Album - The Wheel - Black Rose Burning
NoPo
alternative electro-guitar, post-punk, new wave, synth-pop
PV Recording Company
BLACK ROSE BURNING - The Wheel 2021
L'important, c'est la rose! Même noire comme dans le jardin de Thin Lizzy.
Après 'The Year of the Scorpion' de 2020, la roue tourne dans le bon sens pour les New-Yorkais.
Ils reprennent The Fixx et Tears for Fears, une signature musicale roucoulante.
A présent, on les rapprocherait plutôt de la période 85-90, début de The Cult, The Mission (pour le gothique) ou les Damned de 'Phantasmagoria' jusqu'à remonter à 1979 et 'Are friends electric' de Gary Numan (pour la cold wave).
Et pourquoi pas un peu de Talk Talk avec un timbre collant au chant de Mark Hollis? J'ajouterais même une pincée de Human League et The Cure.
Evidemment, la présence de Jason Corbett, le Canadien, contribue à ce style dark-wave, pratiqué par son groupe Actors.
Les signes se confirment avec la couverture, superbement réussie, de l'Italienne Antonella Di Mattei 'The muse of astronomy and geometry'.
Les couleurs claires marient leurs tons sans faute de goût. Le dessin possède ce petit côté énigmatique attirant :
- à l'arrière plan, une grande boussole dont un espèce de soleil (chapeauté d'un compas) cache son centre.
- à l'avant plan, une jeune femme aux cheveux magenta, comme coiffée d'un diadème en triptyque, et dont le visage, avec un diamant au milieu du front, se glisse au centre du soleil.
Une chaine s'accroche à ses 2 lobes d'oreilles et passent par la jointure de ses narines. Un maquillage noir souligne ses yeux. Gothique quand tu nous tiens!
On distingue le haut de son corps, au dessus du nombril, recouvert d'un gilet métallique.
Ses bras levés le long du corps, dont l'un tatoué, portent, au bout de chaque main, d'un côté, une sculpture de beffroi à pointe dorée, de l'autre, un cadran astronomique.
George Grant, le leader, producteur, compositeur, chanteur, multi-instrumentiste (il a aussi joué de la basse pendant 10 ans dans le groupe Voltaire) aime l'espace; ça s'entend et se voit dans ses créations.
'I write about outer space a lot. On both records. I find it inspirational. It’s vastness. It’s the place I’d most like to go.'
Aussitôt dit aussitôt fait, la 'strange' new-wave résonne tel un bébé des 80's. Des réminiscences de groupes comme Visage (son chanteur s'appelait Steve Strange) ou Gary Numan, parsèment le disque entier.
La guitare cristalline prend écho sur des claviers vintage. Les percussions claquent leur cadence fermement marquée. George Grant pose sa voix chaude et légèrement voilée.
Ce premier titre 'An Anthem For The Strange', d'à peine 2 minutes, déroule l'essentiel du CV.
Avec 'Black sun Saturday', place aux choses sérieuses! Les gifles, sur la caisse claire, reprennent avec quelques ornements sur les toms, une vraie marque de fabrique sur cet album.
Y'a pas que la rose à se colorer de noir, à son tour le soleil, aux allures gothiques, s'assombrit le samedi! La basse et le chant, profonds, se trainent, tristes à pleurer.
Pourtant, les synthés dessinent des rayons laser autour d'un clair obscur chatoyant et accueillant.
Pour les aficionados de cette époque, la phrase 'No love lost' ressuscite Joy Division. Tout sauf morbide, l'écriture de BRB réjouit beaucoup plus. On perçoit les étoiles dans le noir céleste.
Sous des sonorités gothiques, la mélodie synth-pop charme les esgourdes. Le synthé multiplie ses effets vrombissants pendant que la guitare accompagne des notes attrayantes jusqu'au conduit auditif.
Dans 'A Little Too Little', les couches de claviers s'accumulent comme la chantilly qu'on aime lécher. Le rythme, mid-tempo, reste rectiligne, laissant la part belle à cette combinaison guitares synthés enivrante.
Les claviers sculptent des enluminures cachées partout le long du morceau délicieusement mélancolique.
