Ce soir le magnifique et flambant neuf complexe, Oud Gasthuis, à Asse accueille l'enfant de Koen Garriau ( violoncelliste dans le Vlaams Symfonie- orkest, maniant les saxes à la perfection et également actif au sein de Fluxus, AedO ou Ashels).
Koen n'en est pas à son coup d'essai, dans la série Living Roots, il a monté le programme Folkkwadraat ayant tourné en 2004/2005 - un Living Roots plus rock/americana en 2006/2007 - Living Hero: Neil Young en 2008 - un nouveau Living Roots rock en 2009/2010, dont un passage sur la Grand Place à Bruxelles - une autre fournée en 2011 et 2012 et enfin Living Hero: Tom Waits en 2013/2014.
A chaque fois une distribution étonnante, pour Tom Waits, neuf klasbakken sur le podium:
Tom Pintens (chant, gt, piano, percu), Guy The Scabs Swinnen (chant, gt., shakers, pas de danse majorette de Diest), Jan De Campenaere de Venus in Flames (chant, gt, piano), Tom Theuns de chez Ambrozijn, Aurelia, Soetkin Collier... (chant, gt. , banjo, mandoline, piano, cruche à lait dénichée à la brocante de Heist-op-den -Berg...), Thomas De Smet, Zita Swoon (basse, contrebasse), Roel Poriau, Think of One ( batterie), Tim Coenen, guitariste chez Admiral Freebee, Few Bits... (gt., percussions), Andries Boone, actif aux côtés de Guido Belcanto (mandoline, violon) et l'instigateur, Koen Garriau (saxes).
En deux sets, près de 25 titres du singer-songwriter à la voix râpée par une absorption massive de Bourbon combinée au légendaire excès de tabac.
Le bramement de Tom Theuns sera le plus proche des inflexions du copain de Jim Jarmusch.
Theuns, son timbre rauque et un banjo, ouvre le feu avec '16 Shells from a thirty-ought six' ( sur Swordfishtrombones), un refrain à quatre voix pour ce western blues agité.
Au tour de Swinnen de pousser la gueulante avec le gospel frelaté 'Chocolate Jesus', décoré d'un sax klezmer pas catholique.
Pintens: la suivante a été composée à une époque où tu ne déclarais pas ta flamme à une nana en lui envoyant un SMS, voici le délicat 'Martha, conclu en mode orchestral imposant.
Swinnen, à ton tour, fieu: 'Hold on', a bluesy ballad mettant en évidence le jeu ciselé de Tim Coenen.
Le dernier mousquetaire de la chorale de Pomona, Jan, à la chouette voix pas vraiment waitsienne, attaque le déjanté 'Cemetery polka'.
Si mon oncle clamse, j'hérite...
La polka des zombies sur scène !
Au bal, après la polka vient la valse, this is 'Diamonds and Gold' ( Tom Theuns).
Si le trois-temps débute plus ou moins sobrement, il vire soudain cacophonie burlesque avant de revenir au calme.
Place à l'intime 'Lonely' chanté par Venus in Flames, du Tom Waits tendre, ça existe!
Tom Pintens: 'Earth died screaming' à l'amorce Paramount sera vachement plus agité.
Le zoo en folie, Tom délire... un lion à trois têtes, une colonne de fourmis cannibales, on en passe, ce mec est probablement resté des heures à contempler le 'Pape Innocent d’après Velasquez' de Francis Bacon.
Une version anversoise de 'Better off without a wife', l'hymne des célibataires endurcis psalmodié par Tom Theuns aura fait rire l'assistance entière.
Ensuite Jan nous emmène au cabaret pour un 'Rain Dogs' bourré d'effets farfelus.
Deux morceaux avant le break, ' Please, wake me up', voyant Theuns en cantatrice aliénée, sur fond d'accordéon bord de Seine et le célèbre 'Waltzing Mathilda' pendant lequel Jan et Guy Swinnen se partagent les vocaux.
File au bar!
Set 2
Il démarre avec Tom Waits chantant/ récitant ' What's he building', dans l'obscurité la troupe rapplique, après avoir accompagné l'original, ils enchaînent sur l'infernal et frénétique 'Hell broke Luce',Tom Waits s'essayant à l'electro.
Theuns dirige les mouvements pendant le théâtral' Swordfishtrombones', ' Hang down your head' et sa partie cha cha cha étant laissée aux bons soins d'un Swinnen cabot.
Pintens en piste, ' Who are you', à la foire... 3 shots for a dollar...dans la cible, tu gagnes a real live doll... du Waits sarcastique.
Pintens poursuit en nous conduisant du côté de la Volga avec le chant choral 'Strange Weather', les marins pleurent à l'unisson, le violon renifle.
Jan et le classique 'Ol' 55' , c'est mon préféré sur 'Closing Time,' confie-t-il.
Le côté Eagles/ Ry Cooder te plaît également!
Un 'Clap Hands' musclé et percussif, chanté par Tom Pintens précède 'I don't wanna grow up' ( Swinnen) aux effluves Shangaï avant de virer punk rock Ramones blend.
En stoemelings, Tim Coenen lâche une rafale vicieuse.
Theuns, le bouffon, choisit de nous convoyer au cirque, une mandoline volage, un bataillon de gigolos et gigolettes, voici le dégénéré 'I'll be gone' déchaînant l'enthousiasme à Asse.
Présentation de l'équipage avant la dernière, laissée à Jan De Campenaere, le Springsteenien 'Downtown Train'.
Bis
'Russian dance' pour le Cosaque de la bande, le spécialiste es Kazachok, l'extraverti Tom Theuns.
Une farandole slave endiablée qui introduit le final mélancolique ' In the neighbourhood', permettant la mise en évidence de tous les candidats du prochain 'Idool'.
Public debout et retour des ténors.
On n'a plus rien au menu.
Swinnen: 'Hard Times', misschien?
Ils se décident pour un 'Goodnight Irene' fantaisiste, la palme revenant à Tom Pintens transformé en danseuse de Degas, version boîte à musique!
Living Hero: Tom Waits tourne encore jusqu'au 15 février!