mercredi 15 avril 2015

Will Butler - Ancienne Belgique ( Club) - Bruxelles, le 14 avril 2015

La veille du concert,  Anna-Hortense: Je cherche encore deux tickets pour Will Butler!
Effectivement, l'écriteau sold-out s'affiche à l'accueil de l'AB.
 Will, le petit frère de Win Butler, après dix ans d'Arcade Fire, décide de sortir un premier album solo, Policy', et de le défendre sur scène.
Après le nouveau continent, c'est l'Europe qui accueille  le multi-instrumentiste Texan, avec une halte chez nous.
Pas de support avait annoncé l'AB, 20:30, début des hostilités!

Et pourtant à 20:15', Will, tu peux pas te tromper, c'est indiqué sur son T-shirt, rapplique.
I'll play a few songs to warm up the crowd, sympa, le thermomètre indique 29° C.
Derrière le piano, une première ballade, manifestement un titre n'ayant pas trouvé place sur 'Policy',un brin asocial, William qui chante I wana be a liar...I don't want no friend...
Toujours derrière les touches, le même style d' exercice, un downtempo narratif et introspectif.
Il passe à la guitare et ajoute a lovesong, on a déjà entendu plus sympa que "I don't believe when you say you're innocent" comme mots d'amour.
Un quatrième morceau plus sec, toujours anonyme, avant d'être rejoint par deux petites nanas, une blonde et une noire, sur leur sweat, Julie et Sara, elles se partagent le piano, Will, grattant un  güiro, attaque un latino rock nonchalant, style Willy De Ville, pendant lequel il confesse I've never been drunk, I've never been stoned...
T'es pas obligé, de le croire!
Voilà, on revient dans cinq minutes for the real show!

Après ce hors-d'oeuvre amusant, la même troupe rapplique.
William Butler, vocals, guitars, keys - la blonde Sara Dobbs ( claviers, tambourin, cymbale et backings)  et la brune,  Julie Shore, his  wife's sister ( claviers, synthé, backings).
De gros beats electro, ' You must be kidding' est sur les rails, on est loin de l'indie aventureux d'Arcade Fire, Will nous plonge dans un univers rock garage/ paranoïd pop,  bourré de sonorités Velvet Underground avec une solide pointe Talking Heads.
Etonnant et électrique.
A l'acoustique, 'Son of God', traditional American rock, un rien foutraque, un peu comme les Violent Femmes.
Au piano,'When the sun comes up', un titre dansant décoré de jolies harmonies vocales, sans oublier un emprunt au 'All along the Watchtower' de Bob Dylan ( there must be some way out of here).
' Madonna can't save me now' peut faire penser aux New York Doll, tandis que l'énervé  'Something's coming' rappelle à nouveau David Byrne, avec un clin d'oeil à Jules... I came, I saw, I conquered, and then I went to bed.
Le  petit orgue New Wave d' 'Anna' nous renvoie vers Human League ou Taxi Girl, il n'y a pas à dire, Will Butler est du genre kaléidoscopique.
On passe au névrosé 'Clean Monday' qui par son côté DIY nous rappelle Kloot Per W, un autre iconoclaste notoire.
Après une romance gospel pour calmer les ardeurs, 'Sing to me',  il attaque la valse marine 'Luckiest sailor d'une voix de falsetto.
 'Cold'  éveille des souvenirs  'Sweet Jane' du Velvet , après ce fait d'arme il lui prend l'idée de saluer l'audience, good evening, bonsoir, ses leçons de Dutch ne lui ont pas permis d'ajouter goedenavond, puis il présente, facétieusement, ses copines .
 Après une reprise:  'The Death of Ferdinand de Saussure' des Magnetic Fields, le trio nous plonge en plein sixties pop avec 'Witness' , du coup il a décidé de prendre des intonations David Bowie.
 'What I want' évoque en toi des images de Mott The Hoople, et la handclapping one 'Surrender' ravira les amateurs de feux de camp.
Le set se termine rageusement avec le fulgurant 'Take my side'. 

Bis.
Unplugged, à trois dans la salle, c'est avec Smokey Robinson et  'Way Over There' qu'ils décident de prendre congé.

Un set pas toujours rationnel mais faisant preuve d'énergie et de joie de vivre.
Indéniablement Will Butler est ravi de jouer dans des salles de taille humaine.