Release party pour la sortie de l'album de Ashes Into Blood avec Road To Holyblood /Last Breath Messiah/Space Quake/Signs Of Algorithm et Ashes Into Blood- MJ Le Prisme - Braine- l'Alleud- le 10 décembre 2016
L'album 'Spontaneous Combustion' d'Ashes into Blood vient de sourdre, pour fêter l'événement, le groupe a invité quatre formations amies pour une fiesta metalcore à la maison de jeunes Le Prisme à Braine.
Pas facile à dénicher ce bâtiment, caché dans une impasse près d'un château d'eau.
Tu atterris sur place peu avant 17h, Road To Holyblood peaufine son soundcheck.
Leur facebook annonce quatre membres, Nico Mathy (Lead vocalist) /John =Jonathan Malengreau (Lead guitar)/ un des frères Lumière, Lux Behelux (Rythmic guitar) et l'aigle, Peter Arend (Drums), mais comme on n'avait pas encore bu une goutte de houblon, on a remarqué un cinquième élément sur le podium, un instituteur studieux maniant la basse.
La séance d'échauffement te permet d'admirer le beau T-shirt Pantera arboré par un des protagonistes, ceci t'amène à penser que tu ne risques pas d'entendre une resucée des Pet Shop Boys.
Sans prévenir, les plaisantins entament leur récital, il ne faut pas 30 secondes pour voir le shouter, dont les growls redoutables ont requis l'attention d'un des pandas géants de Pairi Daiza, venir se frotter à trois gamins pratiquant un mosh artisanal.
Comme les limites du ring n'étaient pas clairement tracées, tu te dissimules près d'une enceinte car t'avais bêtement oublié d'enfiler ton protège roustons.
Nous sommes Road to Holyblood, nous ne venons pas de L A, mais d'une petite ville nommée Bruxelles et nous faisons de la musique.
Pas celle qui adoucit les moeurs, te suggère un sage qui s'exerçait au yoga.
Quel genre, alors?
Hardcore, deathcore, grindcore, corps à corps.
Pour te faire une idée, tu prêtes une oreille à leur EP ' A new chapter', veille à ce que ta maman se soit rendue chez le friseur avant de monter le volume.
Pas de setlist sur scène et tu piges que dalle quand Nicolas annonce les titres.
Tel un rouleau compresseur sans guide, la horde de barbares, sans orgue de barbarie, descend vers la plaine en poussant des hurlements épouvantables et parfois, une variante, des râles inhumains.
Notons de gentils encouragements à l'adresse du public, bougez-vous, bande d'enculés, puis ce concert sportif se poursuit avec 'Tomorrow's origins' pour probablement s'achever par 'Leftover'.
Bilan: quelques blessures bénignes ayant laissé une traînée de sang dans les lavatories, deux tympans perforés mais aucune perte de dents à déplorer,
Tiens, voilà fotoman, Michel.
C'était bien?
C'était musclé!
Last Breath Messiah
Encore un quintette, un t-shirt Motorhead, un autre Age of Torment, heureusement que ton gilet cache le tien à l'effigie de Sylvie vartan.
Tu dis, Michel?
Une moyenne d'âge plus élevée!
Ben, oui, Stéphane Busiau a de la bouteille, il a été résistant, Mike Favry, aux drums, a couru le marathon de Frameries en 1976, les autres n'ont pas quarante balais mais ne peuvent pas être qualifiés de bleus, ils déclinent comme identité: Hell Pat, un fameux guitariste, Pierre Laurent comme tous les grands bassistes, placide mais efficace et enfin, au chant, Romu Rastaman Carlier, le fils naturel de Max Cavalera et de Masha Scream, la jolie chanteuse d' Arkona.
Style: du thrash qui tache et ébranle!
Une petite intro pas bien méchante avant une attaque sous la ceinture, ignoble, on n' était même pas prêts, et l'officiel n'avait pas frappé sur le gong, ' Learn' s'appelle la chose.
