Jazz ô Château - Monday Night Groovers - jardin du Château de Pommorio, Tréveneuc, le 28 avril 2023
michel
Première soirée au Château de Pommorio et pour ne pas déroger aux bonnes habitudes, l'association a prévu un concert au jardin, pour 5 € t'as droit aux sourires des bénévoles, et tu peux, pour une somme modique, déguster huîtres, coquilles saint-jacques, homard ou galettes, tout en éclusant une bière ou un vin correct et assister au show des Monday Night Groovers, qui, à l'inverse de Bob Geldof, ne détestent pas les lundis, pas toujours au soleil.
On avait annoncé un octet, il en manquait un, perdu à Lamballe, sans doute!
Groove, tu ne l'associes pas forcément à la musique sérielle, Milton Babbitt ou Pierre Boulez par exemple, par contre James Brown, Jimmy Smith, Maceo Parker, Earth , Wind & Fire, Chaka Khan, Janko Nilovic ou Nino Ferrer groovent .
A Lamballe, on ne jure que par Sharon Jones, Marta Ren & The Groovelvets, Betty Davis, Graham Central Station ou Marlena Shaw.
A 18:30, Adeline Rondel ( chant), trois cuivres, dont deux Prunette Groove, Fab Mabilais (saxophone baryton ) , Bapt ( sans doute Baptiste Harzo) au trombone et Fab à la trompette, Jean-François Coquelin ( batterie), encore une prunette qui groove, Régis Poisson, vu au sein de Drive Aid ( stoner/grunge) à la guitare et secondes voix et JB (basse), se pointent, manque à l'appel, Kévin Blouin , Drive Aid, too.
Pour montrer qu'ils sont heureux d'être là ils débutent le set par ' Love and Happiness' un morceau de la voix la plus chaude de la soul, Al Green.
En mode funk/ acid jazz, le septet fait d'emblée l'unanimité, Adeline serine mieux qu'un piaf, les cuivres fermentent, la guitare place des licks qui claquent et la rythmique cimente le tout.
Dans la même veine , ' Hard Times' de Baby Huey, nous rappelle que la soul , au début des seventies , était bien plus moite que la nu-soul lisse du 21ème siècle.
Si tu ne connais pas Sharon Jones & the Dap-Kings, tu fais partie des Béotiens, son "Stranger To My Happiness" c'est de la bombe!
C'est juteux, assure un mec avalant une galette-saucisse, tu ne sauras jamais si il mentionnait le son du groupe ou son boyau de porc.
Un concerto de cuivres entame ' I hear the love chimes' ( Syl Johnson), un soul blues gluant pendant lequel le trombone et la guitare, en mode wah wah, se tapent des soli hardis.
Vous pouvez sortir les planches de surf, dit Régis, voici 'There is an end' de Holly Golightly & The Greenhornes.
Mellow et addictif!
Leur setlist dit ' Your heart is as black as mine', on corrige black as night, ils annoncent Melody Gardot, on ajoute que la bouillante Beth Hart a aussi repris ce tango blues sombre.
Retour au groove avec The Herbaliser et son imparable ' Can't Help This Feeling'.
Sur la lancée, pour terminer la première mi-temps, ils lâchent ' Release Me' , pas le truc larmoyant de Engelbert Humperdinck, mais bien le morceau éruptif de Marta Ren.
Funky as fuck, remarque un pas d'ici!
Set 2
Un oeil au feuillet, on lit ' Settle the score', la match a probablement été annulé car on a entendu ' She ain't no child no more ', un r'n'b tendance boogaloo, signé Sharon Jones & The Dap-Kings,
Et voilà, ' Settle the score', un truc spongieux de Cookin' On 3 Burners, un solo de guitare bien noir et un ballet descuivres précèdent un travail en duo signé JB et Jean-François.
Ils ont réglé leur compte et proposent ' No interruption', qui ne ressemblait pas vraiment au morceau du rapper Hoodie Allen.
D'où vient ce titre charnel?
On a bien en tête la phrase... I wont let love disrupt, corrupt or interrupt me ... extraite de ' Love interruption' de Jack White, mais ça demande confirmation!
Place au hipshaker ' Hold it down' , du jazz step / funk huileux attribué à 4hero.
Tréveneuc, le refrain ' What is hip ' est pour vous, capisce?
Tower of Power en action, ça remue bestialement, on va suer!
Démarrage marche funèbre pour ' This land is your land' de Woody Guthrie, mais dans la version de Sharon Jones , l'hymne folk , légèrement sarcastique, devient une bombe soul aussi efficace que les discours de Martin Luther King.
Un autre titre au répertoire d'une des plus grandes soul ladies du siècle, décédée en 2016 est ' Retreat', cette dame mérite autant de respect qu"Aretha Franklin.
Les M N G nous refilent une version torride, puis achèvent l'exercice par 'I'm good woman' ( superbe interprétation d'Adeline) de Barbara Lynn, un pamphlet féministe, plus crédible que les inepties hebdomadaires balancées par une certaine S Rousseau.
... don't treat me like a dirt... faut pas que mon épouse entende ça.
L'assistance charmée, aura son bis, une seconde version de 'Can't help this feeling'.
Le temps d'avaler une mouche qui pète, une bière locale pas dégueulasse, et tu rejoins la file, déjà longue, attendant l'ouverture des portes pour le concert de Delvon Lamarr.