mercredi 6 mai 2015

Robben Ford + Pete - Het Depot - Leuven, le 5 mai 2015

Le nouvel album ( fin mars 2015) de Robben Ford s'intitule ' Into the sun' , All Music commente: 'the very title suggests this 2015 album is bright and open, and it is!'
La tournée de promotion passe par chez nous, c'est le Depot qui accueille le fameux guitariste aussi à l'aise dans l'univers du blues, que dans ceux  du jazz et du rock.
Un Depot en configuration assise, des sièges ont été avancés jusqu'à 2 mètres du podium, interdiction formelle de se poster debout frontstage, le clan des photographes peste tout en sachant que Robben  has always hated having his picture taken during a show...

Support Pete.
Pete, Pat Hibulaire, un des premiers méchants chez Disney?
Laisse tomber, fieu, et ne viens pas avec dj Piiit ou ton pitbull, Pete, c'est Piet Vastenavondt, o k, tu peux penser au mardi-gras, qui a sorti le CD 'I am Wilson' il y a peu.
Le gars manie une acoustique et chante d'un timbre fluet, certains mentionnent Jeff Buckley, sur scène il est flanqué de deux musiciens d'exception, Luk de Graaff qui traîne sa basse sur nos scènes nationales depuis la fin des temps ( B J Scott, Fandango,The Wolf Banes, Neeka, The Boxcars, Admiral Freebee, Arno etc...) et Ian Mccole, non il n'est pas du Guatemala, un Ecossais s'étant fixé chez nous depuis pas mal de temps, certains l'ont vu avec Coco Jr., il accompagne Grace ( Ilse Scheers) et donne des cours de guitare.
Le trio entame l'exposé musical par 'You move too fast', qui malgré l'intitulé n'adopte pas un rythme TGV, de jolies harmonies vocales, cf. Crosby, Stills, Nash, t'amènent à classer le produit sur l'étagère singer-songwriter baignant dans une sphère alt.country/americana/soft rock.
Oui, tu peux citer Loggins et Messina.
De l'americana technologique pour suivre, 'Answering machine' , a spine-chilling voice  et un brin de mélancolie devant plaire aux madames .
'Close to home' sera tout aussi propre, soigné et léché, rappelant les Neil Young, James Taylor ou America les plus calmes.
Admirons le travail racé de la lead.
La suite: une ballade larmoyante, 'Would you come now', un midtempo bluesy avec des envolées à la Santana/ Chris Rea, ' Rosalie' , la cover de Ryan Adams, 'Oh, my sweet Caroline', précédée d'un couac, sorry, bad tuning, et enfin un  morceau plus remuant, 'What's the matter, John' avec une nouvelle fois un travail superbe de Ian Mccole. Il a du bol, Piet Vastenavondt de pouvoir compter sur des sidemen doués.

Robben Ford
An announcement: no pictures with your cell phone, please!
Robben Ford, le virtuose de Woodlake, se pointe flanqué de  Jonny Henderson ( Hammond) - Brian Allen ( bass) et de Wes Little ( drums), un costaud who backed Sting, Stevie Wonder, Faith Hill, Mary J. Blige ou Beyonce (e.a.).
Quoi, tu veux des détails pour le bassiste et l'organiste?
Brian n'a rien à voir avec Woody mais bien avec   Rich Robinson (Black Crowes), Secret Sisters  Sara Bareilles,  John Scofield,  Natalie Cole, les Four Tops ou les Temptations... pas mal, tu dis!
Johnny, le British est un pote à Ian Siegal et  Matt Schofield, pour te situer le style.

Feu!
"Rainbow Cover", sur le dernier né, du rockin Southern blues pendant lequel son jeu intuitif et sa maîtrise technique font merveille, l'Hammond dégoulinant en arrière-plan nous promet de belles choses.
Virage funk avec  "Howlin' at the Moon"et une première digression lumineuse du maître dont le regard menaçant toise les photographes pourtant casé à plusieurs mètres.
T'as vite rangé ton jouet, tant pis pour les souvenirs et les enluminures.
Un blanc- bec, audacieux, vient se poster face au podium et pointe un objectif légèrement voyant vers Robben, réaction immédiate: tire-toi, gamin, I can't feel the groove with you taking pictures...
Marri, le petit s'éclipse!
Voici  'Midnight comes too soon' au feeling jazzy et bourré de soli incisifs, on comprend qu'il se soit débarrassé du chasseur d'images, Robben  laisse ses émotions parler par son jeu de guitare.
Avec ce mec tout paraît si simple et naturel, les débutants doivent en faire une maladie.
Sur l'album 'A day in Nashville', ' Cut you loose', un titre first recorded by James Cotton.
Sa guitare et l'orgue partent tour à tour en vadrouille.
 On est très loin du format radiophonique, une chanson de 3' puis une autre pas plus longue, ce soir les titres prennent l'aspect de jams étendues où chaque intervenant a l'occasion d'en placer une, ils ne s'en privent pas.
'Same train' en mode relax  blues groove précède le paresseux 'Rose of Sharon'.
Un voisin d'Outre-Moerdijk tente d'entamer une conversation avec l'artiste en marmonnant une série d'onomatopées inintelligibles, revenu à de meilleurs sentiments Robben lui répond, sorry I don't speak Dutch et décide de poursuivre son discours par l'instrumental 'Cannonball Shuffle' inspiré par Freddie King, the Texas Cannonball.
Il a enregistré le greasy  'Fair Child' d'Allen Toussaint sur l'album 'Bringing it back home', Brian et Wes assurent sans sourciller un fond juteux, l'Hammond voltige, la guitare prend le relais, Yeah gueule le bouffeur de maatjes dont le siège maltraité menace de rendre l'âme .
Sur le même CD, voici  le smooth  ' On that morning' au jeu d'orgue, digne de Rhoda Scott, te faisant penser à 'Christo Redemptor' de Charlie Musselwhite, la gratte remplaçant l'harmonica.
Une merveille!
 "High Heels and Throwing Things", une escapade romantique en duo pour la paire Wes/Brian.
Eh, où vont-ils tous en abandonnant le drummer sur scène, un petit billard au café du coin?
 Wes Little meuble, Thierry ( on Drums), derrière toi, savoure, la clique rapplique et achève talons hauts sans bottes de cuir.
A tribute to another King, B B, 'Indianola', du nom de la ville où  Riley B. King a vu le jour.
Un nouvel instrumental agité  déclenchant des cris enthousiastes.
Slow time  tout en finesse pour suivre, 'Fool's Paradise' de  David Avid / Johnny Fuller / Bob Geddins, un titre popularisé par Sam Cooke.
Leuven se tait et écoute religieusement ce crack au jeu sophistiqué et précis.
Le set s'achève par 'Cause of war', un titre aux riffs musclés.

Bis.
'Justified' gueule Erwin.
Désolé, monsieur, on n'a pas appris ce titre, maybe next time, voici 'Lovin' Cup' ( la playlist annonçait 'Thoughtless').
Il y a quoi dans cette tasse?
Demande à Paul Butterfield, c'est lui qui a composé ce blues suant.
La tournée se poursuit en Allemagne, le 8 mai, Karlsruhe!