vendredi 5 juin 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS ... Santana

Flashback.

Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!

 SANTANA -  I'll Be Waiting extrait de Moonflower 1977
Santana, l'américano-mexicain, nous bluffe avec ses interprétations personnelles à la guitare qui transforment n'importe quelle composition en joyau.
Il s'approprie, sans difficulté, les reprises "Black Magic Woman" de Peter Green's Fleetwood Mac ou "She's not There" de Rod Argent et les Zombies.
Capable de jouer rock autant que soul ou latino, son instrument nous parle une langue universelle.
"Moonflower" paraît en pleine vague punk, courant 77. Malgré toutes ses qualités, on ne peut le considérer comme le meilleur album de l'artiste car les sorties précédentes brillent encore de mille feux en développant un style unique.
"Abraxas" "Santana 3" "Caravanseraï" et "Borboletta" insufflent sérénité au corps autant qu'à l'esprit et doivent s'écouter dans leur intégralité (pour un meilleur effet kiss cool).
Avec du retard et sans savoir que je l'avais entendue auparavant, je découvre réellement cette musique en 76 avec l'album "Amigos" et le titre "Europa" qui envahit les ondes (et mes ondes).
Hors de mon champ de culture, il m'invite à creuser ce sillon pour m'y sentir plus à l'aise.
"Moonflower" possède l'avantage, pour un non initié, de comporter un mélange de parties studio hyper léchées et de parties furieusement live (avec des morceaux plus anciens qui permettent, comme une compile, une révision économe, malgré la perte en cohérence).
D'autre part, cette œuvre passe en revue toute la panoplie du musicien accompli d’ADN latino : samba, salsa, cha cha cha, afro-cubain, bolero, rock, jazz-rock, ballade... tout y passe en mode majeur.
Sur ce double-album, on retrouve une dream team : Greg Walker au chant, Tom Coster à l'orgue, Paul Rekow aux percussions, Margen/Tellez à la basse, Escovedo/Areas aux percus sur le live et Graham Lear à la batterie.
Une superbe photo sur la pochette magnifie la lumière du soleil sur des vagues de nuages moutonnés en pleine montagne et diffuse une 1ère ambiance zen à ce disque.
"I 'll Be Waiting" se goûte comme une douceur fraîche et sucrée dans une moiteur d'été. J'en garde des souvenirs de haut volume, vitres grandes ouvertes, cheveux dans le vent, en voiture Simone direction la plage et sa terrasse : un vrai kéké!
Evidemment son calibre radiophonique peut rebuter (ou l'inverse) mais il faut reconnaître, à ce titre, sa juste valeur, une perle.
Ce morceau matche avec la pochette car il vole très haut vers le soleil au dessus des nuages et flirte avec les sommets télescopiques.
Un coup de baguette magique, et d'entrée, guitare et claviers conversent joyeusement pendant que la rythmique d'influence samba se veut métronomique.
Greg maîtrise totalement une voix soul très chaude capable de traverser les nuages et grimper sur les pics.
Loin des fadaises, les fafa fafa fafada fafada fafadadoda nous emportent dans un voyage onirique.
Après avoir joué à cache cache avec nos oreilles, se dévoile, comme un rayon de soleil, une guitare lumineuse et harmonique.
Naturelle, légère et sinueuse, elle glisse et comme si souvent, les tripes nous piquent.
Carlos réalise tout au long de sa carrière des morceaux bien plus élaborés mais comment résister à ce simple instant de grâce, suave et rempli d'ocytocine (à mes souhaits)... à partager.
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