Tropiscala 2016 - Begijnhof, Overijse, le 25 juin 2016
Tropiscala naît en 2006, disparaît après l'édition 2012 et, tel l'oiseau légendaire, renaît en 2014 avec à sa tête un nouveau staff.
Au menu 2016: de la pluie, du soleil, un arc en ciel, de la bière, du cava, des concerts, un tournoi de beachvolley et des promenades à dos de chameau pour les petits .
Le programme musical est scindé en deux sections: à partir de 15h, trois groupes indigènes et dès 20h, les grands noms!
Il est 14:50', deux parties de je tape la balle au dessus du filet viennent de débuter, sur scène, quatre bougres terminent leur balance.
15:15', Mångata!
Goeiemiddag, niemand!
Zievereir, nous étions quinze!
Sam Spreutels : Drums
/Senne Lauwers : Bas
/Harald Devriendt : Gitaar
et Filip Tollet : Gitaar entament leur campagne.
Le groupe au patronyme qui intrigue (Moo-EN-gata, is a Swedish word that has no simple translation into English. The best result is a "road like reflection of the moon in the water") est né en 2015 et semble se produire épisodiquement.
YouTube? Soundcloud? Bandcamp? Spotify?
Nikske daarvan!
Ils débutent par l'instrumental 'Ambuka', un postrock/shoegaze, pris à la lettre car Filip, le feu-follet, ne quitte pas ses lacets des yeux.
Après cinq minutes, tu dois déjà te réfugier sous une bâche, it's raining again, fucking Belgian summer!
Le plaisantin annonce un singalong sans paroles, le très lyrique ' Il m'a violée' .
Jeff, un mec portant un uniforme bleu, lui a demandé à quelle heure puis a ajouté, signez ici!
Tous les poncifs du shoegazing sont présents, un wall of sound typique, une construction méthodique avec montée en puissance graduelle, ces contemplatifs se débrouillent plutôt bien!
' Age of Space', t'as bien lu, précède le mouvementé et pas suspect 'The Usual', les quinze courageux applaudissent avant d'entendre le chef probable indiquer qu'un jour ou l'autre une demo devrait poindre le bout du nez et que si nous avions l'intention de nous procurer cet objet il faudrait sortir quelques pièces de la bourse afin que la chose soit envoyée par courrier quand BPost aura fini sa grève.
'Harry Trompet' et 'Hetten Des' qui, en fait, est le bis qu'on vous balance sans quitter le podium, terminent le périple!
Pas mal!
Pako Marckx
Il est 16h, un gentil singer-songwriter, doté d'un timbre agréable et fringué proprement, rapplique armé d'une acoustique.
Il débute par un original mélodieux et lumineux, inspiré par sa soif de voyages, 'Waterfalls', avant de s'attaquer à la romance 'She' d'Ed Sheeran.
La petite Sandra, 17 ans: wat zingt hij mooi, Leentje: en hij is zo lief.
Toi, je vais me chercher une bière, Pako: oei, j'ai paumé mon plectrum, Koen: tiens, j'en avais un en poche, Pako: bedankt, voici ' Picture frames', plus rythmé que les roucoulements du brave Ed.
Stevie Wonder, ' Isn't she lovely', juste assez de trémolos pour émouvoir les deux gamines de tout à l'heure, mais s'attaquer à Little Stevie c'est légèrement trop ambitieux!
Idem pour 'No diggity' de Blackstreet.
'You give me something' de James Morrison ne t'a pas vraiment convaincu.
Pako, il reste du boulot!
Une nouvelle compo personnelle, aussi pétillante que du Noa Moon précède la reprise dont on se serait passée, 'Ain't no sunshine' de Bill Withers et puis un bijou que le joaillier du coin a examiné sous toutes ses coutures, 'Diamond' , avant de déclarer, c'est pas du toc mais vous n'en tirerez pas grand chose au Mont de Piété!
The Condors
Des charognards?
Luister, menneke: The Condors is a Belgian grunge/blues/indie/rock band formed by Bastien
Damsin, Jaron Cloetens and Tom Stokx, Arno De Ros and Sander Holleman.
