mardi 25 octobre 2016

Poliça - Fog - Ancienne Belgique- Bruxelles- le 24 octobre 2016

Poliça - Fog - Ancienne Belgique- Bruxelles- le 24 octobre 2016

Troisième passage de Poliça à l'Ancienne Belgique, en configuration box ( pas complet), cette fois-ci!

Support, Fog, le bébé d'  Andrew Broder, un de leurs amis, issu, comme eux,  de Minneapolis!
Et fog il y eut, le brave gars s'est escrimé, pendant 50', dans l'indifférence quasi globale, dans une brume vaseuse, tantôt bleuâtre, tantôt grenat.
Des laptops, synthés, sequencers, trackers, chiptunes et autres bidules électroniques, une platine, deux micros et un piano.
Entrée en matière bruyante, une ' musique?' flottante, dissonante, une alarme antivol retentissante, des pulsations industrielles, des scratches agaçants, une chorale de canards ayant aperçu un chien de chasse, cette amorce ne présage rien de bon, encore un plaisantin infatué!
Soudain après cette débauche noisy, Andrew passe derrière le piano et, d'un falsetto précieux et solennel, entame une ballade à la Perfume Genius, ' For Good' le titletrack de son dernier effort discographique.
Tout n'est pas perdu, penses-tu, pas de bol, il reprend place derrière la machinerie et poursuit son exercice wagnérien en vocalisant comme une Castafiore souffrant d'une extinction de voix.
Combien de titres a-t-il interprété?
Deux, trois, plus?
Trois personnes applaudissent, il réagit 'Thank you' et se remet au boulot: des soundscapes digitaux agités, des grondements inquiétants et toujours ce crooning qui détonne avec le fond Metropolis en arrière-plan.
Il invite Drew, un des batteurs de Poliça, le temps d'une composition de facture classique, reprend la lecture de sa dernière oeuvre, on entendra dans le désordre 'Made to follow', 'Jim'  et d'autres pièces mixant théâtralité irritante, masturbation intellectuelle, passages évoquant David Bowie, postmodernisme exaspérant ou expériences délirantes à la Julius Kelp.
D'aucuns crient au génie, d'autres préfèrent les Rubettes, Léon et Tristan ne se posent pas de question, ils  se sont dirigés vers le bar!

Tu avais assisté au concert de Poliça dans cette même salle en janvier 2014, depuis le groupe du Minnesota a sorti un troisième album, ' United Crushers', il se tape une tournée  européenne jusqu'au 5 novembre, un arrêt à Bruxelles s'imposait même si l'engouement des débuts s'est atténué.
Line-up: double drums, Drew Christopherson et Ben Ivascu, à la basse et secondes voix,  Chris Bierden et la jeune maman, Channy Leaneagh, aux vocals, élément invisible, mais prépondérant,  les programmed synths ( pourquoi ne pas utiliser un claviériste sur scène?) et les effets sur la voix.
Poliça démarre par ' Berlin' , peu de surprises, le fond trip hop est toujours bien là et les influences de Portishead ne peuvent être camouflées.
L'elfe est toujours aussi séduisante, sa voix luminescente pas toujours audible, car couverte par les sonorités électroniques et les batteries, ensorcelle malgré ce handicap .
' Wedding' et sa basse entraînante invite à la danse tout comme 'Lime habit'.
Il semble que Poliça ait décidé de frapper fort d'emblée en glissant les titres les plus percutants en début de show.
Hello, Brussels, thank you for being here, on sait, you love the venue,... this one is called ' Lately'.
Un midtempo, plaisant, sans plus, les bandes pré-enregistrées, omniprésentes, finissent par embarrasser..
' Dreams go' n'a pas trouvé sa place sur l'album mais bien dans la playlist.
Travail superbe de la basse pendant 'Great Regret', Channy, par contre, paraît absente et distille ses chansons sans trop d'enthousiasme, quelques vagues sourires, deux ou trois mouvements ondoyants, et une interaction avec le public réduite au strict minimum.
'Lay your cards out', sur le debut album, n'a rien perdu de ses charmes et peut compter sur l'adhésion de la salle.
Le planant ' Warrior Lord' hypnotise puis prise d'une envie soudaine, la frêle jeune personne réclame de la lumière, I wanna see you, l'éclairagiste obtempère, elle annonce ' Agree' a new song, qui ne sera probablement  pas un hit.
Les beats soutenus de 'Spilling Lines' ont le don d'éveiller les assoupis, le funk de ' Dark Star' nous renvoie vers  'Let's dance' de David Bowie, tandis que ' Someway' a été composé pendant sa grossesse.
' Melting block' et ses accents soul  nous prouve que Miss Leaneagh peut rivaliser avec les meilleures voix nu soul lorsqu'elle décide de ne rien vocoder.
' Baby Sucks' et ses touches disco balance agréablement, il est suivi par l'ancien 'Violent games'.
' Kind' is a lovesong, elle la chante agenouillée et c'est avec ' Lose you' que le quatuor quitte la
scène, il est 22h10'.

Un bis vite fait et chacun rentre se coucher!

Un concert plaisant, sans réelles surprises!