'Antonia' trottine dans l'espace. La frappe, punky, métallique et répétitive, écrase le reste de l'instrumentation.
La basse gronde au loin et les claviers forment une nébuleuse. Seules voix et guitare, surtout lors du solo, s'extirpent gracieusement.
A l'inverse, 'Gravity drive' reprend son atmosphère de soucoupe volante avec des synthés nombreux et majestueux qu'ils soient, grésillants, magmatiques ou fluorescents.
La basse est discrète, contrairement à la guitare qui tisse sa toile soyeuse. Le ton sombre, mais tournoyant (quelques touches font penser à Dépêche Mode), réussit à séduire.
Le rythme robotique de 'Automatic man' installe tout de suite une ambiance sci-fi. Les échappées du clavier et de la guitare montent comme des effluves évanescentes.
Bien que sombres, les harmonies nous envahissent, pétillantes lorsque la voix se dédouble et augmente l'énergie du titre.
Des contours post-punk? Si vous en doutez, écoutez leur reprise de 'Ever Fallen In Love' (1978) des Buzzcocks.
Bien que plus éthérée, leur version reste prenante grâce à une mélodie imparable qui se fond dans l'ambiance générale pessimiste du disque... 'Toujours amoureux de quelqu'un dont tu ne devrais pas...'
'Lightspeed' flotte, mid-tempo. Il me semble y retrouver des traces de Gary Numan, sans doute, perdu dans l'espace.
Ici, la face guillerette d'une cold pop prend le dessus par des lignes électros.
'The wheel' prend les commandes et signe l'étape principale de ce voyage interstellaire. The Mission décrivait 'Butterfly on a Wheel' mais à cet instant, l'intro me rappelle 'A forest' de The Cure, à ceci près, que la cadence s'emballe rapidement.
Le morceau, riche, crépite de notes innombrables qui envoient du peps malgré des paysages souvent froids. La vidéo sci-fi ('Under Twin Suns' 3è partie, la 1ère est parue en Juin 2020), remarquable, vient de sortir le 22 Mars.
Les claviers multiples débarquent de partout créant le rythme, l'enveloppe, et l'émotion finalement. Le canevas à la guitare accompagne superbement l'orchestration électronique, guitare qui nous offre un solo douloureux.
'Ever single time' fignole son rythme, agrémenté de percussions, rendant la composition sautillante et légère.
Plusieurs gimmicks aux claviers séquencent le fil marqué par la batterie et sa cymbale charley accrocheuse.
On sent la voix plus enjouée. Cette fois, il ne manque plus que les choeurs féminins pour nous ramener à Human League.
Le dernier morceau, le plus obscur, surprend. Le son semble retenu aux confins de l'univers. Les frappes claquent pareils à une machine trop bien réglée.
Glacée comme le sol de planètes inhospitalières, la couleur vocale, à forte réverb, donne l'impression d'être recouverte d'une couche épaisse.
Les claviers entretiennent ce sentiment de désolation. Une conclusion morose proche de la douleur.
12 plages courtes et empreintes d'une belle énergie groovy malgré une certaine austérité gothique.
Pour un amoureux de la période new-wave des années 80's (comme moi), ce disque, bourré de références nostalgiques, procure un vrai bonheur (madeleine de Proust?).
TRACK LIST
01. An Anthem For The Strange
02. Black Sun Saturday
03. No Love Lost
04. A Little Too Little
05. Antonia
06. Gravity Drive
07. Automatic Man
08. Ever Fallen In Love?
09. Lightspeed
10. The Wheel
11. Every Single Time
12. Solar Angels
CREDITS
Recorded and Mixed by George Grant at PVRCo in Putnam Valley, NY and The Wolf’s Den Manhattan
Mastered By Jason Corbett (ACTORS) at Jacknife Sound Vancouver
Cover Art by Antonella Di Mattei Eshmoon DM Design
Live photography by Robert Braunfeld
Mastered by ACTORS’ Jason Corbett at Jacknife Sound
Musiciens Live
Georges Grant Basse, voix
Frank Morin (World Inferno Friendship Society) Guitare
Luis Infantas (Monster Zero) Batterie, synthétiseurs.