Tu comptes cinq, bien vu, aber on a avisé quatre boys et une jeune fille, un coup de fil à Scotland Yard pas encore brexité: Tom ( vocals, guitar, harmonica, raybans et direction artistique), présent - Arno ( drums ou guitar), présent - Sander ( bass), ja!
Wie zijn de anderen?
Tom Husson ( keys et vocals) et une jolie nana au chant, qui pourrait être Idalie Samad.
Ces oiseaux de proie de la vallée de l'Ijse ont alterné le bon, le moins bon et le bancal, leur set fleurait bon l'amateurisme et la boum entre copains ayant décidé de se marrer un coup.
Comme l'indique leur bio, leur champ d'action est étendu, ils débutent par par un indie rock bien ficelé pour enchaîner sur un midtempo pop rock aux teintes Cock Robin. ( What if your world turns black)
Tom, la grande gueule du lot, sort un harmonica d'une poche, la ballade folky 'Lauranne' séduit , puis on a droit à une numéro de femme fatale lors d' une version langoureuse de 'Wicked Game' de Chris Isaak.
La basse bien ronde de Sander amorce un des titres phare du set, un dialogue à trois voix, Tom Husson la casquette/bermuda comme narrateur, Tom Stokx comme interlocuteur, et la nana jouant le rôle de l'allumeuse.
Même si c'était pas du reggae, le truc présentait la même force persuasive que ' Cocaine in my brain' de Dillinger.
Repos pour la chanteuse qui s'en va draguer les claviers tandis que les autres balancent un rock musclé suivi par un downtempo à la Metallica ( Enter Sandman) , ' Evil distraction', pendant lequel guitare et batterie ont switché d'instruments.
Puis vient un blanc embarrassant que le piano meuble en se prenant pour James Last, on change de guitare pour envoyer un boogie décousu, là, ça dégénère, mémère.
Il faudra resserrer quelques boulons pour gravir les échelons et ne pas stagner dans un poulailler pourri.
Slow time, choisissez votre partenaire, ' Cold dark evening' suivi par la scie qu'est devenu ' Seven Nation Army' et enfin 'Rebel' pour se quitter.
Personne n'avait vraiment exigé un rappel, et pourtant il faudra un subir un.
Ils convoquent un copain déjà plus qu'entamé à les rejoindre sur scène pour un sabotage en règle de ' Keep on rocking in the free world' du loner qui égayait le Sportpaleis la veille.
Du potentiel si on songe à éliminer l'infantilisme!
Id!ots
Après la finale du tournoi de volley il faut patienter pendant 90' jusqu'au concert suivant.
Pas très malin, messieurs les organisateurs, une grande partie du public a quitté le site et l'assistance sera des plus réduite lorsque le groupe de Bevergem monte sur scène.
The Idiots, forcément tu penses à Iggy et il est fort probable que le groupe, qui l'avant-veille était hoofdact au Sunbeam, y a également songé.
Sont beaux comme des camionneurs venant de toucher leur paye et subtils comme des débiles, les deux anciens Ugly Papas, Dick Descamps, le bassiste qui sourit presque autant que John Entwistle et Luc Dufourmont, the leader of the pack qui a fait pleurer toutes les Shangri-Las.
Ils ont embrigadé un petit guitariste nerveux et doué, Wouter Spaens, ne connaissant rien au flamenco, et un batteur Tom j'enlève le haut Denolf , qui doit avoir suivi des cours chez Mario Goossens et ont décidé d'arroser la Flandre avec leur old skool rock'n'roll servi raw.
Un message codé pour démarrer, we are all a bunch of idiots, puis vient 'Crossing borders' un garage visqueux que tu peux entendre sur leur second album.
'Pakistan' est tout aussi musclé et nous rappelle les Stones au temps où ils rockaient salement.
Let's go back to caca.
Pardon?
' Backk' , ah, oui, d'accord!
Du punk remuant et concis!
Godv;, où se trouve Overijse?
Une demoiselle timide, ils sont à table, Monsieur!
Ja, een mens moet eten, nous on vous invite à danser l' 'Id!ots dance', et c'est mieux si tu enfiles mes pompes.
En nu, une chanson en français pour tous les clowns du Vlaams café, 'High'.
Une tranche de vie naturaliste affichant un carré blanc.
