Sarah Bernadette EP - “Sad Poems On My Phone”
Blujazz
michel
Sarah Bernadette, que tu ne confondras pas avec la fameuse comédienne mondaine, j'ai eu quelques amants, Sarah Bernhardt, est originaire du New Jersey.
Au Berklee College of Music elle a pris des cours de songwriting et de chant, puis elle a suivi des leçons de Contemporary Improvisation Voice avec Dominique Eade et Cristi Catt.
La jeune dame a toujours voulu chanter, en 2018 paraissait un debut EP, baptisé 'Sakura', pour être précis question discographie, il faut remonter à 2016, car son concert inaugural à Berklee peut s'entendre sur Bandcamp.
En 2019,Sarah Bernadette Matsushima ( that's her surname, she's half Japanese, half white ) enregistre l' EP ' Blue Summer' , il est suivi du single 'Bright Side' , quand survient la pandémie et son lot de confinements, Miss Matsushima ne chôme pas et enregistre un nouvel EP, 'In/process' ; un premier album, ' New Leaves' voit le jour en 2022 et, enfin, en 2023, un nouvel EP paraît, 'Sad poems on my phone'.
Trois titres:
1 I Wish I Didn’t Hate You – 7:07
2 Do You Know What Betrayal Is – 3.25
3 How Badly - 5.44
Elle a fait appel à une sérieuse équipe: Sarah Bernadette : vocals and Piano - George Behrakis: Bass - Samantha Reiss: Drums - Caleb Montague: Horns - Miles Keingstein: Trumpet, Ben Mizrach: Alto sax, Garrett Frees: Tenor sax.
Recording engineer - Dan Moffat
Mixing + Mastering - Stewart Mitchell
Tag proposé: du vocal jazz qui n'exclut pas l'expérimentation
Pochette, on peut penser à l'écran d'un smartphone mentionnant le titre de l'album et l'identité de l'artiste.
Une longue et pertinente intro à la basse lance 'I Wish I Didn’t Hate You' , il faut attendre près de 90 secondes avant d'entendre la voix limpide de Sarah Bernadette Matsushima prendre son envol, elle va t'emmener vers des sommets que peu d'artistes cataloguées whisperpop singers peuvent espérer atteindre.
Lorsque l'armada ( piano, cuivres, batterie) entre en action, la chanteuse du New - Jersey ne faiblit nullement et se permet des vocalises jazzy de haute tenue, pendant sept minutes elle tient l'auditeur en haleine en multipliant cascades vocales, tantôt en souplesse, puis avec punch, pour terminer tout en douceur après les dernières notes de piano.
On ne peut qu'applaudir à son bon goût en l'entendant citer Cecile McLorin Salvant comme influence majeure.
Comme pour la chanteuse franco-américaine, son jazz vibre et scintille de mille feux.
Piano et voix sont à l'avant-plan pour la ballade ' Do You Know What Betrayal Is' pendant laquelle elle s'adresse à un gars en lui demandant si le mot "trahison" il connaît.
La voix, acrobatique, se greffe sur un jeu de piano dissonant, elle passe du ton véhément , au spoken-word, à l'ironie, avant de s'apaiser au terme de la harangue venimeuse.
Un morceau à rapprocher de certains titres de Regina Spektor ou de l'extravagante Amanda Palmer.
' How badly' la voit adoucie et proposer une chanson d'amour délicate, couchée sur un piano romantique et des cuivres séduisants.
Une nouvelle fois, à la manière des chanteuses jazzy, elle ose des vocalises racoleuses avant d'entendre une trompette baladeuse battre le rappel des troupes pour une séquence plus fébrile, qui précède un final en teintes pastel.
Du travail soigné!
Sarah Bernadette, une voix nouvelle, généreuse et intense, dont on ne connaît pas encore toutes les capacités!