Hurluberlu Sextet aux Barriques sur Pattes à Saint-Quay-Portrieux dans le cadre de Jazz ô Châtaignes, le 24 octobre 2020 -
Pas le temps de faire une longue sieste avant le second concert Jazz ô Châtaignes, prévu à 19h aux Barriques sur Pattes à Saint-Quay-Portrieux.
L'ex-magasin Point Vert de la zone de Kertugal a été transformé en bar à vin et à bière en avril 2018, il est déjà devenu un incontournable pour les noctambules de Saint-Quay.
Un patron accueillant, un service souriant et séduisant, des prix abordables, un endroit à marquer d'une croix, couleur au choix.
Concert gratuit et complet, Marc veille au bon déroulement des inscriptions, des bénévoles s'affairent au dessus du four pour les inévitables galettes/saucisses, crêpes et, pour la circonstance, marrons chauds.
Ce n'est pas une pluie battante et des secousses de vent à 110 km/h qui vont nous faire manquer la prestation de Hurluberlu.
Sont six et pas tous inconnus: trompette : Marc Rosenfeld ( vu avec Lalilou Quartet et Couleur Jazz, il était passé à Tréveneuc avec le Blue Up Sextet, ce philosophe fait aussi partie de Treb Doo Wap/ flûte traversière et caisse en bandoulière : Erwan Tassel, vu il y a trois semaines à Ploumagoar/ saxophone ténor : Jacky Tertre ( Lalilou quartet, Couleur Jazz) / guitare : Morgan Bonnot, vu avec le Lonely Schmitt Quartet et membre de SomeSwing Else de la merveilleuse Marion Thomas/ seconde guitare : Pierre Lemarchand, prof de guitare à Rennes, dirige son propre trio et enfin, le plus petit et le plus vaillant à la contrebasse : Guillaume Jurkiewicz ( e a Leïla and the Koalas ou Awake).
Hurluberlu, c’est du swing impromptu. dit la pub, elle n'est pas menti.
Le sextet nous enverra des standards qu'ils retravaillent à leur sauce en multipliant les improvisations, chaque plage dépasse largement les cinq minutes.
Les gars s'amusent et séduisent.
' Bye bye blackbird' ouvre le bal, l'oiseau a virevolté pendant plusieurs minutes, les guitares en mode manouche balancent des soli pas débiles ou assurent la pompe, la flûte voltige, la trompette caracole tandis que l'homme à la casquette maintient le cap.
Le standard 'There is no greater love' précède un swing remuant voyant les guitares se livrer à un duel épique, flûte et trompette s'octroient un aparté à your de rôle, Guillaume arbitre le tout , puis ils embrayent sur ' Caravan'.
Dans les dunes du Goëlo, pas de chameaux mais des goélands qui dansent aux rythmes latino proposés par l'extravagant sextet.
Sans mot dire, la troupe égrène son chapelet, un nouveau swing puis une smooth ballad, tandis que dehors la pluie redouble d'intensité.
Il te faut deviner les titres interprétés, rien n'est annoncé, peut-être, ' Night and day' et 'Softly, as in a morning sunrise' et, enfin, ' Les yeux noirs' pour clôturer le premier set.
L'ombre de Django plane au dessus de la verrière, les guitares canardent sans répit, la flûte papillonne, la trompette et le sax sont en position d'attente avant de rejoindre la troupe.
Ambiance klezmer à Saint-Quay, avant la pause.
Une mouche qui pète plus tard, ils reprennent leur croisière.
Quand tu veux, Erwan,.....1,2,3, voici 'La rue du dauphin vert', beau comme du Jimmy Giuffre ou du Stan Getz.
La suivante est une composition originale de Pierre, il a écrit ' There will never be another you' avant sa naissance.
Ouais, d'accord, Sonny Rollins lui a piqué la partition.
' Minor Swing' résonne et voit une dame masquée danser seule en pensant à Axelle Red.
Après Django unchained, il s'agit d'arriver à un accord,les partitions circulent, on fait quoi?
Une ballade?
Tu dis, Christiane, c'est du Brassens!
Maybe, baby!
Un détour par l'Amérique latine avant de ramasser ' Les feuilles mortes'.
Petit à petit la salle se vide, la lassitude a gagné une partie de l'assistance, c'est compréhensible, ces garçons sont hyper doués, ils s'amusent comme des petits fous, un reproche, pourtant, ils semblent davantage jouer pour se faire plaisir que pour satisfaire le public.
Depuis plus de deux heures ils font le boeuf et ils n'ont toujours pas l'intention de ranger leur matériel.
Au suivant, toujours avec enthousiasme, puis on annonce le dernier acte, 'Tenor madness', pour les locataires de l'asile.
Dans la salle, les survivants leur font un triomphe et réclame un dessert, conciliabule avant de repartir au front.
T'as reconnu, Yvon?
Une bossa.
Et toi, Clelia?
Michèle Morgan.
Loïc?
Un truc chanté par Astrud Gilberto.
Non, Udo, pas Annie Cordy....
On est tous recalés, on n'essaye même plus de coller un titre sur une dernière salve envoyée avant le couvre - feu.
Un concert généreux et apprécié, malgré certaines longueurs, jazz et concision ne sont pas synonymes!