dimanche 6 novembre 2016

Album- Dan Barbenel - Little Black Book

     Album- Dan Barbenel - Little Black Book

Dan Barbenel a inhumé Mr Diagonal et le Black Light Orchestra qui l'accompagnait, Red Rabbitt s'est taillé avec le Petit Chaperon Rouge, en 2016 , Dan officie sur les scènes sans nom d'emprunt, il redevient Dan Barbenel, né à Dundee, l'année où le club local ( Dundee FC)  devance son rival Dundee United, en terminant cinquième de la Division One, ce qui lui donne accès à la UEFA Cup.
Au printemps 2016, le singer-songwriter, qui préfère  la classical casquette à l'horrible baseball cap, a sorti, sans tra la la,  un premier album solo ( chez homerecords.be) intitulé 'Little Black Book'.
Pour tous instruments: un piano et une voix!

Tracklist:
01. Black Pearl
02. Lady Madeleine
03. The Sound of Destiny
04. Stormbirds
05. Diana
06. My Lips are Sealed
07. Patagonia
08. The Mountain
09. Vie Eau Laine
10. Sex on the Beach
11. Humpty Dumpty
12. The Bomb
13. I Love my Brain
14. The King's High Table
' Black Pearl' la plage ouvrant le recueil donne le ton, Dan invite l'auditeur dans un univers  que tu peux cataloguer de piano-folk-pop-cabaret music
Comme la perle décrite dans la chanson, le ton est sombre, grave, intrigant, la palette utilisée évite les effets kitsch, Dan travaille dans la sobriété.
Tu pourrais tendre le bras à ' Lady Madeleine', l'inviter pour a little walk sur le 'Boulevard de la Madeleine' avec le titre des Moody Blues en bruit de fond
...what a beautiful dream, indeed... !
Qu'entends-tu, Dan, tu sembles prêter une attention soutenue à quelques chuintements inquiétants!
I hear ' The Sound of Destiny' et ça ne fait pas plus de bruit qu'un flocon de neige s'étalant sur le trottoir.
Un certaine conception de la fatalité, est-elle due aux origines juives de l'artiste?
Le texte de 'Stormbirds' est récité de manière solennelle, sur un fond classique, il nous rappelle qu'Erik Satie lui aussi  jouait du cabaret ( pas encore pop) au Chat Noir.
'Diana'   dépeint Lady Di sans glamour, le piano obsédant, la  voix fiévreuse  transforment ce gospel jazzy et glacial   en thriller lugubre.
Le court vaudeville ' My lips are sealed' , aucun lien avec le tube des Go-Go's de 1981, apporte un moment de détente bienvenu après ces instants de noirceur, il est suivi par 'Patagonia' un instrumental Terre de Feu.
'The Mountain', le seul morceau dont les lyrics sont imprimés en anglais sur le feuillet accompagnant l'album ( les autres textes sont en hébreu) , mixe réflexions philosophiques et exploit athlétique, le titre préféré d'Hillary, euh, non pas celle qui est ressortie déconfite après le résultat des élections, on te parle d'Edmund Hillary .
Le neuvième morceau, ' Vie Eau Laine' , est  une romance désuète pour un prénom  qui l'est tout autant.
Pour amateurs de baroque pop ( chamber pop) de qualité, ceux qui écoutent Van Dyke Parks The Divine Comedy, Scott Walker ou Tindersticks.
Dan nous invite pour un  nouveau petit tour au cabaret avec ' Sex on the beach'.
Dis, ce n'est pas Henri de Toulouse-Lautrec, le monsieur qui reluque les jambes de la danseuse?
' Humpty Dumpty' baigne dans la même sphère, le ton est à la dérision, à l'ironie, à la légèreté.
Cette ballade pourrait se retrouver au répertoire de Pasadena Roof Orchestra.
Il n'est guère étonnant de lire les critiques rapprocher Dan Barbenel des loufoques Monthy Python ou du très British et spirituel  Noël Coward, ' The Bomb' chanté d'une voix emphatique constitue un bel exemple d'humour décalé.
Et que dire de ' I love my brain', une plage qui aurait certainement fort plu à Freddie Mercury.
Pour terminer le voyage, Dan nous propose une escale au Westminster Hall pour contempler   ' The King's high table' , une dernière plage empreinte de majesté et de grandeur.

Il reste à souhaiter que ce nouvel album connaisse une suite sur scène, un endroit où on découvre trop rarement ce réel et authentique talent!