Une seconde date belge pour les petits gars ( plus grands que l'autre) de Minneapolis, The Blind Shake, après La Zone à Liège, Le Magasin 4.
Pas trop de monde, juste assez pour ne pas avoir un trou dans la caisse, mais tous les voyous de la capitale, sauf Cath. Garage, s'étaient donnés rendez-vous près du port de Bruxelles.
Trois groupes doivent se succéder, les locaux, Stoompers, ne voulant pas jouer un set tronqué, décident de débuter à 19:20'.
Ouais, les Stoompers aiment les saucisses, DJ Dop Massacre et la charcuterie grasse entourée d'un boyau servie en accompagnement d'une potée au choix.
T'es sûr, ma maman, me disait ni stoempen , menneke, ce qui signifiait pas pousser!
Assez épilogué, les Stoompers = un jeune groupe bruxellois pratiquant un post-punk/punk bien ficelé et pouvant compter sur un frontman charismatique au timbre grave et caverneux convenant parfaitement au genre. Ce petit gars, Pierre, se fait appeler Cloud Moody, me demande pas s'il a fumé le calumet de la paix avec une Tunique Bleue, j'en sais fichtre rien!
Les autres, qui abattent un sacré boulot, doivent être, Anthony Vanderborght à la guitare, John Ths, coupe Kojak soignée, aux drums et Damien, pas un lépreux, à la basse.
Ils se sont installés aux pieds de la scène à un mètre du public quelque peu timoré.
Comme ce sont des dikkeneks, ils portent des ' Sunglasses when it rains'.
Le prototype parfait du post-punk, ambiance gloomy, brumeuse, le crachin, quoi, guitare acérée, voix sans âge et habitée, rythmique obsédante, excellente entrée en matière.
La bonne impression se confirme avec 'You seen my ego' , des fantômes ressurgissent: Bauhaus, les Sisters, Alien Sex Fiend, ou nos nationaux, The Names.
Les suivantes sont du même acabit ' I know about it', ' Party at my house' aux relents Red Zebra, 'Monkey Man' dédicacé aux Dysons, dont ils utilisent la batterie, à Charlton Heston et à Johnny Weissmuller pour d'autres raisons.
Pas à dire Cloud Moody a de la gueule, sa gestuelle épileptique interpelle.
On continue le voyage, ' The only way out' nerveux et angoissé, quelle basse..., 'My medication', sur son T-shirt il est mentionné qu'il n'utilise aucune drogue, tu conclus qu'il s'agit d'aromathérapie.
' Away we grow' ou les problèmes d'incommunicabilité.
Tu piges, Samuel?
Pour une Jettoise sportive, ' Run Kelly run' et enfin l'épique ' Legs, mugs and rock'n roll' pour Ian Dury.
Bien, les zinneke!
The Scrap Dealers
Ecurie Jaune Orange, et pourtant c'est pas le style maison, ces Liégeois n'ont rien en commun avec Malibu Stacy, Fastlane Candies, MLCD et autres The Feather, non, les S C s'ébattent dans un environnement garage/psychedelica/indie rock dans lequel priment les guitares ( elles sont trois).
Si après le troisième morceau un membre du groupe n'avait déclaré, nous venons de Liège, tu aurais continuer à les prendre pour des concitoyens d'Obama.
Méchant début, larsens en folie, avant une déferlante de guitares, Hugues Daro/Régis Germain /Justin Mathieu/
Cédric Georges/ et Antoine Pottier viennent d'entamer 'Walking alone', du psyche garage avec une pointe My Morning Jacket.
Vachement impressionnant.
Au suivant, ' I lost my faith', une plainte obsédante t'obligeant à secouer le crâne.
On a entendu des mecs avancer Thee Oh Sees, ou Black Lips, on ajoute The Long Winters, Band of Horses, des groupes non classés sur l'étagère garage mais pratiquant un guitar rock bien ficelé.
