Flashback.
Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!
BACK TO BEFORE AND ALWAYS ...
ZZ TOP 'A Fool For Your Stockings' extrait de 'Degüello'. 1979
ZZ TOP cherchait la 1ère place du fond des bacs chez les disquaires,
ils ont gagné le sommet des ventes et la notoriété. Qui n'a pas jeté une
oreille (a ouïe) dans 'La Grange'?
Après ce tube et la publication
du très convaincant 'Tejas' en 76 (chapeau!), les cowboys, terrassés,
font une pause pour laisser pousser leur barbe.
Pas rasoir pour un
poil, "Degüello" sort 3 ans après. Temps long, mais la barbe le sera
encore plus à l'avenir chez les gratteux.
La pochette explose
sous une domination couleur sang. Cri de guerre, le titre, en noir,
dégueule des flammes. Un crâne, posé sur les lettres 'Degüello', dégage
une chaleur intense par les orbites et les conduits auditifs.
Au
dessus, une sorte de drapeau blanc, transpercé par des balles filantes à
trajectoire tracée, se déchire et se brise au niveau de la pièce de bois
qui le porte.
De la fumée épaisse se dégage en arrière plan. Un
cadre gris bleu entoure partiellement le dessin. Le nom du groupe figure
en haut, fin trait blanc sur ombrage noir.
Une artillerie lourde pour une cuisine un peu kitsch!
La durée très courte de l'album et la production (par Bill Ham, un
autre barbu), léchée, facilitent sa mémorisation et son attraction. Une
ambiance de bataille transpire des compos très directes en lien avec le
combat rock uniquement.
Le style croise donc rock, blues, boogie et
un peu de country. Des cuivres (saxophones joués par les Long Wolf Horns, les 3 ZZ Top en costard blanc) chauffent certains morceaux qui
n'en demandaient pas tant, notamment, 'She Loves my Automobile'
(reprenant l'esprit du 'Do you Love me?' de Kiss).
'A Fool for
your Stockings' sonne sexy et sensuel à souhait. Il nous projette si
haut qu'il nous rend dingue de bas ('stockings').
Des cordes
grattées et pincées lancent la ballade comme une jarretelle pour la
rythmique groovy. Boum boum boum boum cling boum boum boum boum cling,
la fièvre monte instantanément.
D'emblée la voix se veut grasse,
poussée, élevée et dégage la moiteur de l'excitation. Elle baigne dans
le grain abrasif et flirte avec la jouissance.
Comme toujours chez
les Texans, les paroles ne vont pas bien loin mais leur implication si
naturelle et sans bavardage fait toute la différence 'And that's
allright'.
Le solo de Billy Gibbons donne le blues aux tripes, on a
envie de grimacer comme si on tenait sa (air) guitare entre les mains
(j'ai dit 'guitare' même si je parle de ZZ!).
Franck Beard à la
frappe et Dusty Hill à la basse rendent la tâche plus facile au
guitariste par leur tempo imperturbable (en mouvement pénétrant quasi
perpétuel).
Sur ce lit confortable, Billy peut chalouper, s'envoler,
vibrer, soupirer à sa guise et aller jusqu'au bout sans risquer la
crise cardiaque. Le morceau se termine en douceur comme un repos divin
après l'amour.
Après cette œuvre, plus rien ne sera pareil pour
les artistes ... La liste des tubes d'influence électronique s'allonge
avec leur barbe et leurs clips envahissent MTV.
Puis, encore un coup
de retour vers La Futura (dernier album TOP de 2012) et The Big Bad Blues (2018 en solo) respire de nouveau chez Billy Gibbons avec un son
toujours plus rock aïeux grâce à une guitare aussi éraillée et rouillée
que la voix, usée par les cigarillos et le whisky frelaté.
Aujourd'hui, on peut dire qu'avec les ZZ, c'est toujours 'au poil'!