lundi 26 avril 2021

EP - From The Particles That Made Us · Echo & Bloom.

EP - From The Particles That Made Us · Echo & Bloom.

 

NoPo

 Label : The A&R Department

 Le couple vient d'en bas, elle, des cartoons de Disney (chanteuse, reine des neiges pendant 2 ans au Hong Kong Disneyland’s Broadway-style show, “Mickey and the Wondrous Book”), lui des cartons du hardcore et question musique, ils espèrent plutôt cartonner évidemment et finir en haut.
Notons de plus que la 'princesse' participe brillamment à The Voice en Australie en 2018.
L'appellation 'ECHO and BLOOM' signifie l'amélioration continuelle de soi (bien que ça sonne comme un titre de dessin animé).
(Ne pas confondre avec 'Echo Bloom', groupe multicolore ou 'Bloom & Echo' qui reflète un site vegan de création culinaire.)
Ils aiment Of Monsters and Men, influence très perceptible sur leurs premiers singles surtout 'Home' paru en septembre 2019, et 'Foxes' en Octobre.
Le duo cite aussi 'Bon Iver' et surtout 'Oh Wonder' dont ils se rapprochent sur leur récent EP enregistré à Melbourne (sans reprendre les 4 singles du début).
On peut évoquer l'ocytocine question atmosphère tant le ton flotte langoureusement.
L'hormone se diffuse aussi à la jaquette.
Contrairement à celle de 'Spectre Beneath' où les particules fuient le corps du personnage en dissipation, ici elles s'assemblent pour former ... Adam et Eve.
En l'occurrence, les protagonistes, Mathew et Tayla se font face sur un fond violet en dégradé bleu montant vers le ciel légèrement nuageux, un coin de paradis?

Mathew Dwyer et Tayla Thomas font tout en solo mais ensemble.

Pointons l'index!
1-Dreamers
2-D(US)T
3-Circles  (arrangé par Chris O'Neill)
4-Runaways
5-Breathe 
6-By the river, divided (voix additionnelle Elspeth Bawden)

Le thème principal traite des hauts et bas des relations amoureuses dans une dream pop aux sonorités fines et modernes avec de belles voies.

Une intro légèrement japonisante au synthé bride les voix rêveuses de 'Dreamers'. Celle de Mathew, soyeuse, discrétise juste pour mettre de l'épaisseur au chant de Tayla sans lui faire de l'ombre.
"Hand in mine, walking stronger to the beat together we conquer, with your love I can walk a little longer” dépeint élégamment le thème de partage du rêve.
La musique légère cadence sereinement. Les 2 gosiers jouent majoritairement aux jolis coeurs mais Tayla libère une grande puissance quand elle se lâche sur le refrain rythmé, particulièrement juste avant la fin du rêve.

'D(US)T' peut voler dans le vent... en Australie autant qu'au Kansas.
Cette poussière en eux, toujours leurs particules? Le titre insiste sur le pouvoir de la détermination.
Piano/clavier, rythmes électroniques accompagnent les 2 filets de voix souvent complices même si elles se laissent chacune un peu d'espace.
Lorsque le son de la batterie claque un peu plus, l'orchestration reste douce, la guitare timide, les choeurs éthérés, aussi légers que la poussière.

'Circles' ne tourne pas en rond, il spiralise, éloigne et rapproche les individus dans leur communication parfois difficile en débats sans fin.
L'aspect plus sombre des paroles ("...Break my bones and take my soul into pieces, Will you still be there?") n'altère pas l'onirisme de l'atmosphère.
La guitare agit par bribes, le clavier par souffle, les percussions en fond, les voix... la voix domine ... posément.

Le Piano/synthé de 'Runaways' prend la suite (et la fuite), là où s'est arrêté 'Circles' mais cette fois, il s'agit de surmonter les différences et d'échapper à la douleur.
Un peu plus d'emphase orientalisante insuffle quelques bulles au coeur du morceau. On y revient toujours ... à ce coeur battant.
'We are we are we are on fire We are we are we are unbreakable'

'Breathe' possède un rythme régulier, comme un battement de coeur, tout en inspiration puis expiration. On y entend une valse de soupirs marins qui éloigne l'anxiété.
Le mix intègre des bruits d'océan, la voix, elle aussi, devient submersible dans un son trafiqué. La musique respire le calme et la libération jusqu'au bout d'une chorale expirante.

La chanteuse entame 'By the River Divided' d'une voix assez grave contenant un léger effet de 'pitch shift' à la mode puis elle monte d'un ton sur une mélodie aguichante titillée par des percussions excitées.
Par instants, les choeurs s'expriment avec vigueur sur des wohoh. Cette séparation, par la rivière, représente une communication difficile qui conduit au chagrin.
Le dénouement ouvre la possibilité de se ressourcer et de retrouver la sérénité de la rivière qui coule.


Voilà un bon petit moment propice à une pause poétique.
Mickey 3D, un poète qui aime Disney, le chantait : "Il faut que tu respires et ça c'est rien de le dire"
Ce son zen et délicat détend autant l'esprit que le corps, à passer pendant ses exercices de relaxation.