Question à deux balles: Minneapolis, c'est?
Prince Rogers Nelson, évidemment!
Figure-toi que le génie d'un mètre quarante-deux est fan de Channy Leaneagh et de son band Poliça!
Leur présence sur la scène de l'AB est prévue vers 21h10'.
Le support pour cette tournée est assuré par Marijuana Deathsquads, une troupe noise/electronic/ experimental également originaire de la largest city of Minnesota.
Ce collectif à géométrie variable présente un sérieux taux de consanguinité avec l'équipe accompagnant Channy, les deux batteurs vus à 20:00 se sont retrouvés sur scène avec la frêle enfant à 21:10, son bassiste est venu vocaliser sur 2 ou 3 morceaux et un des savants fous s'est mis à tapoter le synthé à genoux 2 ou 3 fois.
Names?
S'il faut en croire la bio de Poliça: Chris Bierden est venu se joindre aux cinq premiers protagonistes en fin de show, les drummers étaient Drew Christopherson et Ben Ivascu, les trois autes tripotant leur machinerie étaient peut-être Ryan Olson de Gayngs, venu prêter main forte à Poliça, Isaac Gale également responsable des vocaux traficotés, mais on hésite pour le dernier bidouilleur, on n'a pas aperçu Stefon Alexander, la BSR enquête!
Marijuana Deathsquads a sorti un full album 'Oh my sexy Lord' et quelques EP's.
Pendant près de 45' ces copains du Docteur Folamour nous auront asséné une concoction de noise electronica aux relents jungle, décorée de vocaux psychotiques et corrompus.
En soi la mixture s'est révélée particulièrement dansante et doit convenir dans les boîtes branchées, sur scène, au bout d'une vingtaine de minutes à contempler le cul de deux des trois bricoleurs, tu finis rapidement par décrocher.
Ces mecs paraissent jouer pour eux et pas pour le commun des mortels.
N'attends aucune énumération de titres ( 8 à 9 plages), pas de setlist, tout dans le PC, et l'usage du vocoder rend impossible la compréhension des lyrics.
C'est parti, un décollage d'hélicoptère, sans hélices t'envoyant valser à 25 mètres, welcome to the mind-altering chaos, un martèlement furieux sur les deux drum kits, un break, une sirène indiquant la reprise des activités, une voix malade, des beats épileptiques, rien de plus efficace pour entrer en transe.
Quelques spécialistes comparent ces creepy dance tracks à certains efforts d'Aphex Twins, on veut bien accepter cette corrélation.
Enchaînement immédiat, même confusion sonore agressant ton cerveau et exigeant de tes membres une série de mouvements convulsifs.
Les alchimistes poursuivent leurs expériences soniques avant de voir apparaître Chris qui saisit un micro pour contrecarrer le chant déformé de son camarade.
En novembre 2013, la setlist donnait la succession de plages suivantes: HAL Untitled Wave Untitled Blood Goldan Claw Of Shame Ewok Sadness, on peut supposer que certains de ces titres ont été interprétés à l'AB, en ajoutant que le premier untitled pouvait bien être 'Blood live'.
On te recommande le titre 'Ewok Sadness' pour te remonter le moral, de l'electro guerre froide, sinon d'autres morceaux auraient pu servir comme bande sonore pour un discours de propagande nationaliste.
25' de calme!
Poliça
Channy Leaneagh ( vc., keys) - Chris Bierden ( bs- backings) - Ben Ivascu and Drew Christopherson (dr).
Un second album à la pochette interpellante, visible derrière les musiciens ,'Shulamith' , fin 2013.
De la synth pop truffée de trip hop et de soul.
Pôle d'attraction, la fragile et séduisante Channy et sa voix envoûtante qu'elle utilise d'une manière, si pas glacée, du moins distante.
Ombre au tableau, une certaine similitude au niveau construction des pièces.
' Spilling lines' et ses beats obsédants, ouvre, le jeu tribal du duo de percussionnistes et la basse groovy ajoutant un élément humain au fond electro.
Ajoute à ce point positif le charme magnétique de Channy et t'as compris que Bruxelles a vite été séduite.
'Lay your cards out', elle va nous sortir un carré de dames et on sera plumé!
Avec le trip hop du premier album, 'I see your mother', son écran de percussions, ses loops enivrants et le chant distingué de Miss Leaneagh, apparaissent les premiers mouvements dans la fosse.
La jolie chanteuse virevolte gracieusement pendant ' Very cruel' avant d'amorcer le dramatique 'Amongster' dans lequel vient se fondre 'Smug'.
Tiens qui voilà, Ryan Olson s'invite pour pianoter à genoux.
Retour au trip hop ensorcelant avec 'Tiff' sans Tondu.
Le downtempo aux vocaux ondulants ' Warrior Lord' évoque un défilé de nuages cotonneux flottant paresseusement au gré d'une légère brise dans des cieux non pollués
'Vegas' sera tout aussi ouaté.
Réapparition du producer (Olson) pour le synth pop 'Chain my name' auquel succède l' étiqueté 'Basketball' sur la playlist, on suppose qu'il s'agit du très Massive Attack 'Torre', au ton sombre.
'Dark Star', un des must du premier album, secoue davantage.
Place au suppliant' I Need $ '... sorry, en fouillant partout ai réussi à dénicher 20 €, je peux te payer une Jupiler après le tour de chant, si tu veux!
We've got a couple more, you've been such a great audience... d'une voix détachée, puis vient le précieux 'Wandering Star', suivi de la dernière du set et de l'album 'So leave'.
Ils nous quittent pour revenir balancer les bis!
Une excellente version minimaliste, basse/vocals, de 'Leading to death' et le meilleur titre de la soirée, l'incomparable cover de Lesley Gore,' You don't own me'.
Une certitude, Channy ferait une excellente chanteuse soul!