EP - From The Particles That Made Us · Echo & Bloom.
NoPo
Label : The A&R Department
Le couple vient d'en bas, elle, des cartoons de Disney (chanteuse, reine
des neiges pendant 2 ans au Hong Kong Disneyland’s Broadway-style show,
“Mickey and the Wondrous Book”), lui des cartons du hardcore et
question musique, ils espèrent plutôt cartonner évidemment et finir en
haut.
Notons de plus que la 'princesse' participe brillamment à The Voice en Australie en 2018.
L'appellation 'ECHO and BLOOM' signifie l'amélioration continuelle de soi (bien que ça sonne comme un titre de dessin animé).
(Ne pas confondre avec 'Echo Bloom', groupe multicolore ou 'Bloom & Echo' qui reflète un site vegan de création culinaire.)
Ils aiment Of Monsters and Men, influence très perceptible sur leurs
premiers singles surtout 'Home' paru en septembre 2019, et 'Foxes' en
Octobre.
Le duo cite aussi 'Bon Iver' et surtout 'Oh Wonder' dont ils se
rapprochent sur leur récent EP enregistré à Melbourne (sans reprendre
les 4 singles du début).
On peut évoquer l'ocytocine question atmosphère tant le ton flotte langoureusement.
L'hormone se diffuse aussi à la jaquette.
Contrairement à celle de 'Spectre Beneath' où les particules fuient le
corps du personnage en dissipation, ici elles s'assemblent pour former
... Adam et Eve.
En l'occurrence, les protagonistes, Mathew et Tayla se font face sur un
fond violet en dégradé bleu montant vers le ciel légèrement nuageux, un
coin de paradis?
Mathew Dwyer et Tayla Thomas font tout en solo mais ensemble.
Pointons l'index!
1-Dreamers
2-D(US)T
3-Circles (arrangé par Chris O'Neill)
4-Runaways
5-Breathe
6-By the river, divided (voix additionnelle Elspeth Bawden)
Le thème principal traite des hauts et bas des relations amoureuses dans
une dream pop aux sonorités fines et modernes avec de belles voies.
Une intro légèrement japonisante au synthé bride les voix rêveuses de
'Dreamers'. Celle de Mathew, soyeuse, discrétise juste pour mettre de
l'épaisseur au chant de Tayla sans lui faire de l'ombre.
"Hand in mine, walking stronger to the beat together we conquer, with
your love I can walk a little longer” dépeint élégamment le thème de
partage du rêve.
La musique légère cadence sereinement. Les 2 gosiers jouent
majoritairement aux jolis coeurs mais Tayla libère une grande puissance
quand elle se lâche sur le refrain rythmé, particulièrement juste avant
la fin du rêve.
'D(US)T' peut voler dans le vent... en Australie autant qu'au Kansas.
Cette poussière en eux, toujours leurs particules? Le titre insiste sur le pouvoir de la détermination.
Piano/clavier, rythmes électroniques accompagnent les 2 filets de voix
souvent complices même si elles se laissent chacune un peu d'espace.
Lorsque le son de la batterie claque un peu plus, l'orchestration reste
douce, la guitare timide, les choeurs éthérés, aussi légers que la
poussière.
'Circles' ne tourne pas en rond, il spiralise, éloigne et rapproche les
individus dans leur communication parfois difficile en débats sans fin.
L'aspect plus sombre des paroles ("...Break my bones and take my soul
into pieces, Will you still be there?") n'altère pas l'onirisme de
l'atmosphère.
La guitare agit par bribes, le clavier par souffle, les percussions en fond, les voix... la voix domine ... posément.
Le Piano/synthé de 'Runaways' prend la suite (et la fuite), là où s'est
arrêté 'Circles' mais cette fois, il s'agit de surmonter les différences
et d'échapper à la douleur.
Un peu plus d'emphase orientalisante insuffle quelques bulles au coeur du morceau. On y revient toujours ... à ce coeur battant.
'We are we are we are on fire We are we are we are unbreakable'
'Breathe' possède un rythme régulier, comme un battement de coeur, tout
en inspiration puis expiration. On y entend une valse de soupirs marins
qui éloigne l'anxiété.
Le mix intègre des bruits d'océan, la voix, elle aussi, devient
submersible dans un son trafiqué. La musique respire le calme et la
libération jusqu'au bout d'une chorale expirante.
La chanteuse entame 'By the River Divided' d'une voix assez grave
contenant un léger effet de 'pitch shift' à la mode puis elle monte d'un
ton sur une mélodie aguichante titillée par des percussions excitées.
Par instants, les choeurs s'expriment avec vigueur sur des wohoh. Cette
séparation, par la rivière, représente une communication difficile qui
conduit au chagrin.
Le dénouement ouvre la possibilité de se ressourcer et de retrouver la sérénité de la rivière qui coule.
Voilà un bon petit moment propice à une pause poétique.
Mickey 3D, un poète qui aime Disney, le chantait : "Il faut que tu respires et ça c'est rien de le dire"
Ce son zen et délicat détend autant l'esprit que le corps, à passer pendant ses exercices de relaxation.