On l'a appris à nos dépens, les growls du rasta non vacciné pénètrent non seulement au plus profond de ton cortex mais ont le don de te transformer en tremble, non pas ondulant au gré dune douce brise, mais un tremble secoué par un cyclone pas comique.
Un cri de victoire ponctue ce premier fait d'armes suivi par le non moins violent 'Rain hate' .
T'étais pas tout à fait groggy, mais t'étais prêt à jeter l'éponge quand les copains d'Elio, sans pause, embrayent sur 'Summer'.
En été, tu aimes paresser, pas eux, ils ont sorti le bulldozer, déjà que nos routes wallonnes sont en piteux état, la NVA va encore se foutre de nous!
' Never be saved', le message est clair, on va tous y passer, un jour!
Puis vient le titre préféré de Lazare de Béthanie, ' Resurrection', suivi par le tout aussi biblique ' Redemption';
C'est quoi ce truc qui atterrit à tes pieds, une sauterelle que son copain a envoyée dans les airs tel un ballot de paille, étonnant en décembre!
Sur scène, Last breath Messiah ne prête aucune attention au pogo exercé par ces poids plumes et tire une dernière cartouche, ' All for finality'.
Un show prométhéen!
Space Quake.
Des bruxellois mixant nu metal/ metalcore/rapcore, ils ont un album dans leur valisette, ' The Rorschach Theory'.
Particularité, un des guitaristes ( Eerik Maurage) manie une huit cordes, sous-utilisée, quand il ne joue pas sur scène, il aime bousculer ses copains, ceux qui mesurent moins d'un mètre 65.
Les acolytes?
La capuche Jelle Habets, lead vocals à la Limp biscuit - Yūki Koichi Takano aux drums - Olivier Decarpenterie à la basse et un évêque, Simon, comme second guitariste.
On te prévient de suite, leur set a paru fade et téléphoné en comparaison avec la performance de Last Breath Messiah.
La cagoule/Adidas annonce ' Psycho at home' , c'est pas mou, non, mais c'est du réchauffé.
Les musiciens sont appliqués, le shouter fait son numéro, mais tu sais que le truc ne va pas te transporter vers le nirvana.
' The Lies' précède 'Usual love' qui démarre sur un rythme accéléré avant de se calmer, c'est l'heure de la prière du samedi soir.
Le flow hip hop de ' Breaking life' ravive passagèrement la flamme, décidément la mayonnaise ne prend pas, tu bailles.
Le groupe compte une colonie de fans, qui eux prennent du bon temps.
Après ' Saharap' la basse démarre ' Hard to believe' en slapping , c'est bien foutu, le morceau offre de réelles possibilités, mais non, le groupe retombe dans ses travers et clichés.
Bof, bof, bof!
Après le salut final, Jelle se déculotte pour que Michel puisse immortaliser ses fesses, le deejay n'avait pas ' Je suis un homme' de Polnareff dans son stock nu metal, dommage!
Signs Of Algorithm
Les algorithmes, pas des bons souvenirs, recalé en juin, examen de passage en septembre, Monsieur Verbelen, une peau de vache, on m'a offert un cube de Rubik, à la poubelle!
Le metalcore band brugeois, avec des membres de la Zwalmstreek ou de Dendermonde, par contre, ne te laissera que de bons souvenirs.
Il y a deux ans, ils ont raté de peu un passage au Wacken festival, une déception oubliée car la liste de leurs concerts est impressionnante, en Flandre, Wallonie mais aussi en France.
Présentation: aux vocals Fre Derick qui a démissionné de la Polizei, Yochi Melis à la basse, le fin renard, Roberto Devos aux drums, et les guitaristes Didier Vanassche et Kevin Ddavi!
Une 'intro' suivie par ' No warning shot', titre 100% explicite, ouvrent les hostilités, il s'agit, à nouveau d'éviter les coups perdus et les soubresauts des sauteuses locales que le metalcore flamand inspire.
