', aucune tergiversation, on entre dans le vif du
sujet aussitôt! Riff fougueux, franc du collier, basse grondante et
batterie sèche, assise rock magique et voix énergique s'élancent.
Plus rien ne les arrêtera. Les choeurs du refrain montent dans une chantilly 'Supremes'.
'Don't stop' (plutôt que 'Stop in the name of love') incite à la
persévérance. Cette fois, un orgue luxuriant vient croiser le fer avec
une guitare funky dérivant vers le bluesy par instants.
Le ton soul prend soin de la voix d'Audrey. Parfois mêlée à des choeurs farouches, elle me fait penser à Nina Attal.
La basse roulante entraîne la batterie à secouer cymbales et tambourins
'I can't help it'. Le rythme (&blues) guide 'Shake' laissant
s'échapper quelques fulgurances à l'orgue et un solo fuzzy de guitare.
Le chant enlevé et bien trempé dans un bouillon d'énergie fait couler la
sueur. A l'unisson, le clip dynamise une chorégraphie 70's à la Tina
Turner sauvage.
'No denying' Toms et caisses s'exclament portant la voix puissante puis
la guitare tire un riff à percussions qui donne des fourmis dans les
jambes.
Quasi religieuse 'You're the reason', la soul flotte sur le refrain à
grands renforts de choeurs gospel. Plus le morceau avance plus je
perçois l'ambiance volcanique du second album des Blues Pills.
La guitare démonte progressivement son riff pour aboutir à un passage
planant, avant une relance et nouveau coup de fuzzy sur le solo qui
clôture
'Waiting for the sun' marque une pose psyché. La guitare propage des
sonorités indiennes avant de vrombir au gros grain. Un climat
hallucinogène parfumé de champignons doorsiens s'installe.
'Hurry up hurry up hurry up now' Le soleil finit par déclencher un final torride.
Une intro clin d'oeil à Lenny Kravitz précède la voix comme un filet de
lave qui nettoie tout. Dans 'You will find someone', le chant,
indomptable, grimpe, griffe et gratte, dessine des graffitis.
En se dédoublant, il s'épaissit et glisse entre les interstices
cimentant le bloc musical marqué par son rythme et des double stops
bluesy.
'Never keep us down' s'ouvre par une 6 cordes blues sonnante à
progression trébuchante. Basse/batterie viennent attiser le feu par une
cadence rebondissante à grosses bulles.
Le chant parfois tendu ou suspendu, ne peut plus se retenir et lâche des
pulsions crachées 'Listen you all' sur des braises instrumentales à
salutations hendrixiennes!
'Keep up' démarre comme une finale par une guitare brûlante puis elle se
tait pour laisser Audrey se transformer en panthère noire.
Les frappes sur le cercle éclaboussent quelques flaques d'orgue et
soudain, l'instrumentation finit par exploser, avant de se reposer sur
une guitare loquace passant par plusieurs nuances en commençant par la
wah wah.
'Roller coaster', un aboiement et la caisse claire propulse la fusée. Le
riff saccadé contribue au rythme éruptif. La gratte, très gourmande,
reste en mise à feu permanente.
'Your love' ne nous balade pas. Le ton, d'abord bluesy, s'installe sur
un balancement rapide et martial creusé par une basse profonde.
La guitare vient fouetter la bête qui crie et Dieu sait qu'elle aime ça,
ça s'entend 'Your love is better'! Le passage central, acrobate et
lascif, éblouit les sens et fait transpirer.
'Rhythm' prend sa source dans un marais à ambiance lourde et boueuse.
Le dobro rampe comme un alligator prêt à bondir.
Le chant, plus nasillard, serpente parmi tambours et échos au milieu des esprits.
On pourrait presque enchaîner les encouragements par le côté radieux de la force :
'Décide-toi, t'arrête pas, secoue-toi, ne renie rien, en attendant le soleil, tu trouveras quelqu'un!
Les LO manient, en effet, leurs brûlots rocks et dansants comme les Jedi leurs sabres laser.
Imparables, leurs attaques mélodieuses, vainqueurs sortiront.
1-Make up your mind
2-Don't Stop
3-Shake
4-No Denying
5-Waiting For The Sun
6-You Will Find Someone
7-Never Keep Us Down
8-Keep Up (Can We?)
9-Roller Coaster
10-Your Love
11-Rhythm
Rélaisé par Frederic JAILLARD
Mastérisé par Steve PRESTAGE