jeudi 31 mai 2018

Porno Wolves- La Machine - Place Saint-Géry - Bruxelles, le 30 mai 2018

 Porno Wolves- La Machine - Place Saint-Géry - Bruxelles, le 30 mai 2018

Peu avant 21h Place Saint-Géry, toutes les terrasses sont bondées, les garçons et serveuses triment dur pour contenter une clientèle qui dédaigne grogs ou infusions pour écluser, à grande échelle, des Cuba Libre, Blue Lagoon, Bloody Mary, Mojito, Pina Colada, Liquid Cocaine, Wyborowa, Four Roses, Chivas, Beefeater, trappistes, ambrées, blanches, brunes, fruitées, des bulles ou des softs...
Indoor, on peut compter les consommateurs sur les doigts d'une main.

T'as pas attendu des plombes avant de voir atterrir une bête pils sur le comptoir où tu as trouvé un siège accueillant, tu sais pertinemment que l'heure indiquée par La Machine ( 21h) pour le début du concert des Porno Wolves  n'est qu'une illusion, t'as eu le temps de voir trois pintes défiler avant  l'installation sur scène de Ryan Bachman ( vocals, guitar) , Anthony Gore ( drums) , Tim Barbeau ( lead guitar) et Andy Battcher ( bass) .
Tu ne leur as pas demandé où ils ont déniché leur patronyme aberrant, t'as recommandé du houblon pour assister à un show basé sur ' Renegades' un second album studio ayant vu le jour en 2017.
Un groupe qui entame son set par ' Catfish blues' fait preuve de bon goût.
Tu connais la version de Muddy Waters et celle d'Hendrix, c'est à la dernière que tu peux  songer.
Ryan, un mec dont le timbre se rapproche de celui de Robert Plant, manie la slide pour la suivante, 'Young Moon Rising', un blues rock saignant comme seuls les Ricains savent le confectionner ( les petits gars sont originaires de Minneapolis).
Dites, les gens, we won't bite, come closer, please!
Si tu aimes 'Roadhouse blues' des Doors tu vas adorer 'Tel Aviv' des Porno Wolves.
Pas besoin de dessin, ça cogne dur et les riffs de guitare déchirent, bien sûr, il n'y a pas de Ray Manzarek et les nanas en 1968 préféraient, à coup sûr le look, de Jim Morrison  mais en 2018, les louveteaux en jettent.
This is a funky song, prédit Tim, alors que 'Sea Beast' a tout du downtempo bluesy.
Brussels, are you still with us?
Yeah.
This is 'Riddles in the dark' , une plage énervée rappelant à la fois le Zep ou Wolfmother, il y a pire comme comparaisons!
Qui parlait de la bande à Page/Plant?
Le combo embraye sur 'Ten Years Gone' , extrait de 'Physical Graffiti'.
Quelques consignes émanent du responsable à la table, faut baisser le volume, les petits gars, on dépasse joyeusement les 90 décibels.
Pas que ça les amuse des masses, ils obtempèrent pourtant.
Le gluant 'Swamp stomp'  ressuscite Humble Pie.
Nouvel avertissement du bougre se promenant avec un sonomètre, il est destiné au brave Anthony, pas vraiment gore, cogne moins fort, petit!
Le batteur fait semblant d'avoir compris ce qui ne l'empêche pas d'annoncer le rush final d'une frappe lourde.
Pour mettre un terme à la première mi-temps le groupe reprend 'The Chain' de Fleetwood Mac en mode vitaminé.

A short break!
Ils  engagent le dernier round  par le nonchalant  'Bad Man' démarrant tout en douceur pour permettre la mise en évidence des guitares .
Après ce downtempo allongé, le band revient au blues rock énergique, pimenté d'ingrédients psychédéliques, on n'a retrouvé aucune trace des suivantes:  '... it's gone' n'apparaît ni sur un de leurs deux albums, ni sur le live ' Young Moon Rising', ensuite, Ryan émet this is our last song, avant d'attaquer ' Moon and the stars' puis  de se raviser et de proposer ' When I die', un dernier blues rock incisif ,doté d'un  final épique, un titre lorgnant vers le boogie.

Tu dis, Liesbeth?
Ik ga hun laatste album meteen kopen, die gasten zijn steengoed!

Leur tournée européenne passe ce soir par le Kinky Star ( Gent).




mardi 29 mai 2018

Manou Gallo @ Solidar XL ( Brussels Jazz Weekend 2018) - Place Fernand Cocq - Ixelles- le 27 mai 2018


Manou Gallo @ Solidar XL ( Brussels Jazz Weekend 2018) - Place Fernand Cocq - Ixelles- le 27 mai 2018
La seconde édition du  Brussels Jazz Weekend ( le successeur du Jazz Rallye,  puis du Jazz Marathon) se déroule du  25 au 27 mai.
La formule reste inchangée, des concerts indoor et outdoor aux quatre coins de la capitale, des artistes confirmés, de nouveaux talents, des découvertes à débusquer... que ce soit en jazz traditionnel, be bop, hard bop, blues, dixieland, swing, ethno jazz, manouche, mainstream, funk, nu-jazz, latin jazz , acid jazz, world, jazz rock ou vocal jazz... bref, tu as le choix.
Après des obligations familiales, tu mets le cap sur Ixelles, la place Fernand Cocq, où se déroule la quatorzième édition de Solidar XL, dont les bénéfices du festival doivent soutenir la plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés.
Il est 18h et des poussières, Manou Gallo et son équipe  sont en plein soundcheck.
Le groupe a pris du retard, ce n'est qu'à 18h25' que les pieds quittent les starting-blocks pour démarrer le concert .
Sur le tartan: Boris Tchango aux drums, Bilou Doneux, à la guitare siouplait et un jeune gars aux claviers qui ne ressemblait pas à Elvin Galland qui était de la partie à Bergen ( Norvège) + Manou Gallo ex- bassiste de Zap Mama, au chant, à la basse ou à la guitare.
Depuis plusieurs années, la musicienne de Divo (Côte d'Ivoire) a largué ses valises du côté de Molenbeek et peut se considérer plus bruxelloise que des politicards peu scrupuleux, style oui j'ai une villa à Lasne et je suis socialiste, et alors!
En septembre sortira l'album ' Afro Groove Queen' produit par Bootsy Collins, il joue en guest sur quelques plages tout comme Manu Dibango ou Chuck D.
Le single 'Abj Groove' est audible depuis fin avril.
Le récital débute par un instrumental funk, moite et gluant, baptisé 'Malunouka', après quelques civilités d'usage, Ixelles, très colorée ce soir, est invitée à bourlinguer sur le même rafiot que la madame, on ira à la rencontre du jazz, du blues, du groove et de l'afrobeat.
OK, on embarque, Manou; mets la machine en route!
La basse, collante, ronronne, le guitariste écrase la pédale wah wah, les claviers et l'énergique Boris, pire qu'une araignée  qui, comme tu le sais, dispose de huit pattes, impriment un rythme noir bondissant, ça groove salement sur la place .
Le titre?
T'as lu ' Lève-toi' sur le papelard.
Manou empoigne une guitare pour attaquer un morceau plus ancien, délicieusement chaloupé, 'Woya'.
Retour à la basse et au jazz fusion pour ' Djedje' un instrumental bouillant.
Les amis et la famille, il me faut une chorale pour la suivante, ' Chanter l'amour', qu'elle démarre en onomatopées avant de faire claquer sa basse.
L'orphéon improvisé n'est pas encore tout à fait au point et cafouille pendant les choeurs, ça ira mieux en fin de parcours.
'Iniyi' incarne une nouvelle escale épicée sur la route du funk avant de mettre le cap sur l'Afrique' Woyaklolo ' puis de proposer le fameux single' Abj groove' version bruxelloise, démarrant par une séquence de beatbox.
Cet Afrobeat purulent voit les locaux entamer une gymnastique post-natale tonique, recommandée par la faculté à tous ceux qui souffrent de muscles abdominaux indolents.


La pluie et la présence du dangereux Guy Trifin ont mis fin, momentanément, à la partie musicale de la soirée, rendez-vous au bistrot pour écluser quelques verres, Pipou passait par là, on a manqué Ghalia Benali et Philip Catherine, on a tout de même assisté au fabuleux gig de l'All Stars Solidar Band ne comprenant que des pointures: Jan Hautekiet, Thierry Plas, François Garny, JP Onraedt, Patrick Riguelle, B J Scott, Typh Barrow, Perry Rose et Carmen Araujo Santamaria.
Les moments intenses se sont multipliés, Guy a pleuré pendant 'With a little help from my friends', Jacques a allumé un cigare pendant 'L'opportuniste', un autre Jacques a applaudi à 'Amsterdam' , et enfin, ils nous ont quittés après un Neil Young bien nerveux.
 


mercredi 23 mai 2018

Festival Art Rock ( Scène B) - Concrete Knives - Saint-Brieuc le 20 mai 2018

     Festival Art Rock ( Scène B) =  Concrete Knives - Saint-Brieuc le 20 mai 2018

Après la prestation sans failles de HollySiz, tu prends, sans lambiner, la direction de la place du Général de Gaulle où est érigée la Scène B.
Tu te colles frontstage sans difficulté pour assister au show de Concrete Knives.
Le groupe de la région de Caen a pris son temps pour sortir un second album, cinq ans après  'Be Your Own King', 'Our Hearts' se retrouve dans les bacs et génère une tournée promo qui les voit parcourir l'hexagone.
Nicolas Delahaye ( chant, guitare et grimaces en tous genres) , Morgane Colas ( chant, pas de danse et sourires gracieux), Adrien Leprêtre ( claviers liturgiques, percus) , Augustin Hauville ( basse) , Guillaume Aubertin ( batterie) et Corentin Ollivier ( guitare, some keys, backings) , tous réunis dans une capsule Soyouz, sont revenus sur terre sans dépressurisation et comptent séduire Charles et les Briochains.
Une première volée indiepop, ' The Lights', est lâchée, c'est propre, dansant et frais , les harmonies vocales sont impeccables, les ados derrière toi dansent.
La setlist fait la part belle aux nouvelles chansons, quoi de plus normal, sans oublier les morceaux qui ont lancé le groupe, ' Africanize'  la seconde plage, tout aussi catchy, un hit des débuts, rappelle les bons moments de groupes tels que Weezer ou Belly.
 'Wallpaper' ,le premier  single extrait du  debut album, 'Be Your Own King', n'a pas pris une ride, Morgane évolue avec grâce, Nicolas se concentre sur son chant et ses riffs de guitare cinglants, l'équipage assure avec dynamisme et ferveur.
Au jeu des parallèles,  plusieurs noms  surgissent: Arcade Fire, School is Cool, Vampire Weekend... Concrete Knives est assurément une pépite, le   'Gold Digger' en est convaincu.
La sécu au boulot, Morgane décide de prendre le pouls des premiers rangs pendant 'Greyhound racing'.
Mais vous êtes hyper jeunes à l'Art Rock, on se sent vieux en vous voyant.
La question moyenne d' âge du public reste à vérifier!
Le groupe emboîte sur l'ensoleillé ' Sometimes', tout semble couler de source mais les musiciens ajoutent plein de fines touches à leur indie coloré, les guitares acérées frôlent  des pointes électro, l'art pop se marie avec des rythmes plus exotiques, une touche psychédélique émerge de temps en temps, mais toujours les harmonies vocales prévalent.
Les titres se dévoilent: 'Truth',  le titletrack, 'Our Hearts' , l'hypnotique 'On the pavement' , une plage de sept minutes, le tube imparable de 2012, 'Brand new star' , synonyme de joyeuse chevauchée , quatre rafales voyant la place  danser, ce qui a visiblement ravi les Normands.
Le terme de l'exposé est en vue, Nicolas amorce la suivante ( ? The Quiet Ones?) d'une guitare saturée , ce morceau précède la bombe rock ' Bornholmer' et c'est par ' Blessed', dont le premier mouvement peut évoquer Fleetwood Mac (Stevie Nicks/ Lindsey Buckingham) avant de prendre une direction percussive, que se termine ce concert lumineux. 





mardi 22 mai 2018

Festival Art Rock ( Grande Scène) avec HollySiz et Jake Bugg + Seun Kuti and guests - Saint-Brieuc le 20 mai 2018

Festival Art Rock ( Grande Scène) avec HollySiz  et Jake Bugg + Seun Kuti and guests - Saint-Brieuc le 20 mai 2018

Le programme du jour sur la Grande Scène prévoit: Petit Biscuit / OrelSan / Jake Bugg / Seun Anikulapo Kuti + Guests / HollySiz.

