lundi 19 octobre 2020

Bruce Springsteen and The E Street Band - Candy's Room extrait de Darkness on the edge of town 1978

 Bruce Springsteen and The E Street Band  - Candy's Room extrait de Darkness on the edge of town 1978

 

Flashback.

Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!

 

 

BACK TO BEFORE AND ALWAYS
Bruce SPRINGSTEEN Candy's room extrait de Darkness on the edge of town 1978
1978, après avoir lu que SPRINGSTEEN était le futur du rock, j'emprunte le divin vinyle de 'Darkness on the edge of town' à une copine dont le frère détient une collection à en faire pâlir plus d'un... et en effet je change de couleur.
Toutes les dernières sorties (avant l'autoroute du tout venant commercial) que j'aurais aimé avoir en ma possession trônent à la verticale sur une commode... pratique! Bizarrement, mes yeux s'y accrochent plus qu'aux jambes de la copine.
Je n'y touche pas et pourtant je prends une claque... mais pas par la demoiselle.
Drôle d'effet loin d'être éphémère, j'en prends une 2è, grâce à Antoine de Caunes qui diffuse 'Rosalita' en live de folie sur Chorus. Je comprends alors d'où vient le surnom du patron, car il faut le voir, à genoux, haranguer le lion noir Clarence (feu Mr Clemons) pendant son solo de sax d'anthologie!
1980 parution de 'The river', mon meilleur pote me rabâche que rien ne vaut Bruce et Bob Dylan (encore aujourd'hui, ma meilleure pote me le répète...).
Je tends la joue à une 3è claque. Je rugis, je rougis, je change encore de couleur. Ce double album varié, bien écrit et puissant me promène avec une force indescriptible ('Point Blank' poignant).
Difficile d'extirper un titre dans cette discographie si riche et longue à défiler mais je fais une pause sur 'Candy's room'.
Un beau ténébreux imberbe à chevelure noire, cuir négligemment ouvert sur un t shirt blanc, mains dans les poches du blouson (sans les pouces), pose fièrement devant des persiennes fermées couleur glauque.
Appuyé négligemment sur l'angle d'un mur à tapisserie vieillotte, son regard toise, avec virilité, l'objectif. Quel est le sien?
Son nom et celui de l'album frappés comme sur ancienne machine à écrire, recouvrent en partie l'arrière plan en haut à gauche.
'Darkness on the edge of town'
L'album remarquablement équilibré groupe 5 titres sur chaque face pour la durée idéale de l'époque, une quarantaine de minutes. 'Obscurité au bord de la ville', même sombre, l'ensemble percute voir uppercute, je protège ma joue!
'Candy's room' frappe déjà par son titre simple et direct et ramène à la surface 'White room' de Cream.
Comme toujours chez l'artiste, les paroles s'imprègnent de la vraie vie, et souvent de la vie difficile de gens qui veulent, malgré tout, croire à des jours meilleurs.
Candy fréquente beaucoup d'hommes mais le narrateur se persuade qu'il est le seul qu'elle aime et il la veut. La vérité est suggérée mais pas imposée, d'ailleurs, mon interprétation n'engage que moi... mais... Pour atteindre la chambre de Candy, il faut traverser un couloir rempli d'ombre et la tristesse se cache dans son joli visage.
Le morceau démarre sur les chapeaux de roue avec une frappe ultra rapide sur la charley fermée, où viennent rebondir doucement les notes de piano de Danny Frederici et glisser la voix du Boss d'abord presque murmurée.
Dans une instrumentation subtile, des clochettes (ou glockenspiel) se fondent au piano léger. Le vrai chant commence dans le ton du passage sur la tristesse 'There's a sadness hidden in that pretty face'
avant de s'emballer sur 'We kiss...' avec un déboulé batterie-basse (Garry Tallent). L'accent insistant porte sur certains mots comme un souffle lourd pendant une course, avant l'explosion sur le simili refrain (la structure de la compo n'est pas traditionnelle) 'Baby if you want to be wild' où les instruments soudés font bloc dans un instant rugissant puis le galop reprend.
A mi- morceau, tel un coup d'épée dans une bataille, la guitare de Steve Van Zandt tranche ferme, accompagné par les puissants moulinets de massue par Max Weinberg toujours étonnamment droit.
Et juste après que Bruce ne déclame avec assurance en une phrase fragmentée '... they don't see- that- what she wants- is me', il enchaîne sans coup férir, 30 secondes de la même mitraillette qu'à l'ouverture mais sur la caisse claire cette fois.
Avant d'écrire les paroles, ce morceau s'appelait 'The fast song', 'Fast and furious' aurait été encore plus approprié!
Encore un effort au galop et derrière ça, le morceau bouillonnant s'interrompt dans un court envol de guitare partant d'un nid de clochettes et de piano. 2'48, Trop court!
SPRINGSTEEN écrit toujours des morceaux intenses qu'ils soient rock, folk, en balade, électriques ou acoustiques.
SPRINGSTEEN possède une chaleur profondément humaine et ne laisse le soin à personne de l'exprimer.
Assurément un homme dans toute sa force et aussi ses faiblesses et c'est bien la combinaison des 2 qui mène à ses chefs-d’œuvre.