Album - Leán - Pangea
Silke Clarysse ( guitare) , Otto Kint ( double bass) et Gielis Cautaers ( percussions) décident de former Leán en 2014.
Ils ont tout trois un bagage classique, Silke a étudié la guitare au Lemmens Instituut ( Leuven) et enseigne désormais à la Hoofdstedelijke Academie voor Muziek, Woord, en Dans/ Otto sort du Conservatoire Royal de Bruxelles, il s'est souvent produit avec un autre étudiant doué, le pianiste Martin Salemi de Opmoc, ce jazzman reconnu est également membre du Joachim Caffonnette band ou du Quintessence Big Band/ quant à Gielis, également gradué du Lemmens Instituut, il enseigne dans différentes académies ( Geel, Leuven, Buggenhout) et fait partie de la formation folk "Peut-être Demain."
Ils définissent leur univers comme "Classical World Music".
' Pangea' ou toutes les terres, est le titre choisi pour baptiser leur premier effort discographique.
L'illustrateur Jan-Sebastiaan Degeyter est crédité pour l'artwork, il n'a pas dévoilé le nom du papegai malicieux ornant la pochette.
'Amigo' une composition de Chris Ruebens ouvre l'album, une plage lumineuse et aérienne, dominée par une guitare mixant saveurs brésiliennes et hispaniques.
' Fuoco' du maître de la Spanish classical guitar, Roland Dyens , suit.
L'interprétation du jeune trio comblera d'aise les amateurs de Paco De Lucia ou de Joaquin Rodrigo, du travail d'orfèvrerie.
Les fines arabesques du ' Byzantine Theme' de Dusan Bogdanovic virent soudain jazz lorsque la contrebasse d'Otto, bien soutenue par les frappes de Gielis, émerge de l'arrière-plan, la guitare revient à l'avant-plan pour terminer la composition.
Direction le pays de la bossa nova avec ' Danza Brasilera' de l'Argentin Jorge Morel.
Lorsque la technique, le savoir-faire, se marient avec le feeling et le doigté, on ne peut que faire silence et écouter.
Ils sont nombreux à s'être attaqués à 'Alfonsina Y El Mar' rendant hommage à la poétesse Alfonsina Storni. La version délicate de Leán, propice aux songes, permet à ton esprit de visualiser Alfonsina s'enfonçant lentement dans les flots sombres d'une plage de Mar del Plata pour y aller dormir.
Toujours en mode mélancolique, le trio nous propose un voyage vers d'autres terres, ' Orient' d' Armand Coeck démarre en douceur, le morceau, aux parfums d'orangers, semble se languir quand soudain une accélération déconcertante le conduit vers d'autres chemins, fameux boulot du percussionniste!
Un plongeon dans le temps, le baroque espagnol du 17è siècle, ' Canarios' de Gaspar Sanz, un titre se trouvant au répertoire de John Williams.
Nobles dames et amours courtois, raffinement et sens de l'honneur: une autre époque!
Le voyage se poursuit du côté de la Turquie avec la romance ' Katibim' avant de s'attaquer, une nouvelle fois, aux travaux de Dusan Bogdanovic: ' African Sketches II' et 'African Sketches III' que le compositeur serbe a gravé en 1996. L'esquisse n°2 est interprétée à la guitare, Gielis et Otto sont partis boire une Lav Pivo, ils reprennent du service pour l'animé, voire jovial, allegro ritmico 'African Sketches III'.
Heureusement qu'ils s'étaient désaltérés car la dernière escale se nomme 'Desert song', de la plume de Itamar Erez, whose music blends the delicateness of Middle Eastern music, the freedom found in jazz and the passion of flamenco.
Superbe morceau qui clôture un album estimable.
Note: Leán sera à Asse ( 't Smiske ) ce 15 octobre!