Tu as opté pour HollySiz et Jake Bugg!

C'est à 18h que la fille de Jean-Pierre Cassel, demi-soeur de Vincent Cassel, Cécile Cassel, alias HollySiz, est attendue sur le podium.
La blonde incendiaire , oui elle a un petit côté Deborah Harry ( jeune), peut montrer une belle carte de visite en tant que comédienne, comme musicienne elle affiche deux albums, le dernier 'Rather Than Talking' date de janvier dernier.
En 2014, un pas encore Brexité, à l'époque, la voit en concert à Londres, il écrit "A fun show which left me with one conclusion… I really need to go to a few gigs in France, they know how to party!  Trés Bon." les anglais et les accents!
Ouest France: " HollySiz, alias Cécile Cassel, a ouvert avec beaucoup de vitamine l'ultime soirée d'Art Rock 2018."
La Belgique: I fell in love with HollySiz!
Début du show, Cécile, de blanc nippée, un sweat à capuche cachant ses blondes mèches, attend telle une statue de sel, le groupe, sans doute: Julie Gomel aux claviers et choeurs/ Vincent Lechevallier à la batterie/Alexandre Maillard à la guitare et Pierre Louis Basset à la basse ( ne dis, rien, Milou!), a attaqué 'Unlimited', un missile pop vitaminé, qui décolle vraiment quand la nana entame son chant.
C'est sûr personne ne va se faire chier à ce concert.
Le training disparaît, le rock rageur ' OK' nous tombe dessus, après les salutations et remerciements d'usage, la basse pompe à fond et envoie le plus ancien 'Tricky Game'.
Elle se démène sérieusement, la petite Cécile.
Tu dis, chère enfant?
Call me 'Fox' in California, et le renard entame une séance de fitness à rendre jalouse Jane Fonda.
'Love is a temple' est précédé d'un message humaniste et comme le leitmotiv du festival est let's dance, je vous invite à le faire sur 'Best enemy' poussé par une profusion de percussions, après un salut militaire destiné au soldat inconnu, la marche furieuse reprend de plus belle.
En Bretagne, la marées vous connaissez,  voici la tempête  'Hightide'.
L'orientalisant 'Karma', au phrasé déchiqueté, puis l'explosif ' Roll the dice' ( jump St-Brieuc, jump) nous confortent dans notre première impression, HollySiz sera bientôt tête d'affiche des grands festivals.
Vous avez sauté, chantez maintenant, je veux voir un wall of love pendant ' Come back to me'.
Tu dis, Léopold?
C'est l'amour!
La suivante est ma chanson porte-bonheur, c'est en traversant la foule sur les épaules de Gérard que Mademoiselle chante 'Come back to me' avant de terminer ce set énergique par le punky 'Hangover'.
..I just wanna kill my liver..., elle a la foi, c'est sûr!


Au pas de course vers la Scène B pour Concrete Knives ( see next chapter).

Retour sur la Grande Scène pour les 20' dernières minutes de Seun Anikulapo Kuti + Guests.
Après t'être rapproché du podium, tu t'es mis à compter  les exécutants, musiciens, choristes/danseuses, il y en avait treize, un quatorzième, un joueur de basket ou un rugbyman, suis pas sûr, est venu les rejoindre pour le morceau suivant.
Cette incroyable tribu,  dont certains ont fait partie du groupe ( Egypt 80) du géniteur de Seun, la légende Fela Kuti, échafaude un afro jazz coloré et visuel, ton regard est d'emblée attiré par les sculpturales et peinturlurées Joy Opara (choeurs et danse), Iyabo Adeniran (choeurs et danse), des filles à faire damner un saint, de l'autre côté de la scène, le vétéran Okon Lyamba secoue son shekere en riant.
A l'arrière, les cuivres s'agitent, face à eux, deux guitaristes et une basse, sans doute Kunle Justice (basse) et  David Obanyedo (guitare), Oluwagbemiga Alade (guitare), un batteur et un percussionniste au conga géant, Seun chantant son couplet militant ' Struggle sounds' .
Entrain, sensualité, ferveur, ça remue beaucoup sur l'estrade et en bas, dans la fosse.
Le colosse sort de coulisses pour entamer un rap nerveux, il jouera du sax sur la suivante.
Cet Afrobeat, servi bouillant, aura fait monter le mercure  de plusieurs degrés et si le thermomètre n'indiquait pas 50° comme à proximité des frontières du Niger, on s'en rapprochait dangereusement.
Le 25 mai au Cargö à Caen! 

En avril Jake Bugg terminait un solo acoustic tour, ce soir il est accompagné par un band pour interpréter quelques titres de son dernier né  "Hearts That Strain" et d'autres morceaux.
Les musiciens?
On avance Tom Robertson à la basse,  Jack Atherton aux drums et Michael Patrick,  keyboards!
Jake est du style gamin gâté, un brin boudeur et peu expansif, ce qui n'enlève rien à la qualité de son jeu, ni de ses compositions, seul hic, il effectue son boulot comme un employé qui attend cinq heures pour aller écluser quelques pintes au pub du coin.
Il débute à l'acoustique par  quatre titres , un extrait du premier album 'Two fingers'  ( He makes a cigarette look like the coolest thing in the world., disait un gars ayant vu le clip), le country 'Me and you' , la ballade  au chant nasal, 'Simple as this', et enfin ' Bigger lover', elles nous prouvent toutes   que cet adepte du soft rock est de la trempe de James Taylor ou Jackson Browne et qu'il se fiche pas mal des modes.
Le premier titre électrique sera la ballade 'How soon the dawn' , tout baigne, si ce n'est qu'une gamine devant toi en se dandinant t'envoie à chaque mouvement son sac à dos dans l'abdomen.
La peste aux connards venant assister aux concerts, un sac énorme accroché au dos, non seulement ils occupent deux places, mais ce machin encombrant devient un instrument de combat lorsque ces individus se mettent à sautiller dans tous les sens.
Le premier rock a pour nom 'Taste it' , il est suivi par le tout aussi tranchant, 'Kingpin'.
Le country rock "There’s A Beast And We All Feed It" évoque un Bob Dylan électrique, il est suivi par la romance 'Waiting' qu'il chante avec Noah Cyrus, soeur de, sur l'album.
Tu veux un slow qui tue, tu demandes  au deejay de passer 'Waiting'.
Retour au rock avec 'Messed up kids',un extrait de 'Shangri La', l'amorce rugueuse de 'Slumville sunrise' annonce un nouveau titre nerveux.
Un roadie lui tend l'acoustique, il fait la moue, j'en veux pas, ramasse sa bière, le gobelet est vide, de rage, il le jette au sol, ses copains s'étaient tirés, ils reviennent pour jouer 'In The Event Of My Demise', un downtempo présentant de vagues relents Beatles.
' Burn alone' précède 'Simple pleasures', il a failli sourire car on lui a refilé une bière, l'intro lyrique fait place à un rock en mode laidback.
Saint-Brieuc, merci d'être passés, il reste deux titres, 'Seen it all' et le country rock percutant ' Lightning bolt'.
Il a vidé son verre et s'est tiré.

Ton programme ne prévoyait ni Orelsan qui a choqué un élu départemental, ni Petit Biscuit, t'as décidé de saluer ton épouse avant minuit, tu as pris la direction de la sortie, pas une mince affaire..
D'après Moïse la traversée de la Mer Rouge était plus simple que de fendre la foule qui se pressait pour voir  Aurélien Cotentin de près.

A l'heure du bilan on tire son chapeau à l'organisation du festival, à la Sécu ( des gens aimables et compétents), à  Monsieur Météo et à Ephélide!




Lidiop lors du Festival Art Rock- au Village, Place de la Résistance- Saint-Brieuc- le 20 mai 2018

Lidiop lors du Festival Art Rock-   au Village, Place de la Résistance- Saint-Brieuc- le 20 mai 2018

Troisième journée du Festival et toujours des choix à effectuer.
Dans ton petit calepin, tu pointes Juliette Armanet à la Passerelle ( 16:30'), pas de bol, tu ne t'étais pas inscrit pour réserver une place ( pas très malin ça, vu la renommée de celle qui s'était moqué de toi au Botanique... Juliette, je t'aime), tu n'auras pas accès à la salle archi-bourrée.
La soirée sur la grande scène débute à 18h,  un plan B?
Oui, à 16h au Village, place de la Résistance, les musiciens du Métro proposent Lidiop.

Aly Diop est originaire du Sénégal, où il pratiquait le rap au sein du groupe  Yonne bi posse, mais ce qu'il aimait c'était le reggae: Bob, Wasis Diop, Dread Maxim Amar etc...
Il vient s'installer à Paris et joue dans le métro, comme un certain Vanupié.
Il est repéré, non, pas par les keufs, mais par les utilisateurs du RATP qui votent pour lui, lui permettant de se produire à l'Olympia.
Le gars prépare un CD,  St-Brieuc le verra plusieurs fois sur scène pendant le marathon Art Rock.
Le chanteur n'est pas venu seul, il a emmené un band de blanc-becs pas nuls ( guitares, basse, claviers, drums ), les lascars  ouvrent le show par un instrumental zen, que certains n'hésitent pas à écouter en tirant sur un pétard, pas mouillé.
Cool, Max!
Aly rapplique pour entamer 'Jah love', Jah est tout amour, Malika et Yassab planent.
La voix du rasta est brisée, il ne paraît pas avoir une pêche similaire à celle de Babacar Niang, qui lui avait permis d'emporter la médaille d'or du 800 mètres lors du Championnat d'Afrique en 1988.
'Hurting inside' est râlé plus que chanté, sa voix s'amenuise comme se consume un barbecue trois heures après avoir flambé la dernière merguez.
Tout ça est bien sympa, mais tu ne crieras pas au génie.
I lost my voice, constate-t-il, lucide, avant d'entamer 'No More', un de ses cousins, ayant remarqué qu'il manquait de souffle, a saisi un micro et supplée le pauvre Lidiop en sourdine.
L'aphonie le guette, d'une voix de plus en plus rauque, il entame  'Baye Fall' , comme il est serviable, il s'inquiète de notre santé.
Oui, nous, ça va, merci, tu veux une pastille, Aly?
Il affiche un triste sourire, le groupe poursuit le trip sur un rythme nonchalant, 'Mama Love' et 'Survivor' défilent.
Là-haut, Bob Marley, Peter Tosh , Gregory Isaacs compatissent à sa douleur et quand il murmure.. I will survive..., tu te souviens que Donna Summer également déclamait ce texte, elle est dans un cimetière à Nashville.
Après 25' de concert, tu laisses Lidiop et ses potes poursuivre leur chemin de croix pour aller vider une Coreff au Café de la Poste!