Approchez, nom de Jahve, vous êtes à des kilomètres, this one is called 'Little birds' et sent bon le Triggerfinger bien odorant.
Ces mecs ont tout compris au rock'n'roll, le taux de sueur émis est imposant, ça gigote, ça cogne, ça gueule, tu t'amuses comme un fou mais la jeunesse locale s'en fout.
Là-haut ils le prennent avec le sourire mais tu sens bien qu'il y a un brin d'incompréhension dans leurs rictus.
Ils poursuivent leur croisade, 'Run run run' est dédié à yoyo man, un brave gars qui secoue son jouet depuis le début du set, la rhapsodie 'Albania' n'est ni du Chopin, ni du Queen, mais une tranche de rock balkanique des plus toniques.
Yoyo zonder banjo, on fait quoi maintenant?
Tu fais comme tu le sens, peï!
OK, voici le rageur ' 60 miles' qui nous incite à visiter a motorcyvle graveyard, suivi par 'Overrated' et ' Bricks to dust'.
Dites, il y a des moustiques dans le coin?
Non, on en a dans nos bagages, 'Mosquito'.
Luc vient taquiner le moustique à la guitare qui n'en perd pas son latin et balance des riffs piquants.
'The Bill' et ' Norton' hurlé dans un mégaphone mettent fin à ce show haut en couleurs!
Top of ze bill débile, merci The Id!ots: De Mens!
De zomer begint, clame Frank Vander linden et effectivement les Vlaamse rockers viennent d'entamer leur tournée des festivals d'été.
Du nouveau?
Non, le dernier album, 'Nooit genoeg', date de 2014 et depuis l'arrivée du brillant David Poltrock, ils sont toujours quatre, puisque le local Michel De Coster manie encore la basse à la manière de JJ Burnel et que Dirk Jans, qui autrefois avait des cheveux, s'agite toujours derrière ses caisses.
Overijse a quitté le resto, la place est bien garnie et est décidée à faire la fête.
Dès l'entame d'un show dégoulinant d'énergie une dizaine de nanas, ayant largement dépassé la quarantaine, ont entamé une danse folle tout en reprenant le rôle de choristes puisqu'il n'y en avait pas sur le podium.
We beginnen met wat dansmuziek voor depressieve mensen, 'Pijn-Dronkenschap-Verdriet', comme le psy était au bistro ils ont embrayé sur 'Dit lawaai' un morceau qui convient parfaitement pour jouer à l'essuie-glaces.
C'est triste, hein, Overijse, vous êtes complètement sourds, personne n'a entendu que ma guitare sonnait faux, allons-y pour une version a capella de 'Irene', une espèce de poupée qui dit non mais en flamand.
Oui, David, place le, ton solo!
Folie totale pendant le new wave track 'Jeroen Brouwers' suivi par 'Angst', un texte que Herman Brusselmans a griffonné chez le coiffeur.
'Sex verandert alles', Josiane si tu ne sais plus de quoi il s'agit, essaye d'imaginer et chante le refrain.
Le hit des débuts, 'Dit is mijn huis', précède la question existentielle ' Haat je mij nog' ( of ben je mij al vergeten) pendant lequel David de Poperinge, admis au sein du groupe dans le cadre de l'intégration des réfugiés, nous place un solo prestigieux.
Un classique, 'Sheryl Crow I Need You So', la romance que tu chantais à 5h du matin quand tu ne savais plus où t'avais largué ta caisse, tu te demandais même si tu avais une caisse, mais bon l'alcootest n'avait pas encore été inventé, puis vient le tendre ' Bemin me later' pour les âmes sensibles.
Embarquez dans l'autocar, direction le pays des tulipes et des coffee shops where smoking marijuana is accepted, ' Kamer in Amsterdam';
Stop, stop..
Quoi, t'as oublié ta brosse à dents?
Non, me suis gouré, een, twee, drie, on reprend, volle gas!
' Zonder verlangen' et 'Nooit genoeg' nous conduisent vers la fin du show et c'est 'En in Gent' qui déclenche l'hystérie.
Ce spectacle ébouriffant demande une suite, un double bis: 'Maandag' et 'Ergens onder weg'.
Mens sana in corpore sano, vite une dernière chope puis un sprint vers ta petite automobile, on oublie Level Six pour regagner la casa!