' Shadows remain' voit Frederick se taper une cabriole hasardeuse, puis un petit tour dans un public où Jiminy Cricket se retrouve à nouveau allongé sur le sol, sans sombrero sur le nez.
T'as été obligé de crier, fais gaffe, à l'hippopotame qui a failli l'aplatir.
Sur scène, toujours le même cocktail fait de fougue, de panache et d'agressivité, ils balancent le viril ' New horizons yet to come' , l'amer ' The bitter end' et toujours sur leur album sorti en mars dernier, ' Dictator', pas du tout chaplinesque.
Next one is the titletrack of our album, it's called ' Harbinger', une amorce symphonique précède une cavalcade impétueuse, les riffs dégoulinent, la basse et la batterie assument un rythme infernal et le chant de Frederick fait froid dans le dos, c'est terrifiant!
Ils le savaient, leur dernière salve a pour nom ' Terryfing terrorist', on a tous eu les jetons de voir des soldats en arme envahir la maison de jeunes à la recherche de djihadistes camouflés.
Un grand set, vigoureux et généreux!
C'était leur dernier show de l'année!
Ashes Into Blood
Le groupe est né en 2012, il multiplie les concerts et vient de sortir l'album 'Spontaneous Combustion', ce qui justifie cette soirée.
En vidant nos bières locales pendant l'exercice de balance, Michel attire ton attention, jette un coup d'oeil sur un des guitaristes du combo!
Bon sang, l'acrobate aussi baraqué que ma petite soeur, le monde est petit!
Et t'as vu, ajoute le farceur, un hobbit, là tout au fond de la scène.
T'as autant de culture qu'un navet obsolète, un hobbit, tu ignores ce que c'est!
21:45' , Yohann Gaucher ( vocals) - Ludovic Monnier ( basse) - Greg aux drums et les deux guitaristes, Mic et Xavier, sont au garde à vous tandis qu'un vent violent souffle dans les branches de sassafras.
Après l'intro, ils décident d'entamer leur chapelet, ' Smile', loin d'être souriant, leur death metal /metalcore massif et pesant ,décoré de grognements terrifiants, te cloue au sol.
M'est avis que c'est pas la berceuse idéale à proposer au petit chaperon rouge pour qu'elle fasse de beaux rêves.
Ils enchaînent sur 'Deep illusion' toujours poussé par les screamed vocals du gaucher.
Plus impressionnant que mélodique!
Le tempo, d'une lenteur inquiétante, intensifie l'impression de malaise, on n'est pas ici pour rigoler, si ça que tu voulais, va voir Pirette.
Après les remerciements d'usage, ils proposent ' Ashes into blood', ils n'ont pas réussi à trouver le cendrier.
Toujours sans enluminures, voilà ' Medical sequestration'.
Que dis-tu, Arlette?
Les petits loups, on n'entend pas la grosse caisse.
La madame, dotée d'une fine ouïe, avait raison, la table remédie à la situation, puis le groupe propose 'Insomnia', normal l'infusion de camomille ne fait plus aucun effet, t'as repris une bière!
Tu reprends place à l'avant, le groupe a attaqué 'Age of desolation', autour de toi, un paysage lunaire, plus aucune trace de végétation, des cratères et quelques arbres calcinés, une musique apocalyptique.
' Spontaneous Combustion', burn, burn, burn, vingt fois il l'a répété, les pompiers ne sont jamais arrivés!
Irrité, Yohann attaque ' Dead on the front', du doom/deathcore sanglant, suivi par ' When the silence is broken', un truc peu apprécié par la communauté cistercienne du Brabant wallon.
L'efficacité est au tendez-vous, même si le cocktail proposé ne brille pas par son originalité.
Braine, on achève la soirée avec un inédit brutal, ' Revenge', un titre plus speedé que les précédents.
Fin du marathon, tu quittes Braine.
Dans le lecteur ta petite automobile t'as glissé ' Lightness: Music for the Marble Palace' de Brian Eno et rêvé de paysages bucoliques.