12 Counting My Lucky Stars 4:35
Line-up:
Monica Sorenson ( vocals) - Rick Walker ( guitar & arrangements) - Bruce Paul Allen (bass), Anthony Sarain (keys, sax, flute) - Alberto Moreno (lead guitar) - Dave Fuller (on drums).
Sur la photo de pochette il y a un panneau disant 'report problem or emergency', problèmes absents mais il y a emergency, jette un oeil à l'agréable madame se promenant sur le quai et écoute l'album d'urgence!
Pas de faux départ, le rock 'She can't kiss you' démarre au quart de tour, on sent qu' Alberto Moreno a fait un détour au sein de groupes de metal, la voix assurée de Monica possède ce petit côté provocant qui ne laisse pas indifférent, basse, claviers et drums assurent comme il se doit, on n'est pas à mille lieues du female classic rock apparenté à des gens aussi estimés que Pat Benatar , le groupe Heart ou
Alannah Myles ( aah, ' Black Velvet').
Elle n'embrasse pas, mais elle rocke!
Léger relâchement avec ' Knew it all along' , un arrière-plan mélancolique se dessine, la voix se fait profonde en demandant t'es où, t'as hésité, mais pas répondu, car tu ne connais pas cette madame, la guitare lyrique, proche du style si caractéristique de Carlos Santana, s'en donne à coeur joie, et tu te dis que t'aurais pas dû chipoter, mais, bon, t'étais pas seul!
La rythmique lance énergiquement 'If Only' , un morceau à teneur pop rock calibré pour les radios FM.
T'as un mec qui entend des relents Chrissie Hynde dans le timbre légèrement éraillé de Monica ( s'il te plaît, oublie Clinton) on ne va pas le contredire.
Mrs Sorenson a connu des instants tragiques dans la vie, elle a perdu un fils âgé de 20 ans, il a mis fin à ces jours, il ne se sentait pas accepté par la société du fait de son homosexualité, la plaie ne se refermera jamais, le titre 'Own kind of savior', poignant et savamment orchestré, lui est dédié.
Virage bluesy avec 'As Good a Day as Any', une ballade fredonnée d'une voix caressante sur une instrumentation comme mise en sourdine, avec un point fort, une guitare hispanisante déambulant avec élégance pour répondre au chant plein d'émotion de Monica qui a décidé de mettre fin à une relation qui a laissé pas mal de cicatrices.
Pour annoncer un concert que Sometimes Julie a donné à Encinitas, le patron de la boîte ne mâche pas ses mots: Their raw, sexy, driving sound will stir up your passionate side!
A l'écoute du blues rock 'Walk among the dead' tu ne peux que confirmer ce point de vue.
Les guitares, intraitables, mitraillent sévère, avec un coup de wah wah où il faut, Anthony Sarain excelle à l'orgue et le chant redoutable de la nana fait le reste.
Tu dis, où est le plaisir de baguenauder parmi les cadavres?
A chacun, ses lubies, mec!
Encore un hard-edged rock pour suivre, si ton intention était de te taper une petite sieste, évite ' Counterpart' qui secoue allègrement.
Alberto Moreno, en embuscade, t'envoie des rafales meurtrières et puis, ne te laisse pas berner par l'acoustique qui se faufile à droite et à gauche, ces gars et leur Calamity Jane tirent sans pitié.
En voilà un titre explicite, 'Quiet', même si l'amorce est loin d'être paisible, Anthony a sorti le sax de l' étui pour enjoliver la plage qui part dans tous les sens lorsqu'un piano sautillant sort dont on ne sait où, et que Monica se prend pour Kate Bush, évidemment le vilain Alberto rapplique et tout s'emballe, elle a beau répéter I need some quiet, ils sont tous devenus hystériques.
Tu veux du Narciso Yepes, écoute l'intro de 'Arachne's Pride / Minerva' et si tu vois le Tage, ce doit être un mirage, mais ne te mets pas à rêver de jeux interdits, passé le premier mouvement, la troupe reprend les rennes pour forger un rock musclé, aux lyrics baignés dans des thermes mythologiques en reprenant la légende de Minerve, la déesse guerrière ayant dans ses attributs la sagesse, la stratégie, l'intelligence, la pensée élevée, les lettres, les arts, la musique, et l'industrie.
Quoi?
Comme Roselyne Bachelot!
La pharmacienne cultivée, tu rigoles!
Un détour par la galerie à la recherche de 'Lost Art', une plage délicate après le déferlement rock, un bémol, it's a loss story:... in the gallery the walls are empty, alors que the gallery should have been full of you...
Le côté sentimental est finement rendu par une guitare élégiaque, sans oublier Monica, dont la voix en répétant in this gallery te renvoie des images d'Amy Winehouse interprétant 'Valérie'.
Un petit air de jazz velouté, grâce au saxophone incandescent et au piano souple, pour amorcer 'Love me gently' , la plage la plus sexy de l'assortiment, tu demandes à Diana Krall de l'enregistrer et ça cartonne aux quatre coins du globe.
Mais qu'il est con, ce mec, elle n'est pas difficile et il est incapable de l'aimer gentiment, du coup... my heart can't take it anymore!
Pourquoi as -tu sorti le télescope?
I'm ' Counting my lucky stars', pour terminer sur une note positive en envoyant un petit rock catchy en diable et tu savais que l'extraverti Alberto allait nous balancer quelques derniers riffs bien pensés.
'Where are You?': un album varié qui pourrait amener Sometimes Julie a un plus de reconnaissance de ce côté des océans, tu peux casser la baraque en Californie et être ignoré sur le vieux continent... la bande à Monica mérite une plus ample considération, for sure!