Lidiop lors du Festival Art Rock- au Village, Place de la Résistance- Saint-Brieuc- le 20 mai 2018
Troisième journée du Festival et toujours des choix à effectuer.
Dans ton petit calepin, tu pointes Juliette Armanet à la Passerelle ( 16:30'), pas de bol, tu ne t'étais pas inscrit pour réserver une place ( pas très malin ça, vu la renommée de celle qui s'était moqué de toi au Botanique... Juliette, je t'aime), tu n'auras pas accès à la salle archi-bourrée.
La soirée sur la grande scène débute à 18h, un plan B?
Oui, à 16h au Village, place de la Résistance, les musiciens du Métro proposent Lidiop.
Aly Diop est originaire du Sénégal, où il pratiquait le rap au sein du groupe Yonne bi posse, mais ce qu'il aimait c'était le reggae: Bob, Wasis Diop, Dread Maxim Amar etc...
Il vient s'installer à Paris et joue dans le métro, comme un certain Vanupié.
Il est repéré, non, pas par les keufs, mais par les utilisateurs du RATP qui votent pour lui, lui permettant de se produire à l'Olympia.
Le gars prépare un CD, St-Brieuc le verra plusieurs fois sur scène pendant le marathon Art Rock.
Le chanteur n'est pas venu seul, il a emmené un band de blanc-becs pas nuls ( guitares, basse, claviers, drums ), les lascars ouvrent le show par un instrumental zen, que certains n'hésitent pas à écouter en tirant sur un pétard, pas mouillé.
Cool, Max!
Aly rapplique pour entamer 'Jah love', Jah est tout amour, Malika et Yassab planent.
La voix du rasta est brisée, il ne paraît pas avoir une pêche similaire à celle de Babacar Niang, qui lui avait permis d'emporter la médaille d'or du 800 mètres lors du Championnat d'Afrique en 1988.
'Hurting inside' est râlé plus que chanté, sa voix s'amenuise comme se consume un barbecue trois heures après avoir flambé la dernière merguez.
Tout ça est bien sympa, mais tu ne crieras pas au génie.
I lost my voice, constate-t-il, lucide, avant d'entamer 'No More', un de ses cousins, ayant remarqué qu'il manquait de souffle, a saisi un micro et supplée le pauvre Lidiop en sourdine.
L'aphonie le guette, d'une voix de plus en plus rauque, il entame 'Baye Fall' , comme il est serviable, il s'inquiète de notre santé.
Oui, nous, ça va, merci, tu veux une pastille, Aly?
Il affiche un triste sourire, le groupe poursuit le trip sur un rythme nonchalant, 'Mama Love' et 'Survivor' défilent.
Là-haut, Bob Marley, Peter Tosh , Gregory Isaacs compatissent à sa douleur et quand il murmure.. I will survive..., tu te souviens que Donna Summer également déclamait ce texte, elle est dans un cimetière à Nashville.
Après 25' de concert, tu laisses Lidiop et ses potes poursuivre leur chemin de croix pour aller vider une Coreff au Café de la Poste!