dimanche 14 juin 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS..... ZZ TOP

Flashback.

Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!



BACK TO BEFORE AND ALWAYS ...
ZZ TOP 'A Fool For Your Stockings' extrait de 'Degüello'. 1979
ZZ TOP cherchait la 1ère place du fond des bacs chez les disquaires, ils ont gagné le sommet des ventes et la notoriété. Qui n'a pas jeté une oreille (a ouïe) dans 'La Grange'?
Après ce tube et la publication du très convaincant 'Tejas' en 76 (chapeau!), les cowboys, terrassés, font une pause pour laisser pousser leur barbe.
Pas rasoir pour un poil, "Degüello" sort 3 ans après. Temps long, mais la barbe le sera encore plus à l'avenir chez les gratteux.
La pochette explose sous une domination couleur sang. Cri de guerre, le titre, en noir, dégueule des flammes. Un crâne, posé sur les lettres 'Degüello', dégage une chaleur intense par les orbites et les conduits auditifs.
Au dessus, une sorte de drapeau blanc, transpercé par des balles filantes à trajectoire tracée, se déchire et se brise au niveau de la pièce de bois qui le porte.
De la fumée épaisse se dégage en arrière plan. Un cadre gris bleu entoure partiellement le dessin. Le nom du groupe figure en haut, fin trait blanc sur ombrage noir.
Une artillerie lourde pour une cuisine un peu kitsch!
La durée très courte de l'album et la production (par Bill Ham, un autre barbu), léchée, facilitent sa mémorisation et son attraction. Une ambiance de bataille transpire des compos très directes en lien avec le combat rock uniquement.
Le style croise donc rock, blues, boogie et un peu de country. Des cuivres (saxophones joués par les Long Wolf Horns, les 3 ZZ Top en costard blanc) chauffent certains morceaux qui n'en demandaient pas tant, notamment, 'She Loves my Automobile' (reprenant l'esprit du 'Do you Love me?' de Kiss).
'A Fool for your Stockings' sonne sexy et sensuel à souhait. Il nous projette si haut qu'il nous rend dingue de bas ('stockings').
Des cordes grattées et pincées lancent la ballade comme une jarretelle pour la rythmique groovy. Boum boum boum boum cling boum boum boum boum cling, la fièvre monte instantanément.
D'emblée la voix se veut grasse, poussée, élevée et dégage la moiteur de l'excitation. Elle baigne dans le grain abrasif et flirte avec la jouissance.
Comme toujours chez les Texans, les paroles ne vont pas bien loin mais leur implication si naturelle et sans bavardage fait toute la différence 'And that's allright'.
Le solo de Billy Gibbons donne le blues aux tripes, on a envie de grimacer comme si on tenait sa (air) guitare entre les mains (j'ai dit 'guitare' même si je parle de ZZ!).
Franck Beard à la frappe et Dusty Hill à la basse rendent la tâche plus facile au guitariste par leur tempo imperturbable (en mouvement pénétrant quasi perpétuel).
Sur ce lit confortable, Billy peut chalouper, s'envoler, vibrer, soupirer à sa guise et aller jusqu'au bout sans risquer la crise cardiaque. Le morceau se termine en douceur comme un repos divin après l'amour.
Après cette œuvre, plus rien ne sera pareil pour les artistes ... La liste des tubes d'influence électronique s'allonge avec leur barbe et leurs clips envahissent MTV.
Puis, encore un coup de retour vers La Futura (dernier album TOP de 2012) et The Big Bad Blues (2018 en solo) respire de nouveau chez Billy Gibbons avec un son toujours plus rock aïeux grâce à une guitare aussi éraillée et rouillée que la voix, usée par les cigarillos et le whisky frelaté.
Aujourd'hui, on peut dire qu'avec les ZZ, c'est toujours 'au poil'!