dimanche 17 mai 2015

Nuits Botanique 2015: Lapsley, Jake Isaac - Orangerie du Botanique - Bruxelles, le 15 mai 2015

Nuits Botanique 2015:   Lapsley, Jake Isaac - Orangerie du Botanique - Bruxelles, le 15 mai 2015

Le désistement de dernière minute de The Dø a pour conséquence un réarrangement de la distribution des salles et des horaires.
En principe l'Orangerie ne devait pas être affectée, las, une fois sur place tu lis avec surprise le panneau indiquant le timing : 20:00 dj set Brett Summers/21:00 Jake Isaac/ 22:15: Lapsley et en pleine nuit Jeanne Added, l'avant-programme.
Une modification ne t'amusant pas des masses.
Explication: Jeanne Added était coincée du côté de Brighton et débarquera dans la soirée.

 Sur le coup de vingt heures on espère y voir plus clair.
Lights off, Brett Summers et son brol.
Wat zeg je Brett?
Got a phone call  to ask if I could do a last minute set at Les Nuits Botanique. Of course I could...
Et à part ça?
L'exercice nombriliste habituel que tu n'as pas l'intention de subir pendant une heure.
Exit, pause mojito dans les jardins, retour à 20:55' tandis que les 'Israelites' de Desmond Dekker se font massacrer par de gros et vulgaires beats techno.


Jake Isaac
Encore lui, après l'avoir par deux fois croisé ( solo) à l'AB , il foule l'Orangerie with band, une basse chapeau et un drummer doivent donner plus de consistance à ses compositions folk/ nu soul/pop portée par un timbre chaud et groovy.
Le show du Bota sera plus rock que les exercices en solitaire offerts à l'AB.
C'est seul, au piano, qu'il entame le set par la même chanson de rupture qui l'a vu ouvrir pour Paloma Faith.
Le silence s'installe, l'Orangerie est captivée.
Il agrippe une acoustique, constate l'arrivée des musiciens, petite mise en pratique des 3 phrases de français apprises à l'école, voici une version musclée de 'Fool for you'.
Le mec est du genre natural performer, capable de mettre en poche le public non seulement par la grâce de ses compositions mais également par son sourire éclatant et son naturel sur scène.
Les titres tels que 'Home', 'The Chaos' ou ' Till the sunrise' sont accueillis avec enthousiasme, des battements de mains rythmant les rengaines faciles à fredonner.
Il alterne uptempo beats et ballades, ainsi la confession  'I'm a man', jouée solo, joue la corde sensible.
Ta voisine a souri à la quote 'darling, I'm not perfect, I'm a man'.
Il nous relate une nouvelle fois l'histoire du label d'Elton John l'ayant signé puis amorce le nostalgique 'Hope'.
Faux départ pour la suivante, merde, sorry, on remet ça, puis vient le catchy ' War is our name' et celle qui permet à la jeunesse de se souvenir de Bob Marley, 'Stonger'.
We've time for two more, c'est le grandiose 'Long Road' qui achève la messe.
A chaque passage chez nous la cohorte de fans du grand Jake se multiplie par 10.

Låpsley
 Never mind that Nordic-style å in her stage name, Låpsley (AKA Holly Lapsley Fletcher) hails from Southport, Merseyside ( MTV).
Il n'y a pas que le å à vouloir nous induire en erreur, physiquement la jeune et blonde  Holly Lapsley Fletcher a tout de la beauté Scandinave.
Drapée dans une robe de chambre kitsch aux motifs  marins, Låpsley et ses deux musiciens ( electronic drums and synths), non présentés se pointent dans une semi obscurité.
' Brownlow' est sur les rails.
Une electronic soul minimaliste, glacée  et aérienne.
Låpsley's  solo bedroom-recorded 'Monday' EP et le plus récent 'Understudy' l'ont vite propulsée aux sommets des charts.
Hype?
Pas seulement, la toute jeune demoiselle mérite tous les éloges.
 Sa voix est  étonnement claire, elle glisse sur une synthpop  aux accents soul ( faut nous expliquer tous les rapprochements avec Adele, toutefois) où les beats sont rares et les vocal samples légion.
The xx, London Grammar, James Blake ou CHVRCHES sont souvent avancés, c'est une indication si tu tiens à classifier le produit.
A new track, 'Glich', baigne dans la même nébuleuse sophistiquée, mais c'est le formidable 'Painter', qu'elle interprète en s'accompagnant au piano, qui te fera vraiment frémir.
Solo, '  8896', a late night song, énigmatique et belle, précède l'étonnante cover de Fleetwod Mac, 'Rhiannon'.
Toujours en mode lenteur aristocratique, la voix décide de nous envelopper, comme le fait son peignoir, avec 'Falling Short'.
La voix mâle en playback s'apparente étrangement au timbre d'Antony Hegarty et contribue à la sensation d'esthétique glacée.
Du travail d'orfèvrerie.
I wrote 'Take a minute' a few weeks ago , tout en resserrant sa sortie de bain, elle entame un couplet dramatique digne de Perfume Genius.
La plage se termine sur fond d' acid jazz élégant.
Next one is called 'Dancing', un mix de synth pop et de trip hop hypnotique.
Un roadie  amène un second micro, Miss Fletcher  entame un duo avec  Låpsley à la voix habilement transformée en baryton androgyne, 'Station' déclenchera un tonnerre d'applaudissements.
Un concert concis mais magistral.
Comme le souligne la presse anglo-saxonne:  Lapsley is a star in the making!

Sorry Jeanne, je me tire, une autre fois, si tu arrives à l'heure!