Truckfighters - Deville - Dot Legacy au Magasin 4 - Bruxelles, le 30 novembre 2016
The fuzz train is about to come barreling through several cities, le trio infernal tourne en Europe depuis le 23 novembre, le périple doit s'achever le 10 décembre à Brighton!
Un event HeartBreakTunes!
Doors: 19.00h
DOT LEGACY: 19.05h
DEVILLE: 19.50h
TRUCKFIGHTERS: 20.45h
Curfew: 22.00h
Peux-pas arriver avant 20:45' t'indique Michel VR, le photographe le plus célèbre du Pajottenland!
C'est noté, menneke!
19:05 comme prévu: Dot Legacy!
L'entrepôt est déjà bien peuplé lorsque les rockers parisiens se manifestent.
Un quatuor ayant été baptisé par un curé stoner en 2009, auteur de deux albums, ' Dot Legacy' en 2014 et ' To the others' pondu il y a une semaine.
Damien Quintard - Lead Vocal, Bass /Arnaud Merckling - Guitar, Keyboard, Back Vocals/John Defontaine - Guitar, Back Vocals et Arthur Menard - Drums, Back Vocals ne sont pas du genre flegmatique.
A peine arrivé sur scène, le preux Arthur gueule un bon coup, puis une déferlante sonique assaille nos tympans encore engourdis par les premiers frimas hivernaux, ces crapules, partiellement dénudées, n'ont aucun respect pour les traditions, ils négligent le round d'échauffement pour nous balancer ' Rumbera' en pleine poire.
Du blues fuzz accompagné d'un chant de marin ivre, Arnaud a dû apercevoir un rat, après avoir secoué son orgue comme s'il s'agissait d'un prunier chargé de reines-claudes mûres, il escalade une enceinte, et comme le petit se tape 1m98 ( quatre-vingt dix- huit), sa noble chevelure vient épousseter un plafond qui n'avait plus connu ça depuis 1911.
L'équipe a amorcé ' 211' , l'alpiniste de Paname risque un saut non repris dans le catalogue des jeux olympiques et atterrit à côté de Damien.
Exubérance et savoir-faire ne sont pas incompatibles, Dot Legacy a impressionné le public en moins de deux, un fond Black Sabbath, des envolées Kyuss, de la disto à gogo, un batteur qui brutalise son saint-frusquin, beaucoup de sueur, ces gamins en jettent!
' 5314' du crossover super excité succède à la combinaison précédente.
La plage ouvrant le dernier album, ' Horizon' démarre sur fond bluesy avant de virer RATM.
En bas une madame enthousiaste s'est débarrassée de son soutif 105b, d'un blanc douteux, et l'envoie sur scène, John tout à son jeu n'a rien remarqué, Damien utilise la pièce de lingerie comme foulard et le groupe poursuit sa croisade apocalyptique.
Les deux guitaristes grimpent sur les hauts-parleurs, sans doute pour illustrer leur dernier titre dénommé ' Pyramid'.
Pas content, Ramsès, le second, leur intime l'ordre de redescendre de l'édifice s'ils ne veulent pas nourrir les crocodiles du Nil.
Revenus sur terre, ils achèvent ce set concis ( 30') mais hautement jouissif.
Le temps d'avaler une mousse et Deville est disposé à en découdre.
Deville from Malmö, Sweden, pas The DeVilles uit België!
Le groupe s'est formé en 2004 et a déjà accouché de quelques plaques, la dernière 'Make it belong to us'.
Membres: Andreas Bengtsson, Martin Fässberg,Andreas Wulkan et Martin Nobel ( sont Suédois on t'a dit!)
Pour le rangement?
L'étagère heavy rock/stoner!
Ils ouvrent avec une plage de l'album 'Hydra' ( 2013),' Burning Towers'.
C'est du lourd, du gros rock qui éclabousse avec des guitares mordantes et une rythmique aussi solide que l'acier 12C27, utilisé par Sandvik.
' Lava', l'éruption du volcan Eyjafjallajökull, tu prononces comme tu peux, a laissé des traces dans ce beau pays qui a vu naître Anne Sofie von Otter.
C'est chaud comme les marrons que vendaient Madame Nelly au coin de la Bourse.
Une nouvelle tranche de stoner nordique, fort inspirée par les Queens, succède à la matière en fusion qui a failli nous brûler les pieds, ' Life in decay' .
Avertissement, attachez vos ceintures, on accélère, voici ' Deserter', avant de revenir au dernier né avec 'Make it belong to me' .