lundi 21 mai 2018

Festival Art Rock - Grande Scène ( General Elektriks - Lee Fields and The Expressions - Camille- Catherine Ringer ) - Saint-Brieuc- le 19 mai 2018

Festival Art Rock - Grande Scène ( General Elektriks - Lee Fields and The Expressions - Camille- Catherine Ringer ) - Saint-Brieuc- le 19 mai 2018

Seconde journée du festival, toujours sous le soleil.
Des choix s'imposent, tu optes pour la grande scène en regrettant de manquer Clara Luciani et Therapie Taxi.
18:30, General Elektriks!
Le groupe de Hervé Salters n'était pas franchement une priorité, par curiosité, tu décides d'expérimenter leur electro pop éclectique.
Ponctuels, les hommes bien blanchis par Ariel, se pointent à l'heure prévue, Hervé au chant, derrière ses claviers/ le guitare hero Éric Starczan/ Jessie Chaton, coupe hérisson ébouriffé, à la basse, claviers et lunettes de soleil Monoprix/ Jordan Dalrymple aux drums et boîtes à rythme et Norbert le dernier des Mohicans Touski aux vibraphones et percussions.
Le dernier album ' Carry No Ghosts' est sorti cette année, Saint-Brieuc en entendra plusieurs fragments.
'Different blue' ouvre la soirée, les premiers arrivants subissent des ooh ooh ooh racoleurs, des bidouillages electro, une grosse basse, un fond nu-disco, du funk plastique, un rien fake, à tes côtés, ça commence à bouger, toi,  t'es pas convaincu.
La seconde salve te fait penser à Las Aves, autre groupe arborant des tenues blanches et pratiquant un electro pop bourré de gimmicks, Eric lui aussi prend des airs de guitar hero, point positif, il sait comment manier une guitare.
'Never can't get enough', non il ne s'agit pas d'un titre de Depeche Mode, est lancé, le chaton sort un peigne, rouge, de son futal, le passe dans sa brousse, puis prend place derrière un Roland, la place remue, les gamines adorent, tu viens de comprendre que ce troisième titre signifiera la fin de ton aventure avec le général, une promenade dans les rues du centre ville offre plus d' intérêt.
Oui, Jessie, on a aimé tes poses de snob un brin pédant, et de loin on a entendu 'Tainted love' , les relents Stevie Wonder ou Prince!
Allez, salut!


Le plat suivant sera autrement consistant: Lee Fields and The Expressions.
On ne va pas retracer l'histoire du petit James Brown, tu la connais, depuis que Martin Solveig l'a repêché du trou, Elmer Lee Fields est devenu une des seules stars de la soul music, surtout après le décès de Charles Bradley.
Son dernier album ' Special Night' date de 2016, mais, comme d'habitude, le gars, qui ose s'habiller avec un veston taillé dans les rideaux de sa belle-mère, propose des titres issus de disques plus anciens.
On n'oubliera pas de mentionner que ce charmeur né est accompagné par les talentueux Expressions, dont certains éléments ont joué pour Amy.
On a vu Nick Movshon à la basse, sans doute Vincent John à la guitare, le doué jeune homme a désormais entamé a solo career, Toby Pazner aux claviers, peut-être Homer Steinweiss aux drums, et un duo de cuivres, on avance Leon Michels - saxophone et Michael Leonhart - trompette.
Les Expressions entament le set par une intro juteuse ( 'Mars') empruntée à The Olympians, une autre jument de l'écurie Daptones.
Une poussée de fièvre annonce l'arrivée imminente du soul man, introduit comme à Broadway par le bassiste, le seul à connaître trois mots dans la langue de celui qui un jour a crié Vive le Québec libre.
Il est là, tout beau, et clame let's get the party started.
Cette fête ne connaîtra aucun temps mort, 60 minutes de bonheur intense.
'I'm coming home', tu pousses un soupir de soulagement, de la vraie musique après les fantaisistes qui ont précédé, ici on assiste à un show d'un gars qui chante avec ses tripes.
'Work to do' nous rappelle tous les grands de la soul music, St-Brieuc tangue!
Après le groovy et remuant 'Talk to somebody', le gars de Brooklyn place un cinquième 'Are you happy', yeah, retentit une nouvelle fois, St Brieuc jubile.
You know, people, it's all about love, this one is called 'Special night', et, Lee?
It goes like this.
Pourquoi tu ris, semble-t-il te dire!
Guitare et basse, sans mini-jupes, jouent aux choristes.
On est toujours happy, il propose le terrible 'Just can't win', car il est le meilleur!
'Time' goes like this.
Pourquoi tu ris?
La place bat des mains, il vient d'amorcer ' Don't walk',  puis nous la joue comédien, you are really good-looking people and good-looking people have soul, so help me with this song.
Quel séducteur!
We can 'Make the world' better .
Comment, petit?
Listen, it goes like this!
Un groove purulent, des cuivres dignes des JB's, une guitare omniprésente, des claviers discrets, mais ô combien efficaces et une rythmique irréprochable, la perfection, quoi!
Le concert prend fin avec le slow 'A faithful man' .
Le public a versé quelques larmes, Lee a regagné ses champs, et nous, we were more than happy!

A Camille concert is an extraordinary experience, titrait The Guardian, après un spectacle donné en novembre dernier.
Ces propos ont été vérifiés à l'Art Rock.
Tout est bleu sur le podium, le décor, la longue robe de Camille Dalmais, le bleu tendre des fringues des extraordinaires choristes/danseuses (  Gisela Razanatovo,  Maddly Mendy Sylva et  Christelle Lassort)  ou les tenues des musiciens ( Johan Dalgaard au piano antique, claviers et backings, Martin Gamet aux percussions, gong et basse électronique + backings et Clément Ducol à la panoplie de timbales et backings).
Un premier extrait de l'album ' Ouï', 'Une fontaine de lait' ouvre le set, les vocalises célestes, l'audace phonique ( onomatopées, allitérations) , l'originalité du concept épatent d'emblée, il en sera ainsi jusqu'à la fin de la prestation de la belle dame.
'LASSO' et sa gymnastique verbale nous éblouit et après l'esthétique 'Je ne mâche pas mes mots', 'Seeds' voit les filles se transformer en little drummer girls accompagnées par trois drummer boys.
Eblouissant!
' Twix' démarre en harmonies vocales angéliques pour devenir un cri/gospel  tribal hystérique.
Satie introduit la suivante au piano, évidemment,, Camille vient fesser son compagnon, la chorégraphie illustrant ' Home is Where It Hurts'  surprend.
Une danse suggestive accompagne le morceau suivant, elle hurle ' My baby, my baby' en se tenant le ventre, St Brieuc retient son souffle.
Le jeu scénique reste physique pendant le gospel épileptique ' My man is married but not with me', les filles entament une danse bestiale, Camille rampe, se redresse sur les genoux et reprend 'Too drunk to fuck' mais pas à la manière de Nouvelle Vague, cette version convulsée déchire un max.
Il me faut deux danseuses pour danser une bourrée à deux temps avec nous.
Deux pieds nickelés femelles, passablement beurrées au sel de Guérande, rappliquent pour faire un numéro grotesque aux côtés des gracieuses jeunes filles, heureusement  Yvon Guilcher n'était pas présent pour assister au naufrage de ses 'Loups'.
Les cinglées quittent la scène sous les huées, Camille s'éclipse pour revenir vêtue d'une robe rouge et proposer la rengaine  'Paris' suivi par le hit monstrueux des débuts 'Ta douleur'.
Après la présentationde l'équipe, vient le dernier titre d'un spectacle follement applaudi ' Allez allez allez'.

23:00 Catherine Ringer!
 Fred Chichin est décédé en 2007 et  avec lui les Rita Mitsouko.
Peu après Catherine Ringer reprend la tournée renommée "Catherine Ringer chante Les Rita Mitsouko and more " , puis sort des albums solo, le plus récent 'Chroniques et fantaisies'.
Sa tournée d'été démarre ce soir pour se terminer à la Fête de l'Humanité en septembre.
Avec un léger retard les musiciens se pointent ( Paul Pavillon et sa guitare flamboyante, sans doute Noël Assolo à la basse, Nicolas Liesnard aux keys et Franck Amand aux drums), ils entament une intro planante, après deux minutes le public aperçoit la diva cachée derrière la batterie, elle virevolte , saisit le micro et lance 'Senior'.
Que disait Brel?
...Mourir cela n'est rien,  mourir la belle affaire, mais vieillir... ô vieillir...
La Ringer semble accepter la soixantaine:  senior, j'adore!
Adieu le petit-couvre-chef, bonjour la longue tresse.
Ce titre chaloupé ne sera pas le plus rock du répertoire, elle se rappelle un concert au Maroc avant d'attaquer la road song très rock, elle chante    'Fier à bras' ' relatant le voyage retour mouvementé, en moto avec Fred, du Maroc à Paris.
C'était en quelle année?
C'est loin, baby!
'Como va'?
Pas mal, merci!
Madame tient la forme, se montre belliqueuse...il va falloir que je me batte... , ne va pas lui marcher sur les pieds.
On lui refile une acoustique, elle entame une plage nostalgique puis ' La petite planète' , pas celle de Plastic Bertrand, non, une valse tyrolienne étonnante, elle a plu aux amateurs de Zizi Jeanmaire et d'Edith Piaf, les inconditionnels des Rita ont baillé.
C'est voilée qu'elle chante la plainte ' Tristessa' avant la déferlante ( très colorée) 'Punk 103'.
La setlist semble comporter des  titres non gravés, le rock suivant déchiré par la guitare de Popaul en est un.
L'ambiance monte d'un cran avec 'Singing in the shower' de Rita Mitsouko.
Ta voisine, trois fois vingt ans, quatre fois vingt kilos, te bouscule, écrase tes petits orteils, te refile des coups de coude, ce qui rend le mec de la sécu hilare.
Salope!
Petit pas de danse comme en quatorze, on embarque tous dans 'Le petit train'.
Elle est belle la campagne!, les paysages ondulent, le groove suinte.
'Allô' ?
Oui?
 C'est toi que j'appelle!
Bordel, ça déménage!
Les vieux fans hurlent en reconnaissant 'Marcia Baïla' et c'est avec 'Andy' que s'achève un concert jouissif.
Décidément, Mamie Ringer et ses poses à la Madonna n'est pas prête à intégrer l'hospice.

Maintenant, il te faut affronter des baïnes humaines pour quitter les lieux, les plus courageux restent en place pour Jungle.





samedi 19 mai 2018

Festival Art Rock - Grande Scène ( Mat Bastard/ Django Django/ Vald/ Marquis de Sade) - Saint-Brieuc- le 18 mai 2018

Festival Art Rock - Grande Scène ( Mat Bastard/ Django Django/ Vald/ Marquis de Sade) - Saint-Brieuc- le 18 mai 2018

Après le préambule à la Passerelle, direction la Place Poulain-Corbion où est érigée la Grande Scène.
Il est 18h30', on attend Mat Bastard.

