Album - Burning the Night by Ewiniar
Label: Independent
NoPo
EWINIAR Burning the night 2021
Même s'ils viennent de Split, on espère que ce ne sera pas pour tout de
suite. Katarina et Marin, intimement liés puisque mari et femme, aiment
les ambiances gothiques.
2 singles derrière l'été 2021, et le duo croate n'allume pas un LP tard, il suit en Novembre.
Et semble-t-il la dame possède un homme à tout faire... à la maison aussi?
Cela ne nous regarde pas... mais, écrits à la 1ère personne, les textes
expriment des sentiments personnels sous forme poétique avec de
nombreuses métaphores.
Métaphores visuelles aussi sur la pochette sépia genre papyrus
(enregistrement à Moscou!) avec le dessin noir des trois-quarts d'une
main, comme peinte au Henné, de formes diverses et dont les doigts sont
entourés de racines et terminés à leur pointe par une feuille.
Un arbre, dont le tronc ouvre un oeil, recouvre le creux de cette main, parsemées d'étoiles, d'astres, de 2 clés et d'un ange...
Track listing
1. Against the Stream 4:43
2. Under the Stars 4:30
3. Years of Heaven 5:23
4. Mother 5:31
5. Midnight Sun 6:29
6. Suspiria 5:11
7. Until the End of Time 5:02
8. Seekers of the Sense 4:57
9. Burning the Night 5:09
Katarina Tramontana – vocals, lyrics
Marin Tramontana – Music, vocals, guitars, bass, keys, drums
Theodor Borovski mixing&mastering (Slaughtered studio, Moscow, Russia... oui, mais c'était avant!)
Photo Glorija Lizde
Artwork James Hutton
Méta fort aussi pour cette entrée en matière lourde sous les coups de
bûcheron de Marin (ah ben faudrait savoir, bûcheron ou marin?) le long
de 'Against the stream'. Vocalisant d'abord, Katarina sonne claire et
puissante.
La guitare tisse une trame plaintive, vibrante et toute en
réverbérations sombres à la Paradise Lost. Au final, le clavier apporte
un peu de légèreté et soulève les vocalises de madame.
Tambour et percussions introduisent 'Under the stars' dans une ambiance
orientalisante grâce aux claviers pianotés, la voix féminine
papillonnant au loin.
Pourtant, les guitares autorisent une voix d'homme murmurer les premiers mots avant que Katarina, décidée, ne prenne le pouvoir.
La ligne musclée basse/batterie roule les mécaniques. Le solo de guitare épique produit un sentiment profond et douloureux.
Le premier single 'Years of Heaven' représente bien le style du couple.
La mélodie mélancolique, tranquille, laisse de la place à un refrain
dynamique où le chant de tête fait preuve de beaucoup de conviction.
Les arpèges, à la guitare lost paradisiaque, amènent une lueur blafarde.
On entend parfois des claviers tinter comme des clochettes.
Le clip publié en Septembre 2021 (Camera by Ivan Peric, Editing by Ivan
Leontic) projette des images, en noir et blanc, de vieilles pierres et
de paysages parcourus par des rivières. Homme et femme s'y mettent en
scène séparément (sauf lorsque leurs chemins se rejoignent).
Le morceau s'achève par "Still I’m waiting here in vain This is the
wasteland" et fait justement penser à 'Wasteland' de The Mission.
Avec un titre comme 'Mother', l'intro à la guitare acoustique délicate
convient parfaitement. Après quelques mots du masculin, le féminin
s'empare du morceau.
La rythmique balance ensuite lourdement, les claviers maussades ayant
remplacé les cordes. L'orchestration, intégrant des choeurs aériens,
développe une solennité surprenante.
Encore plus surprenant, un passage calme au piano permet à Katarina de
prononcer ces mots en français : "Je t’écris tous les jours mais
seulement le silence me revient".
Un coda, plus dense, lance la voix de Marin déclamant un texte.
'Midnight sun' attaque avec une belle intro très travaillée aux
percussions un peu électro. On pourrait penser à DRACONIAN sans les
grognements.
La balade, pesante mais classieuse, traine sa belle tristesse avec des accords de guitare qui resplendissent.
Les claviers/choeurs viennent creuser encore plus de profondeur et
quelques sonorités métalliques claquent et chatouillent l'oreille.
Le 2è single 'Suspiria' apparait sur le net en Octobre 2021. Sans verser
dans le film d'horreur, le dark-gothique n'atténue pas la sensibilité.
Une guitare fulgurante déchire la mélodie éthérée au clavier. Ses
accords retentissent avec harmonie. La rythmique fouette vivement.
Katarina éclaire de son aura l'atmosphère dramatique. Le résultat envoute naturellement.
Des arpèges grandioses, portés vers le ciel, annoncent 'Until the End of
Time' au chant plus grave qu'à l'habitude. La batterie en profite pour
déclencher des secousses sur un clavier ténébreux.
Les guitares dominent alors de manière explosive relançant la voix plus
haut. Le refrain dégage une part d'exaltation bienvenue. Le paysage
musical, baigné de pluie à un instant, brille de mille feux gothiques.
On passe à un mid-tempo enveloppant avec ce 'Seekers of the Sense' insidieux. Bien que rectiligne, la mélodie reste attractive.
Les guitares scintillent toujours alternant accords carillonnants et riffs plus agressifs. Les claviers tintinabulent souvent.
Tous les instruments, en phase, décident ici de sonner... l'auditeur y compris!
Plus d'emphase à travers le rapide et tonique 'Burning the night' gonflé
aux riches claviers. La balance s'effectue entre les cymbales et les
toms avec une batterie prolixe et une basse grondante.
Les vocaux, dopés parfois aux choeurs grandiloquents, dégagent beaucoup
d'énergie pendant que les guitares, avec panache, offrent le champagne.
Le nom de famille des artistes (Tramontana), rappelant le vent sec et
froid, s'accorde parfaitement à leur cachet musical gothique millésimé
80's.
En même temps, l'instrumentation léchée caresse une expression vocale chatoyante.
Les époux avancent sur la même longueur d'ondes, noire, soufflant
finalement le froid dans le style, autant que le chaud dans
l'interprétation jusqu'à brûler la nuit!
Un bon début pour aller loin...