dimanche 30 octobre 2016

Adia Victoria- Ancienne Belgique ( Club), Bruxelles, le 29 octobre 2016

Adia Victoria- Ancienne Belgique ( Club), Bruxelles, le 29 octobre 2016

Samedi 29 octobre, Bruxelles, les Halloween parties foisonnent.
En Belgique, la fête d'Halloween ne serait  pas née sous l'impulsion de quelques commerçants avides de profits, mais plutôt de la volonté de certains organisateurs de reproduire ce qui fonctionne aux Etats-Unis... allez, allez, une fois, qui a inventé cette blague, il a fallu attendre le 21è siècle pour adopter ce cinéma ricain... à quand la fête de la lune blanche chez nous?
Et sinon?
Foule à Bruxelles, la galère pour larguer la diligence!

Direction le club, en bas Jeremy Loops amuse les danseurs, en haut, JP est le premier sur place, comme toujours!
La promo révélait ‘PJ Harvey covering Loretta Lynn’, l'AB citait Rolling Stone, après le concert on en a discuté avec Adia, elle a souri mais n'a pas ajouté et  Soeur Sourire, avec un clin d'oeil. 
Pas de support, début prévu à 20:30'
Tu parles, les premiers mouvements se manifestent à 20:55', les musiciens ( terribles) rappliquent: Alex Caress ( un look Jack Nicholson  dans 'One flew over the cuckoo's nest') aux keys/
Jason Harris à la basse/ Mason Hickman aux guitares et Tiffany Minton aux drums.
Un silence déconcertant s'installe, avis de recherche, où se cache le gars de la table de mix?
Plus de 5'  d'attente avant de voir le drôle arriver comme le Zorro d'Henri Salvador, le band lance l'intro et Adia Victoria, qui piaffait derrière le rideau, apparaît.
Des collants noirs et une longue chemise immaculée qu'elle a héritée de son grand-père, coup de foudre instantané!
La jeune personne, originaire de Caroline du Sud, a sorti un premier full CD, Beyond the Bloodhounds, au printemps dernier, il suit le EP 'Sea of Sand' de 2014, elle débute le gig par ' Detroit Moan' une cover de la chanteuse de blues Victoria Spivey active dans les années 30 ( You should listen to that lady, a-t-elle  confié en voyant que tu ignorais qui était la madame).
Rarement un début de concert ne t'a fait une telle impression, la façon dont Adia interprète ce gospel/blues te cloue sur place
Elle agrippe une guitare, salue, good evening, my name is Adia Victoria, these are my friends, we're gonna play the blues!
Elle tient parole, ' Out of love' peut manifestement entrer dans la catégorie blues, mais il s'agit de blues hanté, obsédant,  aux accents rock évidents, sa guitare frelatée, vénéneuse, vient déchiqueter tes entrailles, heureusement tu ne t'étais pas enfilé un cassoulet avant de te rendre à l'AB, et l'accompagnement de ses copains accentue l'impression d'effroi et d'urgence.
Tiffany derrière ses caisses fait passer Meg White pour une majorette! 
' Head rot'  se révèle encore plus débridé et sauvage.
Une de tes voisines, prise de convulsions, secoue la tête comme une possédée, les prétendues sorcières de Salem ont été pendues pour moins!
Il est vrai que Miss Victoria t'accule dans les cordes, te fixe d'un regard froid avant de te décocher, en plein foie, un uppercut douloureux.
La furie semble s'être calmée avec ' Howlin Shame' mais les mimiques expressives ne trompent pas, elle nous attend au tournant.
Elle reprend sa guitare, nous explique que le thème de la suivante is about growing up in the South, ' Stuck in the South' , tout n'est pas rose dans le sud, surtout si t'es young, gifted and black, mais le Sud, c'est chez elle!
Le périple se poursuit avec le spooky ' Sea of sand' et après, un Bruxelles, ça va, in French, 'Mortimer's blues' a ( quiet) song about my cat, une chanson qui s'achève sur une séquence récitative. 
Après l'épisode du chat, elle reprend son discours violent, ' Dead eyes' secoue pire que le dernier tremblement de terre dans la région de Perugia, le chant est rageur, les guitares crachent des flammes, le pianiste se transforme en Jerry Lee Lewis, la gentille Tiffany cogne comme un forçat et Jason tabasse la basse, de dangereux clients!
' Invisible hands' ..I went away from the devil ...qu'elle dit, le mal est partout, Satan est le maître de l'humanité, donc...Cause when the devil gets ahold of you, baby got you cradle to grave...c'est irrémédiable, that's the curse!
La tournée a été intitulée 'Me and the devil' , elle reprend ce titre de Robert Johnson pour le brosser à la manière d'un Jérôme Bosch ayant abusé de substances illicites.
Creepy, baby!
Pas le temps de reprendre ton souffle, l'étreinte se resserre, tu vas y rester, c'est une certitude, ' And then you die', t'as eu ni le temps de faire une dernière prière, ni celui d'avaler une dernière bière, elle a décidé de nous achever et si le morceau démarre en douce, il finit par exploser laissant de sales odeurs de souffre dans l'atmosphère.
Ils se tirent après cette tirade mortelle.


It seems you guys want us to come back!
Yeah!
' Ain't a woman' est du genre blues crasseux et 'Horrible weather', qui n'est pas dédié à Monsieur Météo, est le genre de prédiction proférée par un prophète légèrement psychopathe sur les bords.

Un concert fantastique!