Mat Bastard, ou Mathieu-Emmanuel Monnaert si tu préfères, oui comme Jean-Philippe il est né à Bruxelles, a donc mis fin à Skip the Use en 2016, peu après, il démarre une carrière solo et sort l'album 'Loov'.
Il s'est assagi, demandes-tu?
Tu rigoles, il est encore plus dingue que lorsqu'il était au jardin d'enfants chez Mademoiselle Van Steenwerck, une acariâtre vieille fille!
Pour être gentil, la presse le traite de remuant!
Le premier à se présenter est Enzo, le batteur péroxydé, il lance la machine, les autres rappliquent,  sans doute, Nelson Martins à la guitare, Mikael Lienard à la basse et  Olivier T’Servrancx à la guitare, ces mecs façonnent un rock au son aussi gras que l'andouillette de Guémené.
Tu dis, Hippolyte?
 Contrairement aux apparences, l'andouillette n'est pas grasse...
Et les rillettes?
Le Bastard s'amène, coolos et attaque 'Wild'.
Une confession.
Première constatation, ce combo n'est pas moins speedé que la bande à Skip The Use, ça saute comme des kangourous survitaminés.
Rapprochez-vous, soyez compacts, merde!
Toi, oui, toi, tais- toi, il y a du soleil, on est en Bretagne, ça va cogner.
Sur fond reggae, Mat envoie 'Honestly' et se tape un premier bain de foule.
Perdu dans la Manche, il s'adresse aux musicos: suis perdu, c'est quoi la suivante, bordel, suis trop vieux pour ces conneries... 'Rosemary' signalent les copains.
Les paroles sont pas trop dures, normal, je les ai écrites, je remonte sur le podium, tu assures les choeurs de ce petit punk sautillant, et puis, tu penses à Marine Le Pen et tu lèves un doigt en son honneur.
Puis vient un titre qui doit faire augmenter notre espérance de vie, 'Stay close to me', pour rire, le salaud  vient gueuler dans l'oreille d'un cameraman qui ne bronche pas.
Après la cover de Louise Attaque' Je t'emmène au vent' et quelques considérations sur le pognon et la qualité intellectuelle de leur musique, vient 'Don't want to be a star', dédié à Johnny, suivi par le standard jazz ' I've got the world on a string'.
Frank Sinatra a failli dégueuler.
On passe à l'épreuve de qui saute le plus haut pendant  'Stand as one' ;
'Warp' des Bloody Beetroots, 'Tamachute' et 'Ghost' chanté torse nu, les tatouages n'ont pas disparu à la lessive, nous conduisent vers le point fort du set, ' Killing in the name of'' de RATM, un truc qu'on écoutait à quinze ans, alors que toi, gamin, tu n'as que Maître Gims pour te pourrir les pavillons.
Le show ayant enflammé l'audience prend fin avec ' Bastard song' et c'est dans le public que la clique vient interpréter la jeunesse emmerde le Front National.
Ouais, c'était tonique, Jim!

20:00 Django Django.
Le groupe formé à Londres, en 2009, alors que ses composantes s'étaient rencontrés dans une école artistique à Edimbourg,  a sorti un troisième album, 'Marble Skies', en janvier et tourne depuis deux mois pour le promouvoir.
Ce soir, un arrêt en Côtes-d'Armor pour présenter leur dance music truffée d'éléments psychédéliques ou krautrock et d'harmonies vocales aussi ensoleillées que la météo du jour. 
 David Maclean (drummer ), Vincent Neff (singer, guitare, percussions), Jimmy Dixon (bassist et chant) et Tommy Grace (synths), ne peuvent dissimuler leurs origines anglaises, il n'y a que les angliches à pouvoir porter des tenues aussi farfelues sans sombrer dans le ridicule.
La setlist de la soirée fait tout naturellement une belle place au dernier méfait, Jimmy attaque ' Marble Skies' au chant sur fond de beats lunaires, sans pause, le quartet embraye  sur 'Shake and tremble' poussé par une basse post punk, à nouveau les harmonies vocales séduisent les amateurs de douceur, le savant derrière ses synthés élaborant des sonorités évoquant Hot Chip.
Pour le sautillant et psychédélique ' Tic Tac Toe', ses petites mains frôlent un theremin , manifestement la jeunesse locale a accroché et gigote en mesure.
This is going to be wild, prophétise Vincent avant d'amorcer les titres suivants, un son de sirène, une guitare surf, une profusion de percussions, Saint-Brieuc ...do you feel the energy rise?..., ' dans le désordre, on a entendu des titres tels que   ' First light' , 'Waveforms' , a new song soulignant le contraste immense entre la sophistication des Londoniens et le rock terre à terre de Mat, 'Surface to air' avec des lignes piquées au 'Rapture' de Blondie.
L'imparable 'In your beat' est  suivi par le tempétueux ' Storm' , à tes côtés toutes les gamines se trémoussent, ce qui n'échappe pas au groupe, visiblement ravi.
Vincent a ramassé une acoustique avant de proposer le pétillant  'Champagne', il s'approprie la basse pour la dernière d'un set chatoyant, 'Silver rays', dominé par l'élément percussif et les gimmicks de Tommy.

Pour aller avaler un sandwich merguez, tu choisis de faire l'impasse sur la prestation de VALD.
T'es à peine plus ouvert que Ardisson, le rap, tu digères à doses infimes.
Valentin Le Du fait le buzz sur la toile depuis cinq/six ans, ses deux albums se vendent comme des petits pâtés  croustillants  de Pézenas, à déguster en vidant un Picpoul de Pinet, les moins de 20 ans le considèrent comme un génie absolu, les ancêtres, condescendants, l'ignorent ou le descendent connement, en le traitant d'abruti.
T'étais revenu sur place pour assister à la seconde moitié du show, tu as suivi, de loin, les mouvements de foule, tu as supporté les cris hystériques de gamines exaltées, tu as vu des ados complètement pétés se bousculer sans pitié, la sécu a été obligée d'extraire quelques excités de la masse, toi t'as écouté le discours de VALD et de son copain pendant quelques titres.
 ' Megadose', tu comprends l'engouement des gamin(e)s sans le partager, un mec qui baratine un truc du genre...
Fuck, montagne de doses, faut qu'j'combatte le trône
Contacte le boss, faut qu'dans son trou d'balle je zone... 

ne peut que  plaire aux lycéens.
'Possédé' où sa voix semble passée au mixer, 'Si j'arrêtais' , 'Gris' et les autres tirades sont reprises en choeur par la jeune génération qui s'identifie aux textes récités par le rappeur, que certains comparent à Eminem.
Question de générations, celles nées avant l'avènement du net, se sont réfugiées près des buvettes pour contempler  leur  progéniture s'éclater.
Un sexagénaire à sa moitié: c'est de la musique, ça?
T'as continué ta route en te promettant de revenir aux premiers rangs pour le set des revenants rennais.

Le concert événement que les anciens ne voulaient manquer sous aucun prétexte était celui de Marquis de Sade.
En septembre 2017, après avoir disparu en 1981,  le groupe de cold wave refoulait une scène de Rennes pour un concert qui devait être unique.
Ce show est devenu un album,  '16/09/17 ', la magie ayant opéré, le divin marquis a repris la route pour une série de concerts en 2018.
Il est  passé 23:00 , une intro lyrico spatiale et des visuels stellaires annoncent l'arrivée de Philippe Pascal, d'une élégance aristocratique/  Franck Darcel et Xavier Geronimi ( guitares)/ Eric Morinière ( batterie) et Thierry Alexandre ( basse).
Daniel Paboeuf ( saxophone) et Paul Dechaume ( claviers) les rejoindront plus tard.
Le set débute par ' Set In Motion Memories', le premier morceau de 'Dantzig Twist'.
Les climats brumeux, la tension palpable, les guitares post punk et le phrasé  noble de Philippe Pascal, tout y est, on replonge en pleine cold wave.
'Henry' est tout aussi désespéré et étouffant,... she shut you in a box... ne convient pas aux claustrophobes.
La gestuelle maniérée du chanteur, son visage ridé, interpellent tandis qu'il interprète 'Who said why'.
Il grimace un sourire, bonsoir Saint-Brieuc, nous sommes Marquis de Sade, puis attaque le nerveux  'Final fog' avant de prendre place sur un tabouret pour proposer un  torturé et lent  ' Boys Boys'.
Le fantôme de Lou Reed, soudain, surgit des ténèbres, l'album 'Berlin' et ses angoisses!
'Smiles' , 'Air tight cell', précèdent le chef-d'oeuvre 'Rue de Siam', d'une lenteur maladive, le texte est récité/chanté en dialogue avec Frank Darcel, à l'arrière le sax se lamente, la sensation de désespoir est palpable, le public subjugué retient son souffle, le morceau, comme sur l'album est suivi par 'Submarines and icebergs', un landscape post rock.
L'industrielle marche funèbre  ' Nacht und Nebel' nous rappelle que Patrick Marina Nebel est parti  il y a bien longtemps.
'Cancer and drugs',  scandé par  le chanteur, repose sur un fond musical que n'aurait pas renié Gang of Four.
Place à 'Skin disease' , un titre frénétique, des visuels empruntés à Fritz Lang, ce qui explique le jeu expressionniste du leader.
Abattement, anxiété, effroi, ça ne rigole pas dans le 'Silent world', la suivante,  '  Wanda's loving boy', sa rythmique dansante, dominée par les pulsions de la basse, les poussées incisives du sax, le thème sado-machiste, n'a pas pris une ride.
C'est par un cri déchirant que débute 'Walls', pour intensifier notre effroi, le tableau de Munch apparaît sur l'écran, ta voisine frissonne, comme sur l'album, 'Conrad Veidt', toujours le cinéma expressionniste, succède à la plainte et clôture le concert.
Un bref salut de la main, bonsoir, merci, et le Marquis regagne les ruelles sombres nous laissant pantelants sur la place glaciale.


Pas de Fakear à ton programme, direction le lit conjugal!













 

The Red Goes Black - Festival Art Rock ( forum de la Passerelle) - Saint-Brieuc - le 18 mai 2018

The Red Goes Black - Festival Art Rock ( forum de la Passerelle) - Saint-Brieuc - le 18 mai 2018

35è édition du festival briochain,  du vendredi 18 au dimanche 20 mai 2018, le centre de Saint-Brieuc vivra au rythme du festival, des concerts à la pelle, de la danse, du cirque, du théâtre, des spectacles de rue, de l'art, des installations vidéo et le rock'n toques pour les gourmets.
L'épisode 2018 devrait être le dernier présidé par Jean-Michel Boinet qui, il y a peu, a annoncé que l'heure de la retraite avait sonné.

