jeudi 23 décembre 2021

Album- The Wombats - Fix Yourself, Not The World

 Album- The Wombats - Fix Yourself, Not The World

 

 

AWAL

 ( NoPo) 

 

 The WOMBATS Fix Yourself, Not The World 2022

Ces mignons marsupiaux mènent une belle carrière.
En ménage à trois depuis 2003, les gars de Liverpool accouchent de leur premier enfant en 2007.
A cette époque, ils veulent tuer le directeur puis danser sur Joy Division. Quelle idée pour leur style ni death metal, ni gothique! Et ça marche!
4 albums studios réussis plus tard (trois dans le top 5 au Royaume-Uni!) ...
    2007 : A Guide to Love, Loss and Desperation
    2011 : This Modern Glitch
    2015 : Glitterbug
    2018 : Beautiful People Will Ruin Your Life
... ils prônent la priorité de prendre soin de soi en 2022 'Fix Yourself, Not The World', m'est avis que ça va cartonner (comme disait Thiefaine).


Les 3 musiciens travaillent, cette fois, à distance, par fichiers interposés, vu leur éloignement géographique et le contexte sanitaire.
Matthew "Murph" Murphy, chanteur, guitares, claviers, auteur-compositeur, vit à Los-Angeles,
Tord Øverland Knudsen, bassiste, à Oslo,
Dan Haggis, batteur, à Londres.
On ne se refuse rien, ils arrosent au niveau producteurs :
Jacknife Lee (U2, The Killers), Gabe Simon (Dua Lipa, Lana Del Rey), Paul Meaney (Twenty One Pilots, Nothing But Thieves), Mike Crossey (The 1975, The War on Drugs, Yungblud) et Mark Crew, leur producteur habituel.
Leur facilité tubesque me fait penser à l'univers parallèle de Two Door Cinema Club, autre client de Jacknife Lee. Je pourrais aussi citer The Kooks et Razorlight voire Foals, par instants.


Côté artwork, ils sollicitent le collectif eboy pour un 'pixorama' du plus bel effet, rappelant les décors vintage et colorés du jeu vidéo SimCity (avant les Sims).
La ville imaginaire fourmille de personnages (famille Lego) et de détails allant de la cathédrale rococo en construction, aux morceaux de remparts, aux tours modernes ou maisons traditionnelles en passant par un temple hindou, une centrale nucléaire... et ses opposants.
En cherchant bien, on trouve un grand nombre de scénettes (pas floues!) du quotidien.
Le groupe prolonge ce partenariat inspiré sur les premiers clips qui donnent vie aux pixels.


Une basse, bien roulée, fait tourner la tête lors du 1er tour de piste 'Flip Me Upside Down'.
Le rythme, syncopé et tordu comme une fourchette, contraste avec le chant atténuant le flip (et tant mieux, flipper fait peur!).
Le refrain rassure par sa douceur lunaire. La construction alambiquée soulève des souvenirs xtciens.

Cette fois, la basse vous enfonce le manche dans la tête et ça résonne profond! La batterie virevoltante met beaucoup de vivacité dans son accompagnement excité.
Quant à la guitare, elle joue la dilettante, sans forcer sur ces battements, délaissant l'effort aux bidouillages du synthé.
La ligne vocale emporte tout sur son trajet, elle conduit seule, comme cette voiture dont il est question "This Car Drives All By Itself".
On a juste envie de faire les jolis choeurs et de monter à l'arrière du taxi au délicieux parfum de Foals.

La fibre mélodique de 'If You Ever Leave, I'm Coming With You' va rendre jaloux les Irlandais du cinéma à 2 portes, cités plus haut.
Que changer dans un morceau pareil fignolé à l'extrême pour toucher le plus grande nombre d'auditeurs?
Le petit gimmick au clavier donne tout de suite des désirs de sauter sur place puis le battement à la guitare souligne la voix, juste ce qu'il faut, pour aboutir au refrain imparable.
La batterie déroule, régulière, sur une trame, somme toute, rectiligne et en même temps exaltante grâce à l'escalade des vocaux qu'on aimerait copier.
Et les paroles? Voilà un personnage bien collant, prêt à arrêter d'écouter Radiohead pour marcher dans les pas de sa relation... quel sacrilège!
Le 'cliporama' fait un focus sur un quartier de la pochette, survolé par un ovni et habité par un squelette à casquette qui finit par monter au ciel.

