Flashback.
Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!
SANTANA - I'll Be Waiting extrait de Moonflower 1977
Santana,
l'américano-mexicain, nous bluffe avec ses interprétations personnelles à
la guitare qui transforment n'importe quelle composition en joyau.
Il s'approprie, sans difficulté, les reprises "Black Magic Woman" de
Peter Green's Fleetwood Mac ou "She's not There" de Rod Argent et les Zombies.
Capable de jouer rock autant que soul ou latino, son instrument nous parle une langue universelle.
"Moonflower" paraît en pleine vague punk, courant 77. Malgré toutes ses
qualités, on ne peut le considérer comme le meilleur album de l'artiste
car les sorties précédentes brillent encore de mille feux en développant
un style unique.
"Abraxas" "Santana 3" "Caravanseraï" et
"Borboletta" insufflent sérénité au corps autant qu'à l'esprit et
doivent s'écouter dans leur intégralité (pour un meilleur effet kiss
cool).
Avec du retard et sans savoir que je l'avais entendue
auparavant, je découvre réellement cette musique en 76 avec l'album
"Amigos" et le titre "Europa" qui envahit les ondes (et mes ondes).
Hors de mon champ de culture, il m'invite à creuser ce sillon pour m'y sentir plus à l'aise.
"Moonflower" possède l'avantage, pour un non initié, de comporter un
mélange de parties studio hyper léchées et de parties furieusement live
(avec des morceaux plus anciens qui permettent, comme une compile, une
révision économe, malgré la perte en cohérence).
D'autre part, cette
œuvre passe en revue toute la panoplie du musicien accompli d’ADN
latino : samba, salsa, cha cha cha, afro-cubain, bolero, rock, jazz-rock,
ballade... tout y passe en mode majeur.
Sur ce double-album, on
retrouve une dream team : Greg Walker au chant, Tom Coster à l'orgue,
Paul Rekow aux percussions, Margen/Tellez à la basse, Escovedo/Areas aux
percus sur le live et Graham Lear à la batterie.
Une superbe
photo sur la pochette magnifie la lumière du soleil sur des vagues de
nuages moutonnés en pleine montagne et diffuse une 1ère ambiance zen à
ce disque.
"I 'll Be Waiting" se goûte comme une douceur fraîche et
sucrée dans une moiteur d'été. J'en garde des souvenirs de haut volume,
vitres grandes ouvertes, cheveux dans le vent, en voiture Simone
direction la plage et sa terrasse : un vrai kéké!
Evidemment son
calibre radiophonique peut rebuter (ou l'inverse) mais il faut
reconnaître, à ce titre, sa juste valeur, une perle.
Ce morceau
matche avec la pochette car il vole très haut vers le soleil au dessus
des nuages et flirte avec les sommets télescopiques.
Un coup de
baguette magique, et d'entrée, guitare et claviers conversent joyeusement
pendant que la rythmique d'influence samba se veut métronomique.
Greg maîtrise totalement une voix soul très chaude capable de traverser les nuages et grimper sur les pics.
Loin des fadaises, les fafa fafa fafada fafada fafadadoda nous emportent dans un voyage onirique.
Après avoir joué à cache cache avec nos oreilles, se dévoile, comme un rayon de soleil, une guitare lumineuse et harmonique.
Naturelle, légère et sinueuse, elle glisse et comme si souvent, les tripes nous piquent.
Carlos réalise tout au long de sa carrière des morceaux bien plus
élaborés mais comment résister à ce simple instant de grâce, suave et
rempli d'ocytocine (à mes souhaits)... à partager.
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