Après avoir récupéré le bracelet donnant accès aux scènes payantes, tu décides de faire un crochet par le Forum de la Passerelle où, à 17h,  The Red Goes Black  doit ouvrir le festival par un concert gratuit.
Le combo de  Douarnenez n'est pas constitué de néophytes,  plusieurs d'entre eux ont fait partie de Mojo Factory qui  balançait des reprises soul et blues, avant de décider de jouer leur matériel, ils gagnent le Tremplin Pays de Cornouaille, participe aux Jeunes Charrues et, tout naturellement, enregistre un premier album, “I quit you dead city”, en 2015, suivi par le flambant neuf ' Fire'.
17:01,  Tsu Tsunam, c'est pas une mouche exotique, mais un batteur/ Joe Chatterton , le fils d'une lady, à la basse/ le pas si roux, Pete Le Roux à la guitare/le chef,  Damien Gadonna au chant et à la guitare et Thomas Schaettel aux claviers, rappliquent et après un incisif ' Salut, tout le monde' , le tsunami de l'équipe démarre le set par ' Mr Something', alors que les copains n'avaient pas encore ramassé leurs jouets.
D'emblée, t'as pigé que t'as pas à faire à des tripoteurs concoctant un synth rock pour adolescents boutonneux, il y a des accents sudistes dans ce rock musclé , tu ignores si la région de Douarnenez est swampy, mais leur cocktail est plus proche de gens tels que Black Oak Arkansas ou Atlanta Rhythm Section que des groupes participant à la fête interceltique.
Donc, les bombardes ou binious, tu oublies.
' Shadow dancer' se retrouve sur le dernier né, ton esprit, pas très clair, avance Leon Russell.
Le purulent 'If one day' illustre parfaitement leur amour du travail des Black Keys.
'Fire' démarre au ralenti, de petites flammèches crépitent avant de voir les bûches  s'embraser, pas aussi sexy que le 'Fire' du Boss repris par les Pointer Sisters, mais vachement chaud, tout de même.
Saint-Brieuc, on connaît, après  Douarnenez, c'est la ville qui nous a accueillis le plus fréquemment, voici ' 'World in a bottle'. Le groove suinte de partout, le petit orgue fait merveille, les guitares s'en donnent à coeur joie, quant à la rythmique, c'est le ciment  sans lequel rien n'est constructible.
'Blu bags of shame' est suivi par ' A wave will rise', bordel, c'est dur à prononcer, constate Joe.
Sur l'album, Lady Wray prête sa chaude voix pour  flirter avec Damien.
Des harmonies vocales, dignes des Doobie Brothers enluminent ' Nobody but me' et le gospel ' Broken man blues' évoque aussi bien les morceaux les plus lents du Zep, que certains titres de Fleetwood Mac, époque Peter Green.
Cette pièce aux climats ténébreux est un petit chef-d'oeuvre, auquel ils ont collé 'All I want'.
'I.T.N.O.G' a été écrit après les attentats de Paris, pas de Lisa Kekaula ( The Bellrys), ce soir, mais ce rock nerveux offrant des senteurs The Who remue salement.
Le clavier a ramassé des handshakers, il en use pendant 'Sweet melancholy', un blues non exempt de disto.
Un coup d'oeil du côté de l'organisation, encore une?
Ja!
Le percutant et heavy  'Missing light', décoré d'une séquence incantatoire,  achève un set brillant.


.

mercredi 16 mai 2018

Au cahier des décès: Mikhail Alperin, Ben Graves, Daniel Bond, Scott Hutchison, Carl Perkins ( NZ) , Gayle Shepherd

61, Ukrainian-born Norwegian jazz pianist,  Mikhail Alperin membre du Moscow Art Trio est décédé le 11 mai.
Ce maître de la musique improvisée a enregistré huit albums avec le Moscow Art Trio, mais aussi une série de disques chez ECM, dont 'First Impressions' avec John Surman.
Sa musique, au carrefour du jazz, du classique et du folk, convenait parfaitement à la politique du label.

Ben Graves, ex-batteur de Murderdolls, un horror punk/heavy metal combo californien est décédé d'un cancer le 9 mai.
Il était âgé de 46 ans.
Ben a également officié au sein de Dope et Pretty Boy Floyd.

 Daniel Bond était guitariste chez No Zodiac ( brutal death metal from Chicago) de 2009 à 2012.
Il est décédé le 5 mai.


 Le corps de Scott Hutchison a été retrouvé  dans l'estuaire de River Forth ( Ecosse) le 10 mai, le leader de Frightened Rabbit avait été porté disparu la veille.
Le groupe avait enregistré cinq albums, le dernier 'Painting of a Panic Attack' en 2016.
En 2017, Scott avait formé le supergroupe Mastersystem avec son frère Grant, Justin Lockey ( Editors) et James Lockey ( Minor Victories).

 Carl Perkins, aucun lien de parenté avec Blue Suede Shoes, est décédé en Nouvelle-Zélande le 9 mai, il avait 59 ans.
Cette véritable star du reggae chez les Kiwis faisait partie de House of Shem dont l'album ' Island Vibration' s'est retrouvé à la première place des charts de N Z en 2011.
Papa Carl, comme il était surnommé aux antipodes, a  aussi fait partie de Herbs et Mana. 

 MaryLou Shepherd est désormais la seule survivante du vocals quartet Shepherd Sisters, après le décès de Martha en 1992 et de Judith en 2009, Gayle vient de trépasser ce 7 mai.
C'est en 1957 que les soeurs défrayent les chroniques avec  'Alone (Why Must I Be Alone)', repris par Petula Clark ou les Four Seasons.
Les Shepherd Sisters enregistreront une trentaine de singles, plus aucun n'atteindra les ventes qu'avaient connues ' Alone'.



dimanche 13 mai 2018

La Traversée des Géants- Fest-Noz avec Sterne- Quai Neuf à Paimpol- le 12 mai 2018

La Traversée des Géants- Fest-Noz avec Sterne- Quai Neuf à Paimpol- le 12 mai 2018.

 La Vallée des Saints, l ' île de Pâques  bretonne, située sur la colline de Quenequillec à Carnoët, fête ses 10 ans.
A terme le sanctuaire sera composé d'un parc de 1000 statues de saints bretons, la vallée a imaginé « La Traversée des Géants ».
Chaque année, la statue géante d’un saint du Breizh  sera sculptée dans un pays celtique, traversera la Manche à bord d’un vieux gréement et viendra enrichir la galerie d’art monumental.
Cette année le  saint patron de Cornwall, Saint Piran, doit rejoindre l'Armorique sur la Nébuleuse qui jettera les amarres sur le Quai Neuf à Paimpol le 12 mai, à 18h.
L'effigie viendra trôner aux côtés de Azenor et Konan qui surveillent l'entrée du port du haut de leurs six mètres, avant de mettre le cap vers Carnoët.
Plusieurs animations sont prévues toute la soirée pour célébrer l'événement, le bagad de Minihy Tréguier, les Sonerien da Viken, accueilleront l'arrivée du saint en musique, ensuite place au fest-noz, suivi par des deejays.

17:50, grosse effervescence, il arrive, il arrive, crient les gosses.
Zorro?
Idiot, le dundee thonier, sur lequel  est allongé le géant de six tonnes, le faux bagad ( pas de percussions) Sonerien de Viken  ( ils ont décidé de sonner "jusqu'à la fin...) se met en route pour donner l'aubade, cornemuses et bombardes retentissent, l'identité bretonne se porte fièrement, à l'image de barbe blanche, au crâne glabre,  hissant haut le drapeau de la confrérie.
Cantiques, marches, air des cloches et autres mélodies résonnent, à la grande joie des badauds, venus saluer le saint, né outre-Manche.
Les températures saints de glace, malheureusement, ne prêtent guère à la flânerie, après la prestation des sonneurs, le public, peu à peu, déserte l'embarcadère tandis qu'un premier groupe s'active en vue du Fest-Noz.
Je te paye une glace, tendre amie?
Tu te fous de moi, un rhum à la rigueur!

19:00 Sterne!
L'hirondelle de mer, née du côté de Saint-Cast-le-Guildo en 1990, a déjà pondu plusieurs oeufs musicaux, leur dernier né, baptisé '3' date de 2017.
Le palmipède blanchâtre à calotte noire se produit essentiellement lors de Fest-Noz, son ambition se résumant à faire danser les paroissiens en s'amusant sur scène.
Ils sont quatre, celui qui a le plus de bouteille, Serge Bouteille aux flûtes, de 8 à 19 cm, et hautbois, celui qui porte des mitaines, Morgan Gilet, à la mandoline et au biniou, de temps en temps il fredonne un air, Marine Hamon au violon et Gaël Soulabaille à la guitare sèche et, sans prévenir, entament le concert par une gavotte, histoire de se réchauffer.
Très vite, une trentaine de ballerines, avec ou sans cavaliers, envahissent le bitume  pour entamer une séance de fitness, ne nécessitant pas une tenue réglementaire, pros et  novices cohabitent!
Une seconde chaîne se forme sur la pièce suivante, caractérisée par de nombreux changements de rythme, Morgan poussant la chansonnette pour terminer la farandole.
Serge propose un pach pi doublé, allègre et virevoltant,  Yvonne est perplexe, pourquoi doublé?
Sais pas, réplique Baptiste, tu démarres en avançant le pied droit et tu fais comme les autres!
Souplesse et endurance sont requises, sur le macadam, tu notes différents styles, il y a les sérieux,les petits rigolos, les vite essoufflés, les infatigables, les acrobates, les peu doués, les bedonnants, les sardines, les chauves, les barbus, les écoliers, les fossiles agiles, les marins, les bigotes, les mercenaires et les touristes, tous se tiennent la main  et se meuvent avec plus ou moins de grâce.
Après un rond de Loudéac sans couac, l'oiseau attaque une danse plus complexe, pratiquée en couple, certains essayent la tripartite. 
N'étant guère savant tu hésites entre une scottish, une polka, une mazurka ou le boogaloo.
Le ciel était menaçant, il devient agaçant, une méchante pluie mouille le pavé, nos crânes et les mollets des fans de bermudas, elle finit par décourager les moins patients qui s'éclipsent.
Le groupe poursuit sa croisade, ce n'est pas un léger grain qui va nous démoraliser.
On vous signale qu'à l'issue du bal on a des CD's à vendre, vous faites votre prix,  ils enchaînent sur un kas-a-barh, pratiqué du côté de Vannes.
Madame te tire par la manche, on y va, je caille.
Oui, mon pigeon, on se casse, on boira un remontant au coin du feu!



samedi 12 mai 2018

Festival La Morue En Fête - Hoa Queen- Binic - le 10 mai 2018

Festival La Morue En Fête - Hoa Queen- Binic - le 10 mai 2018

Après la prestation de Fortunes de Mer, le programme musical fait une pause, il ne reste qu'à déambuler durant 75' dans le port.
Les terrasses ont fait le plein, malgré la relative fraîcheur, t'as plus envie d'un grog que d'une citronnade, madame se tire, only the lonely (dum-dum-dum-dumdy-doo-wah) know this feelin aint right (dum-dum-dum-dumdy-doo-wah)... te trotte dans la tête, tu ne vas pas pleurer, Jeannette, en désespoir de cause, tu assistes à l'exercice de balance de Hoa Queen, il sera long, le groupe s'octroie le 1/4h académique avant d'entamer le concert.

Pour élucider le choix de l'appellatif, tu te rabats sur la page facebook du combo qui fait dans le poétique:  Hoa Queen est une fleur qui vient d’ailleurs. Sa blancheur explose au cœur de la nuit pour disparaître aux premières lueurs. Fulgurante, éphémère, elle offre sa beauté qu'aussitôt on la perd. Ses pétales ne goûteront jamais la rosée...
Ailleurs, le Groenland, le Yémen?
Des érudits botanistes avancent le Vietnam.
Le groupe est né en 2017, les instigateurs étant Aurélie de Chalvron ( voix, sublime) et Eric Cervera, guitariste hors-pair, amoureux du vibrato et membre de plusieurs groupes ( Captain America is Dead, Flowers for Lucy, Ultra Bullitt, Near Deaf Experience, Brieg Guerveno ), leurs complices, tous doués, sont Aude le Moigne, multiinstrumentiste maniant le banjo, la guitare, la steel guitar, la batterie et se chargeant des backings/ Xavier Soulabail à la basse et backings et Joachim Blanchet passant des claviers à la batterie.
Tout ce beau monde a enregistré un album qui sera en vente à partir du 8 juin 2018 chez Beast Records.

