Rootman J and the ZIONYOUTH crew - binnenkoer van de Kasteelhoeve - Dilbeek - 28 juin 2016
C'est l'été, personne ne le sait, la cour intérieure de la kasteelhoeve de Dilbeek se transforme chaque mardi en zomercafé pendant lequel un programme varié attend la population: des concerts, des films, des fanfares, un BBQ à thème et à boire...
La première soirée, proposée par le CC Westrand, le dienst cultuur en le bib Wolfsput, nous emmène du côté de la mer des Caraïbes avec un concert de Rootman J and the ZIONYOUTH crew, accompagné de cocktails jamaïcains.
Ganja?
En option!
Rootman J and the ZIONYOUTH crew est mené par Rootman J ( John Bantou) , un brave gars, né au Sierra Leone, qui a atterri dans nos humides contrées en 2002.
Avec le Zionyouth crew le bonhomme a déjà enregistré trois albums, le dernier 'Under Jah Flag' est tout frais pondu, il a foulé pas mal de scènes estivales indigènes ( Fonnefeesten, Reggae Geel, Couleur Café, Mano Mundo...).
A 20:50, ils sont sept à se présenter face au public: John Bantou, sans ses slaches, à la guitare rythmique et au chant - un copain de Brigitte, "Skin Lion" à la basse - le pas maladroit Jelle Becquevort à la guitare ( Peace on Parole) - Tom Schiepers à la batterie - Sam Verryken est annoncé à la trompette ( Bamboo Avenue, Irie Lion) - au sax, sans doute, Jan Lettany ( Irie Lion) et Olivier Ronsse aux claviers.
Dilbeek, ready for some reggae music and funk time?
Ja, bompa, envoie!
Une intro souple à l'after-beat caractéristique, pas moyen de confondre avec le kazatchok, il s'agit bien de reggae.
Ils enchaînent sur la plage intitulée 'Greetings' sur le papelard piétiné par les Adidas de Jan, Zion, Babylone, les Rastafaris, les cool vibrations et la wah wah sont au rendez-vous.
Approchez-vous, nous sommes tous les enfants de Jah, listen to the good vibes, les titres sont fournis avec les réserves d'usage, ' Culture Shock', 'Under Jah Flag' , 'Babylon' s'emboîtent. L'imagerie Saint-Bob refait surface, sortez les cartes postales, le ballon de foot, les dreadlocks, thanks to the brethrins and sistrins musicians for spreading jah music, soyons zen, le reggae vu par un Européen, quoi!
Tout ça est bien gentil, linéaire, téléphoné, les musiciens sont talentueux, l'emballage est soigné, mais où sont les tripes?
Un hommage à Bob pour terminer le premier set ( à peine 25'), 'Revolution'!
Le temps de siroter une Maes, de dévisager tes voisins du troisième âge, peu de jeunesse, et l'équipe rapplique pour la seconde mi-temps.
Le coach n'a effectué aucun changement.
Même introduction, Dilbeek, alles goed, we gaan reggae muziek maken, un roquet répond en glapissant.
Chut, braaf zijn, Furax!
'Holy Trinity' couvre à peine les conversations des indigènes agglutinés aux buvettes.
Accélération timide avec 'Pure Riddim' aux sonorités reggaeton.
Oei, wat was dat, on remet le couvert et on joue tous le même morceau, ' Rasta Youth'.
Le second set se révèle plus incisif, Dieudonné a invité Mariana, ils ont entamé une javanaise cubaine, le band sourit.
A deux mètres, István, 16 Maes ingurgitées, trois ou quatre pétards pipaillés, se sent pousser des ailes et se transforme en planeur affolé.
Les premiers rangs s'amusent.
Direction Kingston, propose le rastaman, 'Stir it up', el mejor reggae del mundo, dixit Lauren!
'Mighty people get ready for Jah Kingdom', Istvan est fin prêt, il grimpe sur scène, saisit le micro de John qui présentait la troupe, improvise un reggae des Balkans, invite une copine aussi givrée que lui, rends-moi le micro lui signifie Rootman J, va te faire voir chez les Grecs, réagit le forcené, le groupe est obligé d'arrêter de jouer pour que le taré daigne se tirer.
Le grand n'importe quoi, aucune réaction de l'organisation, pas de service d'ordre!
' Work to do' à peine entamé, le barjo exhibitionniste remet le couvert, le claviériste le repousse plus ou moins poliment, pas de bol, ce connard s'assied près de ton voisin dont les mains se mettent à trembler en serrant sa bouteille de Maes.
Une copine, prise d'une inspiration subite, entame une version bâtarde de waar is da feestje, le concert tourne au vaudeville.
'Carry on' il dit, pas très malin comme remarque, la grosse merde avait disparu, elle rejaillit et reprend son numéro.
Jef n'est plus ton voisin, il a déserté direction le bar, désormais c'est le connard qui habite à côté de toi, ça craint, maman!
'Falling in love', ça peut mal, il pue.
Zorro a décidé de remonter sur le podium, là Olivier Ronsse la trouve plus que mauvaise et le bouscule sans ménagements.
S'en suit une tirade intellectuelle qui lui vaudra le Médicis... ta gueule, j'ai des couilles... t'as pas attendu qu'il en fournisse la preuve, tu t'es tiré tandis que Rootman and cie attaquait ' Step forward'.
Dilbeek, waar klootzakken thuis zijn, ça ne t'amuse pas des masses, en fait!