4e Open Music - Voyage musical au temps de Louis XIV au centre de congrès de Saint-Quay Portrieux, le 14 avril 2018.
Après avoir quitté Cultura Langueux, tu reprends la route vers Saint-Quay-Portrieux où Madame, belle-soeur et Belenfant t'attendent pour assister à l'Open Music Festival.
Le soleil brille, deux inconscients, en costume de bain, trempent leurs pieds dans la Manche sans oser tenter le grand plongeon. Attablés à une terrasse, nous attendons l'ouverture des portes du centre de congrès.
Le festival s'étale sur deux jours, le samedi étant consacré à la musique baroque telle qu'elle était interprétée à la cour de Louis XIV, le dimanche, la scène est ouverte à tous les musiciens.
Le voyage musical au temps de Louis XIV prévoit deux parties, Annick Renezé-Emery, violoncelle diplômée du conservatoire de Metz, sans son instrument fétiche, compte promener le public sur fond musical, dans les jardins de Versailles, les appartements, galeries, chambres et salons du Roi Soleil et dépeindre une journée type du monarque, en insistant sur son goût pour la musique.
La seconde partie étant consacrée à un concert de musique baroque donné par Pascal Tufféry (clavecin), Claude Hamon (flûtes alto, ténor et basse), Damien Cotty (viole de gambe) et Hervé Merlin (théorbe ) qui avaient illustré l'exposé de Madame Renezé-Emery d'extraits musicaux.
Léger retard sur l'horaire, bref exposé de la présidente de l’association Open festival et hors-d'oeuvre fancy-fair, trois très jeunes élèves de l’école de musique municipale se font les doigts sur le clavecin, interprétant, le premier, un menuet de Bach, les suivants, un menuet et une bourrée de Graupner.
Les pianistes en herbe ont du mal à maîtriser l'épinette, le rendu est quelque peu décousu.
Annick Renezé-Emery a pris place derrière un pupitre, sur l'écran un portrait du 64è roi de France. En préambule: je ne suis pas conférencière, mais conteuse, suivez-moi à Versailles, pour assister au déroulement d'une journée de Louis XIV.
La matinée est historiée par l'ouverture d'un concerto de Louis-Antoine Dornel, le raffinement et l'élégance du propos invitent au respect.
Louis de Bourbon aime les arts, tous les arts, il chantait et s'accompagnait à la guitare, il est logique que son quotidien ait été imprégné de musique, un petit tour dans ses appartements, au passage, on salue Robert Clicquot, la Veuve est une parente, née plus tard, et on écoute Michel-Richard de Lalande.
De 18 à 22h, le temps qu'il faut à la chandelle pour se consumer, on assiste avec les courtisans au concert, en extrait, une gigue signée Michel de La Barre.
Dans la salle de billard on écoute du Lully ( 'L'air des hautbois') avant d'étudier les fastueux et peu confortables habits de cour.
Ainsi nous découvrirons: l'origine de la mode des talons rouges qui nous vient de Philippe d'Orléans, un noceur notoire, les méfaits des baleines de corsets et d'autres anecdotes croustillantes, pour la musique on aura droit, à la guitare, à une gavotte de Robert de Visée.
Les usages de la table sur fond de 'Sarabande', puis dodo!
Le lendemain, visite du médecin et quelques considérations sur les origines de la chirurgie avec le "Tableau de l'Opération de la Taille" de Marin Marais comme support musical.
Marin Marais, tu te souviens de 'Tous les matins du monde' d'Alain Corneau, un grand film.
Madame Annick Renezé-Emery ne manque pas d'humour, la salle rit spontanément. Tiens, voilà Couperin, un prélude, puis on se paye une visite dans le Petit Paris, on fait la connaissance de quelques empoisonneuses célèbres ( la marquise de Brinvilliers, la Voisin, la comtesse de Soissons, et même Madame de Montespan...).
Après avoir assisté en compagnie de Madame de Sévigné à l'exécution de quelques unes de ces braves dames, il est l'heure de se promener dans les jardins créés par Le Nôtre et d'écouter ' La cascade de Saint-Cloud' de Jacques Hotteterre.
Fin de l'exposé et applaudissements nourris!
Le concert!
Pascal Tufféry (clavecin), Claude Hamon (flûtes alto, ténor et basse), Damien Cotty (viole de gambe) et Hervé Merlin (théorbe ) décident de rester au 17è siècle et entament le récital par une suite en cinq mouvements composée par Pierre Philidor .
Maîtrise, grâce et finesse s'entrelacent, la gigue finale offrant un bienvenu moment frivole.
Pascal Tufféry a choisi une oeuvre plus récente, la pièce pour clavecin a été composée sous le règne de Louis XV par Jacques Duphly
Marin Marais, le maître de la viole de gambe réapparaît, dans la suite de danse française proposée: une allemande, une gavotte, une sarabande!
La suite en ré mineur de Robert de Visée est interprétée avec brio au théorbe ( 14 cordes, madame les a comptées), puis on revient à la formule quatuor pour une oeuvre du grand flûtiste Michel de la Barre, illustration parfaite de la danse à la cour en opposition aux danses villageoises.
Ici pas de sabots, la danse se pratique sur la pointe des pieds.
Les interventions de Claude Hamon se révèlent tout simplement étincelantes et c'est debout que le public réclame un bis.
Cerise sur le gâteau, le quatuor attaque ' Folia' ( Folies d'Espagne) de Lully, qui inspira probablement Haendel pour sa fameuse sarabande reprise dans Barry Lyndon.
Tu dis, Zoa?
Louis XIV avait fermé les yeux sur la bisexualité de Jean-Baptiste.
Fort bien, quel est le rapport avec le schmilblic?