Départ en vocalises, sur fond d'orgue liturgique, accompagné par une guitare surf, Hoa Queen propose une version personnelle du gospel/blues ' Lord, I Just Can't Keep from Cryin' ' de Blind Willie Johnson, la voix de  Mademoiselle ( comédienne, choriste, membre du Gospel Project, Lili à l'époque)  te prend aux tripes, le fond musical te projette loin des Côtes d'Armor pour te larguer dans le Sud des States, du temps de la ségrégation raciale.
Le banjo entame 'Willow', un nouveau roots rock/ alt country/americana qui évoque Anna Calvi, si pour toi, Willow est un saule qui pleure, chez Hoa Queen il s'agit d'une femme qui souffre et chiale en voyant son mec au bras d'autres nanas!
Le  salix matsudana est tordu!
Approchez-vous, braves gens, Hoa Queen n'est pas une vipère et n'a jamais mordu personne, venez faire la connaissance de 'Betty'.
Une bonne femme aussi sensuelle et givrée que  Betty Blue dans 37°2 le matin!
C'est quoi ce carillon?
C'est l'heure de la messe noire!
Une downtempo ténébreux pour suivre, une autre fille à problèmes, 'June', au chant vénéneux whispering a lullaby.
T'es sous l'emprise, comment briser le sortilège?
T'es pas trop étonné de lire, à droite et à gauche, des gens comparant les chansons de Hoa Queen aux Murder Ballads de Nick Cave.
Aurélie nous promet une première histoire de femme nettement moins noire, la 'Jungle girl', non repris sur l'album, vadrouille parmi les lianes, entourée de singes, gorilles et autres bestioles exotiques.
Aucune trace de Johnny Weissmuller, mais ça remue dans la brousse.
'Lily Dale', un poème de John-Antoine Nau mis en musique par Arthur H, leur va comme un gant de boxeuse amoureuse, l'orgue, aux résonances Ray Manzarek, décore de belle manière  ce blues lunatique.
Sur les premiers accords  de 'Fever', voici 'Eve' , un swing roots édénique, suivi par ' Norma Jeane' écrit en pensant à celle qui affirmait 'Diamonds are a girl's best friend'.
Le timbre d'Aurélie évoquant ici Geike Arnaert, ex-Hooverphonic.
'Marjorie' nous plonge en plein dans les sixties, l'époque où Phil Spector couvait quantité de girl groups, évidemment le propos est moins da doo ron ron, il est question de fusillade et de tôle.
Changement radical de style avec ' Lizzie' , un rock violent décoré d'un duel de guitares pas paisible.
Aude passe à la steel guitar pour introduire l'épileptique 'Aileen' , le groupe cite PJ Harvey, tu pensais à Grace Slick de Jefferson Airplane.
Ce set brillant est conclu par une plage en espagnol, 'Lucia' .
Mais pourquoi des images de ' Lucía y el sexo' s'imprègnent-elles dans ta rétine?
Un grand concert, un futur grand groupe, Binic ne s'y est pas trompé et réclame leur retour.

Coucou, vous êtes gentils, malheureusement le stock est épuisé, on vous refait 'Norma Jeane'.
Joe DiMaggio a craqué, Mrs Robinson aussi!








vendredi 11 mai 2018

Festival La Morue En Fête - Halszka et Fortunes de Mer - Binic - le 10 mai 2018

Festival La Morue En Fête - Halszka et Fortunes de Mer - Binic - le 10 mai 2018

Du 10 au 13 mai, c'est la fête de la morue à Binic, le grain de beauté des Côtes d'Armor.
Il y a deux siècles, l'attractive station balnéaire était  premier port de pêche à la morue, les marins du coin se tapaient l'Islande et Terre-Neuve pour aller pêcher ce poisson à chair blanche.
Depuis 21 ans, Binic rend hommages aux marins, partis sur leurs goélettes jeter leurs filets à l'autre bout du monde, souvent au péril de leur vie ( cf ' Pêcheur d'Islande 'de Pierre Loti).
Cette année, les morutiers du Nord du pays ( de Dunkerke à Dieppe)  ont été invités  à participer à la fête.
Au programme: dégustation de morue à gogo, animations en tous genres, du spectacle de rue à la danse traditionnelle, et plusieurs concerts, chaque année l'événement attire la toute grande foule sur les quais du port, il n'en sera pas autrement en 2018.
T'es garée où, ma biche?
A 3 kilomètres d'ici!
Mince, je te paye une bière?
Pas de refus.
Après une balade  touristique, c'est l'heure de rejoindre la Place de la Cloche où doit se produire Halszka !

L'affiche disait Halzska, tu pensais à un groupe jamaïcain dont les membres avaient le cou allongé, tu t'es trompé, l'imprimeur aussi: Halszka, ex- Owly Shit, n'a rien de commun avec Madness, l'affiche, toujours, disait rock californien et grunge, sottement tu voyais le Grateful Dead ou les Byrds, t'étais à côté de la plaque!
Point un, Ian Dilly, David Zouazoua (?), Jean-Stef  et Alex ne s'expriment pas dans le même vocable que celui de Tonton Sam, leur  morceau initial  a été baptisé 'En rester las', d'après le bout de papier allongé aux pieds du chanteur, on n'a pas vraiment entendu du grunge, mais on a aimé le côté Noir Désir de la compo.
'L'envers' était tout aussi énervé, les premières touches Pearl Jam sont arrivées avec l'écorché 'Azur'.
On te cite les titres avec les réserves d'usage, aucune trace discographique, et ce que confectionnait Owly Shit portait un intitulé anglophone.
Tu dis, bébé?
Tu vas assister au concert de Fortunes de Mer à 350 mètres, je te rejoins dans 10 minutes!
Le downtempo dramatique 'Progressivement' a beaucoup plu à Rosie et à sa frangine et le rock alternatif mordant 'Embrasser le soleil' présentait à nouveau de forts relents Bertrand Cantat.
SMS: tu viens?
Jawohl, à regret tu quittes la cloche et ses terrasses, pendant le soundcheck, Halszka t'avait foutu les boules, une fois sur scène, les jeunes gens ont rectifié le tir pour fournir un set intéressant.

Il faut fendre la foule pour accéder à la Place le Pommelec où Fortunes de Mer a entamé son récital.
Etienne  Delahousse ( accordéon diatonique)  et  Etienne Miossec ( chant) ont créé le groupe en 2003/ 2004 pour redonner vie aux chants de marins traditionnels, plusieurs musiciens sont venus étoffer la formation, certains sont partis pour être remplacés par d'autres. En cette fin d'après-midi, les matelots sont accompagnés, sans doute,  par  Daniel Calmejane à la guitare et Philippe Richard ( banjo, violon, flûte).
Tu arrives face au podium tandis que l'équipage entame la berceuse 'Bugel En Enez' de Hervé Guillemer, décédé en 2015.
Les vétérans à nos côtés fredonnent la mélodie et, après avoir séché une larme, s'apprêtent à suivre le quartet qui a décidé de quitter Ouessant pour  mettre le cap sur Liverpool et écouter la sombre histoire du 'Gabier noir' , un pauvre gars qui traînait trop avec les poules et s'est fait plumer!
Pour célébrer la morue, quoi de plus normal de se fendre d'un voyage vers Terre-Neuve, 'Lettre d'Islande' de Hervé Guillemer .
La vie d'un marin n'est pas toujours drôle, tu te demandes pourquoi, le sailor, à terre,  est souvent drunken...  Way hay and up she rises,  early in te morning...., lis le début de la lettre:
'Voici un mot de moi de l'île de Saint-Pierre
Là où il fait si froid nous avons touché terre
Pour y livrer tous nos cabillauds
Qu'il faut décharger par paquets sur le dos.".
Mélancolie et vie maritime coudoient, forcément!
Après ces instants émouvants, nous vous proposons deux chants à danser.
En piste, les mollets frémissants, voici un an dro et un hanter dro.
'Trois matelots de Brest' et 'Les voiles rouges et carrées' ont rameuté la moitié de Binic sur la piste de danse.
 Tu viens dans la ronde, dit-elle?
T'as répondu, euh, elle a soulevé les épaules et  a tourné avec les gens du Goëlo.
Le collectif enchaîne sur un chant de travail, 'Le clipper en campagne' pour terminer ce tour de chant, fort prisé, par ' Mon p'tit garçon', de Michel Tonnerre.
Allez, Jo, joue-nous l'Irlandais, Philippe Richard s'exécute, le violon s'envole, Binic bat des mains et, au terme du chant, réclame un bis!

Le formidable 'Sillon de Talbert' , du même Michel Tonnerre, termine en beauté un concert poignant, en tenant compte que le Sillon  a souffert des intempéries de l'hiver dernier, une brèche s'est formée, le fragile et magique cordon littoral  est-il irrémédiablement condamné?










mercredi 9 mai 2018

Pietje de Dood a encore frappé: Maurane, Steve Coy , Abi Ofarim, Tony Kinman, Maria Paris!

Le 8 mai, en ce jour où la  Belgique et la France célèbrent la fin des combats en Europe contre l’Allemagne nazie, les deux pays pleurent la disparition tragique de Maurane.
Stupeur, incompréhension, Claudine Luypaerts, alias Maurane, avait participé le 6 mai à la Fête de l'Iris, personne ne pouvait imaginer que dans la soirée du 7 mai, la chanteuse serait victime d'un infarctus dans sa salle de bain.
Maurane préparait un album de reprises de Jacques Brel, dont la sortie était prévue en 2019.
Depuis l'annonce de son décès, les hommages se sont multipliés, de Lara Fabian à Beverly Jo Scott en passant par David Linx , Sal La Rocca  et Typh Barrow, qui avait interprété  "La Chanson des vieux Amants"en duo avec celle qui a fait pleurer pas mal de monde avec le titre 'Sur un prélude de Bach' , tous soulignent le talent et la générosité d'une artiste qui était aussi capable d'avoir de grands coups de gueule.
A 57 ans, elle avait encore des choses à dire, le destin en a décidé autrement, too bad!
 Il nous reste sa douzaine d'albums contenant quelques tubes ( 'Danser', 'Les uns contre les autres', 'Toutes les mamas', L'un pour l'autre'....).

 Le batteur de Dead or Alive, Steve Coy, est mort durant le week-end, il avait 56 ans.
Il rejoint ainsi Peter Burns, le fondateur et chanteur du groupe, décédé en 2016.
Steve Coy était vraiment considéré comme l'homme à tout faire du groupe, initially he was the group’s drummer, later he took  on the roles of  guitarist, and keyboardist, and the band’s manager.
Le décès de Pete Burns avait signifié la fin du combo, Steve Coy n'avait plus fait parler de lui jusqu'à son décès.