L'important, c'est la rose! Même noire comme dans le jardin de Thin Lizzy.
Après 'The Year of the Scorpion' de 2020, la roue tourne dans le bon sens pour les New-Yorkais.
Ils reprennent The Fixx et Tears for Fears, une signature musicale roucoulante.
A présent, on les rapprocherait plutôt de la période 85-90, début de The Cult, The Mission (pour le gothique) ou les Damned de 'Phantasmagoria' jusqu'à remonter à 1979 et 'Are friends electric' de Gary Numan (pour la cold wave).
Et pourquoi pas un peu de Talk Talk avec un timbre collant au chant de Mark Hollis? J'ajouterais même une pincée de Human League et The Cure.
Evidemment, la présence de Jason Corbett, le Canadien, contribue à ce style dark-wave, pratiqué par son groupe Actors.
Les signes se confirment avec la couverture, superbement réussie, de l'Italienne Antonella Di Mattei 'The muse of astronomy and geometry'.
Les couleurs claires marient leurs tons sans faute de goût. Le dessin possède ce petit côté énigmatique attirant :
- à l'arrière plan, une grande boussole dont un espèce de soleil (chapeauté d'un compas) cache son centre.
- à l'avant plan, une jeune femme aux cheveux magenta, comme coiffée d'un diadème en triptyque, et dont le visage, avec un diamant au milieu du front, se glisse au centre du soleil.
Une chaine s'accroche à ses 2 lobes d'oreilles et passent par la jointure de ses narines. Un maquillage noir souligne ses yeux. Gothique quand tu nous tiens!
On distingue le haut de son corps, au dessus du nombril, recouvert d'un gilet métallique.
Ses bras levés le long du corps, dont l'un tatoué, portent, au bout de chaque main, d'un côté, une sculpture de beffroi à pointe dorée, de l'autre, un cadran astronomique.
George Grant, le leader, producteur, compositeur, chanteur, multi-instrumentiste (il a aussi joué de la basse pendant 10 ans dans le groupe Voltaire) aime l'espace; ça s'entend et se voit dans ses créations.
'I write about outer space a lot. On both records. I find it inspirational. It’s vastness. It’s the place I’d most like to go.'
Aussitôt dit aussitôt fait, la 'strange' new-wave résonne tel un bébé des 80's. Des réminiscences de groupes comme Visage (son chanteur s'appelait Steve Strange) ou Gary Numan, parsèment le disque entier.
La guitare cristalline prend écho sur des claviers vintage. Les percussions claquent leur cadence fermement marquée. George Grant pose sa voix chaude et légèrement voilée.
Ce premier titre 'An Anthem For The Strange', d'à peine 2 minutes, déroule l'essentiel du CV.
Avec 'Black sun Saturday', place aux choses sérieuses! Les gifles, sur la caisse claire, reprennent avec quelques ornements sur les toms, une vraie marque de fabrique sur cet album.
Y'a pas que la rose à se colorer de noir, à son tour le soleil, aux allures gothiques, s'assombrit le samedi! La basse et le chant, profonds, se trainent, tristes à pleurer.
Pourtant, les synthés dessinent des rayons laser autour d'un clair obscur chatoyant et accueillant.
Pour les aficionados de cette époque, la phrase 'No love lost' ressuscite Joy Division. Tout sauf morbide, l'écriture de BRB réjouit beaucoup plus. On perçoit les étoiles dans le noir céleste.
Sous des sonorités gothiques, la mélodie synth-pop charme les esgourdes. Le synthé multiplie ses effets vrombissants pendant que la guitare accompagne des notes attrayantes jusqu'au conduit auditif.
Dans 'A Little Too Little', les couches de claviers s'accumulent comme la chantilly qu'on aime lécher. Le rythme, mid-tempo, reste rectiligne, laissant la part belle à cette combinaison guitares synthés enivrante.
Les claviers sculptent des enluminures cachées partout le long du morceau délicieusement mélancolique.
