Album - Thomas Frank Hopper - Bloodstone
Distribution: Rock Nation
Par NoPo
THOMAS FRANK HOPPER Bloodstone 2021
Après son départ du groupe "Cheeky Jack", le brugeois Thomas Verbuggen
ne bugue pas mais il mute en Thomas Frank Hopper et grave 3 plaques :
"No man's land" EP en 2015
"Searching lights" Album en 2017
"Till the day I Die" EP 2018
Il a vécu en Afrique mais n'est ni noir, ni même buriné; il aime le
blues mais ne possède pas de voix grave, abrasive ou cabossée...
Juste un ptit blanc bien frais au coeur chaud de braise et une lapsteel
sur les genoux... "Bloodstone" en atteste en 2021. Santé!
La pochette marque en blanc sa dénomination anglo-saxonne et le titre de
l'album en 4 mots superposés sur une pierre extraite des gorges du
Cians (plutôt que couleur sang).
Le fond rosit, plus clair, et deux bandes, bordeaux ou lie de vin,
délimitent les parties supérieures et inférieures sur toute leur
longueur.
'Don't judge a book by its cover' s'applique particulièrement à cette
couverture sans odeur... et la surprise (du chef) est de taille... comme
la pierre.
Play (en tous cas, j'espère ...)!
Bizarre, le leitmotiv au clavier n'annonce pas forcément du rock &
roll ... mais dès que ça gratte, c'est une autre histoire... le riff devient
tonique (ta mère) et ça démange!
"Bloodstone" dégage des tons chauds et chatoyants et ça tranche à la guitare qui fait le show! Sanglant mais burné quand même!
Les échanges cymbales et guitare riffée dynamitent l'ouverture que la voix irradie.
D'ailleurs Thomas doit calmer le jeu et faire le silence pour rapprocher
sa chérie ('She's got legs', elle peut venir). 'Come closer' dégage le
moite et l'excitation.
La batterie du ptit Nicolas n'y va pas par 4 chemins et pousse aux fesses une guitare éructante. Aphrodisiaque forcément!
'Dirtylicious', délicieux jeu de mots, se promène sur un déhanché et un
beau jeu de jambes sensuel (encore!). En vla du groove en vla, et du
chaud bouillant dans la vidéo du single!
La voix (et pas que) se laisse séduire, alléchée, jusqu'à se dédoubler
en hurlant comme le loup de Tex Avery à la langue pendante et aux yeux
exorbités ... dans un courant d'instruments à vent soudain soufflés
(comme nous).
Un titre court (2'26), introduit au vocoder, se traîne tel un blues
râpeux surtout sur les cordes. 'Sweet black magic sugar babe' campe une
'woman' sucrée et fière.
Le rythme rebondit, les jambes aussi (encore!). La wha wha aboie, ma vanne passe et les choeurs répondent en miaulant.
En appétit, la batterie coche un motif proche de "I'm OK" de Styx et la
slide s'enfonce bien profond 'Into the water' (sorti en single fin
2020). Le clip claque sans s'endormir, toujours live.
Ce solo assis selon St Thomas, j'y crois pas... croix de bois croix de
fer, on va tous en enfer! Les musiciens immergés, descendent en apnée
jusqu'à la trompette bouchée (au final prolongé sur le CD).
'Tomb of the giant' glisse 2 minutes de respiration, ouf! Les accords
acoustiques flirtent avec des voix aériennes, la principale toujours
énergique et des choeurs angéliques.
'Bad business' 'please help me Jesus' partage le chant avec Jacob,
apôtre de la basse, à la même barbe que le messie. La compo alterne le
moelleux et la morsure à 3 guitares.
Le riff par Fred et Diego terrasse, le solo y pose sa pierre aux angles
saillants, taillé par Thomas passant vite le relai à Fred, volcanique.
Beau travail!
'Tatanka' tu t'attendais à quoi avec un titre au nom d'un catcheur
indien et déjà pris par Molly Hatchet? Perdu! C'est une chanson d'amour!
Le son ample et plein d'échos provoqué par une guitare rêche et brûlante
libère une batterie lourde à rebonds écrasés (buzz roll). Le chant
ressemble à une supplication.
Sur le refrain, guitare et voix s'enflamment. Au milieu du gué, des
indiens chantent la danse du feu. Au bord de la rupture, le guitariste
s'écroule dans un déraillement au son de corde détendue.
'Crazy mojo' démarre en sautillant, pour un échauffement, où les doigts
frottent tranquillement les cordes. Mais le pouls accélère rapidement
quand la guitare se lâche.
Dans ce fractionné arrêté à 2'30; un dernier cri pique au vif pour un sprint euphorisant. Un charme fou!
'Mad Vagabond' déambule comme un chien fou. Errant mais pas manchot,
Hopper, par petites touches, distille des traits virulents, et croise le
fer avec Higueras pas en reste (il tient sa raquette comme un pro).
Dès l'arrivée des 'Savages', la basse décide de prendre les choses en
mains entre lesquelles elle vrombit dans un son synthétique.
Le jeu en boucle fait trembler le corps pris d'une soudaine envie de
tourner en rond. La batterie soutient ce rythme implacable.
En ébullition, la guitare sonne au diapason couvrant le magma d'un effet trépidant.
La voix se laisse transporter sur la crête jusqu'à un passage sombre,
lent, bluesy en diable dont la queue est tirée par une guitare
zepspleenienne.
Ce long morceau sauvage couve un feu de l'intérieur.
'Mississippi' en clôture, suit les méandres d'une rivière majestueuse.
Jamais la voix ne décroche de la slide qui finasse, tortille, louvoie
jusqu'à Louvain-la-Neuve.
On ne peut pas qualifier cet effort, de maturité mais ça promet! La
musique est comme Frank, franc du collier, incapable de la retenir...
La jeunesse bouillonne avec une passion incontrôlée, l'envie de bien faire et de partager.
La sincérité et le plaisir de jouer dominent une ambiance vivifiante et accueillante.
Hop hop hop! We hope the best for Hopper!
Titres écrits, composés et produits par THOMAS FRANK HOPPER (enregistrés et mixés par ALEXANDRE LEROY au STUDIO SIX)
1 BLOODSTONE
2 COME CLOSER
3 DIRTYLICIOUS
4 SWEET BLACK MAGIC SUGAR BABE
5 INTO THE WATER
6 TOMB OF THE GIANT
7 TATANKA
8 BAD BUSINESS
9 CRAZY MOJO
10 MAD VAGABOND
11 SAVAGES
12 MISSISSIPPI
Line up
THOMAS FRANK HOPPER: Voix, lapsteel, guitare
DIEGO HIGUERAS : Guitare
JACOB MILLER : Basse, choeurs
NICOLAS SCALLIET : Batterie