Une fois là-haut, il est 'Ready For The High' et démarre dans un grondement. La voix haute fait croire, ensuite, à un morceau classieux millésimé The Arctic Monkeys.
Sa structure alterne passages rock pêchus et balancement lascif. Une imitation cuivrée augmente ce mouvement en direction d'un havre de paix.
'I'm ready for the high life, a kiss without a fist fight, A bang without the dynamite, a place I wanna stay'

Quelle classe ce 'Method To The Madness'! L'intro, chiadée dans le raffinement, lâche 5 notes de basse accrocheuses, combinées à une voix qui croone et des percussions légèrement dopées aux handclaps.
La mélancolie, gonflée par le piano, submerge cette plage de ouf qui ne voit jamais le jour, malgré la montée finale dans une douce folie inéluctable.

'People Don't Change People, Time Does' D'emblée, le riff à la guitare rafle tout. La rythmique cool, coule, roucoule tranquillement.
L'ensemble dégage une harmonie de tous les instants, incitant à la danse. L'ambiance décontractée et la voix calme font jaillir des effluves de Nada Surf.

Sur ce titre, l'intro me conduit vers Coldplay. La basse rebondie et la batterie sautillante marquent un tempo tendance disco sur une fine couche de synthé. Y'a plus qu'à gratter les cordes dans le rythme! Un hit en puissance!
Le ton enjoué encourage à profiter du moment présent, quitte à suivre la destinée d'Icare, puisque 'Everything I Love Is Going To Die' (en 1984, Ultravox chantait 'Dancing With Tears in My Eyes').
Une bonne épicure de rappel dans ce contexte épidémique, et pi merde!
Dans le 'cliporama', les parrains du pixel (s'ils sont noirs, c'est picpoivre non?) font brûler la centrale nucléaire et tout disparaît.
'Dancin' in the ruins' serinait Blue Oyster Cult. Les 3 avatars des Wombats, au sommet d'un toit, terminent leur set, aussi nus que des squelettes.

Cette fois, on part sur une branche pop-électro hindouiste à la Altin Gün. La cadence s'installe toujours aussi peu dénivelée mais les ramifications mélodieuses déhanchent.
'Work Is Easy, Life Is Hard', rien n'empêche de penser le contraire (ou vice-versa)! Un pont planant coupe la poire belle Hélène en 2 et au fond le chocolat...

La syncope berce la tête d'avant en arrière jusqu'à l'abrutissement et de nouveau la voix aigüe, classieuse, réveille une émanation des singes de l'Arctique.
Un cri bestial, un souffle de sax, une frappe lourde décalée et le refrain répété 'She is wildfire' en choeurs, rendent totalement fou.

Des chiens aboient, la caravane passe derrière un ours. La basse ne bondit plus, elle vrombit. L'oscillation robotique (1 2- 1 2 2) claque la caisse claire sans abandonner la grosse.
Sur le refrain, sans rupture, la guitare enrichit l'instrumentation sobre et souligne les 'ouh, ouh-ouh'. Une note de piano discrète et terriblement obsédante s'insère au sein d'un passage flottant.
'Don't poke the bear' (bon conseil!), s'achève dans une brève agitation.

Intro au son de xylophone à imitation sonnerie de téléphone. 'Worry' conserve ce mid-tempo indolore quelque peu sinusoïdal.
La démarche reste particulièrement agréable avec la mise en valeur d'un refrain qui pénètre le cerveau et s'y accroche. Be happy!

Le dernier titre, en correction de celui de l'album 'Fix Yourself, Then The World' correspond à une lente et courte mélopée évanescente.
C'est en se soignant d'abord qu'on pourra soigner le monde! Dont acte...


The Wombats? Des faiseurs, des magiciens! Ecrire autant de chansons addictives, c'est bluffant.
Il faut aussi leur reconnaître beaucoup de finesse et des textes bien foutus, pas anodin!
Ils tiennent l'alchimie (comme quelques autres avant eux). Inutile de résister!

The tracks
    1. Flip Me Upside Down 03:14
    2. This Car Drives All By Itself 04:45
    3. If You Ever Leave, I'm Coming With You 02:49
    4. Ready For The High 04:05
    5. Method To The Madness 04:32
    6. People Don't Change People, Time Does 03:01
    7. Everything I Love Is Going To Die 03:20
    8. Work Is Easy, Life Is Hard 03:17
    9. Wildfire 03:30
    10. Don't Poke The Bear 03:08
    11. Worry 03:11
    12. Fix Yourself, Then The World 01:43