Flashback.
Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!
BACK TO BEFORE AND ALWAYS
The Cult Rain extrait de Love 1985
Ce Cult ne se teinte pas de blue et ne sent pas l'huître mais
uniquement la perle rare. Leur chanteur, Ian Astbury, rappelle plutôt
Steven Tyler (Aerosmith) par sa longue chevelure, son accoutrement
psychédélique et sa présence scénique.
Le guitariste Bill Duffy
(cheveux platine avant les disques), et le batteur Nigel Preston, en
provenance de Theatre of Hate (groupe digne d'intérêt du début des
années 80), ainsi que Jamie Stewart à la basse complètent la formation
sur le debut album.
Sur 'Love', un musicien du grand Big (ou
inversement) Country, Mark Brzezicki, les prend (ses marques) et les
baguettes (sauf sur 1 morceau joué par Preston avant son départ pour des
problèmes de drogue).
A cette époque, l'influence goth l'emporte
encore (Sisters of Mercy et the Mission prennent le même wagon) mais la
dynamite hard approche à grands riffs et va bientôt imposer sa
puissance, 2 ans plus tard, avec la sortie d'Electric'.
Un bel
esthétisme fait briller la pochette. Textes et dessins gris/blanc, et
quelques hiéroglyphes rouges entre les lignes, ressortent joliment sur
un fond noir.
Une disposition verticale d'inscriptions,
'The'/'CULT'/hiéroglyphes/dessin amérindien (représentant un collier de
plumes d'aigle)/hiéroglyphes/'LOVE' (piqueté de quelques signes
cabalistiques), intrigue quelque peu.
L'album très cohérent
apprécie, sans modération mais sans démonstration technique du héros, les
envolées de guitares assises sur une rythmique assez lourde avec une
grosse caisse au fond du temps.
L'ambiance, quasi sereine, enveloppe
chaudement l'auditeur et le charme. Derrière une simplicité pas
forcément si simple à atteindre, tous les titres captivent l'attention,
mais "She sells sanctuary" "Nirvana" et "Rain" accrochent encore plus.
"Rain" démarre par un riff court, efficace, imparable, 1,2,3 tadada,
tadada, tadada poussé au cul(t) par les frappes charley/grosse caisse
successivement tchic boom tchic boom tchic boom.
Évidemment la
Gibson sonne... bien, avec une légère reverb. La batterie, elle, claque
sans trop d'écho. Une 2è couche de guitare s’immisce, pleure et tapisse
le fond sonore.
L'arrivée d'une basse directe et tonique, couplée à
une batterie métronomique, stabilise la base rythmique toute la durée du
titre, la voix peut prendre ses appuis. Etonnamment posée, lisse (elle
marinera plus tard) et musicale, elle glisse naturellement sur ce tapis.
La guitare lead tisse sa toile et on se laisse prendre au fil du jeu.
Sur le refrain catchy, une 2è voix, alternée, vient soutenir la
principale. Comme les indiens et au contraire du 'No rain' woodstockien,
Ian, le charmant chaman, appelle et fait la danse de la pluie.
Seul
un pont au 2/3 du morceau rompt un peu ce groove endémique. La chanson
coule comme l'eau tombant du ciel. Nuls heurts, elle lave, soulage et
rassure car la pression de l'orage baisse.
La cérémonie s'achève en un éclair dans un dernier roulement.
L'histoire ne fait que commencer, dans peu de temps, l'électricité
acdcienne va faire des siennes et transcender le groupe, fini le
gothique sonique.
Ian ouvrira d'autres portes avec Robbie Krieger
et Ray Manzareck mais reviendra toujours, avec son alter-ego Bill,
redonner vie au Cult.