Lisa Hannigan + Heather Woods Broderick - Het Depot, Leuven, le 28 octobre 2016
Lisa Hannigan a collaboré avec Damien Rice des années durant, la rupture se produit en 2007 et, depuis, la native de Kilcloon ( Irlande) vole de ses propres ailes, elle a sorti trois albums, le dernier 'At Swim' est distribué depuis le mois d'août.
Ta dernière rencontre avec Lisa date de 2013 ( Little Waves à Genk), elle se produisait solo dans le Limbourg, ce soir la singer-songwriter est entourée d'un band.
20:30' Heather Woods Broderick!
La soeur de?
Oui et non, pas de lien de parenté avec Matthew, mais elle est bien la frangine de Peter Broderick , le musicien ayant e.a. collaboré avec Efterklang, M. Ward, Zooey Deschanel, Laura Gibson ou Horse Feathers.
Sa jolie frangine a, elle également, multiplié les associations, en 2012 tu la croises au Botanique au sein du groupe accompagnant Sharon Van Etten, ce soir elle fait partie des sociétaires du band de Lisa Hannigan et assure l'avant-programme, basé sur son plus récent album, ' Glider' ( 2015).
Sans avoir prononcé un mot, Heather prend place sur le siège installé près du public, elle accorde sa Gibson, lance une bande et amorce ' Up in the pine' la plage engageant ' Glider', lo-fi guitar plucks, voix fragile, bienvenue dans l'intimité d'une demoiselle dont l'univers baigne dans un écrin de mélancolie.
La paisible et brumeuse ballade ' Home winds' est prévue pour un prochain album, ni simoun, ni tramontane, ni cyclone mais un doux et caressant zéphyr.
Place aux présentations...Hello, my name is Heather Woods Broderick, I come from Pacific City, Oregon, thank you for coming out to hear me!
Elle embraye sur ' Desert' ...I lost myself in the desert... pas de trace du cheval sans nom, mais une guitare aux lignes finement ciselées.
Sérénité à peine troublée par les rumeurs d'un désert où le silence est un bruit.
It's our first date in Europe after two weeks in the UK, next one is called ' Mama Shelter', un morceau plus habillé, elle tapote une cymbale, distille de grêles notes de guitare qui se basent sur un fond programmé, tandis que la voix, claire, aérienne te balade dans un monde moins fruste que celui qui nous entoure.
Miss Broderick passe derrière un piano et propose une nouveauté, ' Slow dazzle', tu connais la traduction de slow?
Ce set sensible s'achève par ' Glider', un nocturne aux teintes pastel.
Esthétisme et diaphanéité, à recommander aux névrosés, peut remplacer les sédatifs!
Lisa Hannigan
A long, pas trop cool, woman in a ( long) black dress arborant un chignon assez austère, l'image d'Epinal de la jeune personne comme il faut, Lisa débute le concert seule, armée d'une acoustique, après un petit salut de la main, elle propose le scintillant 'Little bird' datant de 2011.
Un fingerpicking perlé et un vibrato spectral, Louvain se tait, clôt les paupières et se laisse bercer aux rythmes de la mélodie.
Les musiciens apparaissent, probablement Ross Turner aux drums, Cormac Curran ( des Villagers) aux claviers et Logan Coale à la contrebasse/basse.
Lisa vocalise, Logan caresse sa contrebasse d'un archet, c'est l'amorce de la valse ' Ora' que l'ancienne chanteuse de Damien Rice décore de notes désuètes d'harmonium.
Le ton change avec le jazzy ' Pistachio' chanté d'un timbre enfantin, puis elle récupère sa guitare, Heather Woods Broderick se pointe, l'équipe attaque la berceuse' O sleep' chantée à deux voix.
Frissons dans l'assistance, 't is mooi, susurre Julia à l'oreille de son compagnon dont le gobelet de Stella s'est arrêté à mi-chemin vers des lèvres avides.
Le titre suivant porte bien son nom ' Prayer for the dying', une plainte aussi admirable que le 'Hallelujah' de Cohen dans la version de Jeff Buckley.
La dernière fois que t'as failli pleurer lors d'une prière c'était lors d'un concert des Cowboy Junkies, Lisa t'a obligé à sortir le Kleenex.
Elle nous tient à la gorge et n'a pas l'intention de lâcher prise, ' Fall' et ' Snow', qui risque de fondre sous les spots du Depot, enchantent.
La mimique semble dire ' je suis désolée' lorsqu'en débranchant le jack, sa guitare produit d'irrévérencieux craquements, un sourire avant d'entamer ' Flowers'.
Elles dégagent un parfum americana ces fleurs qui évoquent les Wild Roses chantées par Nick Cave et Kylie Minogue.
La setlist prévoit une nouvelle valse ' Tender', qu'elle termine le gosier asséché.
Après un intermède comique pour ouvrir le biberon de Spa, on lui refile une mandoline avec laquelle elle entreprend un upbeat country folk ' Passenger' qui précède le sombre ' Funeral suit' mettant en évidence les talents du contrebassiste.
Le piano et une basse électrique amorcent ' We, the Drowned', une plage déchirante qui te fera hésiter à aller te baigner à Knokke lors de tes prochaines vacances.
Heather passe à la salle de bains pour se brosser les dents, les dentistes avancent ' Teeth' puis le fragile 'Lille' deux titres plus anciens, Ross a reçu un glockenspiel de Santa Claus, il le tapote gentiment.
Avec le remuant ' Undertow' elle revient vers ' At swim', le titre finit en canon.
Tandis que le roadie lui tend un ukulele, elle nous explique qu'elle a dû apprendre à chanter ' Knots' à l'envers pour les besoins d'un clip. Lisa Hannigan goes bluegrass, Louvain bat des pieds.
Le set, chaleureusement applaudi, se termine avec 'A sail'.
Le ( triple) rappel débute par l'interprétation a capella du poème ' Anahorish' de Seamus Heaney.
Lisa, Heather et Logan derrière un seul micro pour un moment intemporel.
' Barton' et le rythmé ' Lo' achèvent un concert auquel les gars de chez Gault et Millau ont attribué quatre étoiles!