OUT LOUD! // Lafawndah, SKY H1 au Beursschouwburg, Bruxelles, le 11 juin 2016
Le festival Out Loud, on the rooftop du Beursschouwburg, a démarré le 8, hier avaient lieu les premiers concerts et c'est sous la pluie que le complexe bruxellois accueille, ce soir, à partir de 22h, SKY H1, Lafawndah, Zora Jones et Liyo.
Ton intention était de t'éclipser après les live et de laisser les nightclubbers s'ébattre durant les deejay sets afin de retrouver le lit conjugal à une heure acceptable.
Pas de bol sur le boulevard, en route vers ton véhicule, abandonné hors piétonnier, tu croises l'ineffable RickyBilly qui t'a plus copieusement arrosé que l'infâme crachin déversé par des cieux grincheux.
Bloody hell!
Sans prévenir, dans une obscurité à peine troublée par les petites loupiotes éclairant le tableau de bord, SKY H1 s'est installée derrière son attirail.
Cette timide et séduisante jeune personne, dont l'identité véritable reste secrète, a enregistré un EP ( 'Fluid'), sorti chez Creamcake.
La presse spécialisée ( Mixmag notamment) en dit le plus grand bien.
Fluide est le titre de la rondelle, fluide fut la performance offerte au public du Beurs.
Un live set proposé par une nana qui tripote des boutons n'est naturellement pas un spectacle des plus animés.
Un jour le producteur Tobias Freund, interviewé, concédait "L’album se suffit à lui même et il n’y aucun besoin de le transposer au live."
La confidence de celui qui a pondu 'A Series Of Shocks' en 2014 est pleine de bon sens et peut s'appliquer au travail de SKY H1. Musicalement, l'oeuvre fascine, émerveille et peut même ensorceler les âmes sensibles, scéniquement il ne se passe rien, tu peux facilement t'installer sur la terrasse, un verre en main, contempler la pluie mouiller badauds et clochards allongés le long des façades en écoutant distraitement la symphonie ambient concoctée par la demoiselle.
Un voyage introspectif passant de l'éthéré au méditatif sur fond de synthés new-age, de vocalises mystiques et de beats caoutchouteux.
2001, l' Odyssée de l'Espace revue et corrigée par SKY H1.
Applaudissements polis, une bière s v p!
Lafawndah
Il est 23:15', dans la pénombre une silhouette se dessine, une queue de cheval et une tenue orientale stricte, Yasmine Dubois, alias Lafawndah, s'avance vers un micro posté au devant de la scène pour entamer a capella un chant hypnotique.
De l'iranien, de l'égyptien?
La New York-based singer and producer est née à Téhéran et son deuxième EP, ' Tan', sorti chez Warp, fait le buzz dans le petit monde de la club music.
Des visuals colorés apparaissent sur l'écran, de gros beats se font entendre, elle va manipuler une machinerie étalée sur une table fourrée dans un coin du podium.
Un second chant ( ? Jungle Exit?) propice à la trance est balancé sur fond d'hypnotizing beats, tu penses à Skip and Die, Olga Bell ou M.I.A et t'es d'emblée conquis!
Toujours sur tapis oriental, elle nous propose un nouveau dancehall track irrésistible( 'Chili') .
Les quatre titres de 'Tan' et ceux d'un self-titled EP précédent défilent, tels les combatifs 'Town crier' ou la marche 'Tan' pendant laquelle elle répète ...I'm not giving up... à l'infini.
'Ally', son chant haletant et ses percussions serrées, doit mener la tribu cheminant sur le sentier de la guerre vers une victoire assurée.
Mentionnons encore 'Crumb' saccadé à souhait et surtout l'incroyable cover de Ace of Base, 'All that she wants' qui risque de faire un malheur dans les boîtes de nuit.
Le downtempo 'Butter' susurré d'une half-spoken voice ramène un semblant de calme avant de l'entendre prononcer this is my last one, une dernière composition aux délicieuses et chaloupées saveurs techno tropicales .
Great stuff, indeed!