Steve Vai: Passion and Warfare 25th Anniversary Tour - Het Depot- Leuven- le 17 juin 2016
19:30', un serpentin s'étire entre les terrasses sur la Martelarenplein à Leuven, ce n'est effectivement pas tous les jours qu'un guitar hero de la renommée de Steve Vai se produit dans une salle dont la capacité maximale peut atteindre 850 unités, et pourtant le show n'est pas sold-out, mais ils sont nombreux les admirateurs à vouloir admirer le travail d'orfèvre du gars de Long Island de près.
Bousculade pour se coller frontstage.
Avec le Casanova du Rhin on parvient à se caler à l'avant-plan dans une position légèrement décentrée.
Sur la carte de visite du monsieur, qui affiche désormais 56 balais au compteur, que des grands noms: Zappa, Whitesnake, David Lee Roth, Alcatrazz avec Graham Bonnet, sans compter les petits bands locaux dans lesquels il a fait ses premières armes.
Le concert de ce soir fait partie du Passion and Warfare 25th Anniversary Tour, il célèbre le second album solo enregistré, en 1990, par le virtuose qui explique son dessein: "Performing this record from top to bottom (with some very special
surprises in the works) is something I’ve always dreamed of doing.There are songs here I’ve never performed before, and I’m
delighted that 25 years after its release, I feel as though my guitar
chops are as much up to the task as ever before."
Coup d'envoi à 20:45', cinq minutes avant l'instant fatidique le deejay de service augmente le volume pour nous balancer deux perles 'Roundabout' de Yes ( merveilleux Chris Squire) et 'You better you bet' des Who, histoire de mettre le public dans l'ambiance.
Extinction des feux, petit extrait de film introductif ( 'Crossroads' de Walter Hill), les musiciens prennent place ( pas des crétins: Philip Bynoe aux basses six cordes et le drummer/bûcheron Jeremy Colson, Dave Weiner les rejoindra lors du second morceau à la rhythm guitar) avant l'arrivée tapageuse du maître de cérémonie, capuche avec effets laser, guitare guirlandes multicolores et gros riffs annonçant 'Bad Horsie', a hard-rocking track aux vagues relents blues.
C'est clair, Mrs Chazal, ça va faire mal ce soir!
Exit les accessoires, on n'est pas au cirque, shut up and play yer guitar, une basse funky amorce 'The crying machine', elle va geindre la bête tandis que Dave a pris place à la droite du stratège.
Il est en forme et a décidé de s'amuser, il vient taquiner les premiers rangs avec son jouet, retourne vers le pédalier, nous assène un wah wah concerto pas débile avant d'entamer une joute avec son sparring partner.
Les fans exultent!
Sans ouvrir la bouche il harangue le bon peuple, à l'arrière Jeremy qui a une vue plongeante sur la plaine louvaniste a attaqué le tempétueux 'Gravity Storm'.
Quoi, Shane?
Non, c'est pas Whoopi Goldberg à la basse, oui, ça pilonne lourd.
Un fond symphonique, Steve immobile contemple le champ de bataille, une casquette vient gratter une acoustique, Steve, caché, pianote un synthé invisible, c'est parti pour 'Whispering a prayer', un Celtic rock lyrique pendant lequel le chef cabotine à coeur joie, we can do this for two hours even if it sounds a bit ridiculous..
Un petit coup de sirène, reprise du thème et fin du premier chapitre.
Le second, copieux, étant consacré à la lecture entière de 'Passion and Warfare'.
By the way, nice city you have, euh, Josiane, tu peux monter sur scène et fixer mon bandeau, ma femme trouve que c'est un peu cucul mais je transpire comme un hooligan russe après un pugilat vigoureux, aide-moi, mon chou, et mieux que ça, je ne tiens pas à ressembler à Bon Jovi.
Merci, on commence avec 'Liberty',sur l'écran vous pouvez me voir avec Brian May lors d'un show à Séville.
Carré blanc pour 'Erotic nightmares' et une attaque hendrixienne lors de 'The Animal', la basse pulse solo pendant un bref moment puis vient un dialogue espiègle avec le batteur avant de terminer furieusement.
On ne s'ennuie pas, ce soir!
Qui s'invite sur l'écran?
Hey Joe, tout va bien?
Let's jam Mr Satriani, 'Answers' , encore un duel sans merci, suivi par 'The Riddle'.
Puis vient un interlude impressionniste après toute cette débauche d'énergie, de vélocité et de maestria, ' Ballerina 12/24', Degas a applaudi!
L'héroïque et olympien ' For the love of God' nous emmène à la table des dieux et tu te fais tout petit devant tant de faste.
Un signe à l'équipe, je reviens dans trente secondes, bonjour Madame Pipi?
Hello John, ça boume?
John Petrucci ( Dream Theater) apparaît à l'image, le duo se lance dans 'The audience is listening', ce qui est le cas sauf pour 12 individus partis étancher leur soif au comptoir.
Trois pestes à l'écran, une vidéo kitsch, censurée à Racca et à Karachi' I would love to' , encore un moment humoristique pendant un show qui n'en était pas dépourvu.
Une amorce bluesy annonce la ballade 'Blue powder' qu'il termine en arrachant la poignée vibrato pour l'utiliser comme un archet.
Ce mec est un magicien.
Il en fait trop?
Même pas, il maîtrise à fond!
'Greasy kid's stuff', l'expérimental 'Alien water kiss' , le doux 'Sisters' et 'Love Secrets' terminent la lecture du chef-d'oeuvre, mais pas le show!
Un plongeon dans le passé, le jeune Vai aux côtés de Frank Zappa pour 'Stevie's spanking' , un beau souvenir!
We're going to build a song together if you don't mind, des volontaires?
Il invite deux gamines d'une dizaine d'années pour l'exercice 'Build me a song', la première confiante part en beatboxing suivie par le batteur, la seconde intimidée cherche sa poupée avant de se lancer, bien aidée par la basse de Philip.
L'improvisation digne de 'l'école des fans' de Jacques Martin se poursuit, tonton Steve est remercié, tiens voilà un dessin, et on attaque la dernière: ' Racing the world' qui termine officiellement un spectacle de 135'.
Bis.
Avec les cosaques en arrière-plan: 'Fire Garden Suite IV - Taurus Bulba', une dernière chevauchée fantastique, haute en couleurs!
La tournée se poursuit jusqu'au 30 juillet!