Les deux vocalistes rivalisent de talent, tous deux n'ont aucune peine à convaincre les habitués du Magasin.
On passe à ' Keep my silence safe'.
Aucun de ses titres ne se trouvent sur leur EP 7 titres.
Vous êtes gentils d'applaudir, d'habitude nous sommes hués.
C'est malin de provoquer les gens, quelques hou, hou, hou fusent!
'She doesn't wanna leave your mind' ( ?), un des chanteurs s'exprime avec des intonations Neil Young.
Une amorce incisive annonce le vicelard ' I'm so proud' suivi d'un titre légèrement plus posé au démarrage style Posies, 'I need you tonight'.
Le moteur toussote, s'emballe, il va exploser c'est une certitude, le singer hurle de rage, du coup ses copains mitraillent sans répit.
Crapuleux lézards!
La dernière, l'allongé ' If I were your only son' termine ce set énergique, à l'issue duquel les gars de Blind Shake viennent leur serrer la pince... well done, sons !
The Blind Shake
All Music " The Blind Shake have found a way to mix garage punk, surf music, and noise rock into one hard-hitting three-piece package, and do it all without the benefit of a bass player (though the bandmembers insist that they're not anti-bass so much as they're "pro mid-range")", l'absence de basse est la première chose remarquée, mais finalement à l'issue d'un set compact de 45' elle ne s'est nullement fait ressentir.
Ce trio, qui n'a même pas de page Wikipedia, est déjà depuis pas mal de temps sur les routes, il a sorti près de dix plaques ( Ep's/ LP's) , la dernière 'Fly Right' , sans compter 'Modern Surf Classics' enregistré avec Swami John Reis de Rocket from the Crypt.
21:10, les frangins Jim Blaha et Mike Blaha et, derrière eux, le batteur Dave Roper décident de nous assourdir d'emblée par un wall of sound plus noisy que tout ce qui Phil Spector peut supporter, le son est massif en diable, ils attaquent ' Tar Paper' sans round d'observation.
Ces vicieux quadragénaires ont décidé de nous secouer comme un cerisier gorgé de fruits mûrs, des vocaux scandés à l'unisson par les chauves Blaha, des guitares saturées et speedées et une bête féroce derrière les toms.
Bécassine, la pin-up du coin, chope en main, a entamé son pogo vespéral, elle n'arrêtera de gigoter que pour passer au ravitaillement.
Concis et saccadé, voici le punk 'I can't stand life' et sur la lancée l'allègre ' Porto Alegre'.
Jim est du genre casse-cou, il multiplie les acrobaties avec son instrument, le pointant vers le plafond, puis vers le drummer avant de le faire tournoyer comme un derviche.
'Calligraphy' rime avec trashy et 'Young carnival waste' a tout de la déflagration atomique après laquelle il ne reste qu'un paysage dévasté.
Un scoop, manneken pis is so small, guys, oui, ils ont bouffé des gaufres, non, ils n'ont pas touché à la Cara Pils.
Après ces considérations touristiques, on reprend le turbin et pas au ralenti, 'Fly right', le convulsé ' Old lake' et puis une invasion de ' Parachutes' furieux.
Bécassine s'est trouvée des copines, elles sont une demi-douzaine à se secouer fébrilement, et à mouiller leurs chaussons de liquide jaune.
Voici ' I'm not an animal' binaire et fiévreux, style Sonics.
Les suivantes seront aussi brèves, féroces et tassées, ' Out of work', ' Go Go 78', ' More land' ou 'Breakfast of failures' , titletrack d'un album de 2014.
La locomotive fonce à toute allure vers la gare, ' Go lie' aux sonorités Stooges et le sulfureux 'Pollen' mettent fin à ce show de 45' haut en couleur.
Malgré les cris des groupies le trio ne reviendra pas sur scène.
Jim te confiant après coup, in the States we play 30 minutes, on est des veinards en Europe!