St. Cloud - Mermaid - Linde: 't Smiske - Asse, le 28 décembre 2016
Une soirée découverte au 't Smiske, le folkcafé installé dans une ancienne forge à Asse.
Stien Bovijn, elle-même singer-songwriter et bénévole au sein de la VZW, a programmé trois groupes amis, dont les membres sont, comme elle, étudiants à la Hogeschool PXL-Music à Hasselt.
Chaque artiste a droit à une trentaine de minutes pour convaincre l'assistance de son talent.
La série de showcases débute par la prestation de Linde.
Linde Muylaert, une jolie frimousse blonde qui se déchausse avant de prendre place sur scène ( c'est plus aisé pour manier les loop pedals), paraît toute frêle et quelque peu troublée face au public.
C'est mon premier vrai concert solo, avoue-t-elle, ik ben een heel klein beetje zenuwachtig.
Si elle s'adresse à nous d'une voix feutrée de gamine timorée, il en va autrement lorsqu'elle se consacre au chant en égrenant les notes de guitare, le timbre pur et clair, parfaitement maîtrisé, fascine d'emblée l'auditeur ( met dank aan de zanglerares Reena Riot) .
Avant cette aventure en solitaire, Linde a fait partie de quelques formations, The Hipster Jugend, ayant participé au Humo's Rock Rally ou De Eerste Keer devenu Human par ex., elle entame son mini-tour de chant par ' Onion' un neofolk que tu peux rapprocher de Mariee Sioux ou Alina Hardin, à cause du murderer lying in a fruit basket, sans doute.
Linde murmure le titre de la chanson achevée avant de proposer ' Lady on a chocolate cake', débutant en vocalises nasales.
Ce nouveau folk précieux évoque Cat Stevens, mais, en 1969, celui qui est devenu Yusuf Islam n'avait pas la possibilité de mettre son chant en boucle, ni de réciter la fin de sa rengaine sur trois couches de vocaux.
Superbe morceau!
' Yellow' est destiné à un ex avec lequel j'ai quelques comptes à régler.
Elle a l'air tendre, Linde, faut pas s'y fier!
' Eggs' , on ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs, le ton, grave, est à la confidence tandis que de nouvelles vocalises harmonieuses enluminent ce titre dont tu dois te méfier si ton taux de cholestérol a tendance à grimper dangereusement.
' Fuck me', non, il ne s'agit pas d'une reprise de Cee Lo Green qui vient d'adapter son 'Fuck You', Linde semble tourmentée par quelques problèmes relationnels et le crie haut et fort.
Ensuite elle propose ' Surgeon' de St.Vincent, une pièce brillante et équivoque...come, cut me open...!
Ce set brillant prend fin avec ' Child' narrant la perte de l'innocence, le triste passage de la naïveté à l'état adulte.
30' délectables!
Mermaid
Elle ne vient pas de Copenhague, mais de Loppem, elle ne se nomme pas Ellen Price, mais Lotte Lauwers, et chante au sein de Mermaid où cinq musiciens l'accompagnent: Hanne Vandekerckhove que tu as croisée il y a des années comme bassiste de Blues Vision - Ruben Vanwonterghem aux drums ( actif chez Still Crazy, un coverband) - Eno Meulenbergs et Robbe Malschaert aux guitares et le petit dernier, engagé il y a 2 semaines, Jerôme Pringiers aux keys.
La région bruxelloise ne leur est pas inconnue, ils sont passés par le Monk en novembre.
Si Linde paraissait circonspecte, il en va autrement de Lotte qui n'est pas du genre à se faire toute petite pour se cacher dans un coin, elle assume pleinement le rôle de frontwoman d'un band passant de l'indie au 70s classic rock avec d'heureuses pointes de blues.
' Perfect settings', qui ouvre le set, présente d'agréables effluves Fleetwood Mac, période américaine, les musiciens, ils n'ont pas 25 ans, maîtrisent tous les rouages du métier et Lotte dispose d'une voix parfaite ( un croisement Anouk/ Mariska Veres) pour voyager en ces terres fertiles.
On ne quitte pas le champ bluesy/americana avec le midtempo ' Wishful dancing' suivi par ' 100 red roses', tu ne les avais pas pour les offrir à Miss Lauwers.
Un tube potentiel que ce downtempo moins larmoyant que 'Les Roses Blanches' repris par les Sunlights en 1967.
' Intimate guy' accroche tout autant, tandis que ' Burning hands' éveille en toi des images de Bea Van der Maat au sein de Won Ton Ton.
' Absent shadow', pendant lequel un des guitaristes manie un ebow accentuant l'impression de douleur, termine ce show donné par une formation au potentiel indiscutable.
St. Cloud.
Un tout nouveau projet, né en septembre, pas encore de facebook, ni de site web et non repris chez vi.be.
Jeroen Huyzentruyt ( gt) - Jens Roelandt ( dr) - Mathieu Wijckmans ( gt ou bs) - Simon Reyners ( chant, bs) et Casper De Decker ( keys) fréquentent tous la PXL Music School.
S' il est composé de musiciens au talent indéniable, le groupe se cherche encore, son set s'est révélé être un patchwork pas toujours cohérent, passant du shoegazing puis à l'alt rock avant de virer progrock ou jazz funk ( beau son de synth bass) pour s'achever sur une note d'AOR poppy.
Etrange!
L' Intro' instrumentale joue la carte postrock, dès la suivante Simon troque la basse, qu'il refile à Jeroen, contre une guitare et se met au chant pour entamer ' Secrets' une plage shoegaze/alt rock qui sent bon Radiohead.
La montée en puissance n'annonçait pas une fin abrupte.
Le morceau a souffert de quelques indélicatesses techniques, non réglées pour le titre suivant, le downtempo ' Wired'.
Il a fallu reprendre l'amorce au piano et le chant avant d'arriver à un résultat concluant.
Jeroen passe derrière le synth bass pour le groovy progrock ' Dreamer', tu oublies Supertramp, s t p!
' Happy song' porte bien son nom, pendant un petit temps tu penses à Billy Joël, un final moins lisse estompera cette image.
La prestation de St.Cloud prend fin avec ' Into dust', comme in n'y avait pas de vent dans la forge, on n'a pas vu Kansas.
Bilan: trois formations ayant donné un set encourageant
2017 doit les voir confirmer!