Les plus anciens d'entre nous se souviennent d' Esther and Abi Ofarim qui, en 1968, plaçaient "Cinderella Rockefella" au sommet des charts.
Abi ( 80) nous a quittés le 4 mai.
Le couple  a connu un succès phénoménal en Allemagne jusqu'en 1970, année où Esther et Abi se séparent.
L'homme poursuit une carrière solo, guère brillante, après quelques démêlés avec la justice, il se lance dans la production et plus tard s'occupe d' oeuvres de charité.

 Country punk musician Tony Kinman has died at the age of 63.
Tony Kinman et son frangin Chip  ont fait partie des groupes  The Dils, Rank and File, Blackbird, et  Cowboy Nation. 
Ils avaient une nouvelle fois collaboré en 2018 surle projet  Ford Madox Ford, qui a sorti l'album 'This American Blues'. 

 Maria Paris, nome d'arte di Maria Rosaria Pariso , è stata una cantante italiana.
La chanteuse de Naples s'est éteinte le 3 mai, à l'âge de 86 ans.
Peu connue de l'autre côté des Alpes, Maria était considérée comme la cantante regina del Festival di Napoli, elle a, en effet, participé une douzaine de fois au célèbre festival aux pieds du Vésuve.
Sa carrière musicale s'étend de 1945 à 1970, 'E stelle 'e Napule ', 'Jammo jà', 'Nanninella allessaiola',
'Viene viene ammore' , 'Tarantella internazionale' sont quelques uns de ses succès.
Maria Paris était également actrice et comédienne au théâtre!

lundi 7 mai 2018

Tribute to Chet - Festival Jazz ô Château - au Casino de Saint-Quay -Portrieux- le 5 mai 2018

Tribute to Chet - Festival Jazz ô Château - au Casino de Saint-Quay -Portrieux- le 5 mai 2018

Déjeuner sur le pouce, une séance de 3/4 h de hâle sur la plage avant de rejoindre le Casino de la coquette station balnéaire pour assister au Tribute to Chet, proposé par Nathalie Aubinais (trompette), Johan Béreau (piano), Gilles Rivière (contrebasse) et  Jonathan Le Bon (batterie).
Il y a près de 30 ans, Chesney Henry Baker, Jr. perdait la vie, apparemment en chutant du second étage de l'hôtel où il séjournait à Amsterdam,.
Un voile de mystère plane toujours autour du décès du playboy de Yale qui, en 1988, ressemblait plus à un cadavre ambulant qu'à un sex symbol  plusieurs hypothèses existent: suicide, accident, meurtre d’un dealer?
La police amstellodamoise a conclu qu'il s'agissait d'un accident.

Le Tribute to Chet breton écume les salles depuis quelques années, il est composé de plusieurs professeurs de musique, Nathalie combinant le rôle d'enseignant et celui de chef de l'orchestre d'harmonie/ Johan, qui s'occupe des touches en ce samedi ensoleillé, est également bassiste/ Gilles, le vétéran, fait partie de Breeze quand il ne se retrouve pas devant une classe et Jonathan est membre des groupes No Sugar Please et Tumbalek.
Le très souriant Johan  Béreau se charge des présentations, il dévoile également les titres interprétés dans un anglais imagé, le quartet ouvre avec ' For minors only' qu'on retrouve sur l'album 'Playboys' de Chet Baker et Art Pepper.
Ils embrayent sur ' Well you needn't' de Thelonious Monk, l'interprétation est fidèle, le jeu sobre et précis!
A défaut d'étincelles, le public du Casino expérimentera la rigueur, l'académisme et le savoir-faire des protagonistes.
La ballade ' Broken Wing' est du pianiste Richie Beirach, ayant collaboré avec Stan Getz et Chet Baker, lorsque celui-ci traversait une période sombre.
Une immense tristesse émane de ce poème, mélancolique à souhait!
Le côté didactique de la présentation et du rendu rappelle d'amers souvenirs aux élèves médiocres, les puristes apprécient le sérieux et l'esthétique de l'interprétation.
Les couleurs latino de 'Maid in Mexico' de Russ Freeman ont réjoui les amateurs d'exotisme, ensuite c'est en version trio, Jonathan peut sortir contempler un vol de goéland, que le l'assistance aura droit à 'Strollin', une promenade composée par Horace Silver.
Le jeu cristallin de Mademoiselle Aubinais repose sur la discipline et la concentration de ses complices.
'Summertime' , servi avant la pause, voit le piano se permettre une digression téméraire.
Break!

Reprise avec une extended version de 'Love for Sale', la composition de  Cole Porter caractérisée par son élégance et sa finesse, pour les tripes, tu as une boucherie à Caen.
En trio, 'Sad Walk'.
 Un feutre vissé sur le crâne, tu t'enfonces dans la nuit brumeuse, après t'être débarrassé de cinq allumettes refusant de créer une flamme,  rendez-nous la Red Star, tu t'allumes une Rothmans ( paquet bleu, je sais, ça fait efféminé), un clébard disgracieux lève la patte sur le réverbère envoyant une faible lueur, une patrouille de poulets ralentit pour te dévisager avant de reprendre sa route nocturne, il est encore loin ce foutu bar où tu pourras t'enfiler un Bourbon à  deux bucks, après avoir laisser pisser ton trench en l'accrochant à une patère.
 La vestiairiste sans âge, sans sourire, a vomi, "c'est cinquante cents", tout en continuant à feuilleter son roman-photo jauni.
Et la trompette reste ancrée dans ta cervelle!
Après le classique ' Just friends', l'équipe propose ' Django', un thème écrit par John Lewis du Modern Jazz Quartet, thème que Chet a interprété lors de son dernier concert.
C'est avec 'Autumn leaves', où comment la France a exporté ses feuilles mortes, que s'achève un concert sage, apprécié par la sérieuse clientèle du Casino qui s'agite pourtant pour demander un rappel.

' Just Friends' bis, ce soir, le groupe, qui doit remplacer un combo défaillant à Pommorio,  promet une troisième mouture!


dimanche 6 mai 2018

Lalilou Quartet - Festival Jazz ô Château -Le Poisson Rouge- Saint-Quay -Portrieux- le 5 mai 2018

Lalilou Quartet - Festival Jazz ô Château -Le Poisson Rouge- Saint-Quay -Portrieux- le 5 mai 2018.

La seconde journée du Jazz ô Château débute tôt, à 11h30', sous un soleil méditerranéen,  la terrasse du Poisson Rouge , le bar le plus accueillant du Port de Saint-Quay -Portrieux, reçoit le Lalilou Quartet.
Il t'arrive d'être verni, tu parviens à t'installer à une table face aux musiciens, le Maire, souriant, et ses nombreux amis devront se contenter du couvre-mur, ce qui leur permet d'assister au récital et, en se retournant, d'admirer les bikinis  sur la plage.
 Un quartet tout récemment formé, qui propose une promenade jazzy musicale et enjouée... voilà ce que disait la brochure, on s'attendait à contempler de jeunes pousses, on a vu et entendu de vieux briscards: l'humoriste Marc Rosenfeld (trompette), vu avec Couleur Jazz/ Christian Doutreligne (saxophone et clarinette), actif au sein de Big Ze Band et musicien au Conservatoire de St-Brieuc/ Philippe Pénicaud (piano), certains l'ont vu pianoter pour Treb Doo Wap ou lors d'un hommage à Pierre Perret et enfin , Karine Bonneau (contrebasse), membre de Toundra ou de SiiAn.
Que des visages souriants aux tables du bistrot, quoi de plus normal de commencer le concert-apéritif par 'Smile' de Monsieur Chaplin. 
Cet easy listening jazz convient glorieusement aux conditions météorologiques idéales et à l'absorption de cocktails, ta voisine ayant opté pour le  Campari, Martini rouge, quelques glaçons et zestes d'agrumes en pensant à James Bond.
Un second mellow tune, 'Our Spanish love song' de Charlie Haden , ne va pas la faire sursauter, paupières closes, elle a soupiré en pensant à un hidalgo lui ayant fait la cour du temps de Franco.
Les humoristes du samedi enchaînent avec panache sur 'C jam blues' , le standard de Duke Ellington.
...The song is well known for being extremely easy to play, with the entire melody featuring only two notes: G and C.... ce que confirme la trompette.
Brassens et le jazz, ' Dans l'eau de la claire fontaine' invite au farniente, l'archet caressant la contrebasse ajoutant une note plaintive à la mélodie, des goélands, émus, se sont posés sur une barque proche pour écouter la ballade.
Pause pour Aristide Bruant et son sax, 'Quiet temple' est joué en formule trio .
Tu dis, Shirley?
Quiet ne signifie pas énervé!
Merci, c'est clair, Donald Byrd peut se faire sentimental!
Retour du saxophone, exit le bugle, pour offrir ' Misty'.
Désolé, Madame Bovary,  pas de slow à midi, essayez le marin sirotant sa Lancelot à la table voisine.
Après une version sautillante de  'Softly As In A Morning Sunrise', les mousquetaires et Milady promettent du feu, deux bûches dans l'âtre on attaque  'Winter samba' pour finir le premier set par 'There is no greater love' la romance immortelle de Sonny Stitt.
Le jazz à papy a ses inconditionnels, tu en fais partie.

Une pause de 120 secondes est annoncée, elle avoisinera les 20 minutes.... 

Episode deux, ni  les personnages, ni le décor  n'ont changé, démarrage tout en murmures, malgré l'intitulé ' Whisper not,' au répertoire d'Art Blakey.
Ensuite la contrebasse engage ' Togo', le piano suit, les cuivres s'invitent au bal tout en restant discrets, le piano part en rondo, ça remue en Afrique!
Zoot Sims 'Recado Bossa Nova' permet la mise en évidence de la dextérité exceptionnelle de Madame Bonneau, Saint-Quay vibre!
Place au swing mordant de 'Smoke'em up' de Terry Gibbs auquel succède la ballade 'Que reste-t-il de nos amours', où quand Trenet et Michel Legrand ont décidé de faire pleurer les mammouths.
Herbie Mann a joué ' Another star' de Stevie Wonder, Lalilou Quartet aussi et c'était bien!
Béatrice:  '  Spartacus love theme'  me donne des frissons chaque fois que je l'écoute...
Tu es d'un romantisme décadent, ma chère Béa!
'The days of wine and roses' et 'The old country' mettent fin à cette promenade musicale d'un niveau supérieur.

Pour se quitter le Quartet nous propose un dernier vol, ' Bye, bye blackbird'  .
So cool, claironne un Brexité de passage dans le coin.


On déjeune sur la plage?
Oui, mon ange!



samedi 5 mai 2018

Cissy Street / Festival Jazz ô Chateau - Centre des congrès à Saint-Quay-Portrieux le 4 mai 2018

Cissy Street / Festival Jazz ô Chateau - Centre des congrès à Saint-Quay-Portrieux le 4 mai 2018

Après le préambule du premier mai ( The Little Messengers aux Viviers  de Saint - Marc), le festival Jazz ô Chateau n°4 démarre officiellement avec un concert, gratuit, de Cissy Street au Centre des congrès à Saint-Quay-Portrieux!
L'heure du coup d'envoi est ténébreuse, 19h30' disait  l'annonce web ,la brochure indiquait 20h, le facebook du groupe 20:30'.
Nous penchons pour ce dernier pointage.
20:35, une partie du public achève de dîner et pépie  sans éprouver de gêne, le groupe tient un ultime conciliabule, Denoual  glisse à sa compagne ... sont pas pressés, les sissies..;. il ignore, tout comme nous, que le retard est dû à l'absence du Maire pas encore revenu d'une inauguration à La Roche-Jagu. Dur, dur, la vie de politicien lorsqu'on cumule les fonctions de Maire et de Vice-président du Conseil Départemental..
Il est 20:45', le comité organisateur place son speech d'accueil, avant de céder le micro  au premier citoyen de Saint-Quay qui la joue concise.

