Sarah Ferri - Ancienne Belgique ( Club) -Bruxelles, le 7 octobre 2016
Quatre ans après 'Ferritales', la Gantoise, with Italian roots, Sarah Ferri revient avec un second album, ' Displeasure'.
Si elle n'a pas complètement abandonné le swing jazz, son second effort discographique a pris des teintes plus sombres, plus mélancoliques mais aussi plus filmiques, en considérant les arrangements sophistiqués.
Sarah a entamé une tournée de promotion ayant débuté fin septembre par un mini-set à la FNAC de sa ville natale, ce soir c'est le Club de l'AB qui l'accueille avec full band!
Pas de support, coup d'envoi à 20:30'.
Les premiers à se présenter sur scène seront Karen Speltincx au violon, une artiste, met klassieke opleiding, ayant déjà accompagné e.a. Jasper Steverlinck, Vaya Con Dios, Thé Lau, Buscemi ou Novastar - au violoncelle, Jasmijn Lootens ( Ghent Folk Violin Project) et à la contrebasse ( qu'il troquera souvent contre une basse électrique) , jouée avec archet pour l'intro solennelle, Kobe Boon, actif aux côtés de jazzmen tels que Bob Mover ou Pierre Vaiana.
Puis se présentent le drummer remplaçant ( hij heeft het perfekt gedaan), Jonathan Callens étant absent, Laurens Van Bouwelen ( School is Cool, Amatorski...) et le fabuleux guitariste Pablo Casella, déjà vu avec Little Dots, ils sont suivis par Sarah, vêtue d'une robe scintillante, elle prend place derrière le piano et attaque 'In my bunker',le second single, soigné et profond, issu de 'Displeasure'.
La voix impressionne, l'orchestration émerveille, ce que Sarah semble avoir perdu en frivolité, elle l'a bigrement gagné en maturité!
'Your gaze' débute par d'aériennes vocalises, ce slow aux délicieuses senteurs sixties est émaillé de sonorités surf par la grâce de la guitare de Pablo.
Finesse et splendeur, on aime!
Si David Lynch entend le crépusculaire 'The Moon' , il l'utilise pour son prochain long-métrage, c'est une certitude!
Quand Sarah mentionne Shirley Bassey comme référence, ce n'est pas innocent!
Sensuel et incandescent sera la perle ' She's on fire' , un titre suggestif comme pouvait en composer Dani Klein ou Anna Calvi ( 'Desire').
'The Bird With The Broken Wing' est empreint de majesté et de grandeur.
Un exemple parfait de piano pop ou baroque pop, richement orchestré, qui renvoie vers des génies tels que Gilbert O'Sullivan, les Walker Brothers et, pourquoi pas, Procol Harum.
La voix ample de la jolie petite Sarah te refile quelques frissons et en jetant un coup d'oeil circulaire t'as pu constater que plusieurs madames avaient soupiré ou fermé les yeux!
Un glockenspiel pour Laurens, des vocalises vibrantes effectuées par les cordes, 'Old habits' frôle le tragique... have you given up on me... questionne Miss Ferri!
Deux faux départs pour 'I'm tired of your game' , cela ne gâtera en rien l'interprétation de ce slow poisseux et fabuleux, tu penses à Joss Stone ou aux grandes chanteuses de blues de l'après-guerre.
Tonnerre d'applaudissements après les dernières mesures.
Sorry pour les quelques blancs, la machine est au stade rodage!
It's time for some older stuff, le swing sautillant de 'A place on the moon' et le pétillant 'The Jump' auront ravi les fans de la première heure, puis Sarah revient vers le nouvel album avec l'épique 'God gave us a rainbow' .
De Morricone-invloeden zijn niet te tellen, lisait-on dans Humo... inderdaad, mensen!
L'hypnotique 'Displeasure ' est entamé solo, il est suivi par la pièce maîtresse de l'album, l'explosif 'When the giants play poker', d'influence Kate Bush.
Bruxelles est conquis par la richesse instrumentale et la maîtrise vocale de cette équipe pas encore entièrement soudée.
'Living Water' marie pop et feeling blues et la ballade folk pop 'Where home was' clôture le concert comme il achève l'album.
Elle vient chanter le titre en s'asseyant à côté de Pablo qui manie sa guitare acoustique avec dextérité.
Un salut, direction les coulisses.
L'AB ne devra pas attendre des heures pour un triple rappel.
Solo, une vieillerie, la berceuse/gospel ' Were you there', puis la clique au complet attaque le crowdpleaser 'On my own' pour finir le voyage par le gypsy swing, 'The man who was bored', permettant une dernière mise en évidence des talents de Pablo Casella.
Le Sarah Ferri nouveau, un grand cru!
Prochain concert, le 12 octobre: De Roma, Antwerpen!