mardi 27 octobre 2020

C.C Workshop au Kasino de Saint-Quay-Portrieux dans le cadre de Jazz ô Châtaignes, le 25 octobre 2020

 C.C Workshop au Kasino de Saint-Quay-Portrieux dans le cadre de Jazz ô Châtaignes, le 25 octobre 2020

 

Jazz ô  Châtaignes, seconde journée, retour à Saint-Quay-Portrieux, en mode vacances de Toussaint ( vacances d'automne, si tu n'aimes pas les saints, on ne  te fait pas un dessin), le Kasino accueille C C Workshop.

Un atelier à bureaux fermés, C C ( Caroline Crozat) et ses janissaires ont attiré la foule, t'as pas réservé, tu vas promener madame sur les remparts, mais, non, pas ceux de Varsovie....

16:00, petit speech du président avant l'entrée en piste de  Christian Harlé au  piano ( Les Amateurs, Four on Six, Transfert Unit, Play Time Trio etc..) et de son complice, Gilles Ferlier à la  contrebasse ( carte de visite identique).

Caroline Crozat, d'une élégance éblouissante dans sa tenue vestimentaire d'un noir romantique, seyant à merveille avec sa coupe à la garçonne, j'assume le gris, Annie Lennox aussi, merci, prend place entre l'élément masculin.

Ce n'est pas sa première prestation dans l'établissement où tu peux t'essayer au black-jack si ton compte en banque le permet, pas le trac, donc!

Caroline étale un parcours étonnant: peintre/graphiste, elle expose actuellement à Etables-sur-Mer, plusieurs recueils de poésie, des essais, des textes slam, comédienne et mise en scène au théâtre et du point de vue musical, choriste pour Ange ( si, si),  Salomé et  chanteuse au sein du Big Band de Metz, du groupe Coup d'Etat, plusieurs enregistrements avec Kaharo,  et plus récemment, création de C C Workshop.

Je viens du rock, je suis plus ou moins novice dans le milieu jazz, soyez indulgents!

Le trio entame l'après-midi notes bleues par la splendide ballade ' Angel Eyes'.

Accompagnement sobre et intonations rauques dans la voix, ce qui nous fait penser que la dame n'a pas dû ignore la cigarette durant ses années folles.

Excellente entrée en matière, suivie par "Out of Nowhere" ( music and lyrics by Johnny Greene and Edward Heyman), fallait oser la reprendre quand on sait quelles voix s'y sont frottées: Lena Horne, Ella, Patti Page ou Ole Blue eyes himself.

Piano fébrile, contrebasse souple et voix swing, on prend!

Exercice de trompette buccale pour introduire 'Summertime' qui s'étend en mode mainstream, ce qui se prête fort bien au lieu et au public présent.

Miss Crozat étale un registre vocal étendu, passant du grave au murmure, tout en ajoutant une gestuelle théâtrale au rendu.

'Beatrice' de Sam Rivers est adapté en français, le texte est de madame, il ne trahit pas la composition originale.

J'ai mis du temps à découvrir Charles Mingus, mon passé rock, voyez-vous, mes comparses me l'ont fait découvrir, j'ai mis un texte sur une de ses compositions, (était-ce ' Four Hands'?) , en mode narratif , l'exercice  semblait quelque peu prétentieux.

Art for art's sake ,  disait  Dorian Gray!

Finie la rigolade, elle entame des vocalises latino avant d'attaquer ' This Masquerade' ( Leon Russell) , la chorale masquée  du Casino à l'ouvrage, belle chanson!

Je dédie 'Nature boy' à mon chéri.

Non, Nathalie, pas les chocolats.

La version offre des teintes différentes de celles proposées par Pikey Butler la veille, le timbre, ici, se rapproche de celui de Marianne Faithfull, anno 2015, Caroline y ajoute quelques intonations lyriques, pas vraiment nécessaires.

Après 'All of me', en do, elle abandonne ses musiciens qui proposent ' El gaucho' de Wayne Shorter.

Revoilà Catherine Lara, sans violon, elle amorce la ballade 'Once I loved'.

Là, tu n'es plus d'accord, on est loin de la simplicité et du feeling d'Astrud Gilberto, cette approche détachée, à la Françoise Sagan, peut irriter!

' Georgia on my mind ' et ' Fly me to the moon'  pas mieux, elle ne t'emmènera pas au septième ciel.

Elles sont nombreuses à avoir tenter le jazz, avec plus ou moins de bonheur, Viktor Lazlo a réussi une superbe version de ' Cry me a river', même Lio ( à 18 ans) a transmis une adaptation écoutable de 'You go to my head' , il y avait Marc Moulin à la production, bien sûr,  mais d'autres s'y sont cassés les dents.

La dame en noir poursuit avec une improvisation baptisée ' Le peintre', un morceau  dont les aspirations littéraires n'ont pas convaincu tout le monde.

' Soul eyes' de Mal Waldron a été retravaillé lors d'un séjour à l'Ehpad de Pordic, les patientes souffrant de troubles de mémoire ont inspiré le texte français,.

C'est par  'Sad is to Live in Solitude' chanté en anglais bancal que s'achève un tour de chant ayant connu des hauts et des bas.

Les avis n'étaient pas unanimes à l'issue de la prestation du trio, les musiciens, sobres et talentueux, ont fait leur boulot en pro,  pas mal de gens ont été séduits par le travail de Caroline Crozat, d'autres ont regretté une certaine superficialité.


Pas de bis?

Si, un collage Dada monté en 2 minutes, nous prouvant que la dame a de l'imagination et des ressources!