Cissy Street, de Lyon, en piste!
Ils sont cinq:  Francis Larue : guitare, compositions/Vincent Périer : saxophone//Yacha Berdah : trompette, claviers/Etienne Kermarc : basse et Hugo Crost : batterie.
Ils ont sorti l'album 'Cissy Street' en 2017, un second ouvrage est en gestation, le concert de ce soir reprend des plages des deux opuscules.
In ne faudra pas plus de 66 secondes à l'audience pour comprendre que la soirée sera chaude, la guitare amorce un premier jazz fusion, funky et gluant en diable, quoi de plus normal, puisque Francis Street avoue que 'Jabo and Clyde' étaient les deux fameux batteurs de James Brown,  nous versons d'ailleurs une larme en nous souvenant que  John "Jabo" Starks est décédé en début de semaine.
La trompette passe derrière les touches pour ébaucher une seconde plage, mixant jazz rock volcanique  et éléments soul poisseux, un peu à la manière de Laurent Doumont dans le plat pays.
Titre?
'Untittled' jusqu'ici!
'Yemanja' une divinité aquatique au Brésil est venue saluer la Bretagne, du coup la température monte d'un cran, le petit Francis nous la joue Pat Metheny, ça chauffe, Marcel!
' A 3' prend des couleurs rock, non, ne va pas t'imaginer entendre du Gene Vincent, pense plutôt à Chicago, encore Transit Authority à l'époque, ou Blood, Sweat and Tears.
Virage downtempo, dominé par une trompette miel du Rhône-Alpes,  avec 'Blind blue' destiné aux daltoniens.
'Educ pop', qui termine la première mi-temps,  plaira aux amateurs de Kenny G, David Sanborn ou Roy Hargrove , mais aussi à ceux qui ne jurent que par Larry Coryell ou Al Di Meolia.

Une bière svp, on la boira sur la plage!

Reprise ondulée avec ' L'Hérétique', flirtant avec l'afro-cubain, Weather Report ou Return Forever, la wah wah et le sax se livrant un duel à couteaux tirés avant la reprise du thème et une échappée de la trompette.
Dis-nous, Francis?
L'hérétique, c'était le canot de sauvetage d'Alain Bombard...
Super, mec, le boa de tante Alise s'appelait Pipette!
La guitare introduisant 'Blamour' sonnait 'Round Midnight', c'est marrant car Monk jouait du piano, après on y a entendu de vagues échos de Michel Legrand, puis le sax nous a envoyé l'image de Gato Barbieri.
Et Mireille Mathieu, elle n'était pas là?
Si, aux toilettes, elle remplaçait Madame Pipi, sinon, ce truc était du style ballade hyper collante à écouter aux petites heures, en robe de chambre, un verre de Bourbon traînant à côté de l'électrophone, demande à ton grand-père ce que c'est, deux de tes phalanges caressant le chat qui s'évertue à faire ses griffes dans le canapé acheté à crédit, madame va encore hurler demain, à l'aube ( c à d à 10h).
Rythme soutenu pour le funk ' Shake', Yacha place un discours impétueux, le sax s'occupe de l'orgue, le chef s'amuse avec ses pédales, la rythmique assure sans gimmicks et sans failles, Etienne et Hugo ont reçu la permission de minuit, pas question de rester sur le bitume, direction les chemins de traverse, cette plage avoisinant les douze minutes est dédiée à Maceo Parker!
'Another world',  évoquant encore et toujours les  glorieuses seventies, est saboté par l'éclairagiste qui nous plonge dans l'obscurité, même sans réverbères, Cissy Street poursuit son trip sans perdre le fil.
Tu dis, Ariane?
Crétin, je me nomme Pénélope!
' La tour du pouvoir' est un hommage à Tower of Power et ' Groovement malade', vicieusement noir, clôture une prestation bouillonnante, ponctuée par un bis réclamé par l'assistance debout!
'Jiajia’s funk' voit tous les gens valides du coin entamer une danse réprouvée par les courtisans du Roi Soleil.

Demain, Cissy Street se produit sur la grande scène du festival



mercredi 2 mai 2018

Ils ont pris congé: Charles Neville, Rose Laurens, Tim Calvert, John "Jabo" Starks.

Charles Neville died of pancreatic cancer on April 26, 2018 at the age of 79.
 "Charlie the horn man", comme ses frères, Art, Aaron et Cyril, faisait partie des fameux Neville Brothers qui avaient embrigadé Ivan ( fils d'Aaron) et Ian ( rejeton de Art,) à l'aube du 21è siècle, pour compléter leur formation.
Le second des Neville Brothers avait débuté à 15 ans  au sein du Rabbit’s Foot Minstrel Show avant d'aller jouer au Drew Drop Inn à New Orleans.
Après avoir servi son pays, il tourne avec B B King, Bobby Bland et Larry Williams.
Après un séjour à l'ombre, il met le cap sur New-York pour jouer avec Johnnie Taylor, Clarence Carter et O. V. Wright.
Revenu à la Nouvelle-Orléans il se retrouve dans le groupe de son oncle, The Wild Tchoupitoulas et, en 1977, les frangins montent The Neville Brothers.
Une aventureuse prodigieuse qui nous laisse de superbes albums dont 'Yellow Moon' en 1989.
Tu as eu la chance de voir le groupe à l'Ancienne Belgique à l'époque, un grand souvenir!

Pour toute la France, Rose Laurens c'est le tube 'Africa'.
 De son vrai nom, Rose Podwojny, la chanteuse, d'origine polonaise, est morte le 30 avril  à 65 ans.
L'interprète aura enregistré neuf albums sur lesquels on retrouve des plages signées par de grands noms, Cabrel, Goldman, Yves Simon ou Yves Duteil, e a.
Rose Laurens avait été choisie par Robert Hossein pour interpréter ( sur scène et sur disque) le rôle de Fantine dans la tragédie musicale Les Misérables de Victor Hugo.
Son dernier album 'ADN' date de 2015.


Le guitariste Tim Calvert , décédé le premier mai ( maladie de Charcot), a tenu la six cordes chez Forbidden, le trash metal band de San Francisco et ensuite chez Nevermore qu'il quitte en 2000 pour devenir pilote de ligne.

Le nom du batteur  John "Jabo" Starks restera pour toujours associé à James Brown pour lequel il a travaillé pendant 5 ans, on l'entend, e a, sur 'Sex Machine' , 'Super bad' ou "Talkin' Loud and Sayin' Nothing".
L'homme aux baguettes magiques, qui s'est éteint le premier mai, a également collaboré avec Bobby Blue Bland et B B King. 

mardi 1 mai 2018

The Little Messengers - 4ème édition du festival Jazz ô Château - aux Viviers de Saint-Marc à Tréveneuc - le mardi 1er mai 2018

The Little Messengers - 4ème édition du festival Jazz ô Château - aux Viviers de Saint-Marc à Tréveneuc - le mardi 1er mai 2018

Le festival Jazz ô Château, dont c'est l'édition 4, se déroule du 4 au 6 mai 2018, si le gros du spectacle prend place au château de Pommorio à Tréveneuc, plusieurs concerts gratuits s'enchaînent à Tréveneuc ou chez les voisins,  à Saint-Quay-Portrieux.
En avant première, le mardi 1er mai à 11h30 aux Viviers de Saint-Marc à Tréveneuc, The Little Messengers se produisent pour un concert-apéritif , dans le patio du restaurant où les fruits de mer abondent!
Le soleil luit, la mer est d'un bleu à rendre malade tous les citadins respirant un air insalubre, une brise légère défait les coiffures sophistiquées, les mouettes et goélands voltigent au dessus des rochers, c'est presque l'heure de l'apéro, madame s'en tient au petit noir, tu optes pour une Leffe matinale, ce n'est pas un crime!
Le concert doit débuter à 11:30', le trio The Little Messengers est respectueux de l'horaire.
 Tom Schmidely (guitare) et les frères Renault: Alex  à la basse et Lucien aux percussions, doivent connaître The Jazz Messengers montés par Art Blakey, le choix de leur patronyme est judicieux.
Tu leur donnes quel âge, questionna-t-elle?
La petite vingtaine, pas plus!
 Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années, c'est pas Lange Jojo qui proférait cette maxime?
Tu confonds, mon ange, ce doit être Corneille!
Celui qui chante 'Parce qu'on vient de loin'?
Euh, un autre!
Le trio juvénile entame le gig par ' Stolen Moments' ( Oliver Nelson), la guitare prenant d'éclatants coloris Wes Montgomery, la fluidité du jeu du petit Tom est mise en évidence par la sobriété efficace de la rythmique.
Ils enchaînent, quel hasard, sur ' Blues March' d'Art Blakey; quoique la première version soit attribuée à Blue Mitchell.
Comme toute marche  qui se respecte elle est entamée par le batteur , à nouveau la virtuosité de la guitare étonne, le gamin égrène ses notes à la manière d'un pro ayant 35 ans de pratique.
Changement de style avec la fameuse 'A Garota de Ipanema' de Jobim.
La bossa nova est universelle, que ce soit à Rio, ou à Tréveneuc,  elle ensorcelle, dommage qu'Astrud Gilberto n'était pas libre pour se charger des vocaux.
De Rio à l'Illinois il n'y a qu'un saut, les jeunes pousses entament la blues ballad de Miles Davis, 'All blues', basse et batterie en métronomes permettent à la guitare de broder en finesse.
Brillant!
Duke Ellington, ' Caravan', t'as failli appeler le paradis en What's up pour que ton père entende cette version étincelante.
Un couple d'hirondelles, à l'oreille musicale, marivaude au dessus de nos têtes, Ali Baba, en vain, scrute l'horizon pour tenter d'apercevoir des camélidés, dans le ciel, ni mirage, ni soucoupe volante.

La pause permet au comité organisateur du festival de  clarifier l'affiche!

Second set.
Tom Schmidely avait annoncé les deux premières plages, il est resté muet pour la suite, au public de tenter de coller une étiquette sur les autres thèmes interprétés, ce qui n'est guère évident lorsque les morceaux sont arrangés pour la guitare.
Ce préambule ne peut masquer notre fatale incompétence, tout au plus peut-on avancer avoir entendu une sérénade pas vraiment baroque, le bondissant ' Billie's bounce' de Charlie Parker, probablement un Thelonious Monk permettant le tir en rafales, un autre uptempo ne facilitant pas l'ingestion de cacahuètes, ' So What' de Miles, façon Ronny Jordan, dans lequel ils ont inséré 'Impressions' de Coltrane, ils n'ont peur de rien, et, enfin, ' Killer Joe' voyant la basse dégainer avant les autres et le trio chantonner le refrain Killer Joe don't you go ... en souriant.
That's all, folks!

Un bis, les enfants?
C'est légèrement incongru de proposer ' The Chicken' de Jaco Pastorius dans  une cantine dont la carte mentionne homards, langoustes, langoustines, moules ( en saison), crabes, araignées ou soles, mais les clients ont plutôt bien réagi aux sonorités funky et au groove dégoulinant du poulet proposé par ces trois gamins, promis à un avenir souriant!