mardi 7 juin 2016

Z.E.N. TRIO at Korean Cultural Center - Brussels - le 6 juin 2016

 Z.E.N. TRIO  at Korean Cultural Center - Brussels - le 6 juin 2016.

Si le concert était à l'origine annoncé sous l'étiquette Esther Yoo Trio, le soir-même un maître de cérémonie, non dépourvu d'humour, prévient l'assistance ( fort nombreuse, la salle multifonctionnelle  du centre culturel coréen affiche complet pour ce concert de gala) que nous entendrons le Z.E.N. TRIO, une dénomination ayant la propriété d'avoir une double signification, keep cool en toutes circonstances et un condensé des prénoms des trois virtuoses qui prendront place sur le podium dans deux minutes: Zhang Zuo, la pianiste, Esther Yoo, la violoniste et Narek Hakhnazaryan, le celliste!
Il s'agit de leur premier concert sous cette formule, mais les trois protagonistes ont tous, malgré leur jeune âge, une imposante carte de visite à présenter!

  Zhang Zuo, alia Zee Zee, termine 5è au Reine Elisabeth en 2013 et remporte les palmes au  Gina Bachauer International Artists Piano Competition ou au Krainev 'International Piano Competition en  Ukraine, elle est également primée au Juilliard's 32nd annual William Petschek Piano Recital Award.
La demoiselle de Shenzhen a fait ses débuts avec le fameux Pacific Symphhony Orchestra en mars dernier!


Le passé récent d' Esther Yoo ( Corée) mentionne également une place de finaliste au Reine Elisabeth.
A 16 ans, elle remporte la  10th International Sibelius Violin Competition.
Elle collabore avec différents orchestres de renom aux quatre coins du monde, il y a peu elle se produisait chez nous lors du Klara festival et après  une série de récitals en trio avec ZEN les Britanniques pourront l'applaudir au London's Royal Albert Hall.

 Le jeune violoncelliste  Narek Hakhnazaryan, d'origine arménienne, est considéré comme un phénomène...Le charme du jeune Narek Hakhnazaryan est irradiant. Il joue avec son instrument semblant en faire ce qu‘il veut...notait un chroniqueur après un concert aux Halles-aux-grains à Toulouse.
Lui, également, collectionne les récompenses, un exemple, en 2011, médaille d'or lors de l'International Tchaikovski Competition. Un premier prix lors des auditions of the Young Concert Artists ( New-York)  lui donne le droit de se produire au prestigieux Carnegie Hall.
Narek fait partie de la levée 2014/2016  des BBC Radio 3 New Generation Artists.

Aimez-vous Brahms? 
 Z.E.N.a choisi d'entamer le récital par le Trio pour piano et cordes nº 1 en si majeur opus 8 , une oeuvre de jeunesse de Johannes Brahms.
Quatre mouvements pour une pièce dont l'exécution prend une trentaine de minutes.
a)  Allegro con brio.
Tout le romantisme  contemplatif de l'amorce est souligné par les soupirs du violoncelle rapidement rejoint par un violon concentré, le piano s'agite, la grève est balayée par une houle ondoyante, pendant un bref repos accordé aux cordes le piano se fait languissant, avant d'être rejoint par Esther et Narek pour achever l'acte.
b) Scherzo (Allegro molto).
 Vigueur, frivolité, extravagances sous forme de marche exubérante.
On n'applaudit pas avant la fin du morceau mais devant une telle fougue c'est impossible!
Les musiciens l'ont compris et sourient.
c) Adagio
Finies les cabrioles fantasques, la lenteur grave et le sentiment de tristesse touchent l'assistance au plus profond de l'âme.
d) Allegro
Le tumulte réapparaît, les interprètes, expressifs et concentrés, sont tout à leur jeu, il aurait fallu qu'une infirmière vienne éponger le front du pauvre Narek qui suinte littéralement sous les projecteurs tout en se donnant à fond.
Un tonnerre d'applaudissements ponctue la performance!

Pause.

Antonín Dvořák au menu:  Trio pour piano et cordes no 4 en mi mineur « Dumky », opus 90 B. 166.
Une pièce en six chapitres, six Dumky (  Ukrainian laments ... si tu pensais à des personnages de Walt Disney, t'étais à côté de la plaque, grâce à Google tu peux t'inscrire chez Nagui et participer à Tout le monde veut prendre sa place ).
a) Lento maestoso
 Du sentimentalisme slave virant soudain valse bouillonnante.
Tu passes de la mélancolie baudelairienne vers l'allégresse fêtes de la bière à Munich.
b)  Poco Adagio.
Le cello en mode méditatif se lamente, une brusque accélération et la mélodie s'emballe pour se transformer en danse païenne échevelée.
Belle connivence entre les trois artistes, public subjugué!
c) Andante
Un piano minimaliste introduit un interlude lyrique, de légers frémissements des cordes donnent un caractère filmique à ce troisième dumka.
d) Andante moderato
Il est capricieux  le brave Antonin, là il redevient léger.
e) Allegro.
Le voilà le passage le plus vif:  les cordes virevoltent, le piano lâche la bride, les touches bondissent, Catherine Frot ne peut plus suivre le rythme, elle tourne les pages à une vitesse folle, le mouvement s'achève sur un coup d'éclat époustouflant.
Clap, clap, clap...
f) Lento Maestoso
Une ébauche flegmatique fait rapidement place à une vigoureuse galopade de chevaux sauvages,  un bref moment de quiétude succède à cette chevauchée hystérique avant l' héroïque sortie finale.
Public debout, ovation monstre, les artistes s'éclipsent, les clameurs s'accentuent, un bis s'impose.

Brahms, une Hungarian Dance vivace pour terminer dans la bonne humeur.

Drink!

Le 20 juin, au même endroit:  Yoonji Kim et Hans H. Suh,  finalistes lors du dernier concours Reine Elisabeth, il ne faut pas traîner pour réserver sa place!