Les braves bruxellois headbangaient en mesure quand soudain en plein morceau, pan, puis plus rien, le magasin est plongé dans l'obscurité, Odin a frappé, seules les enseignes indiquant où trouver les issues de secours éclairent quelque peu le bar qui voit arriver une foule de clients.
La panne se prolonge, 15', 20', 25', ça la fout mal avec un timing déjà fort serré, quand la lumière revient , le public constate que Deville a déserté la scène et que les roadies s'affairent à monter le matos de Truckfighters.
Aucune explication n'est fournie, un nouveau passage au bar s'impose avant le set des autres Suédois.
Tiens, voilà la terreur du Pajottenland!
Truckfighters.
Fact of the day: Mr.Dango doesn't jump... he moves the earth.
Dango (Niklas Källgren), le guitariste du combo de Örebro ( formed in 2001) est un malade, un grand malade, ce mec il faut l'attacher à un poteau, pas à une chaise, il la ferait valser avec lui, le qualificatif hyperkinétique a été inventé, par un grec ancien, pour lui , pendant plus d'une heure il a bondi, explosé, fulminé, sombré, rejailli, fait tournoyer sa guitare, exsudé, sorti la langue, grimacé, perdu son froc et accessoirement tiré des riffs incroyables d'une guitare qu'il a maintes fois tendue vers le premier rang afin que les fans s'amusent en tapant dessus.
Mais il ne faut pas croire que les Truckfighters ce ne sont que ses simagrées, Oskar ‘Ozo’ Cedermalm, le bassiste/chanteur et Mr Taco, le formidable batteur, assurent leur part du boulot, pour faire d'une performance des camionneurs nordiques un show à chaque fois mémorable.
Le dernier méfait ' V' date du mois de septembre.
Ils ouvrent avec ' Mind control' , la plage initiale de l'album ' Universe', il n'a pas fallu dix secondes avant de voir le kangourou épileptique commencer son cirque, les photographes sont aux aguets.
Lucien glisse à sa compagne, ' ça chauffe, Simone' qui lui répond il y a longtemps que je ne t'ai plus vu faire autant d'exercices, mon gros.
Lucien est parti se chercher une Chimay!
Guitare saturée, basse grinçante, drumming nerveux et voix Ozzy début des seventies, ça décoiffe, sauf les chauves.
'Traffic' dit le papelard caché sous les pédales du guitariste, saturation totale, Dieter, qui s'est tapé Köln- Bruxelles, ajoute: das ist Wahnsinn..
Et la tempête n'a pas encore atteint son apogée, ' Calm before the storm' est précédé d'une courte présentation: we are Truckfighters from Sweden, we are glad to have some power...
La batterie amorce, la guitare tricote façon blues/Southern rock, le chant est lancinant, un chouette desert rock, presque apaisant.
Le fou nous toise: bande de feignants, il est temps de bouger vos fesses, let's pretend it is Saturday, on va mettre le bordel dans le coin, ils attaquent ' The contract' tandis que face à eux ça se bouscule grave.
Michel bat en retraite pour protéger ses jouets.
Après un démarrage tout en douceur, la locomotive crache une fumée noire, prend de la vitesse, le magasin tremble, les clients, irrités, s'échangent des coups, un peu plus loin, Christian Barbier voit de grosses vagues mouiller le pont de son antique péniche et s'inquiète de l' envol d'une colonie de mouettes rieuses qui pique-niquaient sur son rafiot.
Va y avoir du vilain, je me bourre une pipe et vais me coucher.
Sur scène, la toupie folle a repris ses exercices, ' Monte Gargano' et 'Mexico' se succèdent.
Luis Mariano, dégoûté, se tire, le bermuda de Mr Dingo a glissé sur ses talons, pas de panique, Monique, il porte un Dim seyant, il vient de perdre trois kilos, tu peux compter ses côtes, ce que fait Hubert qui lui propose les bretelles qu'il comptait offrir à son demi-frère pour la Noël.
On s'amuse ce soir!
' Atomic' décoré d'une wah wah nucléaire fait très mal , la setlist mentionne encore ' The Chairman', on est loin d'être sûr qu'elle ait été respectée.
Après 55', le groupe regagne les loges, ça va pas, non, réagissent les fans, curfew à 22h, il vous reste 10 minutes avant d'aller avaler votre aquavit.
Retour des Vikings pour un double bis turbulent dont l'implacable ' Desert Cruiser'.
Cohue monstre pour les soldes chez Harrods, heureusement que t'étais en retrait, les coups bas se perdaient.
Dernière escale au bar avant de quitter le magasin, heureux!