'Antonia' trottine dans l'espace. La frappe, punky, métallique et répétitive, écrase le reste de l'instrumentation.
La basse gronde au loin et les claviers forment une nébuleuse. Seules voix et guitare, surtout lors du solo, s'extirpent gracieusement.
A l'inverse, 'Gravity drive' reprend son atmosphère de soucoupe volante avec des synthés nombreux et majestueux qu'ils soient, grésillants, magmatiques ou fluorescents.
La basse est discrète, contrairement à la guitare qui tisse sa toile soyeuse. Le ton sombre, mais tournoyant (quelques touches font penser à Dépêche Mode), réussit à séduire.
Le rythme robotique de 'Automatic man' installe tout de suite une ambiance sci-fi. Les échappées du clavier et de la guitare montent comme des effluves évanescentes.
Bien que sombres, les harmonies nous envahissent, pétillantes lorsque la voix se dédouble et augmente l'énergie du titre.
Des contours post-punk? Si vous en doutez, écoutez leur reprise de 'Ever Fallen In Love' (1978) des Buzzcocks.
Bien que plus éthérée, leur version reste prenante grâce à une mélodie imparable qui se fond dans l'ambiance générale pessimiste du disque... 'Toujours amoureux de quelqu'un dont tu ne devrais pas...'
'Lightspeed' flotte, mid-tempo. Il me semble y retrouver des traces de Gary Numan, sans doute, perdu dans l'espace.
Ici, la face guillerette d'une cold pop prend le dessus par des lignes électros.
'The wheel' prend les commandes et signe l'étape principale de ce voyage interstellaire. The Mission décrivait 'Butterfly on a Wheel' mais à cet instant, l'intro me rappelle 'A forest' de The Cure, à ceci près, que la cadence s'emballe rapidement.
Le morceau, riche, crépite de notes innombrables qui envoient du peps malgré des paysages souvent froids. La vidéo sci-fi ('Under Twin Suns' 3è partie, la 1ère est parue en Juin 2020), remarquable, vient de sortir le 22 Mars.
Les claviers multiples débarquent de partout créant le rythme, l'enveloppe, et l'émotion finalement. Le canevas à la guitare accompagne superbement l'orchestration électronique, guitare qui nous offre un solo douloureux.
'Ever single time' fignole son rythme, agrémenté de percussions, rendant la composition sautillante et légère.
Plusieurs gimmicks aux claviers séquencent le fil marqué par la batterie et sa cymbale charley accrocheuse.
On sent la voix plus enjouée. Cette fois, il ne manque plus que les choeurs féminins pour nous ramener à Human League.
Le dernier morceau, le plus obscur, surprend. Le son semble retenu aux confins de l'univers. Les frappes claquent pareils à une machine trop bien réglée.
Glacée comme le sol de planètes inhospitalières, la couleur vocale, à forte réverb, donne l'impression d'être recouverte d'une couche épaisse.
Les claviers entretiennent ce sentiment de désolation. Une conclusion morose proche de la douleur.
12 plages courtes et empreintes d'une belle énergie groovy malgré une certaine austérité gothique.
Pour un amoureux de la période new-wave des années 80's (comme moi), ce disque, bourré de références nostalgiques, procure un vrai bonheur (madeleine de Proust?).
TRACK LIST
01. An Anthem For The Strange
02. Black Sun Saturday
03. No Love Lost
04. A Little Too Little
05. Antonia
06. Gravity Drive
07. Automatic Man
08. Ever Fallen In Love?
09. Lightspeed
10. The Wheel
11. Every Single Time
12. Solar Angels
CREDITS
Recorded and Mixed by George Grant at PVRCo in Putnam Valley, NY and The Wolf’s Den Manhattan
Mastered By Jason Corbett (ACTORS) at Jacknife Sound Vancouver
Cover Art by Antonella Di Mattei Eshmoon DM Design
Live photography by Robert Braunfeld
Mastered by ACTORS’ Jason Corbett at Jacknife Sound
Musiciens Live
Georges Grant Basse, voix
Frank Morin (World Inferno Friendship Society) Guitare
Luis Infantas (Monster Zero) Batterie, synthétiseurs.